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Citations sur Bien après minuit (9)

Comme c’est triste. La ville vous a ôté votre emballage comme un sucre d’orge et vous a dévoré entier. Vous n’êtes rien de plus qu’une bouteille de lait poussiéreuse, abandonnée sur un porche avec une araignée sur le goulot tissant sa toile. La clameur de la circulation a réduit votre moelle en poussière. Le métro a sucé votre souffle comme le chat suce l’âme d’un enfant. Les aspirateurs ont eu votre cerveau. L’alcool a dissous le reste. Les machines à écrire et les ordinateurs ont avalé et vomi de leurs entrailles votre lie dernière, vous ont imprimé sur du papier, réduit en confetti, jeté dans un égout. La télévision vous a gribouillé en tics nerveux sur de vieux écrans à fantômes. Vos os seront évacués par un bulldozer qui vous tiendra entre ses mâchoires.
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J’enseignerai à votre langue à goûter les champs riches de l’Éden dans le moindre hot-dog. L’eau du rafraîchisseur de votre bureau sera le vin le plus rare. La police répondra à votre appel. Les taxis qui auront fini leur journée s’arrêteront au moindre clignement d’yeux. Les places de théâtre apparaîtront dès que vous approcherez de la caisse. Les feux de circulation changeront, aux heures d’affluence, si vous osez conduire votre voiture de la cinquante-huitième rue au Square, sans un seul feu rouge. Vert tout du long, si vous êtes avec moi.
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Je vaccine contre les humeurs mauvaises, celles mêmes qui m’ont donné le jour. Je suis un sérum tiré de venins. Je suis l’anticorps de tout Temps. Je suis la Guérison.
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Vivre en paix. Apprendre que pendant la nuit, d’une manière ou d’une autre, les canons du monde entier se sont rouillés, les bactéries stérilisées dans la bombe qui les contient, les tank enlisés comme des monstres préhistoriques dans le goudron des routes. C’est ce que j’aimerais.
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— Quel genre de mal ? demanda Neva.
— Génétique, madame. Dans le sang, si vous préférez. Des gens qui naissent dans le mal, grandissent dans le mal et meurent dans le mal, sans changer tout au long.
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Mes mains se sont activées, avec des mouvements si rapides qu’elles donnaient l’impression d’une douzaine de mains. Comme les déesses asiatiques qu’on adore dans les temples. Une main avec une tomate. Une main saisissant une banane. Une troisième attrapant des fraises. Une quatrième, cinquième, sixième main saisie au vol, avec l’une un bout de fromage, l’autre des olives, des radis !
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Il y a une grande similitude entre le cancer et la reproduction normale d’une cellule. Le cancer est simplement une fonction normale prise d’anarchie. Une surproduction du matériau cellulaire…
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Quelques hommes étaient comme des animaux dans l’univers, sans se poser de questions, buvant aux sources, se reproduisant et élevant leurs petits et ne doutant pas un seul instant que la vie ne pouvait être autre chose que bonne.
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Ceux qui l’ont trouvé n’ont jamais rien dit, ils n’ont jamais expliqué. Mais – c’est ancien. Aussi ancien que le désert, que les mers mortes – et il pourrait contenir n’importe quoi. C’est ce que dit la légende. Et parce qu’il pourrait contenir n’importe quoi – il attise le désir de possession de l’homme.
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