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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt les aventures de Clovis, Darius, Mr Jeb, Rita-Mae, Rita-Lu et bien d'autres... Quid de ces prénoms bizarres ? Ce sont ceux des chimpanzés dont Hope Clearwater s'est vu confier l'étude depuis qu'elle a accepté de travailler pour le parc national de Grosso Arvore, devenu réserve animale de pointe.
Dans ce roman : Brazaville plage, William Boyd se plaît à brouiller les cartes, à nous faire sourire ou rire, comme lorsqu'au début du récit, il plante le décor en créant dans ses descriptions de personnages, une amusante confusion entre comportement animal et humain, allant même jusqu'à pousser malicieusement le mimétisme entre l'exhibition des attributs virils chez Clovis, chef du clan des chimpanzés et Hauser, chef du laboratoire de Grosso Arvore et collaborateur de Hope.
Mais l'humour facétieux n'est pas toujours de mise et il laisse souvent place, au fil du récit, à une critique beaucoup plus acerbe lorsqu'il évoque le parallélisme qui s'installe entre la violence et la férocité de la guerre chez les chimpanzés et chez les hommes. Là encore, Boyd nous déstabilise et bouscule nos représentations du monde animal et de l'humain. Aux chimps, les stratégies guerrières sophistiquées, l'art du guet- apens et l'ultime férocité qui se traduit par des infanticides et des pratiques cannibales. Aux humains, la guerre d'opérette, dans un Etat africain imaginaire et dont les acteurs ne sont que des fantoches qui détalent à la moindre occasion ou meurent presque par accident, comme ce sera le cas pour Amilcar, le chef des rebelles dans une guerilla africaine complètement décontextualisée.
"Struggle for life" semble donc être le credo qui animent tous les combattants qu'ils soient animaux ou humains, avec pour ces derniers, en prime, un goût exacerbé pour la compétition et une mégalomanie sans frein...
Seuls remèdes face à cette noire conception de l'existence, une lucidité sans faille et un solide sens de l'autodérision. C'est en tout cas, les traits les plus marquants de Hope Clearwater, qui a élu domcile dans une maison au bord de la plage de Brazaville, après les désastres qui ont émaillé son existence à commencer son divorce avec John Clearwater, archétype du savant fou, perdu dans sa mono passion pour les mathématiques et son travail de chercheur. Tout aussi fou est Mallabar, le chef de mission de Grosso Arvore, éthologue de son état et qui va être pris d'un délire meurtrier lorsqu'il va constater que les observations de Hope contredisent ses propres travaux.
La recherche scientifique joue donc un rôle non négligeable dans le fil de l'intrigue, mais ce n'est, de mon point de vue en tout cas, qu'un prétexte pour démontrer que même dans un univers où l'on pourrait penser que rationalité et modestie sont de mise, on se trouve confronté à un monde impitoyable où tous les coups sont permis...
Noir de chez noir le roman de Boyd ? Pas vraiment si l'on en juge par la pirouette finale de l'épilogue qui vient à point pour "consoler" la lectrice ou le lecteur et lui souffler au creux de l'oreille : "Mais non, tout n'est pas aussi noir que tu le penses..."
Au final, un bon William Boyd si l'on accepte de suivre l'auteur dans cette histoire rocambolesque, tantôt féroce, tantôt joyeusement loufoque !
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C'est depuis sa cabane au bord de la plage qu'Hope Clearwater retrace pour nous le chemin qui l'a menée dans ce coin d'Afrique noire, dans un pays où la guerre civile piétine depuis des années. Jeune scientifique anglaise, Hope s'est réfugiée sous les tropiques après la fin brutale de son mariage avec John, brillant mathématicien tourmenté et dépressif. Hope a quitté la campagne anglaise pour aller étudier les chimpanzés en Afrique, dans un centre de recherche renommé. Ses observations du comportement des primates vont révolutionner les thèses du professeur Mallabar, directeur du centre et sommité mondiale en matière de primatologie. A tel point qu'un drame semble inévitable.

Après avoir lu « Orages ordinaires », j'étais curieuse de me replonger dans un autre ouvrage, plus ancien, de William Boyd. Je n'ai pas été déçue, bien que les histoires soient fort différentes.
La construction du récit n'est pas chronologique, l'auteur procède par longs flash-backs, en entrecroisant les deux fils d'événements qui ont marqué Hope. La transition entre chaque épisode est marquée par de courts passages faits de réflexions philosophiques ou scientifiques. La narration se déroule tantôt à la 1ère tantôt à la 3ème personne, ce qui peut perturber au début.
Le style est agréable, plutôt fluide, et je n'aurais jamais cru pouvoir m'intéresser au comportement des chimpanzés.
Malgré une tension palpable et un certain suspense, surtout dans la partie « africaine », j'ai trouvé ce roman un peu moins prenant qu'Orages ordinaires (qui fut un coup de coeur pour moi), mais néanmoins intéressant et captivant, et surtout empreint d'une classe « so British »…
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Hope Clearwater, jeune savante raconte en trois épisodes le pourquoi de sa présence sur cette plage de Brazzaville. Son mariage avec John, mathématicien, son travail de primatologue à Grosso Arvore, et donc sa vie à Brazzaville Plage. William Boyd nous raconte par différents allers-retours la vie de Hope et l'explication de ce choix de vie. Si la narration peut nous géner, force est de constater que Boyd est sacrément doué, le personnage de Hope est attachant, l' histoire est originale et la vie des chimpanzés devenus cannibales décrites par Boyd est le calque parfait de la folie des hommes. Un portrait de femme réussit et émouvant.
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Livre surprenant... On se plonge dans l'histoire en se demandant où elle va mener, en se posant des questions sur les liens entre les différents thèmes abordés, et en se questionnant sur le message que veut faire passer l'auteur.

J'ai dévoré le livre, je me suis attachée aux chimpanzés, je me suis glissée dans la tête d'un mathématicien et j'ai essayé de comprendre le sens d'une guerre civile représentée par un général opposant qui se bat avec une poignée de gamins. Et... je n'ai pas trouvé. j'ai aimé le livre sans être sûre d'en avoir compris tous le sens.
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Hope a quitté son mari, le Royaume-Uni et la botanique, pour... les chimpanzés, l'Afrique de l'Ouest et l'éthologie. Dans ce roman William Boyd tape joyeusement et férocement sur la recherche scientifique, monde de savants fous (l'ex-mari de Hope) et de mandarins (le chef de l'équipe à laquelle appartient Hope) qui n'hésitent pas à trafiquer des résultats afin de conserver leur pouvoir. L'auteur tape tout aussi férocement sur les mercenaires imbéciles, le lien entre tous ces cinglés étant... les singes (qu'étudie Hope), dont les comportements sont mis en relation avec ceux des hommes. Seul îlot de raison, Hope, solitaire dans sa maison sur la plage, en retraçant sa vie et ses questionnements, observe les singes et les hommes du même regard désabusé.
N'allez pas croire, je tiens en très haute estime la recherche scientifique (il n'est pas inutile de le préciser par les temps qui courent). Mais dans ce roman, c'est Hope seule qui incarne la rigueur nécessaire à un travail sérieux.
Christiane Besse, traductrice attitrée de William Boyd, fournit encore une fois un excellent travail.
LC thématique d'août 2021 : ''Un nom de ville dans le titre''
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Brazzaville Plage, pour Hope (nom prédestiné, elle qui passe sans cesse de l'espérance à la déception) c'estle bout du voyage ou alors une étape de plus, une parenthèse dans sa vie nomade en quête d'elle ne sait trrop quoi. Hope se raconte : son mariage avec un mathématicien de génie victime de ses obsessions; sa fuite en Afrique dans un centre de primatologie et ses tribulations avec un clan de chimpanzés cannibales. A-t-elle en chaque circonstance réagi comme il le fallait? Question lancinante que se répète l'héroïne fatiguée dans sa retraite de sable et d'eau.
Récit melant l'humour et la mélancolie.
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Quel plaisir de lire William Boyd ! Je trouve souvent dans la littérature anglo-saxonne ce je rencontre de moins en moins dans la littérature hexagonale : le souffle, le goût des personnages, la peinture de caractères qui ne sont pas réduits à des ectoplasmes.
J'aime la construction de Brazzaville Plage dont les différents plans glissent sans effort comme des panneaux japonais manipulés avec douceur. Il y a Hope Clearwater dans son chalet de Brazzaville Plage, portée par la marée tel un bois flottant. Il y a encore Hope au centre de primatologie de Grosso Arvore, entourée de l'équipe d'Eugène Mallabar et de ses chimpanzés sécessionnistes du sud. Et, enfin, il y a Hope dans la campagne anglaise recensant les haies et les taillis dans le sud du Dorset. Il y a sa voix, tour à tour ingénue, tremblée, distante qui nous conte ses mésaventures en Afrique ou qui nous livre ses réflexions désabusées sur l'échec de son mariage avec le mathématicien John Clearwater. Mais il y aussi ce regard extérieur qui la suit et observe la lente désagrégation de son couple ou de son travail à Grosso Arvore.
Brazzaville Plage traite d'un sujet grave sous des angles divers, comme un kaléidoscope éclairerait de ses couleurs changeantes les multiples facettes d'une seule image. Boyd aborde dans son livre la question de la connaissance, mais aussi de sa manipulation quand des enjeux de pouvoir se manifestent, en adoptant souvent le ton de la farce, ce qui donne encore plus de force à son propos : le trait qu'il grossit à dessein souligne le propos et l'impasse où nous conduit le mensonge.
Hope est une jeune chercheuse qui a obtenu son doctorat d'éthologie après des études de botanique. Elle rencontre son futur mari, John, à son retour de Californie où il est allé explorer des pistes de recherche nouvelles sur la théorie des jeux. L'esprit brillant de John commence, quelque temps après leur mariage, à s'égarer sur des sujets de réflexion de plus en plus abscons. Il devient obsédé par la théorie de la turbulence et son esprit résiste mal à l'angoisse de ne rien trouver. À Grosso Arvore où Hope trouvera refuge après le suicide de John, Eugène Mallabar s'apprête à publier une somme sur les primates, l'ouvrage qui établira définitivement sa gloire dans le domaine de la primatologie et pérennisera son oeuvre. Mais quand Hope commence à détecter des comportements déviants chez le groupe de chimpanzés qu'elle étudie, il n'est pas question pour Eugène de reconnaître des faits qui ne vont pas dans le sens de ses travaux sur les primates. Lors de ses échappées du centre, Hope retrouve à l'hôtel de l'aéroport de la capitale provinciale Usman Shoukry, un pilote égyptien formé en URSS, mercenaire au service du gouvernement aux prises avec deux mouvements de guérilla.
Boyd, au travers de quatre portraits, nous donne à voir les comportements de l'espèce humaine face au savoir : le chercheur fou (John), le chercheur sclérosé par sa recherche devenue une finalité et non un moyen de connaissance (Eugène Mallabar) et l'usurpateur (Usman a menti sur son expérience moscovite). Quant à Hope, elle incarne l'honnêteté qui a tant de mal à s'imposer dans un monde où la science a des enjeux qui dépassent ceux de la simple connaissance.
Il faudrait aussi parler de l'humour de Boyd qui confère un parfum d'absurdité et de fantaisie à une fable d'une rare qualité.
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Hole est une éthnologue qui a fuit son mariage désastreux pour vivre en Afrique ou elle travaille maintenant dans un centre de primatologie.
Elle y observe des cas d'infanticide et de cannibalisme chez le chimpanzé.
Tout sera fait pour qu'elle ne révèle rien.

De plus, la guerre civile est approche....

Un livre intéressant qui de ne parler pas que de chimpanzé.

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J'avais beaucoup aimé ce livre et je trouve que William Boyd a fait un bon boulot de recherches pour se renseigner sur la vie des primates.
C'est bien fait, intéressant, une belle histoire qui mélange la science, la famille, l'amour, l'histoire, un bon cocktail quoi !
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L'héroïne de ce roman, Hope, porte un prénom prédestiné car elle passe sans cesse de l'espérance à la déception. Brazzaville Plage est pour elle le bout du voyage ou une parenthèse dans sa vie nomade en quête d'elle ne sait pas trop quoi. Elle raconte sa vie, son mariage, sa fuite en Afrique, ses tribulations avec des chimpanzés et se répète une question lancinante : a-t-elle réagi comme ille fallait en chaque circonstance? Récit plein de mélancolie et d'humour. Original.
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