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Germaine Delamain (Autre)Marc Chadourne (Autre)
EAN : 9782253004684
250 pages
Le Livre de Poche (18/01/1972)
4.13/5   1080 notes
Résumé :
Kwei-Lan vient d'être mariée, sans le connaître, à un homme de sa race mais qui revient d'Europe. Ce chinois n'est plus un chinois, il a oublié la loi des ancêtres, il ne reconnait, ne respecte ni les coutumes, ni les rites...
Le frère de Kwei-Lan vient de passer trois ans en Amérique, l'héritier mâle, dépositaire du nom et des vertus de la race, annonce son mariage avec une étrangère ; il revient avec elle...
A travers les réactions de cette famille d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (161) Voir plus Ajouter une critique
4,13

sur 1080 notes
Quand le vent d'Est et le vent d'Ouest se rencontrent en une seule personne, c'est une tornade qu'ils provoquent !

Effectivement, Kwei-Lan, la jeune et frêle jeune fille chinoise aux pieds bandés et à la dévotion inébranlable envers ses parents, les « Vénérés », ne peut accepter que son mari tout neuf vive à l'occidentale ... Quelle horreur ! Vivre dans une maison avec ...des escaliers ! S'asseoir sur ces meubles grossiers ! Et surtout...être l'égale de son mari ! Et pour cela devoir débander ses petits pieds torturés ! Non, non, non ! Elle est malheureuse, Kwei-Lan, et ose enfin, dans un balbutiement, avouer à sa mère que son mari ne veut pas « l'honorer », malgré ses fards, malgré les plats raffinés qu'elle confectionne.
Il va donc falloir qu'elle fasse le premier pas vers la modernité ... en débandant ses pieds ligaturés. Grand bien lui fasse ! Car cela lui ouvre les portes du coeur de son mari, qui accepte enfin de la regarder comme une femme et non une poupée de porcelaine soumise. Et tout naturellement, l'amour inonde ce couple.
L'amour aussi remplit le coeur du frère de Kwei-Lan, pour une « Etrangère ». Mais cela, la Mère et le Père ne peuvent pas l'accepter, ce serait renier complètement la pureté de la race chinoise, les Ancêtres, la Tradition.

Et notre petite Kwei-Lan est tourmentée, déchirée. Elle est secouée par une tornade intérieure, car toute pétrie encore de son éducation rigide, mais remplie par son amour qui la tourne vers l'accueil de l'Autre...

C'est cela, le roman de Pearl Buck : la très difficile acceptation de l'étranger, de l'Occident. Les Chinois, convaincus d'être la race supérieure, pure, sans tache, belle, raffinée, délicate, ne peuvent supporter l'irruption des Blancs, laids, aux grands pieds, aux grands nez, aux cheveux délavés, aux manières franches, « irrespectueuses », où l'homme vénère...la femme !
Dans un style vivant, frais, et aux descriptions poétiques, l'auteure pénètre jusqu'au tréfonds de l'âme d'une petite Chinoise du début du 20e siècle, à la lisière d'un bouleversement capital.

Renversant ! Magistral !
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Il faut croire que, comme l'affirmèrent certains écrivains, le vent ne souffle pas où il veut ! C'est bien ce que l'on est amené à penser en lisant ce roman qui pourrait se résumer à un choc des cultures doublé d'un conflit des générations, enjolivé par une écriture poétique empreinte de la culture de l'empire du milieu.

On y apprend beaucoup sur la Chine du début du XXème siècle, et où pendant de longues années et aujourd'hui encore, on éprouvait un profond respect pour tout garçon qui naissait, et dans les familles aisées, une jeune femme, promise à un homme dès sa naissance, avait le « devoir » de donner naissance à un garçon, et tandis qu'il grandissait, choyé, adulé parce qu'il perpétuait la lignée, on se chargeait de contenir les fille dans un moule dont elles ne pouvaient que difficilement sortir.

C'est le cas de Kwei-Lan, qui dès le début, juste avant de se marier, reçoit les dernières recommandation de Madame Mère qui a oeuvré pour qu'elle reçoive la meilleur éducation, qu'elle excelle pour servir le thé, s'habiller, se maquiller, se mouvoir, tout cela dans le but de plaire à son époux.

Mais la vie, même dans ce cercle fermé de la famille chinoise, peut réserver des surprises : et Kwei-Lan se retrouve marié à un Chinois qui s'est occidentalisé, qui rejette coutumes et croyance et qui la considère comme son égale. D'abord consternée, notre jeune héroïne va observer, écouter, cheminer, murir...

On assistera ensuite à la déchéance d'une famille que l'on croyait érigée sur des fondations ancestrales, mais le déclin s'amorce et vient menacer le fragile équilibre de la « dynastie » par l'intermédiaire du fils, frère de Kwei-lan, qui revient des Etats-Unis avec une femme qu'il a choisie alors qu'il était fiancé à une Chinoise.

Révolte ! La mère réagit fortement, la mélancolie entre dans la maison et Kwi-lan ne sait pas, ne sait plus que pense, partagée qu'elle est entre mère, mari et frère et cette « étrangère » avec qui elle devra communiquer.

Un roman qui montre comment l'occident a pu s'immiscer en Orient par le biais des échanges : occidentaux venus s'installer ou Chinois parti suivre des études aux Etats-Unis et revenus occidentalisés. Souvent des jeunes remettant en question l'éducation qu'ils ont reçue.

Naïveté de la jeune femme qui peut faire sourire quand elle découvre les habitudes occidentale que dans son cloître, elle ignorait, critères de beauté qui varient d'une culture à l'autre, agacement lié à l'entêtement et à l'esprit fermé de la première épouse, la mère, attendrissement à la lecture des phrases pleines de poésie qui sortent de la bouche de Kwei-Lan, révolte quand on constate la condition de la femme, soulagement de voir certains protagonistes cheminer et s'ouvrir, voilà ce que j'ai pu ressentir à la lecture de ce merveilleux et prenant roman.

Je ne connaissais Pearl Buck que de nom, son parcours me semble des plus intéressants et sa littérature délicieuse et édifiante.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Vent d'Est, vent d'Ouest, ce sont des vents contraires qui s'affrontent comme dans un conflit, celui de la jeune et de la vieille Chine. Nous sommes dans la Chine de 1920, nous faisons connaissance avec cette famille noble dont les ancêtres révérés « habitent cette antique cité depuis cinq cents ans ».
La narratrice est une jeune fille encore adolescente, Kwei-Lan, qui vient d'être mariée à un jeune homme qu'elle ne connaissait pas. C'est l'usage, ils étaient déjà désignés pour ce mariage depuis leur naissance, peut-être même avant...
Les premières pages se déploient comme une lettre qu'elle adresse à une amie, à une sorte de soeur... Derrière cette sororité, c'est peut-être à nous qu'elle adresse ses mots. Ils traversent l'espace et le temps. Elle nous ouvre ainsi les portes massives interdites aux étrangers que nous sommes.
Nous découvrons ces traditions que certains croit vraies, auxquelles certains obéissent comme au poids d'une fatalité.
Ici, les servantes, les nourrices, les esclaves se chuchotent des histoires de magie noire, tandis que dans la famille de Kwei-Lan, les concubines se succèdent autour du père, comme des guêpes autour d'un fruit mûr. Parfois l'une d'elle est répudiée du jour au lendemain sans explication et, blessée, cherchera parfois à vouloir mourir... C'est un destin immuable depuis des millénaires.
Deux événements vont troubler la quiétude millénaire empoussiérée qui gît derrière ses lourdes portes.
Tout d'abord il y a le mariage de la narratrice avec ce jeune chinois qui revient d'Europe où il a effectué ses études de médecine. C'est déjà quelque chose de choquant pour la famille de Kwei-Lan ! Une forme de trahison, un crime de lèse-majesté... Les premiers temps de ce mariage ne seront pas sans bousculer la jeune narratrice dans ses certitudes naïves héritées de ses ancêtres.
Mais l'autre douleur de la famille, le coup de poignard viendra du frère de Kwei-Lan, le fils unique tant idolâtré parce qu'il est justement le fils unique, l'héritier mâle... Ayant traversé les mers pour s'établir en Amérique, il revient vers le berceau familial avec une femme occidentale et annonce son mariage avec elle...
L'une des scènes les plus belles, comme le début d'une métamorphose, d'un accomplissement, est celle où l'époux de Kwei-Lan convainc et aide celle-ci à enlever les bandages qui enserrent ses petits pieds dans des étaux, comme il sied aux femmes de sa condition... Ce simple geste physique devient brusquement comme les premiers pas encore fragiles, maladroits, de pieds balbutiants qui vont tâtonner vers l'éveil, tournant le dos à des siècles d'enfermement... Ce jeune époux, de surcroît médecin nourri de valeurs positives, devient alors pour elle comme son guide, la réveillant de son obscurité, l'amenant sur le seul territoire où il rêve de la voir s'éveiller, elle-même dépouillée du poids des rites, libre et authentique, révélant enfin un autre visage, son corps, ses pieds, ses gestes, son coeur, le chemin paré à l'amour...
Les portes massives qu'ouvre ce récit sont des courants d'air qui emportent et balaient les mensonges, les superstitions dont se nourrissent les coutumes ancestrales.
C'est un vieux monde en perdition qui tangue. Les vieilles fondations s'écroulent.
Mais les rites ont la vie dure...
Ce roman des contrastes, bien que tout en retenue, est d'une puissance vertigineuse. Kwei-Lan est un magnifique personnage féminin dont l'émancipation force le respect. Elle ne cesse de trouver son mari étrange, s'offusque, résiste, s'étonne, essaie de comprendre, puis s'éveille, avance à contre-courant, déchirée, terriblement attachée à son frère, cherchant à son tour à obtenir la compréhension de ses parents, puisqu'il s'agit de plaider contre ses ancêtres en faveur de l'amour.
Son coeur parfois devient comme la corde tendue d'une harpe, prête à se rompre. Mais l'amour de son époux lui donne l'audace de braver les rites millénaires...
« Je suis comme un pont fragile, reliant à travers l'infini le passé et le présent. »
En contrepoint de cette histoire, telle une sentinelle de la tradition, la mère est elle aussi un personnage magnifique. Comment comprendre le coeur d'une mère dévastée par les fissures qui lézardent les murs qui servaient de rempart à l'abri du temps et aux vicissitudes extérieures.
Il n'y a plus de place pour le frère qui revient dans cette société ancestrale figée par des siècles de coutumes, ce fils qui s'apprête à épouser une étrangère qu'il aime et qui l'aime, sans le consentement de ses parents ni l'approbation de la tradition.
Ici l'obéissance aux parents et à la coutume est le fondement de l'État et le devoir d'un fils...
C'est le livre d'une transformation, d'une métamorphose...
Vent d'Est, vent d'Ouest, ce sont deux forces dévastatrices qui s'opposent, c'est comme deux versants impossibles à se rejoindre, l'incompréhension où aucun compromis n'est possible...
Pearl Buck, avec une grâce dans l'écriture , m'a entraîné dans ce récit devant lequel j'hésitais à venir depuis longtemps. Je craignais de découvrir un roman daté, au thème un peu suranné... Loin s'en faut, c'est un très beau roman des contrastes et de l'apprentissage, récit de l'émancipation d'une femme et sa lecture a été un pur enchantement.
Pearl Buck ne savait sans doute pas, sauf à être visionnaire, que son roman résonnerait avec une terrible modernité cent ans plus tard pour faire écho au joug que subissent encore des millions de femmes sur la planète à cause de la loi des hommes qui imposent les mariages forcés au nom des seules religions fondées par eux et pour eux...
Puissent de nouveaux vents contraires venir un jour fracturer les portes massives, dévaster les obscurantismes, défaire les niqab !
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Comme il est stupéfiant de trouver dans un roman aussi court autant d'intensité ! Et pourtant... ce roman de l'américaine Pearl Buck, prix Nobel de littérature, à la sensibilité plus chinoise que celle d'une fille de Han, est un petit bijou de contrastes et offre un tableau sans concession de la rupture morale et sociale entre la Chine des traditions ancestrales et la Chine rattrapée par la course du Temps, de moins en moins imperméable aux influences extérieures venues d'autres civilisations.

Haut en couleur mais aussi corseté que les pieds d'une noble dame chinoise, le récit se déroule exclusivement en deux lieux : la maison des Vénérés (les parents) des héros, nobles Chinois occupant une place privilégiée dans la société de l'Empire du Milieu, et dont la famille perpétue point par point le mode de vie traditionnel de l'élite ; et la maison de leur gendre, médecin ayant fait ses études à l'étranger et ayant épousé leur fille, comme convenu bien avant leur naissance à tous les deux.

La plongée abrupte dans le monde traditionnel chinois est absolument délectable. Avec des mots simples, évidents, l'auteur transporte son lecteur dans une autre époque, dans un décor irréel, suranné et pourtant parfaitement concret pour toute une population, riche de son passé, de sa brillante civilisation et forte de son esprit hégémonique.

Roman de la tradition dans ce qu'elle a à la fois de beau et de passéiste, roman de la xénophobie, roman de l'intolérance menant à l'inévitable rupture, roman-fresque inoubliable.

***ALERT SPOILER***
Nous sommes dans les années 20, en Chine.

Comme l'annonce le titre, nous suivons deux histoires, liées entre elles par les liens familiaux et par la quête de l'amour et du bonheur commune aux protagonistes. Tout le récit est un long monologue, celui de la jeune Kwei-Lan qui écrit à sa soeur (bien que je n'ai pas réussi à pleinement saisir qui était son interlocutrice, sans que cela nuise à ma compréhension de l'oeuvre).

Kwei-Lan est la très jeune fille de son père et de sa Première Epouse. Son père est un grand fonctionnaire de l'Empire, il est nanti, s'occupe le plus souvent de ses affaires depuis sa maison (comprendre un vaste domaine urbain, ville dans la ville, où vivent sa famille, ses concubines, ses servantes et ses esclaves, divisé en cours intérieures et en appartements et constituant le seul horizon des femmes qui, à l'image de l'oikos grec, du harem oriental ou du zenana indien, y sont cloîtrées).

Selon la tradition des Ancêtres, le mariage de Kwei-Lan a été convenu bien avant sa naissance, au moment même où son père songeait à prendre une première femme, c'est-à-dire se mettait en quête d'un ventre fécond pour engendrer un héritier. Plus gracile qu'une tige de fleur de lotus, musicienne accomplie, habile dans l'art de cuisiner les mets les plus délicats comme dans celui de se vêtir de soie, de se parer, de se coiffer pour le plus grand plaisir de son "Seigneur et maître", les pieds bandés dès le plus jeune âge comme il sied aux dames de condition, Kwei-Lan est prête au mariage. le seul petit hic, c'est que son cher et tendre revient de l'Est (comprendre les Etats-Unis, ben oui, quand on se situe à Pékin, l'Est, ce n'est pas l'Asie !) où il a appris un... métier ! Aussi énorme et incompréhensible que cela paraisse, il a obtenu de ses Honorables Vénérés de partir à l'étranger, à titre de loisir mais le voilà bien imprégné des étranges coutumes américaines et bien décidé à rompre avec le mode de vie traditionnel que son nouveau regard de scientifique juge archaïque voire dangereux.

Le mariage a lieu, le choc des cultures aussi ; l'incompréhension et le rejet sont les premières attitudes du couple. Un dur apprentissage va devoir commencer entre les jeunes gens pour espérer aboutir à... (je ne vous le dirai pas).

La deuxième histoire, toujours narrée par Kwei-Lan, retrace le parcours de son frère aîné, l'héritier de son Honorable Vénéré. Lui aussi, comme son beau-frère, a obtenu l'autorisation d'aller "s'amuser" en continent inconnu, sa fiancée, la fille de Li, patientant sagement dans la maison de ses propres parents, attendant fébrilement son union comme Kwei-Lan avait attendu la sienne. Sauf que, nouveau couac, le frère de Kwei-Lan a profité de son voyage initiatique pour tomber amoureux d'une Américaine, Mary, et il l'a épousée !

Il l'a bel et bien épousée selon les lois américaines, sans l'autorisation de ses Vénérés, sans la bénédiction du clan et des Ancêtres, sans tenir compte de son rang, de sa fiancée, de la Tradition. La bombe atomique tombant sur Nagasaki ne fera pas plus de dégâts que le retour au bercail du frère de Kwei-Lan. Dans une grande tempête à la force dévastatrice, le vent d'Est soufflant du Nouveau Monde entre en collision frontale avec les vents d'Ouest ancestraux, provoquant en son épicentre un séisme profond et consommant les zones de fracture.

Un très beau récit charnière qui donne le pouls mourant d'une Chine empêtrée dans son avancée vers l'avenir et laisse percevoir la poussée culturelle et intellectuelle venue d'ailleurs que même la Grande Muraille et l'océan Pacifique ne peuvent contrer.


Challenge NOBEL 2013 - 2014
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Vent d'Est, vent d'Ouest est tout à la fois un très beau récit d'amour et de tolérance, un reportage sur la Chine tiraillée du début du XXe siècle et un roman d'apprentissage. Bref, c'est une vraie petite pépite que les vents nous apportent...

C'est Kwei Lan qui nous raconte toute l'histoire, la sienne et celle de sa famille. Très jeune chinoise aux pieds bandés, elle passe du monde bien connu de ses parents, fait des traditions millénaires du pays de Han (le clan, les héritiers, les mariages arrangés dès la naissance des enfants) à celui plus moderne et un peu effrayant de son mari passé par l'Occident, qui rejette certaines coutumes, telles l'oisiveté des riches, la soumission absolue des femmes et les superstitions, tout en côtoyant régulièrement l'univers de son frère qui a commis l'outrage ultime aux yeux de sa famille : aimer et épouser "l'étrangère" Mary...

Si les histoires entrelacées et les détails sur la Chine sont intéressants, c'est le regard que Kwei Lan pose sur eux qui nous emporte et rend le livre magnifique. Elle hésite, elle tâtonne, elle oscille entre ses deux guides, sa mère et son mari, avant parfois humblement de trouver sa propre solution... Non seulement elle est une conteuse hors pair, mais elle nous décrit ses sentiments avec une finesse et une liberté étonnantes, surtout pour une femme aussi profondément soumise...

C'est probablement là une petite liberté que s'est accordée Pearl Buck, elle-même Américaine plus chinoise que beaucoup de Chinois, qui n'en est donc pas à un paradoxe près... D'ailleurs, le roman lui-même est un paradoxe géant : sous la petite histoire de Kwei Lan et son apparence très classique se cachent les vents, non pas d'Est et d'Ouest, mais de la révolution et du changement...

Lu dans le cadre du Challenge Nobel, merci Gwen21 !
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Citations et extraits (117) Voir plus Ajouter une citation
Lorsqu'une femme s'est faufilée dans le cœur d'un homme, les yeux de cet homme sont tournés en dedans et ne voient qu'elle, en sorte qu'il est aveugle à tout le reste pendant un temps.
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Qui peut comprendre cette puissance [l'amour] chez un homme et une jeune fille? Cela commence par hasard : une rencontre des yeux, un regard timide qui s'attarde, et qui, brusquement s'enflamme, devient fixe et brûlant. Les doigts se touchent et se retirent hâtivement, puis les coeurs se précipitent l'un vers l'autre.
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Tout enfants nous apprenions dans les Édits Sacrés qu'un homme ne doit pas aimer sa femme plus qu'il n'aime ses parents. Ce serait un péché devant les tablettes ancestrales et les dieux. Mais quel est le faible cœur humain qui sait résister à l’afflux de l'amour? Que ce cœur le veuille ou non, l'amour le remplit. Comment se fait-il que les Anciens, dans toute leur sagesse, aient ignoré cela?
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- [...] Ce sont des jours cruels pour les vieux ; aucun compromis n'est possible entre eux et les jeunes ; ils sont aussi divisés que si un couperet neuf avait tranché la branche d'un arbre.
- C'est très mal, murmurai-je.
- Non, ce n'est pas mal, répondit-elle, mais seulement inévitable. La chose la plus triste du monde.
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Cette nuit- là, les fêtes, les rires et les plaisanteries terminées, je m'assis seule sur la couche dans la chambre nuptiale. La peur m'étouffait. L'heure que je m'étais imaginée toute ma vie, que j'avais crainte et désirée était venue - cette heure, où, pour la première fois, mon mari regarderait mon visage et où nous serions seuls ensemble. Mes mains glacées se pressaient l'une contre l'autre sur mes genoux. Alors, il entra, toujours aussi grand et sombre dans ses vêtements foncés. Il vint à moi tout de suite, et, silencieusement, souleva mon voile et me regarda longuement. Ainsi, il m'admettait.
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André Bay
- André BAY : ses goûts, ses croyances, son livre "Des mouches et des hommes" ; sa carrière de directeur littéraire aux Editions STOCK et HACHETTE, son travail de directeur littéraire ; sa rencontre avec Pearl BUCK, sa découverte d'Anaïs NIN ; ses écrivains préférés ; ses traductions ; le rôle de l'éditeur et du directeur littéraire ; anecdote sur Isaac Bashevis SINGER et sur Roger...
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