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3,37

sur 71 notes
1037, XI ème siècle, si loin dans le temps, on sait peu de choses sur cette époque. Par contre des récits plus précis indiquent que la Sicile fut particulièrement convoitée. On y trouve Normands, soldats de Byzance, arabes et encore de nombreux mercenaires de contrées éloignées. "Robert" débarque près de Taormine avec un plan précis. Histoire palpitante, lue d'une traite. le dessin aurait gagné à être un peu plus travaillé.
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Bien que non spécialiste de BD, je me suis plongée dans ce superbe album découvert grâce aux Explorateurs de la BD de Lecteurs.com et aux éditions Dargaud que je remercie.

La couverture de ce tome 1 (L'or des caïds) ne laisse rien au hasard. Nous accueille un guerrier décidé, épée ensanglantée sur l'épaule, une croix dans la main gauche gantée et surtout un visage hyper volontaire avec une terrible cicatrice sur la joue gauche. C'est une teinte ocre-rouge qui domine comme dans l'album.
Ce guerrier, c'est le héros lui-même : Robert, comte normand, appelé aussi Tancrède et c'est son histoire récente qui jalonne le récit, en alternance avec ce qu'il est en train de réaliser avec courage, ruse et détermination.
En préambule, Vincent Brugeas a pris soin de situer historiquement son récit. Nous sommes en 1040, en Méditerranée, où se déchirent L'Empire byzantin, le monde musulman et l'Occident féodal avec un schisme orthodoxe qui se prépare. En même temps, le commerce continue à se faire entre Francs, Arabes et Grecs pendant que les alliances se font et se défont.
Les mercenaires normands sont bien présents, louant leurs services aux plus offrants sur cette côte sicilienne où l'émir de Palerme est contesté. Les musulmans ont pris possession de l'île mais leur pouvoir est fragile et le pape sait bien attiser les braises.
Les images sont belles, très colorées, rendant bien la tension, les menaces, les jalousies et les luttes intestines. La ville de Taormine où se trouve l'or des caïds, tente de résister avec ses remparts grecs, une défense arabe et un siège mené par des normands et des lombards pour… Byzance. On boit, on se bat.
Deux femmes seulement sont présentes dans cet album très guerrier : Marie, la soeur d'Étienne, moine représentant le pape, et Eudoxie, la soeur du Strategos Maniakos. Toutes les deux sont jeunes et belles. Eudoxie est la maîtresse d'Harald, aux ordres de Maniakos. Il assiège Taormine vainement. Des couleurs très chaudes agrémentent une belle scène d'amour…

J'ai pris du plaisir à lire cet album. J'ai frémi souvent devant tant de cruauté mais je suis restée en suspens, à la fin de ce tome 1, impatiente de découvrir au plus tôt le tome 2 : La part du Diable… bientôt ? Pour patienter, j'ai admiré le cahier graphique ajouté par l'éditeur. En noir et blanc, les dessins de Ronan Toulhoat sont encore plus impressionnants.

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Un premier tome qui plante un sacré décor. Et surtout des personnages très particuliers.
On pourrait croire qu'on aurait le droit à un récit de guerre de religion du XIème siècle. Si il s'agit bien du contexte pour un siège en Sicile, ça sera très réducteur. Pas de récit des combats à part quelques images. Ici, place aux jeux de pouvoir, à la recherche de richesse et aux personnages sombres au passé trouble et au présent mystérieux.
Dès les premières pages, on sait que Tancrède alias Robert a été enfermé dans des mines de soufre. Et plus on avance dans la lecture plus on se pose des questions sur ce passé mais aussi sur ce qu'il l'a emmené en Sicile. Il cache beaucoup de choses, en plus de son identité, et cet étrange duo qu'il forme avec le diacre Etienne est encore bien plus étonnant. Lui aussi d'ailleurs ne semble pas tout blanc et bien particulier.
Tout ceci est bien mystérieux et nous donne envie de découvrir la suite. Surtout avec le dernier retournement de situation.
Les dessins sont très agréables, les couleurs sont lumineuses et nous offrent de beaux paysages et des pages avec un très beau rendu. J'aime beaucoup les jeux de lumières, d'ambiance et de différences entre premier plan et second plan.

La lecture est facile et fluide. On ne s'ennuie jamais. On ne sait pas vraiment où tout ça va nous emmener.
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Le couple d'auteurs BD Brugeas/Toulhoat est l'un des mes favoris depuis pas mal d'années maintenant, après la découverte uchronique Block 109... et toutes leurs autres séries que j'ai lu avec grand plaisir malgré quelques défauts parfois. Après un échec sur la (pourtant excellente) série SF Chaos Team qui a remis en question pas mal de choses chez eux, ils ont été acclamés par la critique et le public avec leur polar mafieux médiéval Le Roy des Ribauds. Ronan Toulhoat ayant une productivité proprement hallucinante (il doit en être à une moyenne de 2-3 albums par an avec des paginations d'environ 100 pages par album...), il remets le couvert cette année avec un premier opus d'une nouvelle série médiévale (le second arrive en fin d'année il me semble) avant la sortie d'un album sur l'univers de Conan le Barbare cet été chez Glénat.

En l'an Mille la Méditerranée est au carrefour des peuples et de l'Histoire: l'empire Byzantin encore puissant occupe les îles italiennes face aux seigneurs occidentaux et aux musulmans. En Sicile le siège d'une cité stratégique va permettre au seigneur Normand Tancrède de fomenter sa vengeance contre un ennemi mystérieux, dans une alliance trouble avec l'Eglise...

J'avais laissé le premier cycle du Roy des Ribauds sur une note mitigée. La sortie d'un nouvel album ne m'a guère surpris, en revanche, qu'il se situe encore au Moyen-Age et la description de l'éditeur ne m'avaient pas donné envie, pour la première fois concernant ce duo! J'étais donc assez sceptique et pas du tout sur d'acheter l'album. Quelques visites sur le forum bdgest et des retours assez positifs, mais surtout le fait que la série s'articule sur des cycles de 2 albums m'a convaincu de me laisser tenter, notamment pour la graphisme toujours aussi classe de Ronan Toulhoat. Et donc?

Je dirais que si le style scénaristique et graphique ressemblent au Roy, le côté ouvert, la structure en aller-retours entre passé et présent, les couleurs de la Sicile rendent la série suffisamment attrayante pour distinguer Ira Dei. Il est d'ailleurs surprenant que l'éditeur des séries historiques (Glénat) ne se soit pas laissé tenter tant le travail documentaire est sérieux (Brugeas a une formation d'historien pour ceux qui en doutaient). le principal défaut de la série est donc bien d'arriver après Le Roy des Ribauds, ce qui en atténue la fraicheur. Cela contentera parfaitement les fans d'action et d'aventure médiévale, ceux qui attendaient de la nouveauté seront un peu déçus.

Pour ne pas faire un faux procès et critiquer cette BD pour ce qu'elle est et non pour ce qui était attendu, elle reste un excellent moment de lecture, doté de plans très forts comme Toulhoat sait les faire, notamment lors des scènes de siège et de bataille. Les ombres et lumière sont toujours aussi beaux et si les arrières-plans sont un peu délaissés (rapidité de production oblige), le niveau reste très élevé. Personnellement j'aime toujours autant le graphisme de cet artiste. Ce qui me plait dans ses dessins publiés sur Facebook et dans ses premiers album c'est le côté barbare que l'on perd un peu à mesure que le lectorat s'agrandit je pense. L'incursion chez Conan me démentira peut-être. Cet album permettra (je l'espère) à de nouveaux lecteurs de découvrir ce duo talentueux et pour les familiers il se lira un peu comme le nouvel opus d'un XIII ou d'un Largo Winch: sans surprise mais avec plaisir. Comme je l'ai dit dans un précédent billet, un lecteur n'attend pas la même chose de tous les auteurs. Aux très bons on peut demander de l'excellence.
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Avec les 48h de la BD chaque année, j'en profite vraiment pour découvrir des BD que je n'aurais probablement pas lues autrement. C'est le cas pour Ira Dei, car si j'aime L Histoire, je ne suis pas une fanatique du Moyen Âge et surtout, j'ai souvent été déçue par le traitement de celle-ci dans les BD européennes. Je leur préfère donc en général leur pendant romanesque.

Ira Dei est le fruit de la collaboration de Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat, deux auteurs que je découvre ici même s'ils ont plusieurs titres à leur actif, dont Block 109 sur lequel ils ont déjà travaillé en commun avant Ira Dei. Ce dernier d'ailleurs toujours en cours puisqu'il manque le deuxième tome du deuxième cycle annoncé en 4e de couverture. Ira Dei se découpe donc en deux cycles : le cycle sicilien et le cycle italien. le premier qui nous intéresse débute avec L'Or des Caïds et se poursuit dans La part du diable. le second commence avec La fureur normande et se termine avec Mon nom est Tancrède. L'ensemble semble donc former une histoire complète s'articulant autour du héros que je vais vous présenter.

Ira Dei repose en effet sur le destin d'un homme, Robert, alias Tancrède, qui cherche à se venger après qu'on l'ait dépossédé de son titre, de ses terres, qu'on l'ait marqué au fer rouge et qu'on l'air exilé dans une mine de laquelle il a réussi à s'enfuir. Désormais mercenaire, il vend ses services et ceux de ses hommes aussi bien au sein siège qu'aux grands de ce monde. L'histoire débute en Sicile, alors que celle-ci est aux mains des musulmans. L'empereur byzantin espère jouer sur les troubles intérieurs qui secoue le pouvoir de l'Emir pour reprendre l'île. Tancrède arrive avec ses hommes pour aider à la reprise de la cité de Syracuse qui tarde à venir.

Comme l'annonçait la couverture, nous sommes bien en présence d'un titre 100% historique n'en déplaise au lecteur. J'ai pour mon part beaucoup aimé cela. C'est totalement premier degré, les auteurs ne font pas dans la fioriture, la réflexion ou autre, mais ça fait tout à fait son job. Nous sommes en présence d'une histoire avec un vrai décor, solide, historique. On croise des musulmans, des guerriers byzantins et normands, des représentants de l'Eglise, des mercenaires d'origines diverses et variées, le tout dans un décor 100% sicilien. Il y a 0 tromperie.

Malheureusement, si j'ai aimé le décor, je n'ai pas aimé l'histoire en elle-même. J'avais l'impression de me retrouver dans un titre du siècle dernier. Tout est extrêmement classique et prévisible. le héros est un ancien grand déchu qui cherche juste à se venger et potentiellement à retrouver son titre et ses terres. On retrouve les chrétiens contre les musulmans. Les femmes ont encore un rôle d'un autre temps, espionne, soeur soumise au joug de son frère *lève les yeux au ciel*. Tout est 100 % caricatural ici.

En plus, la mise en scène est pauvre. On se retrouve avec des affrontements bien trop rapides où peu de cases montrent la violence ou l'astuce des meneurs d'homme. du coup, c'est assez fade et tout va trop vide pour qu'on soit soufflé par ce à quoi on assiste. On est plus dans une histoire qui se passe dans les coulisses et c'est moins flamboyants donc moins accrocheurs.

Malgré la tentative de donner une véritable aura au héros à l'aide de flashbacks (toujours trop courts et trop rapides) sur sa captivité et de moments où on le voit faire preuve d'astuce et d'intelligence malgré sa soif de vengeance, ça n'a jamais fonctionné avec moi. Et les autres personnages sont invisibles à côté de lui, du coup impossible de se rabattre sur eux...

Il en va de même pour les dessins, qui n'auront peut-être rien de rédhibitoires pour certains mais que je trouve très datés pour ma part. Ils me rappellent l'ancienne école d'artistes à la Rahan. Ce n'est pas le style de dessins que j'affectionne. Et en prime, la colorisation manque cruellement de nuances dans tous les sens du terme. J'ai soupiré bruyamment quand j'ai vu les scènes nocturnes où apparaissent quelques dérives et corps nus forcément représentées dans une atmosphère d'un rouge suffocant... Bref, ce n'est pas l'identité graphique que j'aime.

Ma lecture n'a pas été mauvaise pour autant. L'histoire est racontée sur un ton dynamique, on enchaîne donc les pages avec beaucoup d'allant. On a envie de découvrir ce que mijote Tancrède pour séduire le commandant des troupes devant reprendre Syracuse, dans quel but il fait cela, ce qu'il a à y gagner, etc. Les scènes s'enchainent à un bon rythme. Les personnages quoique rapidement caractérisés tiennent bien leur rôle et leurs promesses. Tout est là pour les amateurs du genre.

Malheureusement, je ne fais pas partie de ces derniers, je suis donc passée complètement à côté de cette lecture comme je le craignais. Décidément, même si je n'aime pas me fermer des portes, je dois quand même reconnaitre qu'en général quand je tombe sur de type de dessins datés, je n'aime pas l'histoire qu'il y a derrière, rien n'y fait...
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Au XIe siècle, les armées byzantines tentent de reconquérir la Sicile dirigée par les Arabes. Tancrède, un normand au passé mystérieux et Etienne, le légat du pape, proposent les services de leur petite troupe de mercenaires au seigneur Harald qui assiège la cité de Taormine. Une bande-dessinée historique au point de départ intéressant mais pas tout à fait convaincante. le scénario de Vincent Brugeas est parfois confus tout comme les dessins de de Ronan Toulhoat.
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Je remercie Babelio et les Éditions Dargaud pour l'envoi d'Ira Dei : L'or des caïds de Vincent Brugeas et illustré par Ronan Toulhoat. Je remercie également Delphine des éditions Dargaud pour son petit mot manuscrit ainsi que pour l'ajout, dans l'enveloppe, de Dargaud le mag dans lequel on retrouve une interview de l'illustrateur.
L'histoire et les personnages…

Si le Moyen Âge est une période que j'apprécie, j'avoue néanmoins que le contexte historique de cette BD, la Sicile du XI e siècle alors sous le joug des Arabes, m'était peu familier. Cela m'a parfois un peu gênée dans ma lecture d'autant que cette île, carrefour entre différentes civilisations, concentre un certain nombre d'enjeux politiques, économiques et culturels. Fort heureusement, cela ne m'a pas empêchée de me plonger avec plaisir dans l'histoire, celle d'un énigmatique Normand, Tancrède, qui débarque en l'an 1040 sur la côte est de la Sicile. Accompagné d'une vingtaine d'hommes et d'un diacre, Étienne, il proposera ses services au seigneur Harald, à la tête des troupes byzantines, pour faire tomber la ville de Taormine qui lui résiste. Une aide qui, évidemment, ne se fera pas sans une onéreuse contrepartie…

Que ce soit en profitant de la solidarité normande, en exploitant l'appât du gain, valeur commune à chaque peuple, ou en jouant sur la pression exercée sur Harald, Tancrède se révèle, dès le début de son arrivée sur l'île, être un fin stratège. Il sait pertinemment jouer sur les besoins et aspirations, plus ou moins avoués, des individus qu'il rencontre et arrive à tirer parti de leurs failles. Et c'est cette intelligence des situations et des personnes qui rend ce personnage aussi passionnant que dangereux ! Intelligent et patient, il devrait vous surprendre par sa faculté à mener à bien ses plans sans que personne ne se doute de ses véritables intentions. À commencer par Étienne…

Si une grande part de l'action et du suspense repose sur Le Normand, l'auteur nous propose également une palette intéressante de personnages à l'instar de cet homme de foi qui accompagne Tancrède. Assez autoritaire, il se plaît à jouer de son autorité sur le guerrier qu'il pense, de manière assez naïve, avoir sous sa coupe. Il se rend néanmoins assez vite compte que les actions de celui-ci ne correspondent pas forcément à ce que l'église attend de lui. Mais d'ailleurs, que cherchent vraiment l'église et Étienne en s'associant au Normand ? Une question qui viendra titiller la curiosité des lecteurs d'autant que Tancrède semble loin de partager la foi, virant au fanatisme, du diacre. À cet égard, bien que la BD ne soit pas un plaidoyer anticlérical, on retrouve, contexte historique oblige, l'importance de l'Église et les moyens peu éthiques et moraux déployés pour faire respecter la « vraie foi ».

Deux personnages féminins se démarquent également de ce premier tome bien que leur rôle reste finalement assez peu développé. Nous découvrons ainsi une femme manipulatrice autant dans l'apparence, son visage étant criant de sournoiserie, que dans sa manière de se comporter. Il se dégage d'elle une certaine dangerosité qui contraste à merveille avec le caractère craintif de la soeur cachée d'Étienne. Deux femmes, deux personnalités diamétralement opposées, mais un destin lié… J'ai, pour ma part, hâte de découvrir quelle sera l'influence de ces deux femmes sur le cours de l'intrigue.

Une narration dynamique mêlant habilement présent et passé…

Dans cette vidéo, l'illustrateur revient plus particulièrement sur une double page de la BD et explique pourquoi et comment il a séquencé la scène. Mais il met également en avant un point qui m'a plu : la colorisation et la mise en scène des différents flash-back présents dans la BD.
Le scénariste ne s'est pas perdu en détails narratifs inutiles qui auraient alourdi une histoire dont le contexte historique peut déjà se révéler complexe, ce qui a permis au dessinateur de nous offrir un moyen simple et efficace pour repérer les allers-retours entre passé et présent : des bordures noires délimitant les scènes et l'abandon de la colorisation rouge au profit d'une teinte plus claire. le procédé présente l'avantage de mettre en valeur ces retours dans le passé qui revêtent une certaine importante dans la narration puisqu'ils permettent d'assouvir notre curiosité. À travers ces flash-back, on découvre ainsi quelques pans du passé De Robert, sa réelle identité ainsi que ses véritables intentions. Son comportement parfois assez énigmatique, ses mimiques à la limite de la moquerie et empreintes d'une certaine défiance vis-à-vis de l'autorité du prêtre, cette impression tenace qu'il cache son jeu… Tout devient alors plus clair et conduit à la seule conclusion possible : Tancrède n'est définitivement pas une personne de laquelle il est bien prudent de se jouer !

L'auteur exploite jusqu'au bout le caractère assez mystérieux et spectaculaire de son protagoniste en nous proposant un final explosif dans lequel il abat ses cartes, ou du moins, une partie de son jeu. Une bonne fin de premier tome qui laisse espérer une suite pleine d'action, de complots et de révélations. Quant aux personnes qui ont osé ou qui oseront se dresser sur son chemin, ne leur reste plus qu'à affronter l'implacable vengeance de ce guerrier Normand passé maître dans l'art de la guerre.

Des scènes d'action parfaitement maîtrisées…

Sans être particulièrement amatrice de ce genre de scènes, force est de constater que l'illustrateur et l'auteur ont su travailler de concert pour nous offrir de très belles scènes de bataille. À travers moult détails, une colorisation à dominante rouge, un découpage dynamique des différentes scènes d'action, des gros plans sur les visages et notamment sur les yeux qui reflètent toute la violence des combats, ils nous offrent une plongée vivante et réaliste dans l'action. J'ai, en outre, fortement apprécié que l'auteur se soit abstenu d'alourdir les scènes de combat par du texte superflu, le travail visuel se suffisant à lui-même pour transmettre l'intensité de l'action et la violence qui se dégage des affrontements. À cet égard, il y a une scène qui m'a particulièrement marquée par sa cruauté, mais c'est probablement la lectrice amoureuse des animaux en moi qui s'exprime. Je ne sais pas si cette scène est tirée d'un fait réel, mais cela ne serait pas étonnant si l'on considère que les animaux ont depuis très longtemps été utilisés dans les guerres à l'instar des porcs de guerre ou cochons incendiaires utilisés durant l'Antiquité.

La couleur rouge, couleur du soleil, de la chaleur, du sang et de la vengeance, qui est omniprésente dans cet ouvrage, m'a parfois un peu gênée par l'atmosphère pesante dans laquelle elle nous plonge. Mais je dois reconnaître que son utilisation rend l'immersion dans l'intrigue encore plus probante et finit, d'une certaine manière, par symboliser Tancrède, un personnage au passé violent et à l'avenir probablement teinté de rouge. Fort heureusement, quelques planches, notamment celles mettant en lumière la nature à travers de jolis paysages, bénéficient d'une colorisation plus lumineuse qui apporte une certaine douceur et sérénité à une histoire plutôt violente.

À noter le grand format de la BD qui rend sa prise en main et la découverte des scènes d'action des plus agréables. Cette édition est également accompagnée d'un cahier graphique.
En conclusion, une narration menée tambour battant et valorisée par un coup de crayon précis et un découpage dynamique des scènes, de l'action, du sang, des combats, des trahisons, des complots, du suspense, un héros charismatique, des personnages assez mystérieux dont il est bien difficile d'appréhender les véritables intentions, de beaux décors… Nul doute que le duo Brugeas/Toulhoat a toutes les clés en main pour séduire les amateurs de BD mêlant action et aventure dans un contexte historique riche et mouvementé !

Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Grand fan de BD historique, j'ai plutôt bien apprécié cet ouvrage qui change un peu de période, beaucoup se limitant à celle des templiers qui certes se prête plus facilement à de nombreuses intrigues.
Nous changeons donc ici un peu de registre dans un premier tome qui réussi à nous donner envie de lire la suite
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Un premier tome qui donne envie de découvrir la suite !
Me voilà en terre sicilienne au onzième siècle où l'empire byzantin souhaite reconquérir cette île aux mains des arabes. La reconquête tarde mais un allié de Byzance, un normand nommé Tancrède y débarque pour combattre aidé de ses mercenaires. Cependant sa venue cache un autre dessein.
Un conflit opposant l'empire byzantin aidé entre autres des lombards et des normands contre les arabes, s'y mêle la vengeance d'un homme destitué de son duché et l'église qui n'est pas en reste non plus en tentant d'oeuvrer pour la chrétienté.
Le résultat est intéressant à découvrir tout comme le contexte historique pour la novice que je suis dans ce domaine. Une intrigue avec un air de déjà vu certes (vengeance quant tu nous tiens) mais elle est distrayante. Les bulles n'y sont pas pour rien, les couleurs sont joliment tapes à l'oeil et les dessins saisissants. J'avoue ne pas être une grande consommatrice de bandes dessinée mais celui-ci m'a embarqué, la fin de ce tome laisse beaucoup de questions sans réponses et donne envie de connaître la suite donc je m'dis pourquoi pas !
Je remercie les éditions Dargaud et la masse critique de Babélio pour cette découverte graphique.
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J'ai très envie de ne dire que du bien de ce premier tome, que nous n'avons ressorti que tardivement de notre PAL. Mais l'honnêteté m'oblige à signaler quelques bémols – deux, surtout -. Pourtant, ma première réaction, à l'heure de refermer cet album, c'est de me dire qu'il n'aurait pas fallu tant tarder, et qu'il faut rapidement que nous nous procurions la suite. Donc, pour le dire autrement, c'est clairement le positif qui domine au moment de quitter – momentanément – Tancrède et Étienne – ce dernier, notamment, étant, disons-le, dans une situation peu confortable -.

D'abord, je ne sais pas pour vous, mais moi, cette période de l'histoire, j'adore. Notamment vu de notre XXIe siècle, confortablement installés dans un fauteuil capitonné ou enroulés dans un plaid, un thé fumant à portée de main.

J'imagine en revanche que nous serions bien moins enthousiasmés de devoir vivre dans le froid et l'humidité d'une tente, dans la brutalité d'un monde qui se cherche encore un sens. Les dessins, ici, rendent bien la violence du moment, où l'on n'hésite pas, pour une cause, à brûler, torturer, affamer, tuer.

Dans ce tome, on assiste à la mise en place d'un certain nombre de personnages. Tancrède – Robert, avant tout, à la tête de sa petite troupe multinationale et multilingue, dont on comprend rapidement qu'il poursuit un but plus grand et plus vaste que de simplement courir après les richesses offertes aux mercenaires. Étienne, pour sa part, parait bien fourbe. Sa mission, il semble prêt à tout pour l'accomplir… quitte à recourir à tous les artifices.

Par moment, cependant, dans cette mise en place, on s'y perd un peu. En tout cas, j'ai par moment perdu le fil, ne sachant plus qui était qui, qui faisait quoi. Mais le scénario d'ensemble vaut suffisamment le coup pour que l'on passe par-dessus ces petits moments de flottement.

Alors ? Alors, il est temps pour nous de nous procurer le tome 2. Et vous, prendrez-vous avez nous le chemin de la Sicile, à la recherche de l'or des caïds ?
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