L'usage que
Raoul de Houdenc fait de l'allégorie n'est rien comparé à celui qu'en font
Guillaume de Lorris et
Jean de Meun dans ce chef-d'oeuvre du XIII°s qu'est
le Roman de la rose. Cette somme poétique de près de 22 000 vers (octosyllabes à rimes plates) reprend tous les thèmes de la courtoisie et de la philosophie du XII° et XIII°s.
Les deux parties sont bien différentes. En effet,
Guillaume de Lorris, qui compose aux alentours de 1230, met en place la fiction du songe autobiographique et décrit avec grâce les étapes amoureuses au milieu d'un "jardin d'amour". La mort (bien que les dates soient contestées) lui fait abandonner son personnage de l'Amant désespéré et séparé de la Rose par les murailles du château de jalousie.
Jean de Meun reprend le roman vers 1275. Il remplace la transparence de son prédécesseur avec une insistance parfois un peu lourde et conduit le personnage principal à la cueillette de la Rose, lui enlevant au passage les allusions courtoises. Il substitue à ces dernières une philosophie inspirée d'Alain de Lille, plus réaliste. Cette Rose est finalement cueillie mais les images employées par
Jean de Meun, graveleuses, forment un contraste assez frappant avec le lyrisme de Guillaume de Lorris.
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