Un western flamboyant, sombre, rempli d'amour mais cruel.
Les étoiles sont là pour éclairer les drames qui se nouent sur la terre des Randals...mais elles se voilent devant la haine, la bêtise qui entraîneront la mort de tant d'hommes...pour si peu, pour rien...parce que sur ce bout de terre les hommes rendent coup pour coup, mort pour mort.
Bien sûr c'est une histoire d'hommes mais les femmes ont une place à part, leurs sentiments si bien dépeints.
La mère qui devient folle de voir ses fils partir, un à un.
L'épouse aimante de Hallock, l'épouse maltraitée de Mark, l'épouse calculatrice de Allan. La maîtresse patiente, aimante, dévouée...amoureuse
Et la soeur, malheureuse, déchirée...visionnaire ...et pourtant ignorée de tous, invisible.
Une tragédie qui se noue en une journée et se dénoue en une semaine dans les pleurs, le sang et la poudre.
Une pépite à ajouter à sa bibliothèque absolument.
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C’était là, sur cette vaste étendue piétinée, par un dimanche ensoleillé à la fin d’un agréable printemps, tandis que les gens réunis profitaient les uns des autres, du beau temps, de la douceur ambiante et de la vie en général, que certains fils pâles et infimes tirés d’obscurs lieux secrets commencèrent à s’entrelacer en une chaîne inexorable, presque désinvolte, jusqu’à ce que fût tendu, à partir de ces liens blancs et fugaces, un implacable piège à âmes humaines qui, dans sa navrante mission, mettrait nombre de fiers cavaliers à terre. Et en terre.
Un mètre quatre-vingt-dix. Quarante -deux ans. Un vieux Colt pendant bas sur la hanche. Le grand Arch Eastmere chevauchait une selle en argent mexicain. Son corps était celui d'un jaguar à l'affût, sa grâce celle d'un chat sauvage, ses yeux de la glace sous le soleil de midi, mais sa bouche était comme l'enfance retrouvée.
Dans le milieu du jour, Arch Eastmere chevauchait vers le destin. Il évoluait comme un roi sur le tapis vert de la terre. son visage avait les traits lisses et cruels d'un chat. Pourtant sa bouche était l'enfance retrouvée. Il chevauchait vers la mort de nombreux hommes. Vers la mort du grand Arch Eastmere.
Car après d'autres, lui aussi devait mourir.
C'étaient des montagnes retraitées, les Santa Marias, le travail de toute une génération presque achevé, des corps lourds s'enfonçant toujours plus près de la chaleur dans la terre. Elles semblaient avoir été mises au pâturage elles aussi, comme le bétail. Pourtant ces Léviathans somnolents, pesants sous le soleil terne continuaient d'œuvrer à la venue et au renouvellement des choses ; leur sang abreuvait encore les champs et les hautes terres boisées de rancher, Percy Randal.
Elle se tut un instant puis reprit : " Je déteste cette saloperie de maison. Je l'ai toujours détestée, je suis contente qu'elle disparaisse. Tout de que j'ai vécu dedans en l'absence d'Arch remplirait pas un dé à coudre. Mais quand il était là, j'avais tellement de vie en moi que le ciel et le terre suffisaient pas à la contenir."