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Jean Rosenthal (Traducteur)
EAN : 9782253171973
480 pages
Le Livre de Poche (10/10/2001)
3.86/5   126 notes
Résumé :
Il existe de plus agréables façons de débuter dans la police que celle subie par le jeune Billy Styles, en cette année 1921.
C'est peut-être le plus bel été depuis la guerre, mais ce qu'il découvre à Melling Lodge, une jolie demeure aristocratique perdue dans la campagne du Surrey, dépasse de loin les banales considérations météorologiques : le colonel Fletcher, sa femme Lucy et deux employés ont été proprement massacrés...
Arrivé en renfort, l'inspect... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Je m'attendais à suivre Billy Styles, dont parle la quatrième de couverture, mais le personnage principal est en fait l'inspecteur John Madden. C'est un homme abîmé par la grande guerre, il a perdu sa femme et sa très jeune fille de la grippe espagnole. Enquêteur respecté pour ses capacités, il inquiète cependant ses supérieurs par sa personnalité écorchée. On découvre un homme d'un grand courage, qui saura saisir la vie et profiter de l'instant, au delà de la souffrance.
Le spectre de la première guerre mondiale plane comme une ombre sur tout le roman : elle est dans tous les foyers, les familles sont comme amputées d'un frère, un fils, ceux qui en sont revenus sont traumatisés, ou blessés, leur vie a définitivement basculé. Un sentier dans les bois se transforme en tranchée, le tonnerre devient tir d'artillerie : la peur surgit à l'improviste dans les coeurs, les cicatrices de la guerre définissent les réactions, les pensées.
L'enquête elle-même, bien qu'intéressante, n'est pas le centre d'intérêt principal de ce roman. Les personnages sont passionnants : les enquêteurs, la doctoresse, la petite survivante au massacre : ils sont si bien décrits qu'ils nous deviennent proches et on les suit avec plaisir.
Le contexte, l'époque, les découvertes scientifiques et l'introduction (très frileuse) de la psychologie dans les enquêtes policières sont d'autres aspects qui rendent ce roman si intéressant.
L'auteur crée le mystère par petites touches et je n'ai pu m'empêcher de penser à Hercule Poirot devant l'attention portée aux détails qui deviennent des indices.
Ce roman est une agréable, très agréable découverte. J'ai tout aimé : l'atmosphère, les personnages, l'intrigue.
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"Un fleuve de ténèbres" se déroule en Grande-Bretagne au lendemain de la Première Guerre mondiale. Première d'une série de romans des enquêtes mystérieuses de l'inspecteur John Madden de Scotland Yard, personnage complexe et hanté par la guerre. le roman parle aussi des débuts du "profilage criminel". En 1921, la plupart des forces de l'ordre avaient ridiculisés l'idée d'utiliser le travail de Sigmund Freud pour aider à identifier un meurtrier. L'inspecteur Madden sait intuitivement qu'une scène de massacre apparemment gratuite a comme «une odeur de folie. " «Madden vit avec des fantômes», ayant survécu à sa femme et à sa jeune fille emportées par la grippe . Ila peu après survécu lui même à «l'abîme des tranchées» et il est le seul de son unité à être revenu de la bataille de la Somme . " les exigences quotidiennes du travail d'enquête lui servent de bouclier partiel contre le charnier des souvenirs». Son protégé, le jeune Billy Styles, apporte un peu d'humour et de légèreté au début de ce roman . Les personnages et le décor historique sont représentés avec profondeur ,avec des détails crédibles, imprégnés par l'atmosphère d'un monde blessé par le carnage et qui peine à retrouver l'espoir. C'est dans un village de campagne du Surrey qui n'est pas encore accessible par les routes qu'un tueur assassine une famille à la baïonnette.
Ce n'est qu'au moment où il commence à comprendre la férocité du meurtrier que Madden reprend goût à la vie. Son ancien sens du devoir professionnel, son nouvel amour (la femme médecin, bien sûr) et sa volonté de retrouver une Angleterre aussi humaine qu'avant les drames de sa vie conduisent Madden à une traque énergique du tueur. le point culminant est tout aussi bon qu'on était en droit d l'espérer.

Le roman apporte son lot de surprises et n'hésite pas à se faire parfois choquant. L'identité du tueur est assez vite révélé (donc ce n'est pas en réalité un whodonit),et le roman se fait alors plus psychologique en donnant le point de vue du tueur un chapitre sur deux .Malgré certaines longueurs ont passe un bon moment. et il y a je crois deux suites…
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3 livres en un, c'est ce que nous offre généreusement l'auteur sud-africain Rennie Airth avec Un fleuve de ténèbres :

- un roman policier,
- un roman d'amour,
- un roman historique,
ces 3 histoires enchevêtrées formant une oeuvre d'une densité, d'une humanité rares, d'une qualité littéraire exceptionnelle.


John Madden, comme tous les hommes valides à l'aube du siècle, a combattu dans les tranchées françaises d'où il rentré émotionnellement et physiquement brisé. Comme un malheur n'arrive jamais seul, sa femme et sa petite fille ont été emportées par la pandémie de grippe espagnole, qui aux 19 millions de victimes de la guerre, a ajouté 30 millions de morts dûs à un virus.


John se voit confier l'enquête sur le meurtre d'une entière famille, à l'exception d'une jeune enfant qui s'est réfugiée sous un lit pendant le massacre. Si le point de départ de l'intrigue est banal, l'interprétation littéraire que nous en livre Rennie Airth, est magistrale. Son écriture est magnifique et le choix de situer l'histoire dans la période post-grande-guerre, est particulièrement original et intelligent. La criminologie, les méthodes d'investigation modernes émergent lentement, et rencontrent de nombreuses résistances, encore suspectes aux yeux de certains juges ou jurés qui renâclent à accepter une empreinte comme une preuve irréfutable. La psychologie quant à elle, émet ses premiers balbutiements, en proie à toutes les critiques. En effet, comment peut-on comprendre un être humain en regardant ce qui se passe dans sa tête? C'est en secret, et contre l'avis de sa hiérarchie, que John va rencontrer le Dr Weiss, adepte de Freud, afin qu'il dresse une ébauche psychologique, le profil dit-on aujourd'hui, du tueur. C'est au cours de cette conversation entre Madden et Weiss, qu'est livré le sens du très beau titre de ce roman : "L'instinct sexuel coule comme une rivière dans nos existences, et si pour beaucoup elle est un large cours d'eau baigné de soleil, pour d'autres, ce peut être une source de souffrance et d'angoisse, "Un fleuve de ténèbres".


Au décours de son enquête, John rencontre Helen Blackwell, dont la fratrie a été décimée par la guerre. Energique, directe, et accessoirement veuve pour les mêmes raisons guerrières, Helen est l'un des premiers médecins de sexe féminin, mais il est vrai que la guerre, faute d'hommes, a favorisé l'émancipation professionnelle des femmes. Entre John et Helen naît une histoire d'amour puissante racontée avec pudeur et sensibilité.
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Petit village du Surrey, sud-est de l'Angleterre, peu après la fin de la première guerre mondiale. Un carnage atroce a été commis dans une demeure respectable. le déroulement de l'enquête, des plus classiques, nous place dans une ambiance début de siècle où les vieilles méthodes psychologiques à la Agatha Christie font désormais place aux investigations plus rigoureuses de la police scientifique, pendant qu'un tueur psychopathe rescapé des tranchées de 14-18 rôde dans les environs. le Grand Prix de la Littérature policière 2000 a été décerné pour ce roman prometteur, et depuis, nous attendons une suite à la production de cet auteur.
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Dans un paisible manoir du Surrey, un colonel, sa femme et deux domestiques sont sauvagement assassinés. Seule rescapée la petite Sophie qui s'était cachée sous son lit. Mais elle ne sera que de peu d'utilité pour pour la police car prostrée par ce qu est arrivé.

L'enquête est confiée à l'inspecteur-chef Sinclair et à son adjoint l'inspecteur Madden. Ce dernier plus impliqué par l'enquête sera assisté par un policier débutant. Malgré les apparences qui laisse penser à un vol qui a mal tourné et malgré l'insistance de la hiérarchie, l'inspecteur Madden pour suit sa propre piste. Pour lui le meurtrier est un psychopathe revenu de la guerre avec l'envie de tuer en lui.

Dans son déroulement l'enquête s'avère assez classique, mais le point fort du roman réside dans l'époque où elle se déroule. On se trouve dans une époque charnière, où les gans sont encore traumatisés par les nombreuses victimes de la première guerre mondiale, mais aussi dans une période en train de muter où les privilèges de classes sont en train de s'estomper sous les revendications des gens les moins favorisés.

Si l'enquête et le cadre campagnard dans laquelle elle se déroule ne sont pas des plus originaux, l'intérêt de l'histoire réside dans l'introduction de la psychiatrie à ses débuts qui apporte un petit plus à l'histoire.

Les personnages sont intéressants à suivre, très fouillés... Toutefois on ne peut que noter qu'une fois de plus on à en la personne de l'inspecteur Madden on n'échappe pas à l'image du policier torturé dans sa vie personnelle. D'abord par la perte de sa femme et de son enfant emportés avant la guerre par une maladie. Ensuite par l'empreinte que les horreurs de la guerre ont laissé sur lui : il est l'un des rares survivants de son bataillon engagé dans la bataille de la Somme. Dans la hiérarchie on note également un supérieur borné qui ne s'en tient qu'aux indices et qui se moque des extrapolations de l'enquêteur principal. La différence entre les méthodes de l'inspecteur Madden et la naïveté de son adjoint débutant apporte un peu de légèreté au roman.

On n'échappe pas non plus à une idylle entre l'inspecteur et la médecin du village qui va transformer l'épilogue en fin fin à l'eau de rose.

Malgré certaines longueurs et quelques défauts mineurs, le livre se lit bien. On est certes dans un policier tout ce qu'il y a de plus classique mais bien structuré qui donne envie de lire les autres oeuvres de l'auteur, sachant de plus que l'inspecteur ayant démissionné on espère échapper à un tel final.



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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Peut-être qu'il prendra ma main
Et qu'il me conduira dans son sombre royaume
Et qu'il me fermera les yeux et qu'il étouffera mon souffle...

J'ai rendez-vous avec la mort...

Alan Seeger
Rendez-vous
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Le soldat moyen, armé d'un fusil et d'une baïonnette, va automatiquement enfoncer l'arme aussi loin qu'elle pourra aller. En fait, il transpercera son ennemi.
Cela, on doit lui enseigner à ne pas le faire. La peau et les muscles collent à la lame et il devient difficile de l'extraire. La bonne méthode, telle qu'on l'enseigne dans l'Armée, c'est un coup de baïonnette bref, suivi d'un demi-tour pour supprimer la friction au moment où l'on retire l'arme.
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Il y avait peu de risque qu’on lui demandât jamais d’expliquer pourquoi il avait creusé les tranchées et d’ailleurs il aurait été dans l’impossibilité de donner une réponse cohérente. A l’origine, dans les bois qui dominaient Highfield, il avait simplement décidé de se construire une sorte d’abri. La tranchée avait pris forme sans presque qu’il en eût l’intention. Mais une fois qu’elle fut terminée, il vit que c’était bien. Assis dans les ténèbres comme dans le ventre de sa mère, il avait connu des moments de paix et de satisfaction si étrangers à sa nature qu’il s’était demandé tout d’abord s’il ne fallait pas y voir les symptômes d’une maladie.
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Après cela, il avait laissé son instinct guider ses actions et c’était un de ces élans irréfléchis qui l’avait fait revenir à Highfield quinze jours seulement après s’être introduit à Melling Lodge. Il avait éprouvé une violente envie d’y retourner et seule une certaine hésitation l’avait poussé à passer toute la nuit à côté de sa motocyclette et à attendre l’aube pour s’assurer que la police ne fouillait plus les bois.
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Toutefois cette expérience dans les bois l’avait incité à davantage de prudence. Il avait modifié son aspect physique en se rasant la moustache et il avait repeint la carrosserie du side-car. Ces changements lui avaient inspiré un sentiment de plus grande sécurité.
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