Après avoir écrit "
Le sang de Danton" une vaste fresque de la révolution, "Napoléon" une évocation de la chute de l'Aigle et "
Jeanne d'Arc",
Saint Georges de Bouhélier nous offre cette nouvelle pièce jouée au Théâtre de de l'Odéon pour le trois centième anniversaire de la naissance de
Louis XIV.
"
le roi soleil"est donc une pièce historique. Elle met en lumière la deuxième partie de ce règne si long qui emplit la seconde moitié du dix-septième siècle et empiète sur le dix-huitième, à partir du moment où l'astre de ce grand monarque commença à décliner.
Michelet, d'une expression cruelle - "après la fistule" - date ce déclin du jour de la douloureuse opération chirurgicale que subit le roi à l'âge de quarante-sept ans.
L'austère influence de Mme de Maintenon, la lutte contre les protestants, des guerres incessantes, l'appauvrissement du royaume et les intrigues de cour allaient gâcher et attrister la maturité puis la vieillesse du roi.
Le monarque ne se montre que sous son costume de soie et d'or, avec un air de dieu Mars, mais
Saint Georges de Bouhélier éclaire cet homme, semblable à nous, comme un être victime de la maladie, qui a peur et qui a vieilli.
La pièce est divisée en neuf tableaux qui vont de juillet 1685 à septembre 1715, sept se déroulent à Versailles tandis que deux d'entre eux nous emmènent à Londres.
Comme à son accoutumée,
Saint Georges de Bouhélier s'appuie sur une documentation solide pour nous livrer une pièce intelligente, passionnante, agréable et érudite.