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3,86

sur 276 notes
Un livre (un pavé de 900 pages…) à la lecture pénible, qui donne l'impression que l'auteur, sous couvert d'une pseudo-enquête sur le tragique destin de Marcelle Pichon, en profite pour ne parler que de lui-même. Énorme déception par rapport à ce qui était promis !
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Lectrice, lecteur tenace, amateur d'OLNI , ce livre est pour toi! Il était en lice pour plusieurs prix, dont le Goncourt, et fort bien accueilli par la critique, mais ... plus de 900 pages ça rend frileux. Hé oui, c'est là son défaut, à ce bouquin. Sa lecture prend du temps, la bête ne peut se glisser dans un sac, ou alors valise à roulettes?, en tout cas je l'ai lu assise sur mon canapé, dans ma maison peu chauffée, accompagnée parfois d'un chat qui n'en avait cure de ce pavé et réclamait des gratouillis.

Oui, je digresse, mais après tout c'est normal, c'est comme lire Jaenada et ne point user ensuite de parenthèses : c'est impossible. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que le nom de Jaenada apparaisse, car l'auteur est parti d'un fait divers (non criminel) et s'est lancé dans une enquête vertigineuse, avec l'aide d'un couple fictif d'enquêteurs, BMore et son assistante Penny, lequel couple fournit au lecteur des moments souvent barrés et jubilatoires. Sans trop divulgâcher je peux dire que Jaenada fait une apparition courte et décisive dans le bouquin!

Ainsi que Fabcaro d'ailleurs, expérience réussie après une fascinante description (non, je n'en dis pas trop)

L'auteur en 1986 avait appris à la radio l'histoire de Marcelle Pichon, mannequin chez Fath, qui s'était laissée mourir de faim dans son appartement, tenant le journal de son agonie, et dont le corps ne fut découvert que dix mois après. Des décennies plus tard, il veut savoir le pourquoi du comment, bravant les difficultés.

"La chasse au trésor est elle-même le trésor! Quoi que nous trouvions à la fin, c'est le chemin y menant qui lui donne de la valeur."

En 900 pages (re-oui!) le lecteur parfois étourdi suivra les pas des enquêteurs, leurs découvertes, leurs culs-de-sac, le tout en période Covid et ses documents temporairement inaccessibles. Tout ou presque sera exploré, un éclair de lucidité empêchant parfois l'auteur de creuser plus loin dans une généalogie. car, l'ai-je signalé, une saine autodérision enveloppe le tout.

De plus c'est un livre bourré d'informations souvent sans trop de rapport serré avec l'histoire, avouons-le, mais fichtre, pourquoi refuser ? D'où la longueur, forcément, mais ne garder que le strict minimum aurait été moins gouleyant, et puis ça fait pour moi partie du côté vertigineux (je me répète) du livre.

"Les livres servent aussi à en faire lire d'autres, ce n'est pas vous qui allez dire le contraire."

Bref, on a aussi une (passionnante) enquête avec rebondissements.

Par ailleurs l'histoire de l'auteur, des recherches sur ses parents et grands parents arrivent, des coïncidences avec celle de Marcelle, bref, on est quasi submergé. Jusqu'à la toute fin et la dernière photo. Mais c'est dingue!

En conclusion : en fait il faut se lancer et après 100 pages environ on est bien dedans, pas question d'arrêter. Mais il faut le bon moment, c'est sûr.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Fleuve, monstre, obèse, monumental, vertigineux, OLNI, tous ces qualificatifs pourraient s'appliquer au dernier roman de Grégoire Bouillier qui compte plus de neuf cents pages.
Faites fi de la dimension gigantesque du « Coeur ne cède pas », laissez-vous porter par la folie obsessionnelle qui anime ce projet gigantesque et vivez une expérience de lecture surprenante.
Tout commence en 1986. L'auteur écoute une émission des « Nuits magnétiques » diffusée sur France Culture où il est question d'une femme s'étant laissée mourir de mourir de faim près d'un an plus tôt, et dont le cadavre fut retrouvé dix mois plus tard dans son petit appartement parisien du 18ème arrondissement.
En 2018, le souvenir de ce moment radiophonique lui revient comme un boomerang. C'est le début d'une longue quête conduite par un certain Baltimore, détective embauché par Grégoire Bouillier mais qui n'est autre que le double fictionnel de Grégoire Bouillier souhaitant se protéger d'éventuelles poursuites judiciaires de la part de la petite-fille de Marcelle Pichon (vous suivez ?).
Flanqué de Penny, sa délicieuse assistante, il tente de lever l'énigme de l'ancien mannequin de la maison Jacques Fath.
Non contente de s'être suicidée à petit feu, la sexagénaire a tenu le journal de son agonie, journal introuvable « de la vie se regardant mourir ». Pourtant, il aurait pu éclaircir les raisons qui poussent quelqu'un à se tuer pianissimo.
Faute de témoignage de la disparue, le narrateur va remonter les fils de son existence pour écrire ce que fut son destin. Mais la réalité est souvent complexe et insondable. Les quelques indices glanés au fur et à mesure des recherches ainsi que le recours à des « sciences » (graphologie, morphopsychologie, astrologie, radiesthésie...) jugées plus ou moins farfelues ne suffisent pas à percer le mystère de la désespérée.
À défaut de saisir la vérité sur cette dernière, le narrateur va apprendre beaucoup sur lui, Marcelle, avec laquelle il a de nombreux points communs, n'étant peut-être qu'un alibi pour mieux se connaître.
Avec ses références littéraires et cinématographiques ainsi que ses digressions historiques, géographiques, anthropologiques, scientifiques, religieuses, généalogiques, sociologiques, psychologiques et philosophiques rythmées par un humour qui allège le tragique du sujet, avec un sens de l'autodérision et une grande intelligence du monde dans lequel nous vivons, Grégoire Bouillier nous embarque dans ses délires compulsifs pour un voyage spatio-temporel réjouissant et une aventure palpitante dont on conserve, longtemps après avoir refermé le livre, la saveur.


EXTRAITS
La réalité est en elle-même une construction, elle est une fiction.
Le milieu social n'est pas un décor dans lequel évolue des personnages, ainsi qu'il est généralement montré, mais une force agissante qui structure les individus, leur destin et leurs sentiments.
Quand la raison se met à croire et la foi à raisonner, le crime contre l'humanité n'est jamais loin.
Tous ceux qui ont rêvé d'une société parfaite ont fini par instaurer des dictatures.
Marcelle […] ne fut peut-être jamais aussi vivante […] que pendant les quarante-cinq jours où elle souffrit et triompha de sa faim.
Si ce monde est réellement horrible […], c'est parce qu'il n'en finit pas de tuer l'oiseau bleu en nous.
Toute catastrophe a ses bons côtés. Il faut juste être assez esthète pour l'apprécier.
Autant dire que les violeurs et leurs victimes seront bientôt les seuls habilités à produire, réaliser et interpréter des films sur le viol. Alors que c'est précisément en se mettant à la place de quelqu'un d'autre qu'on arrive à comprendre ce qu'il vit et ressent. Qu'on mesure à la fois la distance et la proximité. Qu'on comble le fossé. Sort soi-même de ses ornières et l'autre des siennes.
C'est au sein des civilisations les plus avancées que le risque de barbarie est le plus grand.
L'injonction à devenir un « bon citoyen » a supplanté celle d'être un « bon chrétien ».

Lien : http://papivore.net/litterat..
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Difficile de parler de ce livre à la fois dense et foisonnant qui va bien plus loin que raconter une histoire ! 900 pages pour un texte débridé et fourmillant de détails, une enquête hors norme sur une affaire sordide des années 80, avec quelques points communs dans son traitement avec les meilleurs livres de Jaenada….De quoi occuper des morceaux de nuit et s interrompre seulement parce que 900 pages ça pèse lourd ! Jamais parce qu on s ennuie même quand l auteur nous entraîne dans des chemins de traverse inattendus, bien au contraire. C est riche, c est étonnant, c est addictif, c est un super bouquin dont le prétexte de départ nous emmène bien plus loin que prévu !
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Un livre très épais pour relater les investigations concernant la vie de Marcelle Pichon et leurs résultats .Marcelle s'est laissée mourir de faim en 1985 tout en tenant le journal de son agonie.
Alors qu'à sa mort,les journaux évoquent un drame social, l'auteur veut montrer la singularité de Marcelle Pichon ,ancien mannequin chez Jacques Fath.A 64 ans elle préfère se laisser mourir plutôt que de vivre seule et ruinée
L'auteur convoque la généalogie,la psychogenealogie, la géographie,les cimetières, radiesthésistes, graphologues etc..pour tenter de comprendre la vie de Marcelle,fille unique , élevée par un père seul,Marcel Pichon né en Haute Vienne en 1898, coiffeur a Paris où il décède en 1968.
Eugénie Landre fille de vignerons de l'Allier abandonne sa fille Marcelle âgée de 3 ans et part sans laisser d'adresse.La blessure d'enfance de Marcelle l'a-t-elle marquée à vie?
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Quel pavé. Quelle frénésie d'écriture. A certains moments du livre je me disais "mais il va tout y mettre, tout y dire, il n'y aura plus rien à écrire après une telle bousculade d'idées, d'enchevêtrement de sensations".
De Grégoire Bouillier, j'aimerais bien dire - si j'osais évoquer les huit types de psychés humaines du modèle jungien - qu'il est inclassable. Parce qu'on ne sait plus quels traits son dominants chez lui ; il est tout à la fois. Ses sensations, ses pensées, ses intuitions, ses jugements, ses perceptions et ses émotions sont toutes à fleur de cerveau : tout le monde domine tout le monde. C'est rationnel pour un jugement, puis irrationnel la ligne suivante.
Il parle souvent de son âge, de ses 60 ans révolus et légèrement pesants. Mais je trouve qu'il les a mis à profit pour créer une oeuvre dont la structure est profondément adaptée au 21e siècle.
Cette pauvre Marcelle Pichon - 64 ans, mannequin - qui s'est laissée mourir de faim sur 45 jours d'une lente agonie en 1985, lui donne un prétexte pour jouer au détective.
903 pages durant lesquelles il nous emporte dans une sorte de labyrinthe que l'on pressent à tord être sans issu.
Par deux fois j'ai laissé le livre, ai pris un polar, puis y suis revenue.
900 pages compressées d'informations et de connaissances culturelles, pour moi, ce n'était pas "digérable en une seule prise". Mais addictif car la langue de Grégoire Bouillier, dans son ensemble, est une perfection. A la fois célinienne et académique.
Et la chute y est inattendue mais évidente, elle aussi.
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C'est une (grosse) pépite de cette rentrée littéraire !
Dans ce titre, l'auteur enquête sur une femme, ancienne mannequin tombée das l'oubli, qui s'est laissé volontairement mourir de faim. Une enquête qui vire aussitôt à l'obsession. Tout est décortiqué : ses origines, son prénom, son métier, l'appartement où elle vivait, la vue depuis sa fenêtre, sa graphie, tout on vous dit !
Et quand l'auteur sèche, quand il n'a aucun élément, il invente, il brode, il s'amuse mais comble aussi sa soif obsessionnelle de comprendre cette femme. Et tisse parfois des ponts avec sa propre histoire, ses propres fantômes...
C'est passionnant, bourré d'humour et de fantaisie, libre, émouvant.
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Se souvenant d'un fait divers entendu à la radio il y a 32 ans, l'auteur n'adhère pas aux articles des médias qui expliquent le suicide d'une femme de 64 ans comme un drame de la solitude.
D'autant plus que, se laisser mourir de faim pendant 45 jours, tout en tenant le journal de son agonie, pourrait s'expliquer par une contrainte encore indéterminée mais semble incompréhensible pour un suicide.

Alors en 2018, il invente un couple de détectives, Bmore et Betty qui vont enquêter pendant 3 ans sur cette mort insolite et tenter d'en savoir plus sur la vie de cette Marcelle Pichon, autrefois mannequin-vedette chez un grand couturier sous le nom de Florence.

Survolant le XXème siècle de la naissance de cette femme en 1921 jusqu'à sa mort en 1986, Grégoire Bouillier nous entraîne sur les traces de ses deux détectives, s'inspirant de la littérature, de l'Histoire et de la psychologie, pour mieux comprendre ce qui peut pousser quelqu'un à s'infliger un tel supplice.

Ecrit dans un mélange d'essai et de roman, ce livre qui ne fait pas moins de 1271 pages, nous parle de l'abandon par la mère, du culte de la beauté et des apparences, de la peur du regard des autres et du vieillissement. Et avant tout, il réfute l'idée d'un drame uniquement social qui nierait la personnalité et l'existence hors du commun de Marcelle/Florence.

Si l'on tient le coup pendant cette longue lecture, on va y retrouver beaucoup du style débordant d'idées de Philippe Jaenada (cité à plusieurs reprises) et se passionner pour l'histoire de ce « fait divers » qui défraya si peu la chronique. J'ai parfois manqué de patience et de persévérance, mais au final, en y prenant le temps, cette analyse sociétale et historique était bien intéressante et je n'en regrette pas la découverte.

Merci à lecteurs.com et aux éditions J'ai Lu pour ce roman.
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Un roman somme de 903 pages, ou un long voyage avec de multiples détours : l'auteur alias B-more enquête sur Madeleine Pichon qui s'est laissée mourir de faim et, point important, qui a tenu son journal de la faim. Son corps n'a été découvert que dix mois après sa mort. Qui est-elle ? Comment et pourquoi une telle fin ? D'un simple fait divers et de l'enquête menée par l'auteur, nous sommes entraînés dans une ronde nous amenant tour à tour, dans un cimetière, chez un graphologue ou dans les méandres de la vie passée de Grégoire Bouillier. Une recherche qui débouche sur tant d'histoires dans la petite histoire que nous en avons le tournis comme dans un tango endiablé. In fine, tout a un lien nous dit l'auteur, une facilité à mon humble avis, mais peu importe ! Ce voyage demeure passionnant de bout en bout, et il est la preuve qu'un vrai bon roman remplace n'importe quel tour du monde même en quatre-vingts jours.
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Voilà, c'est fini. 25 jours pour avaler ce pavé, avec des doses quotidiennes variables au gré des rebondissements de cette histoire qui ne vous lâche pas.

Comme souvent après un tel marathon, on ressort hésitant entre le soulagement d'en avoir fini et la frustration de devoir quitter Marcelle Pichon, héroïne malgré elle aux facettes multiples, aussi sombres que lumineuses.

Combien de pistes explorées dans cette enquête foisonnante, combien de questions sans réponses, combien d'hypothèses, d'interprétations et de tranches de vie prêtées à Marcelle, sans véritablement savoir ce qu'elle a vécu et fait vivre à ses proches, à l'exception de son interminable calvaire final.

Alors saluons le colossal travail de Grégoire Bouiller qui, à la manière de l'excellent Philippe Jaenada, nous emmène très loin, (trop loin?) à la recherche de ses ancêtres et de ses descendants, avec à la clé une excellente peinture des années 20, 40 et surtout 80, bien connues des lecteurs et lectrices de ma génération, restituées ici avec beaucoup de justesse.

En cet instant de grand vide caractéristique des bonnes lectures achevées, la même question me taraude ce matin: qu'est-ce que je vais bien pouvoir lire maintenant?
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