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Citations sur Cahiers de poèmes (37)

CHANSON

Entre joie et poignant ennui
Oh ! Ne se peut nulle tendresse :
C'est en vain qu'un cœur en détresse
Retient l'amitié qui s'enfuit.

Jamais tes yeux ne souriraient
A voir les miens mouillés de larmes,
Mais je sais bien qu'ils ne sauraient
Toujours partager mes alarmes.

Adieu . C'en est fini du temps
Que nous pensions, sentions de même.
Je veux rôder par l'océan,
Je veux courir les mers désertes.

Aux îles, aux lointains rivages
Le malheur est libre d'errer ;
Ton oreiller sera suave,
Mon très cher, sans moi pour veiller,

Tu n'auras plus, chaque matin,
Quand ton cœur bondit d'allégresse,
A simuler un air chagrin
Pour t'accorder à ma tristesse.

Jour par jour, quelque triste gage
Désertera ton souvenir,
Et, tous liens brisés, pour finir,
Que serai-je à tes yeux qu'un songe ?

15 octobre 1839
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Mon plus grand bonheur, c'est qu'au loin

Mon plus grand bonheur, c'est qu'au loin
Mon âme fuie sa demeure d’argile,
Par une nuit qu’il vente, que la lune est claire,
Que l’oeil peut parcourir des mondes de lumière —

Que je ne suis plus, qu’il n’est rien —
Terre ni mer ni ciel sans nuages —
Hormis un esprit en voyage
Dans l’immensité infinie.
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[...]
Les longues boucles de ses cheveux noirs tombaient
Sur une joue d'une beauté cadavérique.
Il semblait jeune - usé toutefois comme ceux
Qui dépensent leur temps de jeunesse avant l'heure.
Quand il abaissait son regard, on avait peine
A réprimer le flot d'une émotion soudaine,
Et la pitié cachait malaisément ses larmes,
Si tendre était ce front avec tout son orgueil;
Mais, levait-il les yeux, aussitôt sa prunelle
Vous transperçait le cœur d'un frisson glacial.
Alors la compassion se changeait en horreur,
En effroi de croiser encore ce regard.
Ce n'était point la férocité de la haine,
Ni l'angoisse frénétique du désespoir,
Ni la détresse en pure perte qui dédaigne
La sympathie que lui montrerait l'amitié,
Non - dans les profondeurs de cette orbite sombre
Flamboyait un éclair rien moins que de ce monde,
Un éclair si dévastateur qu'on aurait cru
Que nul ne le pouvait lancer qu'un œil de spectre.
Aussi fut-ce d'un cœur soulagé qu'ils le virent
Se détourner, s'enrouler dans sa mante grise
Et, appuyant sa tête sur son bras, cacher
A leur vue son sortilège de basilic.

(Alors le chien de la maison réétendit)
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STROPHES

"Mainte et mainte fois rabrouée, néanmoins revenant toujours
A ces sentiments tout premiers qui virent le jour avec moi,
Et laissant l'active poursuite de la richesse et du savoir
Pour rêver d'illusoire sorte à des choses qui ne sauraient être-

Aujourd'hui pourtant je renonce à chercher le séjour fantôme
Car, vide de tout réconfort, son immensité me consterne,
Et toutes les visions surgies, qui se succèdent par légions,
Rapprochent le monde irréel de trop inquiétante manière.

Je marcherai - non pas le long des anciennes voies héroïques,
Non pas en suivant les sentiers de la haute moralité,
Ni davantage en cheminant parmi les formes nébuleuses,
Les visages entr'aperçus de l'histoire des temps passés.

Je marcherai là seulement où ma propre nature me mène
- N'ayant aucune inclination à faire choix d'un autre guide -
Là où pâturent les troupeaux gris dans la fougère des vallons,
Là où les sauvages rafales balaient le versant des montagnes.

Qu'ont-elles donc de si précieux, ces montagnes, à révéler ?
Plus de splendeur et de douleur que je ne saurais le décrire :
La terre qui, fût-ce en un seul cœur, éveille le don de sentir,
En elle-même peut enclore les mondes du Ciel et de l'Enfer."

STANZAS

"Often rebuked, yet always back returning
To those first feelings that were born with me,
And leaving busy chase of wealth and learning
For idle dreams of things which cannot be:

To-day, will seek not the shadowy region ;
Its unsustaining vastness waxes drear ;
And visions rising, legion after legion,
Bring the unreal world too strangely near.

I'll walk, but not in old heroic traces,
And not in paths of high morality,
And not among the half-distinguished faces,
The clouded forms of long-past history.

I'll walk where my own nature would be leading:
It vexes me to choose another guide:
Where the gray flocks in ferny glens are feeding ;
Where the wild wind blows on the mountain side.

What have those lonely mountains worth revealing?
More glory and more grief that I can tell:
The earth that wakes one human heart to feeling
Can centre both the worlds of Heaven and Hell."
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Le vent je l'entends qui soupire
L'automne n'a pas plus triste accent,
Au sol les feuilles mortes gisent
Aussi serrées que fleurs de printemps

Cette nuit sombre m'a invitée
A vagabonder au loin.
Des sentiments anciens sur moi fondent
Comme vautours cernant leur proie(...)
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Love is like the wild rose briar,
Friendship, like the holly tree
The holly is dark when the rose briar blooms,
But which will bloom most constantly?

"L'amour est comme l'églantier,
L'amitié, comme le houx
Le houx est sombre quand l'églantier fleurit,
Mais lequel fleurit le plus constamment?"
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........

Augusta - bientôt tu regagneras
Ce pays dans la fleur de l' âge et la santé
Et alors seule la lande pleurera
Sur ma tombe dont nul ne se souvient
Car tu oublieras le tombeau solitaire
Et le corps pourrissant sur la rive d'Elnor -

Augusta - you will soon return
Back to that land in health and bloom
And then the heath alone will mourn
Above m'y unrememberred tomb,
For you'll forget the lonely grave
And mouldering corpse by Elnor's wave -
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En état hébété pourquoi vivre ici-bas?
Lorsque, plus que la nuit, l'aube semble si morne?
Quand le coeur cède au poids des fatigues sans bornes
En état hébété pourquoi vivre ici-bas?
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Pour toi le désespoir n'a pas lieu d'être
Tant que la nuit les étoiles brûlent -
Tant que le soir répand sa rosée muette
Ou que le soleil dore le matin -

Le désespoir n'a pas lieu d'être - les larmes
Dussent-elles couler comme un fleuve -
Tes années les plus chères sont-elles pas
Pour toujours autour de ton coeur ?

Ou pleure - tu pleures - C'est la règle -
Les vents soupirent avec tes soupirs
Et l'hiver épanche son chagrin en neige
Où les feuilles d'automne gisent

Pourtant elles revivent - et de leur destin
Ton destin est inséparable
Alors, homme, avance sinon jubilant
Du moins jamais le coeur brisé -
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La Terre ne t'inspirerait plus
Ô rêveuse solitaire ?
Si la passion trahit, la Nature
Cessera-t-elle d'incliner ?

Ton esprit toujours s'avance
Dans des régions pour toi obscures ;
Révoque sa vaine errance -
Reviens demeurer avec moi -

Je sais que mes brises sauvages
T'enchantent encore et t'apaisent.
Je sais que mon soleil te charme
Malgré ta volonté rebelle -

Quand le jour dans le soir se fond
Et sombre au ciel de l'été,
J'ai vu, en une tendre adoration
Ton esprit se prosterner -

Je t'ai guetté à toute heure.
Je sais mon puissant empire -
Je sais mon magique pouvoir
De chasser tes chagrins -

Peu de coeurs parmi les mortels
Sur terre languissent aussi fort
Mais nul ne désire autant un Ciel
Plus semblable à cette Terre.

Alors laisse mes vents te caresser -
Accepte-moi pour compagne.
Puisque rien d'autre ne peut te combler
Reviens demeurer avec moi -
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