C'est pour moi une lecture significative que ce premier roman de
Chrystine Brouillette. Un avant-goût de l'écrivaine de polar, une mise en bouche de sa célèbre Maud Graham, un retour dans les années 80.
Ce polar psychologique, limite huit-clos, présente une famille dysfonctionnelle qui s'accuse mutuellement d'un meurtre alors que le dossier a été classé comme une noyade. Julie-Anne
Beaumont, épouse de Mathieu Lambert coule dans les eaux du St-Laurent alors qu'elle fait la baignade avec la demie soeur de son mari, Emma. Emma et Mathieu s'aime d'amour et chacun a un intérêt à ce que Julie-Anne disparaisse de leur vie.
La soeur aînée de Julie-Anne, jalouse et également amoureuse de Mathieu trouve des lettres incriminantes et les apportent à l'inspectrice Graham. Serait-il possible qu'elle aussi soit impliquée? Et les parents de Mathieu et Emma, qui ne s'aiment pas beaucoup, auraient-ils un lien avec cette affaire? Ils étaient présents le jour de la noyade.
L'intrigue est beaucoup plus complexe que cela. Je la résume un peu bêtement. J'ai lu rapidement ce petit polar précurseur de nombreux autres sans jamais m'ennuyer. On dénote un talent certain et un lien culturel fort avec le Québec. Il y a des références de ces années 80 qui tiennent moins la route maintenant. Ça fume beaucoup, les cigarettes sont omniprésentes et l'inspectrice qui accepte un verre de scotch pendant un interrogatoire me semble un peu tiré par les cheveux. Mais je sentais le gros bon sens dans l'écriture et l'immense potentiel en devenir.
Je poursuivrai ma découverte de cette sympathique auteure québécoise avec bonheur et plaisir.
« Cesse de me donner en mensonge des armes contre des crimes que je trouve, moi, raisonnable. Assassinat, pourquoi pas? Seul mon amour pour toi est un crime. Je te hais, parce que je t'aime. »