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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre de guerre, un document de guerre tant l'auteur excelle dans les détails et dans les sentiments que vivent les personnages, sur les champs de bataille, comme en famille. La famille, justement. On y décrit un mariage en Angleterre, où deux frères sont vite en désaccord. Ils se retrouveront, plus tard, en Afrique orientale où une guerre éclate entre Allemands et Anglais.

Les faits coïncident avec la première guerre mondiale mais le terrain se situe en colonies africaines. Cependant, ce théâtre d'opérations violentes et sanglantes reste un décor, certes superbement restitué mais désincarné de ses "locaux". En effet, les personnages africains sont vite tués ou relégués aux fonctions subalternes. Dommage. Sans doute que l'auteur voulait respecter l'esprit de l'époque et la nature des rapports entre colons et colonisés sur le continent.

Le rythme du roman est néanmoins soutenu. On "lit" la guerre comme si on y était ; ravitaillements, effectifs, chaîne de décisions, moral des troupes, stratégies de combat… Tout ceci entrecoupé de scènes décalées comme les jeux de cartes dont use et abuse l'un des soldats pour tromper son ennui. Toutefois moins dramatique que d'être porté disparu comme le soulignera un autre à la fin : "La vie ne marche pas sur des rails. Elle ne va pas toujours dans le sens qu'on croit".
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De la stupidité de la guerre, de sa cruauté, de la faiblesse et de la vanité des hommes, du ridicule qui va jusqu'à tuer, de l'espoir et la désespérance. Il y a de tout cela dans ce bon roman de William Boyd, et un plus, ce parfum british mélangeant cynisme, flegme et honneur.
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C'est le roman que Bernard Pivot, au cours de son émission littéraire et prescriptrice, Apostrophes avait proposé de rembourser à tout lecteur non satisfait... C'était dans les années 80 et cela a contribué à lancer William Boyd en France, où il vit à présent.
Dans ce livre, William Boyd s'inspire de son enfance en Afrique (il est né au Ghana d'un père Ecossais) pour brosser un portrait acide de la petite société britannique colonialiste... Tous les ingrédients d'un bon roman sont là : aventure, humour, personnages singuliers, sens de l'observation et empathie. Pour tous ceux qui ont découvert le romancier un peu plus tard, il n'est pas inintéressant de se replonger à la source, avec ce premier roman et, pourquoi pas, "Un anglais sous les tropiques", dans la même veine.
Je précise que Bernard Pivot n'a pas fait faillite...
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William Boyd, auteur prolifique, m'avait parfois déçu. Mais là, je suis réconciliée. J'ai été happée par l'histoire de ces familles, pendant la Grande guerre, qui se passe entre la Grande Bretagne et surtout l'Afrique, au pied du Kilimandjaro, dont je ne savais absolument pas qu'elle avait été le théâtre de combats aussi rudes.Bien écrit, avec ce qui faut d'humour british pour témoigner encore une fois de l'absurdité de cette guerre, de toutes les guerres.
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2 frères anglais à l'aube de la première guerre mondiale que le destin envoie au pied du Kilimandjaro. Une magnifique histoire dans un style "Boydien" qui avait fait dire à Bernard PIVOT sur le plateau d'Apostrophe : "Si ce livre ne vous plaît pas, je vous le rembourse". Vous pouvez y aller, aucun risque de se faire rembourser.
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« le lieutenant-colonel Stordy affirme que la guerre, ici, ne durera que deux mois. Il fait bien trop chaud, dit-il, pour se battre plus longtemps : nous fondrons tous comme neige au soleil ! »
Ici, c'est l'endroit où en 1914, l'Angleterre et l'Allemagne partageaient une frontière commune.
Cette frontière qui passait…au pied du Kilimandjaro dont les neiges, comme chacun sait, ne fondent jamais tout à fait. Du côté nord, l'Afrique-Orientale britannique (aujourd'hui le Kenya) et au sud, l'Afrique-Orientale allemande (aujourd'hui la Tanzanie). Entre les deux, enfin plutôt côté anglais, un fermier américain cultivant et broyant du sisal à l'aide d'une machine agricole qui fait sa fierté. Un beau jour (façon de parler), la guerre s'invite… « Il semble que nous ayons déclaré la guerre la semaine dernière, le 4. La nouvelle a simplement mis un peu de temps à nous arriver, ici dans la brousse. »
William Boyd nous conte les destins croisés d'une famille de militaires anglais, de l'agriculteur américain et de son voisin allemand dans cette guerre d'Afrique-Orientale tout aussi absurde et meurtrière que celle de France et de Belgique.
Souvent cinématographique (la traversée en side-car dans la plaine dominée par le Kilimandjaro au lever du soleil), le récit alterne entre le tragique et le cocasse (cet officier anglais gaffeur ou cet américain qui fera quatre années de guerre pour récupérer une machine agricole) avec les qualités habituelles et reconnues de l'auteur, l'humour, par exemple :
La moto surgit dans la rue. le conducteur s'arrêta et ôta ses grosses lunettes. C'était un soldat anglais. « Dis-moi mon pote, dit l'homme gaiement, où est tout le monde ? J'crois que je suis perdu. Tu peux me dire où est la garnison de Kasama ?
Von Bishop se rendit compte qu'avec son uniforme dépenaillé, il ressemblait plus à un fermier qu'à un officier allemand. C'était d'autant plus embarrassant qu'il n'avait même pas un revolver.
_ Cette ville est occupée par les troupes allemandes.
_ Oh ! Je suis fait prisonnier, alors ?
_ Oui, vous l'êtes, dit von Bishop, avec le sentiment d'être plutôt ridicule.
_ Vous n'êtes pas au courant, dit l'estafette, la guerre est finie depuis avant-hier. »
Vous ne connaissez pas encore William Boyd ? Courez vite réparer cette faute de goût et surtout ne vous en vantez pas !
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Encore une histoire captivante que William Boyd nous offre.
Pendant la première guerre mondiale, l'opposition Africaine des armées anglaises et allemandes....
L'important n'est pas là. Des hommes et des femmes vivent en Angleterre et en Afrique et l'auteur sait, à merveille, nous conter leur destinée.
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Je n'ai pas trouvé, comme il est souvent dit, que les personnages sont si comiques que cela... Par contre, ce livre a le talent de mettre en avant l'absurdité absolue d'une guerre (en l'occurence la première guerre mondiale) quand elle rentre en raisonnance avec la subjectivité propre à chacun, ce qui effectivement provoque des situations à la fois grotesques et pathétiques, comiquement tristes et en cela le livre est très agréablement plein d'humour « British ». le fait que les événements se déroulent en Afrique ou en Angleterre montre finalement que la distanciation géographique ne change rien au ressenti de l'étrangeté d'une guerre. Que l'on soit anglais, allemand, américain, que l'on vive dans la moiteur ou l'humidité, les mêmes questions se posent avec l'espoir commun que la fureur belliqueuse fonde comme neige au soleil.
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De la trilogie africaine de Boyd, celui est sans doute mon préféré. "Un anglais sous les tropiques" a fait la réputation de l'auteur, mais je trouve ce second roman africain supérieur au premier. La localisation géographique de l'intrigue rend les choses captivantes : nous sommes à la frontière entre le Kenya et l'Afrique orientale allemande durant la première guerre mondiale. Cela rappellera des souvenirs aux amoureux de "La ferme africaine", mais nous sommes ici dans un tout autre ton.

L'histoire alterne en fait entre les épisodes sur le front et ceux qui se déroulent au manoir de Stackpole en Angleterre. Ce roman nous décrit surtout l'absurdité de la guerre : les voisins les plus charmants d'hier deviennent des ennemis du jour au lendemain et que dire de cette guerre, telle que nous la montre Boyd, plus faite de déplacements de troupes que d'affrontements. Gabriel meurt sans presque avoir tiré un seul coup de feu et Félix connaît finalement les mêmes déboires. Les valeurs sur lesquels sont fondés les engagements fondent comme neige au soleil, pour les soldats comme pour ceux restés à l'arrière.

Boyd prend le parti de nous décrire la guerre un peu à la manière d'un Stendhal : on est au plus près des événements sans pour autant pouvoir comprendre le plan d'ensemble. Nous sommes pris dans le quotidien de ces soldats qui meurent de maladie, de faim et surtout d'ennui. Les événements semblent n'obéir qu'à la logique du hasard et les militaires qui nous sont présentés sont fondamentalement incompétents, à la limite du ridicule.

Le roman s'appuie sur les modifications induites par le conflit sur la vie des héros ou des non-héros. Là encore, les sentiments de la veille s'effritent sous le coup de l'ennui et du temps qui passe, les engagements éthiques s'épuisent. Bref, tout fond comme neige au soleil dans ce roman empreint d'humour noir.
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On ne parle pas vraiment de neige dans ce livre, sauf celle, lointaine, du Kilimandjaro. En revanche, on parle beaucoup de blancheur anglaise sous le soleil des noirs.

Cette histoire centrée sur une famille Anglaise possède une intrigue relativement échevelée, distribuée entre province anglaise, Oxford et la Tanzanie. Boyd raconte le colonialisme joyeux rattrapé par la guerre, la fin d'une époque. Campée avec des personnages bien trempés, c'est l'histoire d'un déniaisage.

J'ai passé un bon moment, mais je suis venu à Boyd par une oeuvre plus récente. Si j'ai retrouvé le même sens du trait dans les personnages et leur caractères, j'ai préféré la maestria ultérieure des Multiples Vies D'Armory Clay (Sweet Caress)
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