Évidemment on pense à Wisteria Lane, à Gabrielle, Lynette (ma préférée pour toujours), Susan et Bree.
Pour moi, cette lecture a été une lecture bonbon, une lecture de bord de piscine, exactement comme Desperate Housewives était la série réconfort (plaid et cocktail ou tisane en fonction de ta team). La plume est simple et efficace, elle m'a beaucoup fait penser à
Liane Moriarty.
Nous sommes dans les années 50 (un peu de Betty Drapper de Mad Men aussi), au milieu du désert du Nevada. Dans une ville presque en carton-pâte, les hommes travaillent sur la bombe atomique et les femmes font ce qu'elles doivent faire, être parfaites, transparentes, comme il faut et interchangeables.
J'ai bien aimé cette lecture, c'est douillet, c'est sans conséquences.
En revanche je n'y ai absolument pas trouvé le manifeste puissant pour les droits des femmes que d'autres y ont lu.
Pourquoi ? Parce que j'ai trouvé l'héroïne principale, Summer, beaucoup trop effacée et molle. Certes ce sont les années 50 mais tout de même... Charlie, la femme fatale, celle qui refuse de jouer le jeu, celle qui sait conduire, fume et danse le rocknroll en escarpins rouges est plus attachante, plus fouillée. Les hommes quant à eux sont tous dépeints comme des machos irrécupérables, absents ou violents, pas un pour rattraper l'autre.
J'ai trouvé ça dommage.
Il n'y a que Mike, le mari de la peste du voisinnage, Lucy, qui sauve un peu la mise.
La peinture du vide et de l'ennui de ces femmes est très juste, tout comme l'est celle de la naïveté affligeante des essais atomiques transformés en occasion de barbecues festifs, avec observation de l'explosion comme on attendrait un feu d artifice.
L'évocation de ce que peuvent faire les femmes quand elles s'unissent, la force cachée des liens féminins, aussi vraie que celle de la fusion invisible des atomes, est très jolie aussi (mention spéciale à la voisine âgée qui en a vu d'autres et à Penny, qui incarne la jeune génération, celle qui n'acceptera plus le joug du mariage).
En clair, un joli moment de lecture, léger et sympathique, mais pas un manifeste féministe du tout pour moi. Et c'est très bien aussi.
A lire pour s'évader doucement.
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