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sur 1174 notes
Tombé sur cet ouvrage par hasard dans une boîte à livres, je suis tombé... sous le charme de Joseph Boyden. Quel roman ! Comment ai-je pu ne pas lire cet auteur avant cela ? Difficile à croire.
L'histoire de ces indiens canadiens qui se portent volontaires pour participer à la guerre de 14/18 en France est tout simplement magnifique et monstrueuse, envoûtante et délirante, humaine et inhumaine à la fois. le récit de la période "indienne" de nos héros s'entrechoque avec celui de la guerre des tranchées. C'est bien écrit, bien mené, sans voyeurisme inutile mais sans pitié non plus. J'étais dans les tranchées avec ces deux là et je n'en menais pas large par moment. La folie des hommes y est prégnante. Nos héros n'y échappent pas et les ravages de la morphine sont très bien décrits et participent à la folie générale.
Quand on pense qu'a cette époque les médecins ont inventé un nouveau produit pour tenter de désintoxiquer nos héros de la guerre à la morphine et qu'il l'ont appelé en leur honneur "héroïne", on se dit que parfois le mieux est l'ennemi du bien.
Ce roman est à lire et à relire. C'est époustouflant, c'est grandiose.
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Ouf! Ça y est, j'y suis arrivé.
Arrivé au bout de ce chemin. "Le chemin des âmes" de Joseph Boyden.

Mais qu'est-ce que cette lecture fût douloureuse. Magnifique aussi, autant qu'éprouvante.
Je n'ai pas souvenir d'avoir ressenti tant de sensations et éprouvé tant de sentiments contradictoires à la lecture d'un livre. Douleurs physiques, des crampes au ventre, insomnies... Je me sentais agité, j'ai dû interrompre ma lecture à plusieurs reprises, c'était à la fois très perturbant, dérangeant et déstabilisant, bizarre et en même temps rempli de poésie, sublime et plein de mélancolie...
Il me faudra un certain temps pour comprendre, analyser et digérer cette lecture.

Et pourtant, Big Jim m'avait prévenu: "Un roman brillant et sombre à la fois. Il vous fera peut-être souffrir mais ça en vaut véritablement la peine."
Et qu'est-ce qu'il avait raison, le vieux.



Les "Crees", avant cette lecture étaient pour moi de parfaits inconnus. Pourtant, nous leur devons une fière chandelle. En effet, lors de la Première Guerre mondiale, ils comptaient parmi les 4000 soldats amérindiens qui se sont engagés volontairement dans l'armée canadienne. Ils ont combattu l'ennemi allemand dans les tranchées du nord de la France, notamment lors de la cruciale bataille de Vimy.

Joseph Boyden s'est inspiré de l'histoire véridique de Francis Pegahmagabow, un Amérindien issu de la réserve où a grandi sa mère. Ce tireur d'élite cree aurait tué à lui seul près de 400 soldats allemands.

Outre les horreurs de la guerre, décrites avec une précision bouleversante, le récit intérieur de Xavier, qui se mêle aux réflexions de sa tante, nous fait découvrir un univers à mille lieues des boucheries de l'Europe "civilisée" : celui des premières nations canadiennes, où la forêt a une âme et dont la sagesse remonte à l'aube des temps. Une culture malheureusement en voie de disparition.

Un tout grand merci à NicolaK de m'avoir suggéré cette lecture qui m'aura secoué, c'est le moins que je puisse dire.
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Ce livre campe dans plusieurs iles desertes. Petite nature, influencable et malleable a souhait, je me suis mis a le lire moi aussi.
Je n'ai pas ete decu. Je ne l'emporterais pas dans mon ile, mais c'est decidement une belle lecture.

Deux recits s'entrecoupent, se completent et s'unissent. J'ai beaucoup aime l'un, un peu moins l'autre.
Deux indiens du Canada partent a la guerre de 14 en Europe. Un seul revient, mutile physique et moralement. La tante qui le recueille essaye de le remettre sur pied en lui racontant le passé, le vecu et les croyances de son people, les Cree.

Je commence par le moins (moins ne veut pas dire pas!). J'ai moins aime le recit guerrier. Je l'ai trouve trop hollywoodien, trop porte par les hauts faits d'armes des heros. Je n'ai pu m'empecher de revoir en memoire les classiques ecrits par les combattants d'alors, ou l'horreur etait presente aussi dans les moments de calme, dans les blague des soldats, jusque dans les permissions a l'arriere. Ou l'accent etait beaucoup plus mis sur la camaraderie, la solidarite, la fraternite qui liaient ces appeles. le feu, de Barbusse, La main coupee, de Cendrars, A l'ouest rien de nouveau, de Remarque.
J'ai beacoup plus aime les chapitres ou la tante fait revivre les indiens Cree, leurs tratitions, leur symbiose avec la nature. Peut-etre parce que c'etait une lecture plus depaysante pour moi, plus neuve. En tous cas elle m'a plus emue.

Le tout fait quand meme un tres beau livre. Traverse par un grand souffle epique et empreint de beaucoup d'empathie.Il atteint pour moi le firmament des quatre etoiles.
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Comme le chant de la gélinotte, ce roman m'appelait depuis un moment mais croupissait dans ma PAL.
Bien plus prosaïquement c'est le chant de dannso (enfin son hululement), qui a lancé l'idée d'une lecture commune dans laquelle je me suis engouffrée avec NicolaK et Berni_29 qui m'a enfin décidé. Et c'est un coup de coeur !
Paradoxalement, même si l'envie de lire était bien là, mon enthousiasme initial avait été douché quand Nicola avait débusqué sur internet que James Boyden était un pretendian, une personne qui se proclame d'ascendance amérindienne alors qu'il n'en est rien.
Après quelques tergiversations, j'ai mis finalement cela de côté, et ne l'ai pas regretté.
Très rapidement, la magie du récit a tout balayé, et la dernière page tournée, je ne retiens que mon enthousiasme pour cette lecture forte et éprouvante.
Le chemin des âmes est l'histoire d'amitié de Xavier et Elijah, deux jeunes garçons cree, une des grandes tribus amérindiennes vivant sur le territoire canadien. Les garçons ont été en partie élevés ensemble par la tante de Xavier, Niska.
Le roman débute lorsque Niska, devenue une vieille femme âgée, vient chercher à la gare Elijah. On lui a précédemment annoncé le décès de Xavier le 3 novembre 1918 tombé au combat en France. Pourtant, surprise, c'est bien son neveu qui descend du train et non son ami Elijah.
Passé ce premier choc, d'autres encore attendent Niska ; la découverte que Xavier est amputé d'une partie de sa jambe gauche, et qu'il est devenu complètement drogué à la morphine, la mort rôde incessamment autour de lui.
Niska va alors charger Xavier dans sa pirogue et entreprendre un périple de trois jours (Three day road est le titre original de l'ouvrage) pour retourner sur leurs terres. Pendant ce trajet, Xavier et Niska vont tous les deux revisiter leurs souvenirs. Pour Xavier, ceux de l'enfance, des champs de bataille et tranchées en France. Pour Niska, ceux d'une enfant puis jeune fille chamane isolée dans la forêt, qui vont nous permettre de découvrir les modes de vie et croyances cree.
Grâce à ce roman, deux mondes, celui de la guerre de 14-18 et celui de vie des amérindiens cree vont entrer en collision. Aux horreurs de la guerre, viendront donc s'alterner des souvenirs d'un autre monde, bien différent, qui s'il apporte un temps de respiration bienvenu dans la lecture des atrocités guerrières ne se révèle pas pour autant dénué d'âpreté ni de violences et d'horreurs d'autres natures (agressions sexuelles, famine, mises à mort, …).
La force du récit est immense car de multiples éléments vont nous tenir en haleine ; le lien entre les deux jeunes garçons, son évolution lors de la guerre, mais aussi les descriptions de la vie avec la troupe et les autres soldats, et les moeurs amérindiennes avec la vie recluse de Niska…
Si tout est simple lorsqu'ils sont adolescents entre Xavier et Elijah, l'un risquant sa peau pour sauver l'autre lors d'une noyade, Xavier initiant Elijah aux techniques de chasse, Elijah bluffant Xavier par son aisance à s'exprimer en anglais, leurs rapports amicaux, bruts et francs au temps de l'enfance vont évoluer au fil du temps.
Ainsi, une fois soldats en France, Elijah va se mettre à briller au sein de la troupe canadienne, son aisance en anglais et au tir, ses fanfaronnades, attirent les regards et suscitent l'admiration. Xavier, beaucoup plus timide, reste en retrait, il observe son ami recevoir seul les éloges pour les opérations de reconnaissance qu'ils mènent en duo avec une pointe de jalousie. Petit à petit, Elijah va se transformer en sniper, toujours prompt à prouver qu'il est le meilleur et à prendre l'ascendant sur son ami, quitte à le faire passer pour un imbécile, et surtout il va prendre goût à tuer, se sentant petit à petit devenir invincible. Xavier, lui, ne tue que pour sauver sa peau, avec dégout, et observe amèrement son ami s'éloigner de lui, encore plus depuis qu'il s'est trouvé une nouvelle compagne nommée Morphine.
J'ai été touchée par les sentiments ambivalents entre les deux amis si bien dépeints, la petite remarque blessante dite en passant mine de rien, le silence qui rabaisse, la petite phrase pour vérifier que l'autre nous aime toujours, qu'il sera là pour nous… Tout cela est finement amené, parfaitement construit, et le dénouement final, même si on l'a deviné depuis un moment, serre douloureusement la poitrine…
Rarement un roman sur la guerre m'a semblé aussi puissant et juste, riche de toutes les coutumes cree et de la vie dans les tranchées, l'analyse des sentiments et des errements de nos âmes qui seront sauvées ou non… À ce niveau de perfection, on n'est plus dans le roman mais dans l'oeuvre.
Une oeuvre brillante, époustouflante, qui continuera à cheminer longtemps dans mon âme…
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Niska, une vieille Indienne Cree retrouve, sur le quai d'une gare, Xavier, son neveu, survivant de la guerre, enrôlé dans les troupes canadiennes et le ramène chez elle, à l'écart de la ville, à quelques jours de voyage. Nous sommes en 1919.
Il est des chemins dont on ne revient pas indemne. La guerre, par exemple.
Il est des guerres qui se délestent de leur emprise initiale, de leurs représentations, des croyances qu'elles peuvent véhiculer dans l'histoire de l'humanité.
J'ai écarté ce rideau.
J'ai poussé ma barque silencieuse sur le flot des pages. Des lumières se balançaient dans un geste régulier comme pour me guider vers le rivage de cette rivière de l'Ontario.
Il y avait Niska dont je vous ai parlé et son neveu Xavier, tous deux m'attendaient... Je savais qu'ils avaient une histoire à me raconter. Je savais qu'il manquait encore à l'appel quelqu'un d'essentiel à l'histoire, Elijah, le frère d'âme, je savais qu'il allait bientôt nous rejoindre pour ce rendez-vous ultime, je ne savais pas comment, mais je le savais. Et le rendez-vous vint plus tard...
Alors, ils m'ont raconté tous trois leur histoire autour d'un brasero sur ce bord de rivage.
C'est un roman choral, où les voix s'alternent et se mêlent dans un chant d'humanité magnifique et douloureux.
Tout a-t-il été dit sur l'enfer des tranchées ? Je suis incapable de répondre à cette question. Peut-être jamais encore avec le regard, le souffle, la respiration, les gestes, les mots, l'âme d'un indien Cree. Comment faire venir dans ce récit ce qui lie les personnages à la terre, au paysage, aux animaux, au monde, à l'invisible, à la vie, à la mort ?
La glaise des tranchées est-elle si différente de l'humus hérité des ancêtres du peuple Cree ou des Ojibwés ?
C'est l'histoire fraternelle et intime de deux Indiens Cree, qui se confond avec la boue des tranchées de la première guerre mondiale.
Mais ce qu'ils ont vécu de la guerre se mêle à celle de Niska qui porte l'histoire de son peuple.
Niska va nous raconter sa propre histoire, son enfance, d'où elle vient, peut-être depuis la nuit des temps et son récit se noue avec celui des siens partis à la guerre.
C'est un roman chamanique, avec le geste des prières, l'odeur du tabac qu'on répand au pied d'un orbe, le désir de liberté, l'invocation du ciel, des arbres qui se dressent pour nous protéger, du lynx qui attend ou qu'on attend...
La puissance évocatrice et onirique de ce roman dépasse les récits qui ont su dire l'horreur et la folie de la barbarie humaine, dans sa quintessence. Ici des mots vont dire la différence, la douleur des minorités, l'exclusion, d'autres combats, celle d'un peuple qu'on cherche à déposséder de son identité, comment continuer à transmettre cela malgré les guerres.
C'est un récit d'une poésie envoûtante, magistrale, pour dire la tristesse infinie, crépusculaire, celle à la fois des profondeurs atroces des tranchées et celle d'une humanité qui survit malgré la folie de la guerre.
Être Cree, c'est être oiseau, c'est être orignal, c'est être loup, c'est ce confondre avec la terre et le ciel en même temps ; un obus tombe et forcément déchire le paysage, les corps aussi, les pages, les mots pour le dire plus tard.
Un obus tombe, c'est s'envoler comme un oiseau et retomber avec une jambe en moins, c'est être vivant cependant et revenir de cette boucherie, revenir sur un canoë qui traverse le monde d'une rive à l'autre. Revenir bancal. Revenir presque debout et survivre après.
Le chemin des âmes, c'est un roman que j'ai lu et pris en moi dans son devoir immense de mémoire.
C'est un roman d'une beauté tragique, crépusculaire, qui m'a totalement bouleversé.
Le chemin des âmes, c'est la confrontation d'une fraternité unie dans la ferveur de vivre et dans le sang, celui partagé, celui qui coulera plus tard.
Le chemin des âmes, c'est un chemin sans retour entre les vivants et les morts.
Le chemin des âmes, c'est peut-être trouver désormais un endroit où se réconcilier avec les autres, avec le temps, avec le destin.
Joseph Boyden se contente de dire cela dans ce roman épris de vie et de sidération.
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Une immersion dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, ça vous dit ?

Perso, quand je vois "guerre" dans la 4e ou dans les retours, je m'enfuis en moins de temps qu'il n'en faut pour y penser... et c'est ce que j'ai fait.
Mais c'était sans compter sur la maîtresse Sandrinette qui m'a rattrapée par le fond de culotte et m'a mis le chemin des âmes entre les mains.
Ajoutez à ça que notre petite chouette, probablement complice, a trouvé judicieux de lancer une lecture commune, et j'étais acculée.

Ça démarrait moyen : deux gamins de 12 ans trouvent une martre dans l'un de leurs pièges et ça ne se passe pas bien pour elle.
En même temps, au fil du récit, on se rend bien compte que dans les grandes étendues sauvages du Canada, vers Ontario, les Indiens ne peuvent pas survivre autrement. Les baies et racines, ça va bien deux minutes.

Les enfants vivent avec la tante de l'un d'eux, Xavier, ainsi rebaptisé par les bonnes-soeurs du pensionnat dans lequel sa mère l'a laissé.
Tante a donc "récupéré" Neveu, ainsi que son meilleur ami, Elijah.

Un peu chamane, devineresse, d'aucuns diront même sorcière, la Tante vit seule en pleine nature, succédant ansi à ses ancêtres du Clan des Crees qui lui ont tout appris.

Et puis la Première Guerre mondiale éclate et les Indiens, encouragés par les chefs de tribus s'engagent et partent pour l'Europe...

Aucun détail de la vie dans les tranchées ne nous est épargné. L'avancée de la compagnie de laquelle font partie Elijah et Xavier est narrée par ce dernier.

Je me suis attachée aux deux Indiens, évidemment, mais aussi aux soldats qui combattent à leirs côtés.

L'horreur de la guerre frappe de plein fouet. le mépris pour les Indiens est encore tenace, et les deux amis doivent faire leurs preuves pour être considérés.

L'amitié entre les deux personnages principaux est un thème très fort et minutieusement exploité.

Le chemin des âmes est un roman choral à deux voix.
Xavier qui relate son histoire, du plus loin qu'il s'en souvienne, et la Tante qui fait de même et nous livre un récit passionnant.

Ce livre m'a bouleversée, émue, mise en colère aussi et je ne suis pas près de l'oublier.
D'ailleurs, il file tout droit sur mon île déserte.

Je remercie ma Sandrinette qui n'a pas lâché l'affaire et ma petite chouette qui a permis que cette lecture ait lieu.
Merci également à nos compagnons d'aventure : ma Bichette, Berni-Chou, ma Yaya et mon Isa.

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Récit très intéressant, très détaillé, descriptif sur les conditions atroces de la vie dans les tranchées pendant La Grande Guerre, sur l'amitié parfois brisée entre les deux amis indiens, un aperçu de la culture indienne par l'intermediaire de la grand mère d un des amis. Passionnant
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La vieille Niska, indienne Cree, surmonte son appréhension des « wenistikoshiw », les hommes blancs, pour aller chercher le meilleur ami de son neveu de retour de la guerre dans laquelle ils se sont engagés tous les deux volontairement.
Ce n'est pas Elijah qui débarque du train mais bien Xavier, mutilé, qui n'est plus que l'ombre de lui-même. Ils vont remonter la rivière durant plusieurs jours afin de rentrer chez eux, au coeur de la forêt.
Niska, pour maintenir Neveu en vie, lui raconte le passé de son peuple jusqu'à l'arrivée des colonisateurs blanc. Xavier gisant au fond du canoé, entre sommeil et délire, se remémore les années passées dans les tranchées françaises, où Elijah et lui vont officier comme tireurs d'élite, où leur amitié va être mise à rude épreuve dans l'horreur des combats de la 1ère guerre mondiale.
Si j'ai beaucoup apprécié les récits de Niska, la vieille chamane, les croyances, la vie avant, la confrontation avec les blancs, si l'évolution du rapport entre les deux amis est bien restituée, j'ai trouvé malgré tout que le récit des combats menés par Xavier et Elijah bien répétitif.
Je ne me suis pas ennuyée pour autant puisque je suis allée au bout de ma lecture
Je remercie @Gwen21 et @Sevlipp qui m'ont offert cette lecture lors du challenge Pavés 2023.
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Pour un premier roman il est incroyable!! Nous naviguons dans les différentes temporalités sans jamais nous perdre.
Ce roman est puissant. Les sujets sont forts et magnifiquement portés par des personnages attachants, intenses et torturés.
La capacité d'immersion de cette histoire était extraordinaire. Dès que j'ouvrais le livre, je me retrouvais dans les forêts canadiennes ou dans les tranchées. le monde s'effaçait et les images s'imposaient à moi naturellement.
Attention il y a des scènes difficiles.
Histoire est terrible, magique, addictive
Il y a trop d'éléments dans ce livre que je voudrais pouvoir mettre en avant mais je ne veux pas trop en dévoiler. Les relations humaines, les légendes Cree, la folie des hommes... Il est tellement riche qu'il m'est difficile de le résumer.
Si vous me faites confiance, foncez!
Si vous hésitez, faites-moi confiance.
Si vous ne me faites pas confiance, lisez-le, vous me ferez confiance ensuite 😜
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Jamais encore, je n'avais connu un tel frein à ma lecture tant elle me faisait mal. Jour après jour, en masochiste j'y allais d'un cours chapitre. J'avançais dans la boue des tranchées comme vers un piège tendu.

Marius, mon grand-père maternel m'attendait à chaque page, le souffle phtisique de ses quelques alvéoles pulmonaires épargnées par l'ypérite accompagnant la souffrance des combattants, fort bien écrite par l'auteur.
Douze journées d'un combat avec moi-même. A la moitié du livre, je suis sorti handicapé. C'est à dire que j'ai amputé ma lecture rendue insupportable par trop de douleurs. Un seul chapitre sur quatre, m'évitant les affres de la barbarie pour me concentrer sur les deux protagonistes autochtones Eenou (Cri en français, Cree en british), raison du choix de ce livre.
Comment la femme medecine allait-elle sortir Neveu du syndrome post-traumatique infligé par son long séjour sur le terre de France et d'ailleurs ? Cela m'importait plus que le récit des atrocités guerrières. Les croyances et les pouvoirs de ces humains si proches de la nature ont toujours attisé ma curiosité.

Avec cette amputation, je me suis privé de la suffocante précision de Joseph Boyden dans le récit des tranchées du charnier. Et je me suis concentré sur la descente de la Moose river en canoë, qui me semblait être une rivière sans retour,de campement en campement, de visions en visions.
Et j'ai bien fait. J'ai pu achever en une demi journée, ma lecture et ressentir la joie d'y avoir trouvé ce que je cherchais.
J'étais enfin, sur le chemin des âmes


Ancelle, le 28 janvier 2024


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