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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La rencontre dans le tableau

Avec une touche de fantastique Virginie Bouyx entraîne ses personnages DANS le tableau qui représente un domaine sur l'île de la Réunion. Un voyage ponctué de souvenirs, de surprises et de jolies réflexions sur l'art et le temps qui passe...

Andrea passe des journées monotones. Après sa journée de travail dans un service logistique d'un secrétariat d'État, il retrouve son studio dans l'est parisien. Un studio que sa compagne a choisi de déserter. Alors pour passer le temps, il va se livrer à une activité que lui a apprise sa mère décédée, se projeter dans un tableau, en l'occurrence la copie d'une oeuvre d'un peintre méconnu, F. Liotay. Réalisée par la défunte, cette toile représente un paysage de la Réunion avec sa végétation luxuriante et «une maison coloniale, d'architecture créole, avec varangue et lambrequins. À droite de la propriété, derrière l'extrémité d'un plan d'eau couvert de nénuphars, quelques arbres fruitiers – jacquiers, bananiers, manguiers.» Andrea s'y promène avec le secret espoir de pouvoir y retrouver sa mère. Mais si son voeu n'est pas exaucé, il a la surprise de croiser une jeune fille qui connaît même mieux que lui ce tableau.
Car Yoko a beau être à des milliers de kilomètres d'Andrea, elle a la chance de pouvoir admirer l'original du tableau et jouer le même jeu, se promener dans ce paysage qui n'a rien d'exotique pour elle, puisqu'elle est installée à la Réunion. Et rêver elle aussi de croiser sa mère dont elle est également orpheline.
Comme Virginie Bouyx, nous avons sans doute tous joué à ce petit jeu en nous promenant dans les musées, en nous imaginant faire le plein dans la station-service d'Edward Hopper, en allant vérifier le jeu des joueurs de cartes de Cézanne, on en faisant la sieste après avoir déjeuné sur l'herbe aux côtés d'Édouard Manet. Si dans le roman, les protagonistes cherchent un guide pour comprendre ce qui leur arrive, on pourra leur conseiller Entrer dans un tableau de Françoise Barbe-Gall qui développe cette idée que face à une oeuvre, nous suivons un parcours, sommes happés dans l'espace, presque à notre insu. C'est sur cette même idée qu'est née la collection "Voyage dans un tableau de..." qui nous guide dans des oeuvres remarquables et c'est sans doute aussi la raison pour laquelle, on suit la romancière dans cet argument fantastique aussi utilisé par Stephen King dans Rose Madder.
Mais ici le fantastique est bien davantage poétique qu'angoissant. Il entretient le souvenir, suscite des émotions et tisse des liens dans le temps et l'espace. Alors on voit le peintre déambuler et à travers son histoire personnelle on comprend mieux la fascination exercée par son tableau.
On peut aussi avoir une lecture écologique de ce riche roman et voir dans ce tableau une métaphore de la nature menacée. Aujourd'hui, il ne reste pas grand-chose de cet endroit idyllique. le temps et les activités humaines ont petit à petit détruit la maison. Les arbres ont été abattus, les plantes ont été arrachées. Alors oui, il serait formidable de pouvoir réinvestir ce lieu tel qu'il figurait sur la toile. Et se réfugier sous la varangue.


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Surprenant roman !
Andréa et Yoko ne se connaissent pas. Pourtant, ils ont la même faculté. Celle de pouvoir entrer dans un tableau et de s'y promener comme dans un monde parallèle.
Ils se rencontrent dans un paysage peint par un botaniste. Chacun a une bonne raison d'y entrer.
Un texte tout en douceur et finesse. On sent la chaleur et les odeurs des jardins tout au long de la lecture.
On se prend à imaginer dans quel tableau on voudrait se perdre…
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Je ne sais plus ce qui m'a donné envie de lire ce livre : un avis, la couverture, la découverte d'une nouvelle voix ou d'une nouvelle maison d'éditions, le titre ? Si comme moi, vous ignorez ce qu'est une varangue, sachez qu'il peut s'agir d'une pièce courbe de la quille d'un navire, ou d'une véranda dans les pays de l'océan Indien. C'est cette deuxième définition qui a cours ici.

Andréa vit seul à Paris, dans un petit appartement, et sort rarement, hormis pour un travail peu gratifiant dans un ministère. Grâce à un tableau reproduit par sa mère, décédée lorsqu'il était encore tout enfant, il trouve des moments de sérénité et d'évasion, au sens propre, puisqu'il réussit à pénétrer dans le paysage de l'océan Indien qui y est représenté et à s'y promener, dans le jardin, ou sous la varangue.
Loin de là, Yoko, une lycéenne observe aussi ce tableau, l'original cette fois, dans la maison qu'elle partage avec son père à la Réunion.

J'ai beaucoup aimé la trame, qui peut paraître simple, de cette histoire, mais qui recèle des points de vue variés, et plus de fond qu'il ne semble a priori. L'aspect légèrement fantastique du texte et les ellipses laissant de la place au lecteur provoquent l'intérêt, ainsi que les thèmes du deuil et de l'éco-anxiété qui sont traités avec délicatesse. L'attention portée à la relation entre nature et culture rejoint bien le projet de cet éditeur spécialisé en sciences humaines et sciences de la Terre, qui publie aussi des textes plus purement littéraires.
C'est joliment écrit, peut-être un peu court, mais de temps en temps, c'est agréable de lire un roman aussi concis que sensible, qui ne cherche pas à se faire remarquer par des scènes choc ou des révélations intimes détaillées.



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Peut-on vivre à l'intérieur d'un monde imaginaire? Peut-on entrer littéralement dans une oeuvre d'art?
Virginie Bouix nous entraîne dans une histoire mêlant poésie et fantastique.
Une vraie bouffée de tendresse, d'amour avec un fond écologique amené avec finesse .
Une belle découverte, un premier roman très convaincant.
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Andrea et Yoko ne se connaissent pas, ils n'ont pas le même âge, ils sont séparés par ne nombreux kilomètres, pourtant une chose les rassemble : un tableau. Un tableau peint par le botaniste François Liotay, représentant un paysage de Madagascar, un fouillis d'arbres et de plantes tropicales, ainsi qu'une Varangue au bord d'un plan d'eau. La particularité de ce tableau est que c'est ici qu'Andréa et Yoko se sont rencontrés et se retrouvent désormais, à l'intérieur du tableau.

Car ils ont tous deux la possibilité de s'évader à travers les tableaux, d'y voyager, de s'y perdre, comme un moyen d'échapper au monde qui les entoure.

Un autre événement, tragique celui-ci, les rassemble, la perte de leur mère. C'est la mère d'Andréa, artiste peintre, qui a réalisé une copie du tableau (dont l'original se trouve dans la chambre de Yoko) et a appris à son fils comment "entrer" dans les tableaux.

Un livre qui évoque le deuil, l'imagination, mais qui pose un questionnement sur l'écologie, sur ces tableaux qui sont les témoins d'un temps révolu où l'on ne peut que constater les dégâts du temps.
Où l'on suit les personnages chacun de leur côté, ensemble dans le tableau, mais également la vie du peintre et ce qui l'a amené à créer ce tableau.

C'était une belle et onirique aventure, pleine de questionnements et de réflexions, sur la vie, la mort, ce qui les lie, l'art dans ce que l'on voit et dans ce qu'il y a au-delà du cadre... L'histoire est presque un peu courte, je serais bien resté explorer la Varangue et ses possibilités quelques pages de plus.
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Cette lecture m'a contre toute attente apaisée. Virginie Bouyx aborde pourtant dans son texte la problématique du deuil et d'une terre bien mal en point. le héros du livre est un tableau. Il représente une nature luxuriante et coloniale où le jardin et la varangue sont des refuges. le paradis de Virginie Bouyx, c'est lui, c'est l'île de la Réunion. Peint par un botaniste du XIXème siècle, elle en fait le point de rencontre de deux orphelins Andrea et Yoko. La mère d'Andréa a fait une copie de l'original peint en 1863. le père de Yoko a fait l'acquisition de la peinture originale en vente aux enchères. C'est une nouvelle délicate, sensible mais dénuée de mièvrerie, un livre sociétal finalement où l'avenir et les limites de la science sont remis en question. On sent l'urgence de se plonger dans la contemplation d'un paysage et de profiter au quotidien.
La nature occupe une place de choix dans la voie éditoriale du Pommier dont les livres s'identifient grâce à leur superbe couverture. Ce n'est pourtant pas ce qui a motivé mon choix dans le cadre de cette dernière masse critique. Je pensais l'intrigue beaucoup plus axée sur la dimension artistique et fantastique. Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions le Pommier pour cette promenade introspective dans l'île de la Réunion, une agréable surprise.
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Avez vous déjà rêvé de vous évader en vous transportant dans un tableau?
Eh bien voilà l'expérience intrigante que vivent depuis l'enfance Yoko et Andrea, deux jeunes gens vivant à des milliers de kilomètres l'un de l'autre.

Chacun cherchant à se consoler du deuil de sa mère, les deux jeunes gens passent leurs heures perdues à entrer dans le tableau, l'un dans l'original et l'autre dans sa copie, à y flâner et à profiter des somptueux paysages réunionnais qu'il leur offre.

Deux destins parallèles qui vont finir par se croiser dans le tableau, s'apprivoiser et se comprendre.

Une lecture reposante, fraîche et douce qui nous apaise.

J'aurais toutefois aimé que la lecture se prolonge un peu, notamment certaines scènes qui auraient mérité d'être + creusées.
Cela reste néanmoins un très bon moment de lecture.
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Vous en avez assez d'être malmené par des romans sanglants, des scénarios au galop, des scènes horrifiques ? L'apaisement et la douceur nostalgique de la Varangue pourraient vous plaire.

Andrea n'en peut plus de son travail administratif abrutissant, de son couple qui se délite. Comme sa mère le lui a appris petit garçon, il s'évade dans les tableaux. Pas n'importe quel tableau : c'est une copie qu'elle a elle même réalisée à partir de l'original perdu d'un peintre inconnu, une jolie demeure réunionnaise garnie d'une varangue ouvragée et d'un jardin florissant. Andrea s'y perd, jusqu'à y rencontrer une jeune fille, Yoko.

Comme lui, elle a perdu sa mère prématurément. Comme lui, elle fuit une réalité qui lui pèse. Forte de son imagination adolescente, elle lui montre comment aller plus loin, dans ce paysage qu'elle connaît bien pour y vivre.

J'aurais voulu rester un peu plus dans cette ambiance artistique et rêveuse, sans pour autant adhérer au manque d'action. Il reste une jolie lecture, qui aura peut-être une suite ?

Merci à Babelio et les éditions du Pommier pour cette lecture (partenariat non rémunéré).
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Ce livre est un voyage exotique aux côtés d'Andréa et Yoko, deux jeunes vivant à des milliers de kilomètres l'un de l'autre mais réuni par une même faculté, celle de pénétrer dans une peinture. le hasard de la vie les faits se retrouver dans la toile d'un botaniste représentant un paysage exotique, luxuriant et surtout figé loin des tumultes de la vie réelle.

Ce récit est une invitation à la rêverie et au voyage autant qu'un hymne à la nature. Si part moment j'ai été vraiment transportée au point de me demander dans quel tableau je voudrais voyager, j'ai été freinée par l'écriture. Les phrases sont pour moi trop longues et parfois alambiquées.
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