Il faudra repartir

Les amateurs de récits de voyage et particulièrement des écrits de Nicolas Bouvier (1929-1998) découvriront avec plaisir ces notes.
Plus qu'une écriture élaborée, ces textes livrent des instants de voyages, des poèmes suscités par les moments vécus, des envois à sa femme mais aussi parfois l'utilisation d'un style télégraphique et non un travail peaufiné d'écrivain.
Textes de différentes périodes à différents âges en diverses contrées..
Conférencier ou voyageur, Nicolas Bouvier observe, livre des ressentis d'atmosphères et de perceptions personnelles, des doutes, des souffrances physiques et/ou morales.
Le premier texte s'ouvre sur le jeune homme qu'il fut, parcourant avec peu d'empathie, des contrées où l'on sent la pauvreté et la tristesse des hommes sortant d'années de guerre.
Il y a tout au long des textes un regard certainement lucide pouvant paraître impitoyable, une brume de nostalgie, un corps qui se plaint (à 41 ans, sensation précoce du vieillissement), un jugement des villages et des âmes croisées en France lors des conférences et des années plus tard une dose de sauvagerie face à l'académisme universitaire.
Que vais-je conserver de cette lecture?
Une question : fallait-il publier toutes ces notes?
Que nous apportent-elles si ce n'est une meilleure connaissance de l'homme mais comme toujours, il vaut souvent mieux revenir à l'oeuvre.

Voici des récits de voyage inédits par l'auteur helvétique du livre culte en littérature de voyage "L'usage du monde".
Ce petit livre, édité à titre posthume, couvre des âges différents de l'auteur et des voyages entre 1948 et 1992. C'est très touchant de constater qu'à partir d'un certain âge le narrateur commence à souffrir avec ce corps qui fut mis à rude épreuve avec autant de déplacements, parfois dans des conditions extrêmes.
Il parait que ce n'est pas bien d'avoir commencé la lecture de Bouvier par ce livre, mais c'est trop tard.C'est une bonne amie qui m'en a offert deux et j'ai commencé par celui-ci.
J'espère que le prochain, "Chronique japonaise" me plaira davantage.
Parce que il est difficile d'apprécier des chroniques sur des contrées inconnues, je trouve cela barbant. de plus le style de Bouvier est très helvétique et nécessite des notes en bas des pages.
En revanche j'ai été éblouie par son érudition et les citations de lectures, car en plus d'un écrivain-voyageur, il fut un grand lecteur.
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