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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Encore un roman lu grâce à Net Galley et aux éditions Grasset, que je remercie énormément pour leur confiance :)
Nous sommes dans une société imaginaire, il existe les peaux rouges, une race persécutée qui a été massacrée. Depuis les événements, les racistes n'existent plus, et ceux qui le sont sont très mal vus !
Etre raciste est presque aussi grave qu'être accusé de crime sexuel !
Amédée Gourd a un bon travail, une vie correcte, il vit avec sa Mémé, dont il s'occupe et qu'il aime profondément. Mais il est raciste, même s'il est le seul à le savoir.
Malheureusement pour lui, un jour il bouscule une rouge dans la rue et il l'insulte. La femme est enceinte, elle a ses deux enfants avec elle, plusieurs personnes ont entendu Amédée l'insultait et la dame, traumatisée, porte plainte.
Commence alors les ennuis car évidemment il va se retrouver en prison pendant un an pour ce délit.
Il reste peu en prison car il va ensuite aller dans un centre, pour être rééduquer et ne plus être raciste.
Cela va t'il marcher sur Amédée ?
Quand j'ai compris que le personnage principal était un raciste pur et dur, j'ai eu un peu peur. Comment m'attacher à un mec pareil ? J'ai du mal avec les racistes, mon père l'était (et pas qu'un peu), en grandissant j'avais beaucoup de difficultés à supporter son comportement. D'ailleurs, j'ai vite cessé de cautionner ses agissements.
Alors, comment m'intéresser à ce genre de anti-héros quand j'ai cessé de voir mon père pour ses idées racistes ?
Curieusement, par moment, j'ai bien aimé Amédée. Pas son comportement, même si on peut comprendre qu'il ai péter un plomb, aucun de nous n'est à l'abri de péter un câble un jour !
Mais son attachement pour sa Mémé est touchant, on sent qu'il l'aime, et il s'inquiète de s'avoir ce qu'elle va devenir quand il sera emprisonner.
Les peaux rouges est un bon roman, sur une société anti-raciste assez caricaturale, tellement "trop" par rapport à notre société actuelle !
C'est pas mal, ça fait réfléchir, et j'ai apprécié ce livre.
J'ai aimé les passages se déroulant au centre, avec le groupe qui fonctionne un peu sur le principe des alcooliques anonymes, mais pour les racistes.
Il y a de bonnes choses dans ce roman, qui est une découverte très intéressante de la rentrée littéraire.
Mais j'enlève une demi-étoile pour le langage, trop familier à mon goût. Un peu moins de gros mots aurait été appréciable :)
Et j'enlève une demi-étoile pour le fin, qui ne m'a pas plu, j'ai du mal à comprendre cette fin, c'est dommage.
4 étoiles donc pour Les peaux rouges que je vous invite à découvrir à votre tour :)
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On finit notre revue spécial romans français de septembre 2017 avec ce roman tour à tour troublant, drôle et grinçant d'un certain Emmanuel Brault, autour d'un personnage central pas bien sympathique, Amédée Gourd.
Il faut dire que cet Amédée n'est rien de moins qu' un raciste revendiqué, qui clame sa détestation des peaux rouges, peuple imaginaire dans une société qui porte fièrement l'étendart de l'anti racisme.
Ce racisme, Gourd le revendique cependant qu'à moitié, il faut dire qu'il essaie tant bien que mal de se le cacher sauf qu'il est pris en flagrant délit de racisme d'autant moins qu'il ne supporte pas cette hypocrisie sociétale qui entrave totalement la liberté d'expression.

Un antihéros dont la naïveté et la haine parviennent tout à la fois parfois à nous indigner, mais aussi à nous faire sourire ou même toucher, tel est le tour de force ce roman casse gueule mais vraiment réussi.

Un récit intelligent qui met à mal nos convictions, et qui surtout déconstruit la langue, en la malmenant, apporte au récit une fraîcheur et dépeint une société et des protagonistes burlesque. Un acte injustifiable peut-il encore s'argumenter?
Ce récit court et profond tente de répondre à cette question en nous interrogeant aussi sur les notions de tolérance et de ce qui nous effraie .

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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En fait, ce roman, c'est son titre qui m'a intriguée. Les Peaux rouges, ça m'a rappelé les westerns de mon enfance, ces Indiens qui se peignaient le visage et le corps et que les blancs avaient ainsi dénommés. J'ai eu envie de creuser un peu le sujet et j'ai bien fait.

Amédée Gourd est raciste, il ne s'en cache pas. Amédée travaille dans une usine, il est cariste chez Vinoveritas et travaille sur les quais de train de fret. Il vit avec sa grand-mère qui l'a élevé. Sa mère était alcoolique, elle a quitté le foyer quand il n'avait que 6 ans. Aujourd'hui, c'est lui qui s'occupe de sa Mémé, il fait les courses, prépare le repas et la couche le soir. Un matin, en allant au travail, il renverse une femme sur le trottoir, une Peau rouge avec ses enfants, elle hurle, il l'insulte au moment où une femme passe et voit la scène. A partir de ce jour-là, la vie d'Amédée va basculer.

Ce roman est une satire de notre société, de celle qui a mis les violences verbales et les actes à connotation racistes au sommet de la hiérarchie des délits. Alors qu'Amédée pensait que les choses allaient en rester là, il s'est très rapidement retrouvé, à son tour, stigmatisé par ses collègues. La nouvelle s'est rapidement répandue dans l'entreprise et Amédée est devenu persona non grata. Amédée a franchi la limite, ça ne se fait pas, il paiera pour son abus de faiblesse.

Ce qui m'a intéressé dans ce roman, ça a été de me mettre dans la peau (entendez par-là la tête) d'un homme raciste et de découvrir le pourquoi des choses.

Emmanuel BRAULT dresse le portrait d'une population baignée dans l'ignorance et la peur de l'autre. Les comportements répondent à des sursauts d'angoissés.

Nous sommes dans un milieu ouvrier, masculin, faiblement rémunéré, un brin caricatural je vous l'accorde. Mais le plus intéressant finalement c'est la narration à la première personne. Amédée porte un regard sur lui, il explique lui-même pourquoi il en est arrivé là.

Amédée, enfant, a eu une vie de famille chahutée, cabossée pourrait-on dire pour rester dans le registre du roman. Il a été élevé par sa grand-mère. Elle lui a transmis ce qu'elle pouvait mais en matière de règles de vie, il faut bien dire qu'Amédée manque un peu de repères, alors c'est la société qui va lui donner.

Côté vocabulaire, là aussi, il y a quelques soucis. Amédée prend un mot pour un autre, résultats, de nombreuses expressions revues et corrigées qui prêtent à rire bien sûr.

On imagine assez bien un Amédée isolé quand il était petit garçon, du côté de ceux qui n'ont rien ou qui sont les boucs émissaires et comme l'humain a un besoin irrépressible de trouver plus faible que soi, et bien Amédée a trouvé !

Derrière ces parenthèses qui donnent un peu de légèreté à un propos grave (la situation des Peaux rouges, les Indiens cette fois, n'est toujours pas réglée, entre génocide et ethnocide, le coeur des anthropologues balance), il y a l'itinéraire d'un homme dont l'affaire va l'amener à côtoyer l'univers de la justice. Et là, c'est le choc des cultures, la lutte des classes éclabousse le visage d'Amédée. Lui se revoit petit garçon devant toutes les femmes qui vont croiser son chemin, elles, sont toutes des maîtresses d'école. Entre la juge qui va le responsabiliser pour ses faits et la psychologue qui va le contraindre à mettre des mots dessus, Amédée ne sait plus bien qui il est, il se sent étranger dans sa vie.

La tendresse transmise par la grand-mère à son petit-fils n'y suffira pas, le fossé est trop grand pour être franchi par Amédée. le regard porté sur notre société est noir. Mais c'est avec des romans comme ceux-là qu'il est possible d'avancer, encore faut-il être prêt à l'accepter ! Les éditions Grasset, que je remercie vivement pour cet envoi, en ont pris le pari, il est ambitieux mais mérite d'être relevé à l'heure où de nombreux migrants quittent leur pays d'origine pour un eldorado plus qu'incertain. Assurément, ce roman donne à réfléchir !
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
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Il est vraiment intéressant ce roman, jusque dans certaines de ses maladresses. l'auteur a su construire un personnage qu'on devrait prendre pour un parfait "salaud" et , par certains côtés il l'est, mais en même temps on se dit que les anges de la bienveillance incarnés par les éducateurs du fameux centre censé guérir Amédée de son racisme sont eux aussi désespérants à cause d'une certaine forme de ce que Flaubert appellerait la bêtise...Quoi de neuf en effet dans cette pseudo-thérapie qui rappelle les groupes de parole de type "alcooliques anonymes" d'une naïveté et d'un convenu voués à l'échec. C'est même franchement drôle ou pathétique, c'est selon. Amédée est un personnage complexe qui veut être simple et banal...la haine ordinaire aurait dit Desproges mais qui peut être absolument sûr et certain de n'avoir jamais, fût-ce un instant, fugacement, dans un moment d'exaspération...ou même pas, incriminé l'autre et souhaité son retour ailleurs ? "Je suis Amédée, Je suis le dernier blanc" résonne comme une reprise (involontaire ? parodique ?) du Rhinocéros de Ionesco, Amédée envoyant au diable les médecins et rééducateurs au service d'un invraisemblable univers bisounours...aseptisé, sans objet et sans sujets, celui de la bienveillance comme principe déconnecté du réel et de ses difficultés. Si l'universelle bienveillance guérissait de tout, cela se saurait ! Maintenant on peut regretter que ce raciste soit un ouvrier inculte et pauvre en mots ,c'est peut-être un peu "facile" on aurait pu imaginer un personnage appartenant à la bonne bourgeoisie en proie aux affres d'un racisme dont toute l' éducation, le milieu social auraient dû le protéger.
Un bon roman en tout cas, et qui donne à réfléchir en ces temps désertés par la pensée.
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J'aime bien les auteurs qui osent, ceux qui sont tout sauf consensuels et qui ne font pas dans la facilité. Suite à la lecture de LES PEAUX ROUGES, j'ai l'impression qu'Emmanuel BRAULT est de ceux-là et je salue d'autant plus son audace qu'il s'agit de son premier roman.

Evoquer le racisme, rien de bien original me direz-vous; sauf quand on choisit de se placer du côté du raciste, d'en faire le "héros" de son roman et de nous présenter un personnage jusqu'au-boutiste.

Oui, Amédée GOURD est raciste, il ne supporte pas les rouges, et il est où le problème, il assume, et comme on ne peut plus le dire hé bien il décide de nous l'écrire. Sauf que parfois ça déborde et qu'il le dit quand même, comme cette fois où il se cogne à une femme rouge enceinte, qu'elle tombe, s'énerve contre lui et qu'il répond en retour "fais pas chier sale rougeaude". Condamné pour des violences et des insultes à caractère raciste, Amédée part en prison.

LES PEAUX ROUGES est un livre courageux, parce qu'il s'attaque au racisme en donnant la parole au raciste et pas aux victimes, c'est à dire à un sujet toujours tangent car rarement dépassionné, en tout cas un sujet pas du tout "bankable" quand il est traité de ce point de vue-là. Qui se préoccupe du raciste?

C'est aussi un livre intelligent, subtil.

D'abord, en choisissant de faire des rouges et donc d'une population imaginaire la cible du rejet d'Amédée, Emmanuel BRAULT évite toute critique liée au fait de mettre en avant une population ou une religion plutôt qu'une autre.

Ensuite, l'auteur évite de tomber dans le cliché du raciste que vous ne pouvez que détester - j'y reviendrai - créeant un contraste entre l'ignominie du personnage, la violence avec laquelle il déteste les rouges, et le dévouement et la tendresse qui transpirent de lui lorsqu'il s'occupe de sa grand-mère et l'évoque. Emmanuel BRAULT nous parle de ce raciste du quotidien, celui qui fait profil bas la plupart du temps mais n'en pense pas moins, celui qui est raciste sans savoir pourquoi, juste parce que les rouges ne sont pas comme lui, celui dont le rejet n'est en fait que l'expression de la peur et de l'incompréhension de la différence.

Enfin, le passage sur la cure imposée à Amédée par le juge m'a beaucoup intéressée. S'il veut abréger sa peine de prison, Amédée va devoir suivre - et réussir - une cure d'antiracisme, une sorte de groupe de paroles autour du suivi psy, de la musique... et du "pourquoi c'est mal, le racisme". Personnellement, j'ai songé à la déradicalisation... et plus généralement ce passage suscite plein de questions. L'auteur instille une certaine forme de suspense, notre curiosité est titillée : pendant cette cure Amédée est-il sincère ou se conforme juste à ce que le juge attend de lui? Une fois sorti, est-ce qu'il va tenir le coup ou est-ce que la naturel va revenir au galop? Peut-on vaincre le racisme d'un individu juste avec des bons sentiments?

LES PEAUX ROUGES est également un livre dérangeant, dans le bon sens du terme, ce genre de livres qui vous bouscule dans votre confort et qui pousse vos certitudes dans leurs retranchements. Je me suis surprise à rire lors de ma lecture, à rire d'Amédée, puis avec lui, à le plaindre et même à le trouver touchant... avant de ressentir une certaine gêne à éprouver la moindre forme de complicité et de compassion envers lui. Parce que c'est un raciste, quand même, ce genre de personne ne peut - ne doit pas - susciter de ma part ni empathie ni aucune autre forme de réaction positive. Et pourtant si, ce qui démontre à mon sens toute l'intelligence et la subtilité de ce roman.

Seul bémol, la fin que je n'ai pas vraiment comprise, mais je conçois qu'il était d'avance compliqué de trouver un terme à l'histoire d'Amédée.

LES PEAUX ROUGES est assurément un roman pas comme les autres et ça n'arrive pas si souvent; je suis certaine qu'il suscitera des réactions diverses et variées et sûrement pas toujours aussi positive que la mienne; à vous de tenter cette drôle d'expérience qu'est cette rencontre avec Amédée GOURD.
Merci à BABELIO et aux Editions GRASSET pour avoir permis cette découverte.
Lien : http://cousineslectures.cana..
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Dans ce livre, on va suivre l'histoire de Amédée Gourd qui est raciste. Il vit tranquillement avec sa grand mère. Lorsque un jour il va insulter une personne rouge (je cite) de "sale rougeaude". Il est mis en prison. (Dès le début du livre on comprend que ce livre va être dur.) Puis dans un centre de "déracisme". Amédée s'en sortira t-il je vous laisse le découvrir en lisant ce livre!
J'ai beaucoup apprécié le fait que l'histoire soit écrit de son point de vue (interne), cela nous permet de prendre conscience de ce qu'il peut ressentir, de lire ses pensées... J'ai bien aimé le fait que tout soit dit dans ce livre aucune de retenu de la part de l'auteur. Les choses sont dites tels quels sont.
Beaucoup de problèmes sur la société d'aujourd'hui sont énoncés dans ce roman. Mais aussi beaucoup de questions philosophiques glissées entre les lignes : pourquoi est-ce mal d'être raciste? pourquoi aller travailler ? ... Ce livre nous remet beaucoup en question!
le fait de suivre un anti-héros m'a changé des lectures que je peux lire habituellement et ce n'est pas pour me déplaire!
Quelques longueurs parfois, qui ralentissent la lecture. (seul petit bémol)

Bilan : Un super bouquin! Très intéressant et qui nous apprend beaucoup! Que je conseille tout de même plus pour le lycée et après. Avant je pense qu'il est trop tôt. Je suis très pressée de rencontrer l'auteur au salon du premier roman!!!
Lien : http://machalise.blogspot.fr/
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Premier roman qui nous met dans la peau d'Amédée, raciste envers les rouges. L'immersion dans la vie de ce personnage est totale, l'écriture inventive (on lira de nombreuses expressions loufoques : bouc-éviscère, travail au rouge...), malheureusement l'histoire est assez classique (le profil social d'Amédée est très stéréotypé) et pas très passionnante. Une belle découverte néanmoins.
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L'auteur nous embarque dans la vie (et dans la tête) d'Amédée Gourd, raciste , il l'assume complètement mais évite de le dire alors il l'écrit. Mais un jour c'est le dérapage, il se retrouve en prison pour agression raciale et va devoir subir une cure d' "anti-racisme".
Cette histoire est située dans une société imaginaire. Afin d'éviter de mettre en avant une population ou une religion en particulier, l'auteur a habilement choisi les "rouges" comme cible. Ce qui est important n'est pas tant la couleur de peau mais le phénomène du rejet engendré par la peur de la différence et l'ignorance.
On devrait détester ce genre de personnages mais on se surprend à être attendri par moment par sa maladresse et surtout son dévouement envers sa grand-mère.
C'est justement l'ambivalence des sentiments qui rend ce livre intéressant, subtil et intelligent.
Ce roman surprenant jette un regard noir et pessimiste sur notre société.
L'écriture est sèche, brute de décoffrage (comme le personnage), rude et sans fioritures.
A découvrir (c'est le premier roman de l'auteur)
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C'est un roman atypique du fait que le personnage principal est en quelque sorte la personne à éviter, antihéros, car il est raciste. On se retrouve donc dans la tête et l'esprit d'une personne raciste et en cela c'est original.
On arrive même parfois à avoir de la compassion pour lui alors que l'on n'est pas d'accord avec lui. Sa relation avec sa grand-mère est très attendrissante.
La fin m'a par contre surprise et déçue, un peu en dehors de tout le reste du roman.
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