Cher Grégoire. Tu permets qu'on se tutoie ? Même si on n'a pas gardé les cochons ensemble, même si tu ne sais rien de moi, de mon côté ça fait plus d'un mois que je te lis. Et je suis bien contente d'avoir débuté avec
L'invité mystère, même que c'était certain, que ton histoire avec
Sophie Calle elle s'était pas arrêtée à une bouteille de vin, d'aussi grand prix soit-elle. Alors c'est toi, le fameux G de la lettre de rupture ? En fait, tes livres se répondent. Mais.... permets moi de te préférer succinct. Si j'avais débuté direct par un de tes pavés, pas sûr que je l'eusse terminé. Celui-là, je l'ai commencé avec allégresse. Je me sentais comme sur le point de démarrer une traversée de l'Atlantique en solitaire. Ben permets moi de te dire que j'ai beaucoup ramé. Et, en même temps, entre les phases de calme plat il y en a eu d'exaltation. Tes plongées généalogiques, entre autre, ta visite de l'appart aussi,moment d'anthologie. Et tes dénouements.
C'est drôle, j'ai par moments repris souffle en lisant
Christian Bobin; et je me disais que toi et lui c'est un peu comme l'envers et l'endroit d'une même pièce, le positif et le négatif d'un tirage. Pareil amour des mots, pareil souci de dire au plus juste. Mais là où toi tu t'étales, tu t'exposes, tu en rajoutes, lui se dissimule, joue à cache cache.
À chaque fois que l'un des miens me demandait ce que je lisais, et que j'essayais de résumer, l'invariable réponse "Ah ben, c'est pas gai" Et pourtant. Ça n'est pas l'horrible description d'un fait divers, en vérité. C'est l'histoire de la quête de soi en passant par le biais de l'autre. Et tu réussis à nous captiver (même si je maintiens que tu aurais pu sabrer un peu). Comment faire de l'unique de l'universel ? Serions nous tous en quête de notre propre petit bougnoule ?
Ceci dit, j'attendrai un peu de reprendre souffle avant de plonger dans ton Dossier M...