Appelé également le Tombeur de Notre-Dame, voici en quelques mots l'histoire:
Dégoûté de la vie dans le monde, un jongleur-acrobate décide de se convertir à la vie religieuse; il entre comme frère convers (religieux laïque) dans l'abbaye cistercienne de Clairvaux. Mais, ignorant jusqu'aux oraisons les plus simples que l'on exige des convers et n'ayant jamais rien appris à faire de ses mains, il est incapable aussi bien de prier, seul ou avec ses frères, que d'exercer, en faveur du monastère, un métier pour mériter son pain. Conscient de son inutilité, il redoute d'être chassé et renvoyé dans le monde qu'il a voulu fuir. Un jour, alors qu'il est en proie à ses tristes pensées, il adresse une supplique à la Vierge et Dieu conduit ses pas dans une crypte où, devant la statue de Notre-Dame, il a soudain la révélation de ce que sera son service: pendant que les autres chanteront la louange du seigneur, il divertira la Mère de Dieu par ses acrobaties et ses pas de danse.
Cette histoire a été faussement attribuée à
Gautier de Coinci. Certes, certains de ses miracles s'en rapprochent, notamment un nommé "D'un moigne de Chartrose" ou encore "Dou soucretain que Nostre Dame visita".
Le jongleur, ou tumbeor, apparaît souvent dans la littérature mariale. Pourquoi ce thème?
Pendant longtemps, les jongleurs eurent mauvaise réputation. On pourra noter par ailleurs la "contamination" du sens premier du terme (joglere/jogleeur: jouer, joueur) avec un mot d'origine germanique (janglere/jangleeur) qui signifiait "bavard, menteur, médisant". Il était donc tout naturel de remettre ces brebis égarées dans le droit chemin.
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