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Christiane Besse (Traducteur)Claude-Michel Cluny (Préfacier, etc.)
EAN : 9782020238205
420 pages
Seuil (21/02/1995)
3.82/5   510 notes
Résumé :
Nul héros n'a été autant bafoué que dans cette satire typiquement britannique. Morgan Leafy, fonctionnaire en titre, traqué par l'alcool et l'embonpoint, n'en peut plus de démêler les gaffes et calamités qu'il provoque. Au fin fond d'une contrée de l'Afrique occidentale, dans l'empire de Sa Très Gracieuse Majesté, Leafy se voit en effet chargé d'une délicate mission funéraire. Hautement flattée, son ambition croît alors démesurément, au point qu'il tente de séduire ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,82

sur 510 notes
"Afrique adieu. Où vont les eaux noires du Kinjanja?
Ton coeur samba. Saigne autant qu'il peut
Des musiciens de Casamance. Aux marabouts de Pretoria
C'est tout un peuple fou qui danse pour un sorcier vaudou ..."

Fanshawe, le supérieur de Morgan Leafy, fonctionnaire du Haut Commissariat Britannique, l'a chargé de se débarrasser du corps d'une domestique...

Innocence, la domestique noire en question, tuée par un coup de foudre ne pouvait pas être emmenée à la morgue à cause de Shango...
Mais, qui est Shango?

- "Shango, c'est Dieu pour la foudre! Fit pieusement Isaac. Vous pas pouvoir tôcher elle, pas tôcher elle, missié. Vous apporter tout le monde waballah, vous en y a mourir. Faut un grand gri-gri
-D'abord venir prêtre sorcier."

Je suis déjà mort, pensait Morgan. Un gri-gri , un prêtre( combien d'argent? La somme ne cessera de monter jour après jour...)

- "40 livres. Ah, non! Il faut que Maria, sa fille achète une chèvre et de la bière. Je pense 50 livres, peut-être 60. Et les funérailles, pour Shango, il faut funérailles spéciales et Maria n'a que 15 livres."

15 livres, un salaire mensuel normal, au Kinjanja... Fabshawe pouvait-il donner ou prêter l'argent?

Pas de pompes funèbres, à cause du wallahah. Innocence était là sous le soleil brûlant, avec des noirs autour, ( des mamas, des gosses, des ouvriers ), mais à distance à cause de l'odeur et des mouches.

"Mais, il y avait des gris-gris, des tas de cailloux, 2 plumes et une feuille, une boîte de conserve surmontée d'une pierre. "
Les gens jetaient tout par terre?

Morgan va arriver à enlever Innocence, malgré la décomposition avancée (avant l'arrivée du prêtre ) mais alors, tous les domestiques du Haut Commissariat refusent de travailler si Innocence ne revient pas.

Pas important savoir qui l'a déménagée, il faut qu'elle revienne par ses propres moyens ou pas...

"Noir c'est noir, il n' y a pas d'espoir".
Oui gris c'est gris
Et c'est fini, oh, oh, oh, oh
Ça me rend fou.."

" Il y a les piliers de bar, les emmerdeurs, les feignants et les coureurs. Cocufiants et cocufiés se côtoyaient autour des tables de billard, les épouses désoeuvrées jouaient au bridge ou au tennis, se doraient autour de la piscine, abandonnant leurs enfants aux nurses, les corvées ménagères aux domestiques et les maris à leurs bureaux où ils gagnaient à longueur de journée de confortables salaires. "
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Morgan, le héros de « Un anglais sous les tropiques » se doute des très probables infidélités de sa maitresse africaine : blennorragie, ce qui l'empêche d'assurer auprès de la fille qu'il aurait dû séduire pour avancer sa carrière. Il apprend que celle ci, ne pouvant que le prendre pour un impuissant, un garçon de bains vantard, un faux étalon fanfaron, se fiance avec son subordonné. Il subit le chantage d'un homme politique véreux, à contre courant des ordres que lui donne son chef, ordres impossibles à exécuter et contradictions diverses.

Alors, pour chasser ses idées noires, il prend un livre au hasard : « le pire est pour demain » !

Voici un bon début dans l'anthologie de ses désastres personnels, dont il nous confie les conséquences dans la première partie, et les causes dans la deuxième.
Il a donc tout raté, ce Morgan, il en profite pour relever le comique innocent de certains africains, l'un exhibant les prodigieuses lacunes de sa denture, les autres à l'aéroport, endimanchés, le mari porte une robe jaune et pourpre, la femme est en dentelle argent et les deux enfants en pyjama écarlate.


Hilarant, avec des trouvailles à chaque page, des remarques sur un pays imaginaire de l'Afrique de l'Ouest, William Boyd, né au Ghana, fait d'abord l'inventaire de la vie grouillante d'une petite ville, où se côtoient grand mères ratatinées aux seins flasques et chérubins aux ventres rebondis, avec poules, chiens et chèvres explorant les tas d'ordures. Sans compter les mendiants lépreux, aux moignons rongés, « d'agiles rabatteurs de parking escortant des vendeuses aux grosses fesses , des gamins proposant stylos billes, peignes, chiffons à poussière, oranges, porte-manteaux, lunettes de soleil et montres russes », et puis des vaches, et parfois des fous laissés libres ,maudissant les voitures des carrefours.

Cafards, moustiques et autres bestioles , chaleur tropicale :on y est, c'est l'Afrique.


Et puis, les expatriés ?

« Il y a les piliers de bar, les emmerdeurs, les feignants et les coureurs. Cocufiants et cocufiés se côtoyaient autour des tables de billard, les épouses désoeuvrées jouaient au bridge ou au tennis, se doraient autour de la piscine, abandonnant leurs enfants aux nurses, les corvées ménagères aux domestiques et les maris à leurs bureaux où ils gagnaient à longueur de journée de confortables salaires. Elles papotaient et médisaient, rêvaient à des amours illégitimes, parfois s'y adonnaient. »
Et bien sûr les carriéristes, les profiteurs, les alcooliques. (d'expérience l'eau au delà d'un niveau de touffeur ne comble pas la soif, mais les gin tonic, si. Comprendre un gin tonic. )


Pour ceux qui ont vécu en Afrique : On a tous connu des expatriés racontant leur « carrière brillante » ( dans le livre, en Orient) ou ayant laissé en métropole haras et château, pour se retrouver dans ce qu'ils considèrent un trou de deuxième zone. On a tous entendu de simples méchancetés ( Morgan appelle la femme des son chef la Grande Garce ou la Grande Pouffiasse.) ragots et calomnies sur les autres expatriés, puisque, les places étant chères, il fallait écraser les autres comme des cafards.


On a tous ri aussi devant l'innocence et le mépris des apparences de certains africains, devant certaines scènes ubuesques, par exemple les enfants africains scandent tous à son passage « oyimbo, oyimbo, le blanc, »en l'escortant : Morgan se demande s'il leur arrive parfois de ne pas remarquer la chose. La buvette portant l'inscription : Sissy ‘s tout va bien bien buvothèque »


Les deux mondes ne se croisent pas, n'habitent pas les mêmes quartiers, ne se mélangent pas, sauf les employés logés près de la résidence du haut commissaire.

Derrière la truculence, William Boyd décrit la puissance des croyances animistes, et aussi l'importance du fric pour en sortir, la corruption des élites africaines, et aussi les intérêts de l'ex colonie ( pétrole, richesses diverses, monopole qui se négocie ).

Il s'agit du Haut-Commissariat anglais, dix après l'Indépendance du pays, et sans doute toujours appartenant au Commonwealth, car pour compliquer les choses, une visite officielle d'une cousine de la Reine d'Angleterre est annoncée pour Noel, au moment des élections.

Et comme le rire se couple souvent sur des réalités plus sombres, ces élections sont manipulées par le Foreign office, qui désigne le futur gouverneur local, le corrompt , et s'assure qu'il est bien prêt à vendre son pays pour ses intérêts privés.

Pari réussi, l'impérialisme ou neo colonialisme court toujours.
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Le soleil tape dur au Kinjanja, ancienne colonie imaginaire du défunt Empire britannique, et à Nkongsamba, ville de seconde zone, les fonctionnaires de l'ambassade de Sa très Gracieuse Majesté tuent le temps entre paperasses, parties de golf et échanges d'invitations entre expatriés.
Dans ce coin de cambrousse surchauffée, Morgan Leafy, gros, gras, buveur et fainéant, se la coule douce tout en s'ennuyant ferme. Mais d'importantes élections se profilent dans le pays, et il s'agit, pour la Grande-Bretagne, de miser sur le bon cheval, entendez celui qui, une fois au pouvoir, servira au mieux les intérêts (pétroliers) de l'ex-Mère Patrie. Voilà une mission taillée sur mesure pour Leafy, chargé de trouver cette perle rare parmi des dizaines de candidats plus ou moins improvisés et de toutes les tendances politiques. Morgan, qui n'en touche pas une quant aux affaires intérieures kinjanjaises, et dépassé par les multiples et complexes enjeux de ces élections, s'investit néanmoins avec zèle dans cette délicate mission, qui pourrait lui valoir une promotion et surtout un ticket de sortie pour d'autres postes plus prestigieux, enfin à la hauteur de son ambition et de ses compétences de diplomate aguerri (hem...). Confiant et imbu de sa nouvelle importance, le rusé finaud se lance en même temps un autre défi d'envergure : la conquête de la fille de son supérieur. Mais ce pauvre Morgan 'Lagaffe' Leafy est aussi ridicule et empoté dans ses rôles d'agent secret et de bourreau des coeurs que dans le costume de Père Noël qu'il se voit contraint d'enfiler pour la traditionnelle distribution de cadeaux aux enfants de la communauté expatriée.
Bref, Morgan accumule bourdes et catastrophes, rate absolument tout, ne comprend absolument rien, entre pleurnicheries sur son sort et tentatives héroïques mais vaines de remédier aux situations désastreuses qu'il déclenche. En un mot, il est pathétique, et il est difficile d'éprouver pour lui de la compassion ou de l'empathie. Les autres personnages sont à l'avenant, qu'ils soient européens ou africains, d'ailleurs, tous corrompus, stupides, lâches ou arrogants, rien de bon à sauver, à la notable exception du Dr Murray, le seul à se souvenir du sens du mot « intègre », ce qui lui sera, finalement et cyniquement, bien inutile.
Dans son premier roman, William Boyd n'a pas fait dans la dentelle. Dans un récit un peu embrouillé, il dézingue férocement la Grande-Bretagne post-coloniale, qu'il dépeint encore empreinte d'un paternalisme condescendant, et dénuée de toute subtilité. Sarcastique et cynique, c'est excessif mais jubilatoire.
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Planqué, fainéant, Morgan Leafy travaille à l'ambassade britannique d'un pays africain ou régne corruptions, magouilles, conflits d'intérêts, sexes et autres vices. Leafy est aussi pitoyable au travail qu'en amour. Il se voit un jour confier une mission alors que des tensions se font sentir dans le pays. le gras et transpirant Leafy va se transformer en héros malgré lui.
Portrait sans concessions de l'Afrique post coloniale, Boyd nous embarque avec jubilation dans les tribulations d'un type ordinaire qui n' a qu'un souhait, glander et sortir avec la fille de l'Ambassadeur. Boyd qui connait bien l'Afrique nous amuse, dans cette comédie truculente, drôle et transpirante !!!
A noter l'adaptation du livre de Boyd avec Sean Connery, mais préférez le livre nettement meilleur.
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J'ai adoré ce roman ! Lu à un moment très moyen de ma vie, où je revenais de quelques années difficiles passées à Mayotte, juste après la départementalisation en 2010. Grosse déception d'une grande majorité de Mahorais qui pensaient que tout allait changer, qu'ils allaient tous devenir riches, et percevoir immédiatement des minima sociaux comme en métropole... Donc, grèves à répétition, barrages routiers, agressions en tout genre contre les mzungus (Français de métropole), en fait blocage complet de l'île pendant plusieurs semaines. Bon, j'avais besoin de me changer les idées. Une personne bien attentionnée m'a conseillé ce livre. Je ne connaissais pas du tout William Boyd à cette époque. J'ai fais tout de suite le lien avec ce que je venais de vivre. Tout de suite identifié au personnage, bien que n'étant pas du tout dans le même domaine professionnel. Dans le roman, bien que n'étant pas nommé, l'intrigue se déroule certainement au Ghana, juste après l'indépendance, où l'auteur a vécu. Si mes souvenirs sont bons, on suit un attaché de la nouvelle ambassade britannique qui est chargé… d'à peu près tout. Et se retrouve entre les demandes de sa hiérarchie et les demandes des politiciens du pays nouvellement indépendant. Incapable de contenter tout le monde et d'ajuster des demandes contradictoires. Bon, il n'est pas tout à fait net non plus. Il entretient clandestinement une prostituée qui ne manque pas de profiter de son pouvoir. Le passage le plus hilarant dont je me souvienne est celui où il est chargé d'organiser la visite d'Elizabeth II. Bien sûr, rien ne se passera comme prévu. Il se dégage de ce roman une saveur toute africaine. Et l'on comprend l'impossible compréhension mutuelle entre Africains et Européens, due à deux façons radicales de voir le monde. Attention, l'Afrique peut vraiment rendre fou !
Je conseille vivement ce livre et cet auteur.
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
En sortant de son bain, il trouva Hazel assise en petite tenue, en train de se faire les ongles. Vivre en Afrique offrait deux agréments, se dit-il gaiement, et deux seulement : la bière et le cul. Le cul et la bière. Il ne savait pas très bien dans quel ordre les placer - peu lui importait en fait - mais c'étaient les seules choses dans sa vie qui ne le décevaient pas constamment. Parfois, oui, mais pas de la manière cruelle et arbitraire avec laquelle le reste du monde s'employait à le piéger et à le frustrer. C'était ce qu'il y avait de plus fiable dans cet affreux pays et - se dit-il avec suffisance, tout à coup en pleine forme et plutôt content de lui - il s'en payait certainement pas mal des deux.
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Morgan les dévisagea avec ressentiment : Dalmire, vingt-cinq ans, enfiévré par l'alcool comme un adolescent, Jones et sa grosse figure luisante aux bajoues mal rasées, marié à une femme maladivement pâle avec deux moutards maladivement pâles...Ca donnait à penser, se dit-il, on n'envoyait vraiment que les fonds de tiroir ici. Mais il réalisa alors qu'il s'incluait dans la condamnation générale, ce qui le déprima profondément, avant que son orgueil ne lui souffle qu'il était différent des autres, spécial, l'exception qui confirme la règle. L'évidence de cette assertion ne lui parut pas aussi convaincante qu'il s'y attendait, aussi changea-t-il de sujet.
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"Regarde !" Elle lui agita sa main sous le nez : "Tu aimes ?"
Morgan prit délicatement le doigt tendu et examina le diamant :
"Joli ! dit-il et avec un accent yankee, il ajouta : un sacré caillou.
_ Il lui vient de sa grand-mère, dit Priscilla. Il l'a fait venir par la valise diplomatique quand il a décidé de demander ma main. C'est pas mignon ?
_ Hum...oui, vraiment", approuva Morgan qui pensait : faux jeton d'enfant de pute !
Priscilla reprit son doigt et frotta la pierre contre son sein gauche. Morgan sentit sa langue lui bloquer le larynx. Elle semblait avoir tout oublié de ce qui s'était passé entre eux, l'avoir complètement effacé de sa mémoire, comme de la buée sur une vitre, totalement gommé, même cette nuit-là. Il s'étrangla : cette nuit-là...La nuit où elle lui avait défait la braguette...
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Il en vint à penser que, peut-être, ce cadeau que représentait Priscilla signifiait que sa chance avait tourné. Les années sinistres comme petit employé dans les bureaux surchauffés de l'administration civile au sud de l'Angleterre, les désastreuses interviews et les échecs répétés à l'examen du Foreign Office jusqu'au succès de justesse, le stage humiliant, le snobisme, l'attitude distante de ses collègues, l'interminable attente sur une voie de garage de Whitehall, le poste de dernière catégorie à Nkongsamba où il avait déjà langui dix-huit mois de plus qu'il n'aurait dû, peut-être, oui peut-être tout ceci avait été prémédité, organisé afin de lui permettre de rencontrer Priscilla. Le Sort, le Destin, le Grand D - il offrit une prière de remerciement juste au cas où - qui sait ? Pour la première fois de sa vie, il était l'homme qu'il fallait, dans l'endroit où il le fallait, à l'heure où il le fallait.
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L'épuisement régnait en maître ici, se dit Morgan en essuyant une goutte de sueur sur son front. Il savait que sa chemise bleu pâle, propre du matin, avait maintenant deux taches bleu foncé grandes comme des soucoupes sous les aisselles et peut-être quelques zébrures sur son épine dorsale. Il aurait dû en mettre une blanche, râla-t-il, de quoi aurait-il l'air en accueillant la fille des Fanshawe avec la dégaine de "celui-qui-n'emploie-pas-de-déodorant" dans une pub de cinéma. Il lui faudrait carrément garder les bras collés le long du corps.
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Au sommaire de la Critique, deux livres :
"Drive", recueil de poèmes de Hettie Jones resté jusqu'à présent inédit en France et disponible dans une édition bilingue chez Bruno Doucey (traduction de l'anglais (Etats-Unis) : Florentine Rey et Franck Loiseau).
"Trio", le nouveau roman de William Boyd paru au Seuil et traduit de l'anglais par Isabelle Perrin.
Nos critiques du jour : Marie Sorbier, rédactrice en chef du magazine I/O Gazette et productrice d'Affaire en Cours sur France Culture et Laurent Nunez, écrivain et éditeur.
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