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sur 272 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Désolé, mais un roman de plus de 900 pages n'a pas sa place dans ma PÀL déjà débordante. Il a beau avoir été en lice pour les Prix Goncourt, Femina et Renaudot et avoir remporté le Prix André Malraux 2022, il faut savoir se fixer des limites dans la vie et les respecter quoi qu'il advienne. Même si l'auteur parvient à titiller ma curiosité lors de son passage à La Grande Librairie et que son nouveau présentateur, Augustin Trapenard, affirme haut et fort qu'une fois entamé il est impossible de la lâcher cette brique qui doit probablement déborder de longueurs interminables, c'est bien mal connaître mon caractère intransigeant. D'ailleurs, je vais vite m'empresser de vous prouver qu'il a tort, ce suppléant à deux balles de François Busnel qui croît pouvoir agiter sa carotte dans mon écran de télévision comme si j'étais le dernier des ânes: allez hop, juste vingt petites pages et je le redépose vite fait moi, son soi-disant OVNI littéraire… ouais, finalement peut-être pas si vite que cela… ah déjà plus de 150 pages de lues là quand même… et merde !

Tout aurait pu très bien se passer pourtant car ce roman était bien parti pour ne jamais voir le jour. OK, en 1986 Grégoire Bouillier avait certes entendu parler d'un fait divers marquant à la radio. Une ex-mannequin prénommée Marcelle Pichon s'était laissée mourir de faim dans son petit appartement parisien du XVIIIe en consignant chaque étape de sa lente et horrible agonie dans un journal intime durant quarante-cinq jours, et ce n'est que dix mois après sa mort que le corps momifié de la pauvre femme de 64 ans et ses écrits avaient été retrouvés. Un suicide d'une lenteur déconcertante qui n'avait certes jamais totalement quitté les pensées de l'ancien journaliste, mais vu qu'il avait oublié tous les détails de l'affaire en question, du nom de la victime à celui de l'émission, en passant par la date approximative du drame, aucun risque qu'il en fasse un jour un roman. de plus, en 2018, le garçon n'a aucune envie d'écrire car il nage dans une solide déprime.

Pourtant, plus de trente années après les faits, lors d'une discussion totalement fortuite à l'occasion d'une soirée d'anniversaire où il n'avait même pas envie d'aller, subitement un des invités semble détenir une piste et rallume la flamme de cet auteur qui n'avait pourtant aucune chance de terminer dans ma PÀL. Même l'interdiction formelle de la petite fille de Marcelle Pichon d'écrire quoi que ce soit sur sa grand-mère ne parviendra pas à l'empêcher de plonger dans une enquête obsessionnelle sur les traces de cette femme, cherchant à comprendre le pourquoi qui se dissimule derrière ce fait divers pour le moins sordide qu'il n'a jamais su oublier.

Afin de se protéger d'éventuelles poursuites judiciaires de la part des descendants de Marcelle Pichon, Grégoire Bouillier choisit de dissimuler le réel au coeur d'une fiction dans laquelle il devient le détective privé Baltimore, patron de l'agence Bmore & Investigations, où il est secondé par une jeune et pétulante assistante prénommée Penny. Un contexte fictif qui lui permet d'explorer la moindre piste, allant d'archives en tout genre à du travail de terrain, et des éléments d'enquête que le lecteur peut même consulter en ligne sur www.lecoeurnecedepas.com, le site Internet tenu à jour par Bmore & Investigations…afin que rien ne se perde.

Si ce récit hors normes et totalement subjectif trouve ses racines dans un fait divers ancien, l'auteur en explore chaque branche, voyageant dans le temps et dans l'arbre généalogique de Marcelle Pichon sur plus de deux siècles, multipliant les digressions, les anecdotes historiques, les hypothèses parfois farfelues, les fausses pistes et les références littéraires, cinématographiques et autres. Un procédé qui ne le met certes pas à l'abri de quelques longueurs, de sujets qui sont parfois forcément moins intéressants que d'autres, d'un fil conducteur qui semble parfois vouloir lui échapper et de nombreux indices qui finissent en cul-de-sac, mais c'est tellement bien écrit et débordant d'humour et d'autodérision, qu'on se laisse volontiers embarquer, oubliant finalement de compter les pages. de plus, en partant à la recherche de cette femme qui l'intrigue depuis si longtemps, c'est lui-même qu'il va finalement rencontrer, donnant à cet ovni littéraire de plus de 900 pages des allures autobiographiques souvent très poignantes, à l'image de ce dix-huitième chapitre sur ses propres origines ou cet épilogue faisant office de centième chapitre qui dévoile finalement les carnets de sa propre agonie…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Si vous n'êtes pas un amateur ou un adepte des pavés littéraires, alors je vous dis tout de suite : vous risquez de faire de gros yeux quand vous saisirez ce livre en librairie. En effet, il compte plus de 910 pages ! En plus de posséder un nombre très conséquent de feuillets, ces derniers sont très remplis et munis d'un texte à la fois très dense et très fourni.

Pourtant, je vous dirai aussi de ne pas trop vous effrayer non plus car comme on le dit si souvent : ce n'est pas la quantité mais la qualité qui compte/ et avec « le coeur ne cède pas », vous en aurez pour votre argent.

Grégoire Bouillier est parti d'un fait divers réel qui s'est déroulé courant des années 80 à Paris. Il s'agissait à la fois d'un drame humain mais aussi d'un drame sociétal. Un jour, Marcelle Pichon décide d'arrêter de s'alimenter. Cette sexagénaire tient alors un journal de bord tout au long de son agonie, qui dure près de 45 jours et ce, jusqu'à son décès. Son corps n'a été, ensuite, retrouvé que 10 mois plus tard dans son petit appartement au coeur de Paris. de cette idée, vient une enquête menée par l'agence Bmore Investigations, mandatée par le narrateur, un écrivain raté en la personne de Grégoire Bouillier.

Ce livre reprend les investigations menées par Bmore et son assistante, Penny, sur cette fin atroce par inanition que s'est infligée Marcelle Pichon. Ils tentent de comprendre qui elle était vraiment, qui composait son entourage, savoir pourquoi elle a décidé de poser cet acte terrible et cette façon de mourir et comment sa disparition durant plus de 10 mois a échappé à tout le monde.

Véritable labyrinthe autour de ce tragique fait divers, il est constitué de pistes erronées, de culs-de-sac, de distorsions risquant de parfois perdre son lectorat. Pourtant, nombreux seront ceux qui y verront le talent certain de la part de cet écrivain qu'est Grégoire Bouillier et ce, à juste titre.

Les références littéraires, cinématographiques, musicales sont hyper nombreuses et très fouillées. le travail de recherches mais également intellectuel ainsi que la culture de l'auteur semblent sans fonds. J'en ai été tout simplement subjuguée car je ne pense pas m'être un jour trouvée dans un bouquin composé d'une multitude de ce genre.

Doté de 1000 et une qualités (nombre quasi équivalent à son nombre de pages), il s'agit tout de même d'une lecture qui demande du temps et de l'attention, notamment au vu des digressions innombrables et complexes initiées par l'auteur. C'est donc une lecture exigeante mais dont la finesse et l'ingéniosité invitent à embarquer le lecteur vers une odyssée à travers le temps et l'espace, hors du commun.

« le coeur ne cède pas » est en lice pour de multiples prix comme la seconde sélection du Prix Goncourt, le Prix Renaudot mais aussi le Prix Femina 2022. Il est indéniable qu'il remportera l'un ou l'autre prix (voire peut-être tous, qui sait…) pour ce livre considérablement intelligent et émouvant.

Petit clin d'oeil pour les curieux : le site Internet ” lecoeurnecedepas.fr ” existe bel et bien.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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D'entrée, Grégoire Bouillier s'affiche comme le narrateur de cette longue, labyrinthique et passionnante aventure. Dans un Prologue, l'auteur explique pourquoi il doit cependant prendre quelques précautions : sa « marge de manoeuvre » est limitée par la loi l'a informé le service juridique de son éditeur. En effet, l'enquête qu'il veut raconter concerne un fait divers datant des années 80 : Marcelle Pichon, 64 ans, ancien mannequin dans une grande maison, s'est suicidée en se laissant mourir de faim. Ce n'est déjà pas banal, mais elle a de surcroît tenu le journal de son agonie pendant 45 jours. Son corps ne sera retrouvé que 10 mois plus tard dans son petit appartement parisien. Tout pour défrayer la chronique ; la presse et la télé de l'époque en feront leurs choux gras. Et pourtant, plus de 30 ans après, la petite-fille de Marcelle Pichon, après avoir longuement parlé avec l'auteur, lui envoie un courriel lui interdisant d'écrire le livre qu'il a en projet et le menaçant de poursuites s'il persiste. Il faudra biaiser : c'est donc Bmore & Investigations, une agence privée que possède monsieur Baltimore, dit Bmore (!), ainsi que son assistante, la brillante, dévouée et très indépendante Penny, qui mèneront l'enquête et en rendront compte à leur client : Grégoire Bouillier
***
On ne sait pas toujours, de Grégoire Bouillier (il s'interpelle parfois) ou de Bmore, lequel est le narrateur. de la même manière, dans un dialogue avec de nombreuses répliques, on perd de vue le locuteur et « On s'en fiche » (p. 266). On se passionne forcément pour cette enquête en suivant les maigres indices, en arpentant de fausses pistes, en faisant confiance au hasard, en exploitant les coïncidences, et surtout en suivant le narrateur dans d'inattendues digressions, dans de multiples références littéraires, cinématographiques, scientifiques, musicales ou simplement farfelues. Dès le prologue, on trouve une citation de René Girard. Plus loin, on suit Modiano pendant quelques pages dans un quartier parisien, sur les pas de Dora Bruder. On lira avec attention certaines variations sur les noms : Pichon d'abord, mais aussi Marcel(le), puis Florence, son pseudonyme de mannequin. Des remarques souvent drôles (Jean-Claude Trichet, directeur de la Banque de France), mais qui induisent des réflexions abouties sur le poids d'un nom ou d'un prénom, illustrées d'exemples pertinents. On s'interrogera sur le rôle des exergues : forcément, quand on s'autocite, ça pose question ! On sautera de la mémoire épigénétique aux superstitions berrichonnes, d'une thèse sur les écritures de la faim au complexe d'Oedipe, des protectorats français à la grippe de Hong Kong en 1968, de la rafle du Vel' d'Hiv' aux sciences occultes, de Bouvard et Pécuchet aux X-Files, et bien d'autres surprises encore, avec au passage un coup de chapeau à trois autres enquêteurs : Jaenada, Capote et Modiano
***
J'avoue que j'ai repris mon souffle deux fois : une pause au chapitre 49, puis une autre au 77, mais les deux fois, je me suis replongée dans le coeur ne cède pas avec grand plaisir. J'ai aimé suivre l'auteur dans son enquête mais aussi découvrir, dans des confidences éparses et progressives, la blessure qui le taraude depuis l'enfance et celle, plus récente, enfin mise au jour, qui lui permet de conclure par « Je souriais ». Aussi drôle qu'émouvant, ce roman. le marathon vaut la peine…
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Ce n'est pas moi, qui subi de plein fouet les centaines de sorties en librairie, qui vais faire l'apologie de la rentrée littéraire, n'empêche : c'est toujours le moyen de retrouver des « amies » et des « amis » de longue date, ou pas, de reprendre le dialogue avec eux, hors les réseaux sociaux, des amis tels Yves Ravey, Carole Allamand, Basile Panurgias, David Bosc et – tiens - Grégoire Bouillier. Après deux mille pages sur l'amour fou, voilà mille autres feuillets sur la mort par inanition - la plus radicale. Alors je ne vais pas vous le faire « meilleur livre de la rentrée », on s'en fiche, mais c'est probablement le plus gros quand même et il détonne par ses changements de styles, son ton, de déclarer (page 220) que « la littérature éteint le feu de la réalité lorsqu'elle souffre exagérément dessus ». Et puis vous en connaissez beaucoup, vous, des romans qui parlent de Modiano, du Covid, de féminisme ? de suicide, de Louise Brooks ? de solitude dans un monde où le vivre ensemble est imposé ? qui cite sur la même page Sylvia Plath et la chanson Everyday Is Like Sunday de Morrissey ? qui contient un dessin original de Fabcaro ? À travers un enquêteur (Bmore) et son assistante (Penny), engagés par un écrivain raté (Grégoire Bouillier), l'enquête va loin, très loin, se perd en digressions, en fausses pistes, en vrais labyrinthes aussi. Il s'agit de savoir si Marcelle, qui a choisi de se laisser mourir de faim en tenant le journal de son agonie, de savoir donc, si elle a jamais pu être elle-même - il s'agit de faire tomber le masque. Et Artaud (cité page 588) de nous dire : « Il y a des consciences qui, certains jours, se tueraient pour une simple contradiction, et il n'est pas besoin pour cela d'être fou, fou repéré et catalogué, il suffit, au contraire, d'être en bonne santé et d'avoir la raison de son côté. » Et Bouillier d'ajouter : « Il y a la petite histoire des individus et il y a la grande historie du monde, qui n'est pas avare de petitesses dont les individus, en bout de course, font les frais. »
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J'ai terminé ce livre il y a quelques jours et dans un premier temps, j'ai pensé m'abstenir d'en faire une critique, tant ce roman (mais est ce vraiment un roman ?) me semble en marge et au dessus de ce que je pourrais bien écrire à son sujet.

Je ferai donc assez court, il y a de très intéressantes critiques sur le site que je vous invite à lire.

Contrairement à d'autres lecteurs, je n'ai pas immédiatement été "embarquée". Il m'a fallu un peu de temps pour m'approprier le rythme et entrer parfaitement dans l'histoire. J'avoue même qu'au début, les dialogues entre le narrateur et son assistante Penny m'ont un peu agacée...j'ai crains que les plus de 900 pages soient difficiles à avaler et puis le déclic est venu et j'ai passé un excellent moment de lecture.

Cette enquète sur la mort de Marcelle, ex mannequin dans les années 50 part un peu dans tous les sens et offre un pretexte à une étude très approfondie de notre société, passée, présente et à venir.

Si certains chapitres m'ont plu plus que d'autres, créant un peu une lecture en dent de scie, je referme ce pavé avec un sentiment très positif et la certitide d'avoir eu entre les mains une oeuvre exceptionnelle de richesse.

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Un pavé de plus de 900 pages qui une fois la lecture
débutée il est difficile de le quitter .
Au départ d'un fait divers qui l'obsédait depuis bientôt 30 ans Grégoire Bouillier. enquête et un peu comme Philippe Jaenada qu'il cite à plusieurs reprises s'égare , nous parle de sa vie , de sa vision de la société , de l'histoire avec un grand H et c'est passionnant .
On peut ne pas toujours être d'accord avec ce qu'il écrit bien sûr mais c'est tellement bien écrit , les sujets traités sérieusement mais avec toujours une pointe d'humour qui dédramatise ses propos.
Je ne connaissais pas Grégoire Bouillier mais cet ouvrage m'a séduit et je vais explorer le reste de son oeuvre avec plaisir et curiosité.
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Un livre très épais pour relater les investigations concernant la vie de Marcelle Pichon et leurs résultats .Marcelle s'est laissée mourir de faim en 1985 tout en tenant le journal de son agonie.
Alors qu'à sa mort,les journaux évoquent un drame social, l'auteur veut montrer la singularité de Marcelle Pichon ,ancien mannequin chez Jacques Fath.A 64 ans elle préfère se laisser mourir plutôt que de vivre seule et ruinée
L'auteur convoque la généalogie,la psychogenealogie, la géographie,les cimetières, radiesthésistes, graphologues etc..pour tenter de comprendre la vie de Marcelle,fille unique , élevée par un père seul,Marcel Pichon né en Haute Vienne en 1898, coiffeur a Paris où il décède en 1968.
Eugénie Landre fille de vignerons de l'Allier abandonne sa fille Marcelle âgée de 3 ans et part sans laisser d'adresse.La blessure d'enfance de Marcelle l'a-t-elle marquée à vie?
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Quel pavé. Quelle frénésie d'écriture. A certains moments du livre je me disais "mais il va tout y mettre, tout y dire, il n'y aura plus rien à écrire après une telle bousculade d'idées, d'enchevêtrement de sensations".
De Grégoire Bouillier, j'aimerais bien dire - si j'osais évoquer les huit types de psychés humaines du modèle jungien - qu'il est inclassable. Parce qu'on ne sait plus quels traits son dominants chez lui ; il est tout à la fois. Ses sensations, ses pensées, ses intuitions, ses jugements, ses perceptions et ses émotions sont toutes à fleur de cerveau : tout le monde domine tout le monde. C'est rationnel pour un jugement, puis irrationnel la ligne suivante.
Il parle souvent de son âge, de ses 60 ans révolus et légèrement pesants. Mais je trouve qu'il les a mis à profit pour créer une oeuvre dont la structure est profondément adaptée au 21e siècle.
Cette pauvre Marcelle Pichon - 64 ans, mannequin - qui s'est laissée mourir de faim sur 45 jours d'une lente agonie en 1985, lui donne un prétexte pour jouer au détective.
903 pages durant lesquelles il nous emporte dans une sorte de labyrinthe que l'on pressent à tord être sans issu.
Par deux fois j'ai laissé le livre, ai pris un polar, puis y suis revenue.
900 pages compressées d'informations et de connaissances culturelles, pour moi, ce n'était pas "digérable en une seule prise". Mais addictif car la langue de Grégoire Bouillier, dans son ensemble, est une perfection. A la fois célinienne et académique.
Et la chute y est inattendue mais évidente, elle aussi.
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Voilà, c'est fini. 25 jours pour avaler ce pavé, avec des doses quotidiennes variables au gré des rebondissements de cette histoire qui ne vous lâche pas.

Comme souvent après un tel marathon, on ressort hésitant entre le soulagement d'en avoir fini et la frustration de devoir quitter Marcelle Pichon, héroïne malgré elle aux facettes multiples, aussi sombres que lumineuses.

Combien de pistes explorées dans cette enquête foisonnante, combien de questions sans réponses, combien d'hypothèses, d'interprétations et de tranches de vie prêtées à Marcelle, sans véritablement savoir ce qu'elle a vécu et fait vivre à ses proches, à l'exception de son interminable calvaire final.

Alors saluons le colossal travail de Grégoire Bouiller qui, à la manière de l'excellent Philippe Jaenada, nous emmène très loin, (trop loin?) à la recherche de ses ancêtres et de ses descendants, avec à la clé une excellente peinture des années 20, 40 et surtout 80, bien connues des lecteurs et lectrices de ma génération, restituées ici avec beaucoup de justesse.

En cet instant de grand vide caractéristique des bonnes lectures achevées, la même question me taraude ce matin: qu'est-ce que je vais bien pouvoir lire maintenant?
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Ce livre ressemble à une corne d'abondance qui déverse avec profusion des dizaines d'histoires individuelles et familiales, reliées parfois à l'histoire sociale, politique, culturelle de la France des 100 dernières années. le prétexte est de mener une enquête sur les raisons qui ont pu conduire une femme, Marcelle Pichon, à mettre fin à ses jours à l'automne 1985 de la plus horrible des manières : s'infliger un jeune de 45 jours, tout en tenant son journal, et s'éteindre seule avant d'être découverte quasiment momifée dix mois plus tard.
Grégoire Bouillier a l'art de mêler les histoires individuelles à L Histoire tout court, mais aussi de mêler son histoire personnelle à celle de la biographie mi-romancée mi-réelle son personnage. le résultat est un très long texte souvent captivant, parfois exubérant ou brouillon mais toujours plein de vie, malgré la dimension lugubre du sujet. Il procure en tout cas une expérience de lecture hors du commun.

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