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EAN : 9782290324745
472 pages
J'ai lu (20/05/2003)
3.45/5   37 notes
Résumé :
Limoges, 1900. Deux femmes sont sauvagement assassinées à quelques jours d'intervalle. Toutes deux ont été retrouvées amputées de leurs organes génitaux. La police ne dispose pratiquement d'aucun indice pouvant la mettre sur la voie du coupable. Si ce n'est que les deux victimes avaient recours aux petites annonces pour rencontrer des hommes. L'idée de tendre un piège à l'assassin germe alors dans l'esprit du jeune et brillant inspecteur Raoul Coutard. Pourquoi ne p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Nicolas Bouchard est un auteur de cinquante et un ans qui s'est essayé, en tant qu'écrivain, à presque tous les genres. du roman jeunesse, à la science fiction, au polar en passant par la Fantasy et le roman historique.

C'est à travers un roman policier historique que s'est effectué ma découverte de l'auteur.

"La ville noire" est un premier opus indépendant d'une trilogie autour d'un personnage récurent, l'institutrice Augustine Lourdeix.
Limoges, 1900, alors qu'un jeune policier débarque de la Capitale pour mettre en avant des méthodes révolutionnaires d'investigations, un haut magistrat est retrouvé mort et deux femmes sont sauvagement assassinées... L'ambiance historique et crasseuse de quartiers ouvriers malfamés en proie à un tueur sadique et mystérieux n'est pas sans rappeler "Jack l'éventreur" ou même "Docteur Jekyll et Mister Hyde".

Nicolas Bouchard crée des personnages de policiers, normal pour un polar, mais, pourtant, il va bien vite se concentrer sur son héroïne, Augustine, qui va devenir le pivot central de toute l'histoire. Effectivement, non contente d'avoir tapé dans l'oeil du jeune inspecteur au point que ce dernier l'ait demandée en mariage, elle accepte de jouer les appâts pour aider son futur mari à arrêter le meurtrier. Pour se faire, elle passe une annonce dans le petit journal, moyen que semble utiliser le tueur pour trouver ses victimes. Problème, malgré son intelligence et un esprit rebelle en avance sur son temps, Augustine ne connaît rien de l'amour et du sexe et, ne voulant pas s'offrir en ingénue à son amoureux, elle avait déjà décidé de perdre sa pudeur en passant une petite annonce dans le même journal.
L'auteur tente de perdre un peu le lecteur en utilisant de fausses pistes pourtant, les premiers leurres ne trompent personne tant on se doute bien du déroulement à venir. Aussi, faute d'une narration captivante et desservi par une histoire un peu prévisible, le lecteur n'a plus que la description de l'époque et de la masse populaire s'échinant à la tâche et se bousillant la santé dans les usines de porcelaine à se mettre sous la dent.

Il y a des passages forts intéressants et forts instructifs sur les quartiers de la ville de Limoges ainsi que sur l'insurrection de la ville de Paris et ses ravages dans l'esprit des hommes ayant combattu.

Pour le reste, bien que le sujet soit glauque au possible, le style, lui, n'a pas la noirceur adéquate et on a un peu l'impression d'avoir le cul entre deux chaises ou les yeux entre deux livres.

Le style n'est pas aussi haletant que ce que l'on pourrait attendre de ce genre d'ouvrage et les réactions de certains protagonistes sont soit trop prévisibles soit incohérentes (notamment celles de l'héroïne).

Pourtant, la lecture se poursuit sans trop de lassitude jusqu'à l'arrestation du meurtrier. Problème, il reste encore de nombreuses pages au livre et l'on se demande quelle est la raison qui a poussé l'auteur à ne pas s'arrêter là et à poursuivre avec la description du procès. En étant persévérant, on constatera que l'auteur nous réserve une ultime surprise, probablement la seule, qui apporte peut-être un petit quelque chose mais qui pousse le lecteur attentif à se dire, qu'alors, le comportement de certains personnages ne colle plus du tout avec cette révélation.

Au final, "La ville noire" n'est pas un mauvais roman mais il manque soit, de rythme et de rebondissements pour un polar à suspens, soit de descriptions de l'époque, des traditions, des évènements, pour un roman historique.
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Complètement inconnu pour moi, cet auteur français qui s'est essayé à divers genres est une révélation. Son roman, classé thriller historique, a de quoi séduire le plus exigeant des lecteurs.
L'intrigue se situe à Limoges en 1900. Les ateliers de porcelaine font la richesse de la cité et des propriétaires, mais la condition ouvrière est des plus précaires. On apprécie les descriptions de ce contexte social ainsi que les lieux historiques. La belle gare des Bénédictins existe déjà à cette époque, de même que les beaux quartiers.
Augustine est jeune institutrice. Naïve et charmante, elle va découvrir les sombres réalités de l'âme humaine quand d'odieux crimes sont perpétrés sur des femmes innocentes. Elle tombe amoureuse du jeune inspecteur Raoul, tout juste arrivé de Paris pour mener l'enquête avec le vieux commissaire Soumagnas, ancien combattant de la Commune de 1870 et profondément marqué par ce passé tragique.
L'enquête ne sera pas simple. Les notables de la ville trainent les pieds, la justice n'est guère la même pour tous et la mort de deux femmes modestes, sexe faible nommé avec dédain, n'arrange pas les choses et l'enquête a vite fait de patiner.
L'assassin semble avoir recours aux petites annonces matrimoniales pour piéger ses proies… Raoul et Soumagnas vont élaborer un plan très risqué pour identifier l'odieux coupable.
Au fil de l'enquête, nous visiterons l'industrie de la porcelaine, les lieux de débauche, apprendrons la technique de la soustraction dans une classe de 42 élèves, côtoierons les dernières techniques révolutionnaires à la mode comme le téléphone, le cinématographe.
Raoul nous régalera avec les dernières théories en vogue à l'époque sur les caractéristiques biologiques d'un meurtrier type.
L'auteur est parfaitement à l'aise dans son univers romanesque complexe et sait donner vie et réalité à ce passé déjà lointain pour nous. le style n'est pas admirable, mais il convient parfaitement et s'ajuste de façon équilibrée au contexte narratif.
L'intrigue souffre de quelques faiblesses dans le dénouement un peu tiré par les cheveux, mais globalement, le lecteur ne se lasse à aucun moment. Certains reprocheront peut-être à l'ouvrage de ne pas être très à la mode. Peu importe. Ce qui compte est que celui qui lit y trouve un vrai plaisir, construit autour de personnages denses et d'un environnement riche. A cet égard, Nicolas Bouchard me semble avoir réussi le pari !

Michelangelo 20/06/2020

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Une intrigue qui se suit avec plaisir.
On apprend qui est le meurtrier avant la police et tout l'intérêt réside alors dans le jeu du chat de la souris entre le tueur, la police et l'héroïne principale Augustine.
Alors que l'on pense en avoir terminé avec cette enquête, le récit se prolonge encore plusieurs dizaines de pages jusqu'au déroulement du procès qui apportera plusieurs coups de théâtre.
Le récit est bien mené et soutient l'intérêt du lecteur.
La fin peut paraître manquer de crédibilité mais il ne faut pas oublier que l'on est dans un roman et que l'auteur peut donc tout se permettre.
En tant que roman policier, ce n'est pas le meilleur que j'aie lu mais il est loin de démériter.
Alors que l'intrigue porte sur la recherche du meurtrier, l'auteur en révèle le nom et l'on passe alors dans la traque de la police pour l'identifier, créant un réel suspens à propos d'Augustine, victime potentielle. le fait de conduire jusqu'au procès (qui sera l'occasion de plusieurs rebondissements) est également un bon moyen pour relancer l'intérêt du lecteur jusqu'au terme du récit.

Le second intérêt, non négligeable, de ce roman est cette plongée dans la vie d'une ville de province à la fin du XIXème siècle, empêtrée dans toutes ses conventions.

Un roman intéressant à lire
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Malgré un résumé qui pourrait faire croire au lecture qu'il s'agit là d'un roman à l'eau de rose se servant d'une trame policière, il s'agit bel et bien d'un vrai bon thriller historique, que j'ai beaucoup apprécié de surcroît. Ce livre est vraiment très noir, explorant les profondeurs malsaines de l'âme humaine. Vengeance, folie, huis clos, luttes sociales, évolution des mentalités : tous les ingrédients sont réunis, et le résultat final est bon. L'histoire se situe dans une période que j'affectionne particulièrement : le XXe siècle, ici en son début (le XXe siècle est sans doute l'un des plus passionnants de l'histoire de l'humanité). L'auteur ne tombe jamais dans la lourdeur, le contexte historique servant réellement de trame de fond à l'histoire et non pas de prétexte à un auteur pour étaler sa science. On rencontre aussi des évocations de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, notamment de la Commune de Paris et des dégâts que celle-ci a laissés dans les âmes des hommes… Enfin, pour ne rien gâcher, les personnages sont attachants, notamment Augustine, même si, de prime abord on peut la considérer comme une jeune pimbêche qui croit et qui se pique de tout savoir. Un livre qui se dévore car très bien écrit et très bien documenté.
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Où une jeune institutrice devient un appât pour un prédateur, celà résume ce roman. Limoges est secouée par des meurtres abominables, des personnes disparaissent et un jeune limier, Raoul, se lance dans la traque assisté par sa fiancée Augustine, institutrice et quelque peu fleur bleue.
On suit ce roman avec plaisir même si, pour ma part, j'ai deviné très tôt qui était qui, ce qui est quand même un peu frustrant !!!
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Nous pouvons (...) rapprocher cette affaire de celle du sergent Bertrand, le déterreur de cadavres qui exerça sa funeste activité dans les années 1850, souillant et mutilant les restes d'au moins quinze femmes, de cinq à soixante-sept ans, qu'il déterrait dans les cimetières à divers stades de la décomposition.
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Il se tortilla la barbiche et continua sur un ton pédant :
- créée pour la vie de famille, pour une existence appliquée au détail, enfermée dans l'horizon restreint de son intérieur, la femme a reçu de la nature une intelligence en rapport avec cette destination. Physiquement et physiologiquement, votre cerveau manque de la force nécessaire pour supporter une attention de longue durée. Sa constitution lui refuse l'afflux de sang exigé non par la pensée elle-même, qui est une pure opération de l'esprit, mais aussi de la soutenir dans la recherche, la compréhension et l'enchaînement d'idées abstraites. C'est là, notez-le au passage, une des causes de la mobilité d'esprit de la femme et de son manque habituel de logique.
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Une fois les deux femmes parties, les inspecteurs se penchèrent de nouveau au-dessus du corps: l'assassin avait tranché les chairs du nombril jusqu'à l'aine et creusé profondément les entrailles de sa victime, écartant les intestins pour ne prendre que ce qui l'intéressait.
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- Il y a du grabuge à l'usine Charles. Le préfet est prévenu et on rassemble tous les hommes disponibles.
- Une grève ?
-Je ne sais pas, en tout cas, ça barde là-dedans !
- Allons-y !
- Qu'est-ce que cela, l'usine Charles ?
[...]
- Charles Haviland : un des plus gros porcelainiers de la ville installé avenue Garibaldi. Le climat est mauvais en ce moment depuis que Millerand a fait voter la journée de 10h que les patrons refusent d'appliquer. Il faut craindre des troubles.
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- Des boniments !s'exclama l'une d'elles. Nous, on compte pour rien !
- Aux yeux de Charles, on vaut moins que ses maudites assiettes à bourgeois.
- Une qui crève, une qui la remplace, c'est tout le sort qui nous attend. Et après ils disent qu'on coûte trop cher, qu'on gâche la marchandise et qu'on soigne pas assez notre travail. Et tout ça à s'empoisonner le sang pour deux francs cinquante par jour.
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Video de Nicolas Bouchard (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Bouchard

Conférence Pourquoi être écrivain ? (extrait)
Conférence Pourquoi être écrivain ? aux Imaginales 2012 Avec Nicolas BOUCHARD, MaryJanice DAVIDSON, Thomas DAY, Jean-Philippe JAWORSKI, Xavier MAUMÉJEAN, Emmanuelle NUNCQ Modérateur : Stéphanie NICOT Traduction : Jocelyne BOURBONNIèRE
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