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sur 1466 notes
Roman graphique : scénario de Boulet ; dessins et couleurs de Pénélope Bagieu.
La première planche est une pleine page : une jeune fille est seule sur un banc au milieu de la ville sur laquelle se couche le soleil. Dans ces couleurs rose orange, on sent bien que quelque chose cloche. Cette jeune fille a oublié qui elle est, d'où elle vient et quelle est sa vie. Farfouillant dans un sac qui ne peut être que le sien, elle trouve son prénom, Éloïse, et son adresse. Il y aussi un sac plein d'affaires dans la poubelle. Dans son appartement, elle ne reconnaît rien. « Il faut que je me fasse une raison : RIEN ne me revient. Est-ce que je demande de l'aide ? À une famille que je ne connais plus ? » (p. 70) Éloïse fouille les placards et les boîtes sous l'oeil ronronnant d'un animal qui doit être son chat. Mais rien, décidément rien, ne lui évoque le moindre souvenir. L'ancienne Éloïse est perdue dans un avant hermétique et résolument opaque. « J'ai disparu de mon vivant. » (p. 195) pense-t-elle et il semble qu'elle ait vu juste.
Mais si sa mémoire s'est arrêtée, la vie continue. Éloïse reprend son travail en librairie et se rapproche d'une collègue, Sonia. La jeune fille n'a de cesse de vouloir remonter le fil de son existence. Elle imagine des complots avec les services secrets, des amours contrariées, des expériences extraterrestres, etc. Tout et n'importe quoi serait le bienvenu pour expliquer cette amnésie si étonnante. Dans son appartement meuble façon catalogue suédois, parmi « des trucs que tout le monde lit ou a lus » (p. 115), Éloïse aimerait redevenir quelqu'un, mais elle ne se sent pas à sa place. « C'est quand même TELLEMENT bizarre… Pas un souvenir… Comme si j'avais pris la place d'une autre… mais qui aurait mon visage… » (p. 139) Mais finalement, cette amnésie, n'est-ce pas une chance extraordinaire ?
Ce bel album interroge la mémoire, bien entendu, mais surtout l'identité. À quel point pouvons-nous affirmer qu'une identité est la nôtre ? N'est-elle pas façonnée de tout ce dont nous abreuve la société ? À en juger par les demandes des clients de la librairie où travaille l'héroïne, je suis tentée de répondre par l'affirmative. Plutôt qu'avoir une identité (ou du style), je préfère être quelqu'un. J'ai trouvé très drôle et très touchant la façon dont Éloïse traque ses souvenirs. Il me semble que je ferai exactement la même chose : dresser des listes, être méthodique, faire des recoupements et, surtout, ne rien dire à personne, attendre avant d'exposer ma bizarrerie.
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé le pinceau de l'illustratrice. Il me semble que son dessin s'affine, s'affirme et s'épanouit vraiment dans cet album, davantage que dans Cadavre exquis. Ma main au feu que Pénélope Bagieu s'est représentée sous les traits d'une cliente un peu survoltée. La collaboration avec l'excellent Boulet est en tout cas une réussite ! Ce roman graphique est attachant et intelligent, loin des grosses ficelles des histoires d'amnésie. Bref, encore un album que je vous recommande. Non, ne me haïssez pas, c'est de bon coeur.
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Très sympathique BD avec une héroïne très attachante aussi, dès les premières pages. Elle devient amnésique en un instant, sans raison, elle est donc confrontée à de multiples difficultés qui sont traitées avec beaucoup d'humour par les auteurs.

Elle s'appelle Eloïse, cela lui est bien égal, puisqu'elle ne se souvient plus de rien, ni qu'elle a un chat, son nom encore moins et le code d'accès à son ordinateur, n'en parlons pas.

Elle va donc s'inventer différents scénarios de sa vie antérieure dont elle reconstitue quelques morceaux, elle est aidée par une collègue de travail, elle est libraire et donc au boulot de grands moments d'inquiétude et d'humour. Elle se débrouille plutôt bien et finalement peu de ses collègues connaîtront son problème pourtant crucial.

Tout le livre respire la bonne humeur malgré la détresse d'Eloïse, mais elle est forte, elle compense, elle est à l'affût des odeurs et des sons, elle se souvient des musiques, des films, des livres, seul son passé et sa personnalité ont disparu.

Les planches reflètent très bien, par leurs couleurs vives, la situation d'Eloïse, ses mimiques savoureuses et son intimité tranquille ainsi que toutes ses entreprises pour reconstituer un passé qui finalement ne s'avère pas indispensable pour vivre. Elle est donc devant la page blanche de sa nouvelle vie, je l'ai perçue à la fois résignée et heureuse.

Réussite totale sur tous les plans de cette jolie histoire.

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Se "réveiller" du jour au lendemain sans mémoire, sans souvenirs...ça n'a rien de plaisant, n'est ce pas ? Plus de repères, ayant jusqu'à oublié votre nom, vos amis, votre famille, votre plat préféré, votre chat, votre travail, votre appartement...
Ne plus savoir qui (!) vous êtes...
Moi, ça me plaira bien : tout effacer ! Et recommencer...
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Station Montgallet, tout le monde descend !
C'est donc à cette station parisienne qu'elle se trouve. Pourquoi ? Elle n'en sait absolument rien. Une jeune femme, assise sur un banc public, semble d'un coup prendre conscience qu'elle ne sait pas pourquoi elle y est. Puis ces questions toutes bêtes: qui suis-je ? Comment je m'appelle ? Qu'est ce que je faisais il y a à peine deux minutes ? Elle ouvre le sac qui se trouve à ses côtés, peut-être y trouvera-t-elle des réponses à l'intérieur. Elle s'appelle donc Eloïse Pinson, dommage, ce nom ne lui dit absolument rien et encore moins l'adresse où elle est censée habiter. Elle se rend donc à cette adresse en prenant bien soin de regarder sur le plan où cela se trouve. le code d'entrée, elle ne le connait plus non plus. Profitant de la sortie d'un voisin, elle se faufile dans l'immeuble mais là, encore, dans quel appartement habite-t-elle ? Qui ou que va-t-elle trouver à l'intérieur ? Un mari volage ? Des cambrioleurs ? le FBI ? Elle s'imagine tout un scénario pouvant expliquer son amnésie: elle pourrait être agent secret et on l'a endormie... Surement invraisemblable et pourtant, il va bien falloir qu'elle remette des mots et des images sur sa vie et ce qu'elle est...

Boulet nous livre ici un album des plus intrigants. A travers la perte de mémoire d'Eloïse et sa quête de vérité sur elle-même et le monde qui l'entoure, c'est toute la problématique de la recherche de son propre soi que met en scène cet auteur. Qui sommes-nous réellement ? Sommes-nous façonnés par le monde qui nous entoure ? Toute une série de questions que se posera notre jeune héroïne et auxquelles elle tentera de donner quelques réponses. Rythmée de courts chapitres, la reconstitution de la vie d'Eloïse prend réellement tout son sens quand justement elle se rend compte que sa vie n'en a aucun. Malgré un thème assez grave qu'est celui de l'amnésie, Boulet l'a traité avec humour et dérision. Quant au dessin de Pénélope Bagieu, il est impeccable, léger, clair, aux couleurs vives et au trait fin.

La page blanche... (…)...
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Une jeune femme se retrouve assise sur un banc la tête vidée de sa mémoire, elle ne sait même plus comment elle s'appelle. Une étrange et angoissante tranche de vie commence alors pour elle. Heureusement, grâce aux clés retrouvés dans son sac, elle revient habiter dans son appartement, reprend son travail et mène une enquête angoissante sur son passé. Petit à petit, elle découvre sa vie professionnelle, familiale et amoureuse. Avec un regard neuf et l'aide d'une collègue de travail avec qui elle était peu liée jusqu'à présent, elle tente de savoir qui elle était vraiment et quel sens avait sa vie…
Le scénario bien ficelé évite tout pathos et prête même souvent à sourire. Les traits épurés des illustrations aux formes arrondies et aux tons acidulés conviennent parfaitement à cette touchante histoire.
La page blanche ouvre une réflexion profonde sur l'identité et la manière dont elle se construit, conditionnée par la société et le regard des autres.



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Une jeune femme se réveille sur un banc parisien et se retrouve face à une..."page blanche". Qui est-elle ? Où vit-elle ? Avec qui ? Que fait-elle ici ? Quel est son métier ? Ses amis ? Sa famille ??? Toutes les informations personnelles sont effacées de sa mémoire.
J'ai adoré le scénario, nous sommes aussi angoissés qu' Éloïse au cours de ses recherches, elle nous fait sourire chaque fois qu'elle s'apprête à franchir un nouveau pas et qu'elle imagine les hypothèses les plus délirantes sur ce qui l'attend. Que la pirouette finale soit un peu frustrante je le concède, mais elle laisse la porte ouverte à une suite, ça serait pas mal, non ?
Par contre je ne suis pas fan du graphisme, même s'il colle parfaitement à l'aventure, dessin simpliste, trop de couleurs vives...girly ? peut-être, j'ai pas l'habitude.
Belle découverte malgré tout.
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Avis mitigé sur cette jeune femme qui se trouve sur un banc et a perdu la mémoire. Intéressant de chercher qui on est vraiment mais la fin laisse sur sa faim. Dessins et couleurs modernes et flamboyantes.
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La page blanche est une histoire d'amnésie, une jeune fille sur un banc public ne se souvient de rien, ni son nom, ni sa vie, le néant total. On se croit lancé dans une enquête pleine de suspense, mais en réalité, il s'agit d'une allégorie sur la platitude de la vie, l'uniformisation de nos goûts, nos sentiments. C'est plutôt sympa, traité avec un graphisme simple, une petite pointe d'humour léger, c'est une lecture agréable, un peu sage pour des auteurs qui m'ont habitué à plus d'insolences.
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Amnésie.

Une jeune femme se réveille sur un banc. Comment est-elle arrivée là ? Et surtout, qui est-elle ?

J'avais beaucoup entendu parler de ce roman graphique, sa thématique m'intéressant énormément. Il traite de l'amnésie d'une manière inhabituelle avec beaucoup de délicatesse, mais aussi quelques pointes d'humour. J'ai retrouvé la façon de raconter les histoires si particulières à Boulet. A une époque, j'aimais lire en temps en temps son blog.

Nous suivons une jeune femme dans sa quête pour retrouver son identité. Ça sera l'occasion pour elle de se questionner sur sa vie passée et ses choix de vie. Boulet réussit à dérouler son histoire, sans tomber ni dans le jugement ni dans le misérabilisme. C'est une vie comme une autre, point à la ligne.

Quant au dessin, j'ai été agréablement surprise. Je ne suis pas fan du trait de Pénelope Bagieu, je le trouve trop "rond", voire "enfantin". Toutefois j'ai trouvé qu'il servait bien l'histoire, en la dédramatisant lors des instants comiques, ou en accentuant, au contraire, les moments d'émotion.

Bref, une excellente découverte qui cumule humour et drame avec une réflexion intéressante sur l'identité.
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J'ai beaucoup aimé cette B.D. même si les premières pages m'ont non pas déçue, mais laissée un peu dubitative. En effet, l'attitude de la jeune femme qui se découvre amnésique est assez déconcertante : elle ne se tourne pas vers ce qui semblerait les moyens les plus évidents de retrouver qui elle est et ce qui lui est arrivé (le médecin, la famille...).
Encore plus déconcertant : le dénouement. En effet, les auteurs ne nous donnent pas de réponses au mystère qui nous occupe depuis le début du livre et nous ne savons toujours pas ce qui a pu arriver à cette jeune femme pour qu'elle oublie tout ainsi. C'est frustrant, mais finalement c'est bien vu parce qu'il y a quand même une sorte de happy-end : l'héroïne accepte de ne pas avoir de d'explication et est prête à se construire une nouvelle personnalité (elle s'est d'ailleurs déjà fait une nouvelle amie qui l'accompagne depuis le début de sa quête).
Les dessins de Pénéloppe Bagieu m'ont beaucoup plu, avec leurs couleurs très franches et l'héroïne au visage très expressif, ce qui contribue à la rendre très sympathique car on la voit passer par toutes sortes d'émotions. Tour à tour émouvante, drôle, surprenante, fantasque, désorientée, elle se révèle très attachante.
J'ai donc passé un très bon moment avec cette histoire, au point que je relirai sûrement La Page Blanche avant de ramener le livre à la médiathèque.
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