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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Peu après la publication de son dernier roman, le narrateur est quitté par sa maîtresse. Incapable de s'atteler vraiment au roman suivant il se sent aspiré par un grand vide…

Cette panne d'écriture se double, pour le narrateur, d'une liaison amoureuse adultère qui se termine, elle aussi sans qu'il l'accepte, et arrive à la dépasser.

Plus largement qu'un roman d'amour, "Pour Sensi" est ainsi surtout une habile et profonde réflexion sur la vie, sur l'écriture ( belles références sur des grands écrivains majeurs comme Jean Giono que Bramly semble aimer particulièrement ), réflexion sur l'écriture, l'amour, l'échec relationnel, le sens à trouver pour armer la vie d'un futur digne d'être vécu. et aussi sur ce fameux phénomène de dépossession qu'un écrivain ressent quand sort un livre et que le public s'en empare un peu la dépression post natale qu'une jeune femme qui vient d'accoucher peut ressentir.

On avait encore jamais eu la chance de lire du Serge Bramly: on a été frappé par sa sensibilité et son écriture sensuelle tendre, avec ce beau roman, qui parle d'amour et d'écriture et la plume de Bramly, riche, et vive permet au lecteur de s'y prendre facilement au jeu d'une autofiction qui ne porte pas son nom et qui transcende le matériau d'origine.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Curieux livre que ce roman "Pour Sensi", signé Serge Bramly aux éditions J-C Lattès. Une réflexion sur l'écriture, l'amour, l'échec relationnel, le sens à trouver pour armer la vie d'un futur digne d'être vécu. le tout, éclairée de citations d'auteurs célèbres (Giono, Flaubert, Voltaire, Poe et, le préféré de l'auteur, Henri Michaux!)

Le narrateur, (l'auteur?) est écrivain, il vit la dépression 'post-natale' de tout qui vient d'accoucher d'un roman qui, même s'il connait un succès d'estime, reste une fin en soi qui fait peur à tout écrivant ne pouvant s'empêcher de se demander si cette fin n'est pas celle définitive d'une capacité d'écriture qui, jusque là justifiait sa vie.

Cette panne d'écriture se double, pour le narrateur, d'une liaison amoureuse adultère qui se termine, elle aussi sans qu'il l'accepte, le comprenne et n'arrive à la dépasser.

Le roman tient tout entier, dans ce travail de construction d'un nouvel ouvrage à écrire, d'une page à tourner, d'une vie à décliner au présent, en restant fidèle aux richesses du passé sans, pour autant, se bercer d'illusions sur le futur que le narrateur, tôt ou tard, devra accepter de construire.

La réflexion sur la vie se camoufle derrière une pseudo-réflexion sur le corps à donner, au-delà de la stricte Histoire, à un récit mettant en valeur les héros d'une guerre antique. En fait, il s'agit bien plus d'une réflexion sur la vie, sur l'écriture, sur l'attente des êtres qui, embarqués dans des relations sexuées n'en sont pas, pour autant nécessairement amoureux!

L'écriture de Serge Bramly, riche, colorée, illustrée est aisée à suivre. le lecteur se prend facilement au jeu de l'observateur privilégié qui peut appréhender, observer et juger la vie d'autrui sans se sentir jugé lui-même dans l'idée qu'il se fait de la situation et des personnages du roman. Un bon moment de lecture!

Merci à NetGalley et aux éditions J-C Lattès qui m'ont permis cette découverte!
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« Figurant fictif d'une fiction, c'est ainsi que je me vivais. Sans m'alarmer outre mesure. Savoir ce que l'on est ou que l'on n'est pas ne modifie guère le cours des événements. J'habitais une fable cohérente, dont je n'avais pas conscience d'être l'auteur, et m'en accommodais : elle semblait la réalité même. »

Avec Pour Sensi, Serge Bramly nous propose un roman curieux, dissonant, qui ne cessera de nous interroger. Comme des grandes expirations qui laissent sans souffle. Texte profondément intimiste et introspectif, Pour Sensi s'ouvre sur une double perte : le narrateur voit son roman être publié et une femme le quitter. Dépossédé d'une partie de soi en même temps que de l'amour, il ne cessera d'osciller entre son identité arrachée et une volonté de renaissance par l'écriture. Il ne peut se résoudre à voir l'être aimée disparaître. Elle est un absolu qu'il s'est construit. Qu'ils ont construit. Une pièce de jalousie comme seul l'amour peut créer. Mais cette femme qu'il aimait n'était pas la sienne. Lui est en couple, elle mariée, a des enfants. Cette liaison clandestine se joue à la limite de la passion et de l'amour, du désir et du bouleversement. Une chose que l'on ne peut taire et que l'on ne peut exprimer. Rejeté à solitude muette, le narrateur raconte sa rupture et ne peut se détacher de l'ombre de son amante. Il ressasse sans cesse. La narration par fragments disparates est une impossibilité de s'accrocher à autre chose qu'à cette femme. « Lorsque je me remémore cette époque confuse encore dans mon esprit et dont je me garde qu'une impression très générale tant mes journées d'alors se confondaient l'une avec l'autre, il me semble n'avoir vécu durant les semaines (les mois) d'après la rupture que dans l'attente de nos retrouvailles ». Il remplit sa vie avec ce qu'il peut. Ce trou béant qu'est son existence ne se referme pas. Cette sensation de vide l'oblige à tourner pour la première fois son regard vers l'arrière et à arpenter le dédale de causes et d'effets qu'est sa vie, dans l'espoir de comprendre. La figure de Rivka quitte son esprit – et la narration – pour ressurgir quelques chapitres plus loin. Il cherche des réponses. Ne trouve que de nouvelles questions. Sa volonté ? Garder une amitié adultère. Il cherche à aller au-delà de son histoire personnelle en s'interrogeant sur son identité d'arabe immigré. Avec Rivka il était. Maintenant il n'est plus. Il cherche un autre espace d'existence. « le nous m'appartenait. Pour elle, d'emblée, pas d'amour ni de nous envisageable. » Momentanément assemblée, mais non pas ensemble. Cette apathie prend des airs d'aphonie. C'est au travers de l'écriture qu'il cherchera sa voix. Mais c'est encore Rivka qui sort du silence et des pages. Une histoire comme une circonvolution.

« Ces questions m'effleurent à peine lorsque j'écris, à vrai dire, et que l'histoire a franchi la barre de la centaine de pages. le bouquin tient son cap. L'intrigue vogue vers sa conclusion, j'écris et, à moins de croiser une armada de tempêtes, ne me soucie de rien d'autre durant les heures de bureau. Mes inquiétudes identitaires somnolent entre parenthèses, de même que le courrier non ouvert dort en pile sur le tabouret de l'entrée, à l'abri d'un drap de poussière. Il souffle un vent favorable. Une bonne étoile me guide. J'écris, c'est mon sauf-conduit, mon brevet de capitaine, ma justification. »

Ce très beau roman est un long questionnement sur soi. D'une extrême sensibilité, il prend à bras le corps ses échecs et cherche à les comprendre. Touchante par sa sincérité, la prose de Bramly nous emporte dans un flot ininterrompu allant de la mélancolie à la joie fugace. Si Pour Sensi est présenté comme un roman autobiographique sur un chagrin d'amour, Serge Bramly nous met surtout face à nos propres identités qui sont en définitive, toutes morcelées. Il revient aussi sur le pouvoir consolateur de la littérature et les impossibilités qu'elle ne peut dépasser. Sur les ombres errantes qui feront toujours partie de nos vies.
Lien : https://eterneltransitoire.w..
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Un voyage littéraire et philosophique autour d'une histoire d'amour où l'héroïne est sublimée en même temps que l'auteur reste sur un échec amoureux cuisant et une déconvenue littéraire
Lien : https://chasseurdelivres.blo..
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En ouvrant ce roman, j'ai cherché. Qui pouvait être cette Sensi à qui l'on rendait hommage ? À qui l'on écrivait ? À qui l'on dédiait ce livre ?
Erreur. Arrêtez tout de suite. Ne la cherchez pas, vous faites fausse route. Bien sûr vous saurez, vous comprendrez, mais pas tout de suite, patience.
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D'ailleurs, ne cherchez pas non plus de sens, de logique, de fil conducteur lors de votre lecture.
Serge Bramly est en deuil. En double deuil. Et lorsque vous êtes en deuil, vous êtes logique vous ? N'êtes-vous pas perdu ? Ne partez-vous pas dans n'importe quel sens ? ▫️
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Ces deuils, ces ruptures, l'auteur en vit deux, parallèlement.
D'abord, il y a son amante, Rivka. Un beau matin, descendant une rue à ses côtés, elle lui annonce : c'est terminé. Ça n'est plus possible. ▫️
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Et puis, il y a ce livre. Cet enfant, ce bébé, qu'après avoir tant porté, il laisse. Comme une mère pourrait le faire, il va vivre un véritable baby-blues, une dépression post-écriture, une resdescente brutale après l'adrénaline des derniers mois d'écriture intensive. ▫️
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Son monde lui échappe. Devient hors de contrôle.
Et Serge Bramly en sort une réflexion sur l'écriture, l'écrivain, son travail, son rôle.
Multipliant les anecdotes et références, nous baladant de Jean Giono au mythique Kafka, c'est un écrit au plus près de l'Écrivain, avec un E majuscule. ▫️
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