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3,53

sur 98 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Les bons sentiments ne font pas toujours de bons romans. Cette fois, si ! Danse avec la foudre est un très joli livre, un de ceux qui parvient à envoyer des paillettes dans les yeux tout en évoquant des sujets forts et douloureux sans ciller ni faire l'autruche. A la manière d'un Guido ( Roberto Benigni dans La Vie est belle, tout proportion gardée ), Figuette cherche à réenchanter sa vie pour faire face aux épreuves qui s'accumulent : il élève seul sa fille de quatre ans après le départ d'une épouse dont il est toujours fou amoureux, son usine de Villerupt ( Lorraine ) va fermer suite à une délocalisation, les vacances à la mer promises à son enfant ne sont plus possibles faute d'argent.

La grande force de ce premier roman, c'est le talent de conteur de son auteur qui parvient à trouver un équilibre subtil entre tragédie et comédie grâce à un travail sur les personnages vraiment très réussi. On les aime tous ces ritals prolos qui gravitent autour de Figuette. C'est plein de tendresse, d'humour et surtout d'humanité. On est emporté par la force qui soude cette communauté ouvrière, par l'amicale solidarité dont elle fait montre avec pudeur ou extravagance selon les besoins requis par la situation. J'ai vraiment apprécié la description du « commando » ultra organisé qui se fabrique une caisse de prévoyance en vue du licenciement. Rébellion et dignité. La plume de Jérémy Bracone est pleine de vitalité et sonne juste en permanence avec son énergie communicative.

Et puis il y a Moira. L'épouse de Figuette. Un beau personnage qui m'a fait penser à certains égards à la mère d'En attendant Bojangles. Fantasque et immature. Imprévisible et fragile. Une femme-enfant qui fugue régulièrement de son couple et finit par abandonner mari et fille lorsque le roman commence. On est déchiré par la douleur de Figuette, racontée à hauteur d'homme. On est touché par son entêtement à créer un refuge imaginaire pour sa fille, tel un Peter Pan qui ne voudrait pas se laisser envahir par la grisaille déprimante du quotidien.

Au final, pour que je sois totalement emportée, il m'aurait fallu une empreinte plus forte laissée dans ma mémoire de lectrice. Mon appétence littéraire a tendance à m'emmener vers des romans plus telluriques, plus complexes et sombres, on ne se refait pas. Reste un roman social léger et positif qui donne envie de rire, danser, retrouver ses amis, étreignant la réalité de toute une vie, de toute une région avec fraicheur, le rire au bord des larmes pour se dire que tout n'est pas perdu.

Lu dans le cadre du collectif les "68 premières fois"
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Figuette vingt-trois ans tombe amoureux fou de Moïra, quinze ans. Il aime cette jeune fille qui danse avec la foudre, mi femme, mi enfant, Figuette est en adoration devant cette nana pétillante. À dix-huit ans, Moïra tombe enceinte. Elle n'en veut pas de cet enfant, elle ne veut que de la liberté.
C'est ainsi que Figuette se retrouve seul à élever la petite Zoé.

C'est l'histoire d'un coup de foudre. Au milieu des usines, de la pauvreté, de la misère humaine, l'homme réinvente la créativité pour séduire sa petite Zoé et surtout dans l'espoir de revoir Moïra.

Comment réinventer la vie quand on se retrouve célibataire, seul à élever un petit bout'chou. C'est l'histoire d'une danse, celle avec la foudre. La foudre quand un coeur s'éprend quand un coeur se brise, quand l'argent fait défaut, quand l'espoir fait défaut. Faut dire qu'elle était belle cette demoiselle dans sa robe rouge, la voir danser avec la foudre ça ne s'oublie pas.
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Après les mines, ce sont les usines menacent de mettre sur la touche la bande de potes. En Lorraine, les relents d'une Italie lointaine continuent à illuminer le décor industriel. Mais la fin de rêve a un nom : délocalisation. Et l'église de métal qui se dresse au centre de la ville est témoin de la décrépitude ambiante : naguère prototype et garante d'une réussite économique, elle ne vaut pas plus que son poids de rouille, le prix d'un pavillon modeste.


Pour Figuette, le désastre ne s'arrête pas là, la mère de Zoé s'est envolée, et avec elle, les colères, les éclats de verre, l'immaturité, mais aussi les soirées de plaisir, la beauté, la fougue de sa jeunesse.

Pas de travail, pas d'argent. Impossible de quémander auprès de la famille ou des amis, il faut alors réinventer le quotidien pour offrir des vacances de rêves à l'enfant, à grand coup de bluff et de selfies .

Roman social, sur fond de crise économique, et roman d'un amour perdu, voué à un échec programmé.

Dans un style mâtiné d'italien, et de langue du terroir, Jérémy Bracone révèle avec ce premier roman une vraie disposition pour transcrire les émotions qu'elles s'apparentent à la colère ou à la passion amoureuse.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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La Lorraine industrielle qui est en proie aux faillites, c'est là que vit Figuette avec sa fille Zoé. Il est amoureux de Moïra qui a un caractère bien trempé et qui va le quitter du jour au lendemain, sans explication.
Il donnerait tout pour le retour de Moïra et il repense à leurs fabuleuses soirées où il inventait de thèmes et ils dansaient tous les deux.
Moïra mi femme, mi enfant, qui ne va pas supporter d'avoir un enfant. Elle perdra la liberté et elle, c'est ce qu'elle veut la liberté.
A présent, Figuette n'a d'yeux que pour sa fille, son bonheur, malgré tous les tracas qu'il a et heureusement qu'il y a les copains.
Cette histoire nous conte un beau coup de foudre et la vie d'un père même s'il n'est pas parfait. Un livre où l'on trouve de l'amour, de l'amitié, du chômage car c'est également un roman sociétal.
Merci aux 68 Premières fois et aux Éditions L'Iconoclaste.
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JEREMY BRACONE pour son premier roman a choisi cette petite ville de Lorraine d'où il est originaire, cette petite ville où les usines ferment les unes après les autres.

Figuette y vit, il est fou amoureux de la fragile Moira. Mais depuis la naissance de Zoé celle ci n'est plus la même, un beau jour Moira décide de tout quitter et de s'enfuir.

Figuette tentera de la reconquérir et deviendra un père attentionné et inventif. Il sera un anti-héros attachant et maladroit créera un nouveau monde pour faire rêver Zoé comme il a essayé de le faire avec Moira.

Ce roman est certes social mais c'est aussi un concentré d'émotion , de tendresse et d'amitié, même s'il parle d'abandon, de chômage, du temps qui passe.

L'histoire de Figuette et Moira est triste et belle à la fois.

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Figuette ouvrier travaillant dans une usine en Lorraine mène une vie simple entre l'usine, le Spoutnik (bar du coin), ses amis et sa vie de famille avec sa femme Moïra et sa fille Zoé.

A la veille d'une délocalisation imminente de l'usine couplée et après le départ de sa femme, Figuette se retrouve dans une situation délicate à devoir gérer les traites de la maison, les factures et la garde de sa fille. Il essaye de faire bonne figure face à ses amis et compte malgré tout honorer sa promesse d'emmener Zoé à la mer.

On navigue d'un côté dans le passé de Figuette et Moïra : leur rencontre, leur relation ponctuée par de nombreuses crises et tous les efforts de Figuette pour amener de la vie et de la folie dans leur couple. On s'interroge beaucoup sur Moïra qui semble être une femme très fragile et avec un tempérament compliqué.

De l'autre dans le présent, un présent qui ne se conjugue plus à deux avec Figuette qui fait face et se remémore tous les souvenirs du temps passé avec Moïra. Malgré les difficultés qui l'accablent, Figuette ne montre pas sa faiblesse à ses amis et va tout faire pour mettre des étoiles dans les yeux de sa fille et l'emmener malgré tout en vacances.

Petit à petit, on se rend compte que tout n'est pas blanc ou noir. Apparaît en creux, un Figuette pas si parfait, qui s'est laissé aller à la routine de son couple et qui passe plus de temps auprès de ses amis au Spoutnik plutôt que sa famille.

Quoiqu'il en soit, une agréable lecture dans laquelle on retrouve différents thèmes assez bien traités.
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Danse avec la foudre est le premier roman de Jérémy Bracone un plasticien originaire de Lorraine. Dans cette région si touchée par la crise économique, Figuette est un ouvrier réservé qui survit comme il peut, seul avec sa fille de 4 ans et l'imminence du chômage. L'auteur place son récit dans un milieu qu'il semble bien connaître, celui de l'immigration italienne. Son humour assez potache en font une comédie déjantée mais pleine de bon sentiments.
Dans ce milieu ouvrier bon enfant, on cultive son potager comme ses amitiés. Les copains, aux surnoms d'un autre siècle, sont désenchantés mais solidaires face à la crise, une de plus, qui va inéluctablement entraîner la fermeture de leur usine.
J'ai trouvé les personnages un peu trop stéréotypés et l'histoire enfantine, si l'on excepte les quelques scènes de sexe. Au début j'ai plaint Figuette et aurais voulu lui dire de fuir cette Moïra instable et capricieuse. Ensuite j'ai compris qu'il n'avait pas été le mari idéal. Quelle idée de faire un enfant à une fille si jeune et immature!
Il n'y a qu'un homme, qui plus est artiste habitué des installations, pour imaginer faire passer les vacances d'été dans une cave à sa fillette de 4 ans! Même si il a développé un génie immense pour la déco, c'est sûr qu'elle ne devait pas avoir l'air bien bronzée la choupinette!
Ce récit ne me laissera sans doute pas un grand souvenir mais il est très agréable à lire.
Sélection 2021 des 68 premières fois
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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Encore une victime de la mondialisation, encore un territoire perdu de la république ! Villerupt, chef-lieu de canton du département de Meurthe-et-Moselle, voit dans les années 1980 ses hauts fourneaux tomber « comme des quilles ». « L'eldorado du fer » a vécu. Dans son sillage, les usines ferment après avoir touché de juteuses subventions publiques. Toujours plus nombreux, les actifs se rendent au Luxembourg ou en Belgique pour y travailler.
Cette petite ville de près de 10 000 âmes, on l'appelait La Petite Italie. A la belle époque, on recensait « une centaine de bistrots ». Aujourd'hui, on les compte « sur les doigts d'une main ».
Heureusement, il y a le Spoutnik squatté par une bande de potes en quête d'un peu de convivialité. Parmi eux, il y a Figuette, le fils de Fighetti, l'amoureux fou de Moïra qu'il épouse alors qu'elle attend un enfant de lui.
Moïra, la fantasque, la colérique, la séductrice, l'immature, la provocatrice, l'égocentrique en manque d'amour et de tendresse, la fille qui passe des heures devant la télévision à rêver à d'autres vies, la fugueuse qui se dérobe à ses responsabilités parce qu'elle est devenue mère trop jeune. Elle n'avait que 18 ans et « les enfants ne font pas d'enfants ». Pourtant, le brave Figuette a tout fait pour la garder. Il a inventé des mondes pour l'extraire d'un quotidien banal, des univers où elle devient une héroïne comme la Louise de « En attendant Bojangles » où chaque moment est une fête. Mais la réalité vous rattrape toujours et trop d'imagination, trop de passion peuvent conduire à la folie.
Si la relation toxique entre Figuette et Moïra m'a plutôt agacée tant cette gamine est insupportable, j'ai bien aimé la manière dont l'auteur, qui signe ici son premier roman sur le mode tragi-comique, décrit l'amitié et la débrouillardise de ces femmes et de ces hommes qui ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour s'en sortir.
Ils ont la pauvreté joyeuse et c'est une belle leçon d'espoir.

EXTRAITS
- Partout la terre est rouge de fer. Rouge, comme l'héritage communiste.
- Elle a l'égoïsme de la tristesse.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Sur fond de décor de fermeture d'usine dans l'est de la France, une campagne où règne un climat de fins de mois difficiles et de précarité d'emploi, Figuette se retrouve seul à élever sa fille Zoé, après le départ soudain de sa compagne Moira, intense et imprévisible, qui a fugué une fois de plus. Un récit très humain, à hauteur d'enfant, qui décrit les difficultés d'un père seul pour s'occuper de sa fille, dans un contexte social difficile mais où règne la solidarité, les copains d'enfance et de boulot sont toujours là.
Le style est simple mais manque de sursaut et d'entrain. On attendait des ruptures ou des évènements plus marquants, la fin est pourtant pleine d'espoir. Dommage.....
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6 - chronique danse avec la foudre + photo

Lecture d'un premier roman dont je ressors mitigé.

L'auteur signe un roman sociétal, social sur fond de crise économique, où il parle délocalisation mais aussi amour perdu.

C'est dans un sombre décor de Lorraine qu'il évoque également le difficile combat d'un père qui se retrouve seul et sans le sou avec sa fille fruit d'un véritable coup de foudre amoureux.

Une lumière toutefois apparaît grâce à la solidarité entre immigrés qui laisse poindre des fulgurances d'humanité.

Des thèmes intéressants qui n'ont pourtant pas toujours su m'émouvoir et des longueurs en début de roman qui ont failli me faire abandonner ma lecture.

Pour autant de jolis moments et de beaux passages.
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