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sur 463 notes
"Pivoine" est un très beau roman de l'auteure américaine Pearl Buck dont les écrits romanesques sur la Chine, ainsi que sa profonde connaissance de l'Extrême-Orient où elle vécut la plus longue partie de sa vie, lui ont valu le Prix Nobel de Littérature.

Pour les lecteurs séduits par son premier "roman chinois", "Vent d'Est, Vent d'Ouest", "Pivoine" paraîtra d'un abord plus difficile. Même s'il y est également question de la vie traditionnelle chinoise, la dimension de "Pivoine" se fait beaucoup plus vaste en explorant en profondeur le champ spirituel.

Chine du Nord, cité marchande de K'Aifeng, à la toute fin du XIXème siècle. Dans la maison d'Ezra, marchand Juif de mère chinoise qui compte parmi les notables les plus respectés, vivent à ses côtés son épouse, pieuse Juive orthodoxe, leur fils unique David, leurs nombreux serviteurs et Pivoine, une jeune esclave à la forte personnalité. Éprise du Jeune Maître David avec qui elle a grandi, Pivoine lui consacre son existence, orientant ses choix de vie avec doigté et discrétion et s'abîmant dans une abnégation toute d'amour et de soumission.

A travers "Pivoine", Pearl Buck aborde énormément de sujets structurant l'Homme et sa destinée. Il ne s'agit pas seulement de l'évocation des traditions domestiques - bien que les descriptions de la vie intime et de ses cérémonials soient sublimes - mais surtout du sens profond de la vie, de la puissance des atavismes, de l'importance de la descendance, etc.

Parfaitement écrit, le roman ne se laisse pénétrer qu'au bout de deux cent pages pendant lesquelles le lecteur peut avoir l'impression de tourner en rond dans une simple querelle idéologique et religieuse entre la grande tolérance chinoise et la rigueur judaïque, mais la persévérance du lecteur est largement récompensée par la profondeur que prend le récit dans sa seconde partie, plus riche en action, au rythme plus soutenu et aux enjeux plus passionnés. Le jeu en vaut vraiment la chandelle.

Pearl Buck, elle-même fille de presbytériens, connaît bien la question religieuse et en publiant en 1948 ce roman chinois traitant du peuple juif, elle attire notre attention sur l'intégration éphémère du peuple apatride en Chine puis sur sa désagrégation, analysant avec justesse les motifs qui gouvernent l'éternelle errance des Juifs, et mettant en exergue avec beaucoup de respect et de lucidité leurs talents comme leurs incapacités.

"Pivoine" est un grand roman social et sociétal qui exalte l'amour et la fidélité, et qui rend hommage une fois de plus à l'impressionnante force d'évocation de son auteure.


Club de lecture Babelio février 2019
Challenge MULTI-DÉFIS 2019
Challenge PLUMES FÉMININES 2019
Challenge des 50 Objets 2018 / 2019
Challenge Nobel
Challenge XXème siècle - Edition 2019
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Une jeune esclave chinoise est l'héroïne de ce livre centré sur la vie d'une famille juive dans la Chine d'avant Mao. Elle combattit sa vie durant contre l'amour qu'elle ressent à l'égard de son jeune maître.
Magnifique, intelligente et instruite, elle a attiré l'attention d'un puissant eunuque, l'intendant en chef à la cour impériale.
Elle est contrainte de "s'exiler " chez les nonnes, malgré le tendre sentiment que lui portait le fils de la maison.
Une lecture très agréable qui nous en apprend beaucoup sur les coutumes chinoises et sur la communauté juive installée en Chine.
Incontestablement très enrichissant.
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Transportés dans la Chine du début du XXème siècle, on s'attache à Pivoine, si belle et douce, intelligente, esclave dans une famille juive, éprise évidemment du jeune maître dont enfant elle a partagé les jeux, les lectures, les confidences. Un amour contrarié pas tant par les usages sociaux, qui à K'Aifeng ne trouveraient rien de mal à ce que David prenne la si jolie chinoise comme concubine, que par la culture juive de David qui interdit ce genre de pratique. Un thème important du roman est le dilemme qui se pose à lui entre son désir d'intégration, d'assimilation - il aime cette société chinoise décrite comme ouverte et accueillante - et la peur de voir se perdre l'identité juive.
Les personnages sont attachants, l'histoire est prenante. Il y a quelque chose de très humaniste dans l'écriture de Pearl Buck.
Une lecture bien agréable donc, dépaysante et instructive.
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Pivoine est une esclave chinoise, achetée par une famille juif vivant en Chine.
Elle est amoureuse de son jeune maître David.
Et sacrifie sa vie et son coeur, ainsi que son âme pour lui.

C'est une histoire d'amour interdit… je n'aime pas trop les romances, mais comme le récit est entrecoupé de fait historique, j'ai apprécié cet ouvrage.

J'ai appris plein de choses sur la religion juive.
Je ne suis d'aucune religion. Un avantage puisque je me documente de plus en plus sur ce sujet.

Parce qu'il est au coeur de nos vies… et comprendre s'est être un peu plus ouvert d'esprit…

Je ne vais pas rentrer dans un débat de religion, c'est si compliqué ! Et je ne suis pas la personne idéale étant athée !

Un livre touchant, une fin « un peu tirée par les cheveux », une histoire d'amour un peu trop fleur bleue… Je m'explique, il y a toujours que deux possibilités dans ce genre de roman d'amour : où ils s'enfuient tous les deux, ou bien ils s'éloignent à jamais…

Je n'ai lu que deux ouvrages de cette autrice, mais je vais continuer ma découverte. J'aime sa façon d'écrire…

Bonne lecture !
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S'il y a un auteur et un pays chez lesquels je ne m'attendais pas à voir abordés la judéité et le rapport de la communauté juive au pays d'accueil, c'est bien Pearl Buck et c'est bien la Chine.
C'est pourtant le coeur de ce beau roman, situé au tournant du dernier siècle, au sein d'une famille immigrée, parfaitement installée dans l'accueillante communauté locale au point que disposer d'esclaves chinois soit on ne peut plus naturel. Famille riche et intégrée donc mais dont les parents cultivent des rapports divergents à leur judéité, le père commerçant modéré et adepte de l'intégration s'opposant avec douceur à son épouse profondément attachée à sa religion et à la mission divine de son peuple. Entre eux deux, et entre les deux jeunes femmes, l'une juive, l'autre chinoise présentées à son jeune coeur, leurs fils David balance...
Cet arc narratif aurait suffi à faire un formidable roman nourri de passionnantes réflexions spirituelles et sociologiques, mais Pearl Buck l'a considérablement enrichi en décentrant le récit sur le personnage lumineux de Pivoine.
Esclave chinoise de la famille depuis sa tendre enfance, amoureuse de David après avoir été sa compagne de jeux, belle comme une fleur, intelligente et fine, compassionnelle et assez sage pour comprendre les limites de sa condition et en tirer le meilleur parti, Pivoine sera celle par laquelle les compromis pourront se faire entre des cultures et des aspirations que tout oppose.
La simplicité de l'écriture n'altère en rien la parfaite construction de ce roman porté par des réflexions profondes sur le positionnement de l'identité entre singularité et acculturation, la famille et l'amour, sur fonds de Chine éternelle peinte avec l'exigence de réel qui est la marque de l'auteur.
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Un roman superbe, des personnages attachants et La Chine du début du 20è siècle magnifiquement décrite. Pivoine est une petite esclave chinoise achetée dès son plus jeune âge pour tenir compagnie au garçon de la famille. Ils grandiront ensemble... et Pivoine vivra en secret son amour, un amour interdit de par sa condition.
Pearl Buck a été prix Nobel de littérature en 1938 pour "ses descriptions riches et épiques de la vie des paysans en Chine et pour ses chefs-d'oeuvre biographiques".
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C'est avec beaucoup d'émotions que j'ai retrouvé la plume de Buck... après plus de 15 ans. J'ai lu Vent d'est, Vent d'ouest à l'adolescence et j'en garde encore un souvenir impérissable. Cette rencontre contemporaine avec Buck a encore fonctionné ! Une lecture sensible, sans grandes actions, mais juste une photographie d'une époque... L'histoire d'une famille juive dans une Chine avant Mao. Ce quotidien, nous le vivons principalement à-travers les yeux de Pivoine, une petite esclave chinoise achetée dès son plus jeune âge pour tenir compagnie au garçon de la famille. Ils grandiront ensemble... et Pivoine vivra en secret tout l'amour qu'elle porte, un amour interdit de par sa condition. Une histoire régit par les us et coutumes, par les règles et les habitudes, par l'amour du Dieu Jéhovah... Buck dépeint à merveille ce monde figé dans le temps, avec sa plume délicate et pleine de poésie. Une très belle lecture...
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C'est vraiment une réussite que ce "Pivoine", une oeuvre artistique, vraiment très travaillée.
J'ai beaucoup apprécié cette épopée qui explore avec sensibilité, justesse dans la description de la société chinoise et intelligence la vie de Pivoine, pauvre servante chinoise.
Il s'agit d'un texte fouillé, d'une brillante intelligence, toute en sensibilité, un roman d'un art impressionnant.
Chaque parcelle de vie de cette petite Pivoine et parfaitement racontée ; et je suis impressionnée par l'art de la célèbre romancière américaine Pearl Buck.
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Un livre enrichissant, l'histoire de Pivoine (jeune esclave chinoise d'une famille juive installé en Chine) nous en apprend énormément sur la communauté juive en Chine mais aussi sur les us et coutumes chinoises. On retrouve cet amour impossible, du fait d'origine ou de religion différente, qui a fait le succès de bien des histoires. Pourtant ici on accroche pas vraiment à cette romance, on ne se prend pas vraiment d'affection pour l'un ou l'autre des personnages. Au final une lecture instructif mais loin de faire rêver.
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Pivoine est pour moi un livre extraordinaire, c'est un des romans de Pearl Buck que je préfère même si j'aime tous les livres de Pearl Buck que j'ai lu. On voit au travers de cette histoire comment la Chine a pu absorber la communauté juive présente en ce pays. Pivoine incarne pour moi le coeur, l'intelligence et le courage. Elle illustre la capacité à trouver un chemin à travers les épreuves imposées à la fois par sa condition d'esclave et par la famille au sein de laquelle elle sert et elle vit. C'est grâce à son acceptation de son statut d'esclave. Certes elle rêve d'épouser le jeune homme qu'elle aime mais se rend vite compte que c'est un espoir vain. Comprenant que le bonheur n'existe pas dans l'absolu, elle trouve le moyen de vivre un certain bonheur, une plénitude en sublimant ses sentiments. C'est une histoire qui m'a beaucoup aidée dans ma propre vie, un récit porté par une merveilleuse écriture, une profondeur dans l'analyse des émotions, de l'amour et des diverses formes d'amour, de la société, des rites, du sens de la vie.
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