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4,02

sur 462 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Pivoine" est un très beau roman de l'auteure américaine Pearl Buck dont les écrits romanesques sur la Chine, ainsi que sa profonde connaissance de l'Extrême-Orient où elle vécut la plus longue partie de sa vie, lui ont valu le Prix Nobel de Littérature.

Pour les lecteurs séduits par son premier "roman chinois", "Vent d'Est, Vent d'Ouest", "Pivoine" paraîtra d'un abord plus difficile. Même s'il y est également question de la vie traditionnelle chinoise, la dimension de "Pivoine" se fait beaucoup plus vaste en explorant en profondeur le champ spirituel.

Chine du Nord, cité marchande de K'Aifeng, à la toute fin du XIXème siècle. Dans la maison d'Ezra, marchand Juif de mère chinoise qui compte parmi les notables les plus respectés, vivent à ses côtés son épouse, pieuse Juive orthodoxe, leur fils unique David, leurs nombreux serviteurs et Pivoine, une jeune esclave à la forte personnalité. Éprise du Jeune Maître David avec qui elle a grandi, Pivoine lui consacre son existence, orientant ses choix de vie avec doigté et discrétion et s'abîmant dans une abnégation toute d'amour et de soumission.

A travers "Pivoine", Pearl Buck aborde énormément de sujets structurant l'Homme et sa destinée. Il ne s'agit pas seulement de l'évocation des traditions domestiques - bien que les descriptions de la vie intime et de ses cérémonials soient sublimes - mais surtout du sens profond de la vie, de la puissance des atavismes, de l'importance de la descendance, etc.

Parfaitement écrit, le roman ne se laisse pénétrer qu'au bout de deux cent pages pendant lesquelles le lecteur peut avoir l'impression de tourner en rond dans une simple querelle idéologique et religieuse entre la grande tolérance chinoise et la rigueur judaïque, mais la persévérance du lecteur est largement récompensée par la profondeur que prend le récit dans sa seconde partie, plus riche en action, au rythme plus soutenu et aux enjeux plus passionnés. Le jeu en vaut vraiment la chandelle.

Pearl Buck, elle-même fille de presbytériens, connaît bien la question religieuse et en publiant en 1948 ce roman chinois traitant du peuple juif, elle attire notre attention sur l'intégration éphémère du peuple apatride en Chine puis sur sa désagrégation, analysant avec justesse les motifs qui gouvernent l'éternelle errance des Juifs, et mettant en exergue avec beaucoup de respect et de lucidité leurs talents comme leurs incapacités.

"Pivoine" est un grand roman social et sociétal qui exalte l'amour et la fidélité, et qui rend hommage une fois de plus à l'impressionnante force d'évocation de son auteure.


Club de lecture Babelio février 2019
Challenge MULTI-DÉFIS 2019
Challenge PLUMES FÉMININES 2019
Challenge des 50 Objets 2018 / 2019
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Pivoine est une esclave chinoise, achetée par une famille juif vivant en Chine.
Elle est amoureuse de son jeune maître David.
Et sacrifie sa vie et son coeur, ainsi que son âme pour lui.

C'est une histoire d'amour interdit… je n'aime pas trop les romances, mais comme le récit est entrecoupé de fait historique, j'ai apprécié cet ouvrage.

J'ai appris plein de choses sur la religion juive.
Je ne suis d'aucune religion. Un avantage puisque je me documente de plus en plus sur ce sujet.

Parce qu'il est au coeur de nos vies… et comprendre s'est être un peu plus ouvert d'esprit…

Je ne vais pas rentrer dans un débat de religion, c'est si compliqué ! Et je ne suis pas la personne idéale étant athée !

Un livre touchant, une fin « un peu tirée par les cheveux », une histoire d'amour un peu trop fleur bleue… Je m'explique, il y a toujours que deux possibilités dans ce genre de roman d'amour : où ils s'enfuient tous les deux, ou bien ils s'éloignent à jamais…

Je n'ai lu que deux ouvrages de cette autrice, mais je vais continuer ma découverte. J'aime sa façon d'écrire…

Bonne lecture !
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S'il y a un auteur et un pays chez lesquels je ne m'attendais pas à voir abordés la judéité et le rapport de la communauté juive au pays d'accueil, c'est bien Pearl Buck et c'est bien la Chine.
C'est pourtant le coeur de ce beau roman, situé au tournant du dernier siècle, au sein d'une famille immigrée, parfaitement installée dans l'accueillante communauté locale au point que disposer d'esclaves chinois soit on ne peut plus naturel. Famille riche et intégrée donc mais dont les parents cultivent des rapports divergents à leur judéité, le père commerçant modéré et adepte de l'intégration s'opposant avec douceur à son épouse profondément attachée à sa religion et à la mission divine de son peuple. Entre eux deux, et entre les deux jeunes femmes, l'une juive, l'autre chinoise présentées à son jeune coeur, leurs fils David balance...
Cet arc narratif aurait suffi à faire un formidable roman nourri de passionnantes réflexions spirituelles et sociologiques, mais Pearl Buck l'a considérablement enrichi en décentrant le récit sur le personnage lumineux de Pivoine.
Esclave chinoise de la famille depuis sa tendre enfance, amoureuse de David après avoir été sa compagne de jeux, belle comme une fleur, intelligente et fine, compassionnelle et assez sage pour comprendre les limites de sa condition et en tirer le meilleur parti, Pivoine sera celle par laquelle les compromis pourront se faire entre des cultures et des aspirations que tout oppose.
La simplicité de l'écriture n'altère en rien la parfaite construction de ce roman porté par des réflexions profondes sur le positionnement de l'identité entre singularité et acculturation, la famille et l'amour, sur fonds de Chine éternelle peinte avec l'exigence de réel qui est la marque de l'auteur.
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C'est avec beaucoup d'émotions que j'ai retrouvé la plume de Buck... après plus de 15 ans. J'ai lu Vent d'est, Vent d'ouest à l'adolescence et j'en garde encore un souvenir impérissable. Cette rencontre contemporaine avec Buck a encore fonctionné ! Une lecture sensible, sans grandes actions, mais juste une photographie d'une époque... L'histoire d'une famille juive dans une Chine avant Mao. Ce quotidien, nous le vivons principalement à-travers les yeux de Pivoine, une petite esclave chinoise achetée dès son plus jeune âge pour tenir compagnie au garçon de la famille. Ils grandiront ensemble... et Pivoine vivra en secret tout l'amour qu'elle porte, un amour interdit de par sa condition. Une histoire régit par les us et coutumes, par les règles et les habitudes, par l'amour du Dieu Jéhovah... Buck dépeint à merveille ce monde figé dans le temps, avec sa plume délicate et pleine de poésie. Une très belle lecture...
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Pivoine est heureuse chez les Ezra. On pourrait même croire qu'elle est la fille de la famille, tant elle est bien traitée et tant elle s'implique dans les tâches domestiques. Et puis, il y a David, le fils de la famille, avec qui elle a grandi... Pivoine aime David, mais elle sait qu'il ne pourra jamais l'épouser, elle, petite esclave. Alors son seul espoir pour rester à ses côtés, c'est de s'arranger pour qu'il contracte un mariage qui lui convienne, à elle. La petite Kueilan, la troisième fille de l'associé de son père, fera bien mieux l'affaire que Leah, la fille du rabbin que Mme Ezra semble bien décidée à prendre comme bru...

Au-delà de l'histoire d'un amour impossible ou platonique, selon le point de vue, on entre avec ce roman dans la vie quotidienne en Chine au milieu du XIXe siècle. Et aussi dans une sorte de quête d'identité, dans un dilemme entre intégration et assimilation : les Ezra sont juifs. Leur communauté se délite et périclite, car les Chinois sont très accueillants, et les peuples se sont rapidement mêlés. Mme Ezra, toute à son devoir, ne pense qu'à préserver les traditions héritées de ses ancêtres quand son mari, lui-même métis, ne les suit que pour faire plaisir à son épouse. C'est David, le fils unique de la famille, qui se trouve pris au piège : va-t-il prendre au sérieux les devoirs de son peuple, et épouser la belle Leah, ou suivre son coeur et son sens des affaires en convolant avec la jolie Kueilan ? Et quelles conséquences aura son choix ?

Les rebondissements de l'intrigue sont assez spectaculaires et totalement inattendus, et viennent à point nommé secouer l'atmosphère quand elle devient un peu trop gnan-gnan. Par contre, les personnages sont assez caricaturaux et je ne leur ai pas trouvé beaucoup de profondeur.

Autre bémol, pour ma part, les considérations de Pearl Buck sur les Juifs et les Chinois semblent lui être assez personnelles, et, surtout, sa vision des raisons de la persécution des Juifs dans le monde m'a paru à la fois très simpliste et... furieusement problématique !

J'en garderai le souvenir d'une lecture plaisante.
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Pivoine?

"Adolescente, j'avais lu toute l'oeuvre de Pearl Buck après que l'on ait étudié "Vent d'Est, Vent d'Ouest" à l'école, et "Pivoine" m'avait particulièrement marqué. C'est donc l'un des livres que j'avais proposé pour la Sélection Blogueurs du Livre de Poche et ils m'ont demandé de le chroniquer."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...


"Pivoine est une jeune esclave chinoise qui travaille pour une famille juive et qui est amoureuse de son jeune maître, David. Toute sa vie durant, elle va le servir avec fidélité en espérant qu'un jour, peut-être..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous?


"Je me souvenais surtout de l'histoire d'amour et de sacrifice qui me parlait à l'époque mais aujourd'hui après l'avoir relu, je me rends compte à quel point c'est bien plus que ça. Tout d'abord, on plonge dans la Chine et ses traditions avec délice, un monde bien loin du notre et que l'auteur nous fait découvrir de telle façon que l'on s'y sent transporté. Puis l'on apprend à connaître la jeune Pivoine. C'est un personnage que l'on ne peut qu'aimer et qui nous charme par sa douceur, sa bonté et son abnégation. Et ces sentiments se teintent alors d'enjeux bien plus importants et de l'opposition de deux cultures différentes. David va-t-il choisir de respecter les traditions de sa famille et de sa religion ou celles de son pays. A travers lui, on ne peut que s'interroger sur ce que l'on se doit à soi-même et ce que l'on doit à sa famille et à ses ancêtres. Pearl Buck nous dépeint tout cela subtilement, sans jamais juger l'un ou l'autre."


Et comment cela s'est-il fini?


"Pour ce qui est de l'histoire en elle-même, je ne peux pas dire que j'ai adoré la fin, bien qu'elle soit en harmonie avec le reste. Mais pour ce qui est de la leçon de vie et de la reflexion, c'est sans conteste un livre magnifique."

Lien : http://booksaremywonderland...
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Pivoine est une jeune esclave chinoise, dans une famille juive, dans la Chine d'avant Mao. Pendant que les Juifs sont persécutés en Occident, ils sont bien intégrés dans la société chinoise. Et pour Mme Ezra, la maîtresse de maison, dont le rêve est de partir un jour en terre promise, l'enjeu est justement de ne pas laisser s'effacer les coutumes juives et de pousser son fils, David, à les perpétuer, voire à devenir rabbin. C'est dans ce contexte que Pivoine évolue et tente de mener une vie heureuse. Et son bonheur passe par le bonheur de David, avec qui elle a grandi et dont elle est amoureuse. Ce récit est très intéressant par la réflexion qu'il suscite sur les raisons de la persécution des juifs, mais également par l'idée qu'il donne de la vie dans la demeure chinoise d'un commerçant juif partagé entre deux traditions. Une très belle lecture.
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Roman écrit en 1948 qui nous raconte l'histoire d'une domestique chinoise
(voir les autres critiques)
J'ai pris un réel plaisir à relire ce roman je pense que ma mère qui était une grande lectrice était une fervente de Pearl Buck
j'ai envie de lire d'autres ouvrages de cette auteure qui est méconnue d'une certaine génération
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Pivoine a été mon premier contact avec la Chine, mais aussi avec la difficulté de concilier deux cultures, deux religions... Et si longtemps après sa lecture, le souvenir est vivace et le plaisir intact. Pivoine est un récit vivant, poignant, un vrai bon roman. Je viens de replonger le nez dedans, sous prétexte de le ranger: il ne vieillit pas!
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En commençant à lire ce roman, je ne savais rien, car l'édition que je possède n'a tout simplement pas de 4ième de couverture… mais je savais que j'allais passer les quelques jours suivants en agréable compagnie, comme toujours avec Pearl Buck.

C'est elle qui m'a fait découvrir la Chine, et c'est grâce à elle que je me suis attachée à ce type de littérature.

Pivoine est un très beau roman, profond, qui a plusieurs niveaux de lecture et incite à la réflexion.
Au fil des pages, je me suis sentie dans un état émotionnel globalement mélancolique, triste. L'histoire n'est pourtant pas tournée vers le malheur, elle est au contraire parsemée de moments de joie, de renouveau et d'espoir. En somme, la Vie, avec ses hauts et ses bas. Mais tout cela m'a attristée…

Pivoine est une jeune esclave, achetée à l'âge de 8 ans par une riche famille juive qui vit dans une ville au nord de la Chine. Elle sera, les premières années, une compagne de jeu pour le fils unique de la famille, David, avant de devenir sa fidèle et dévouée servante.

Les indications de certains évènements dans le récit me permettent de situer cette histoire dans le 19ième siècle, car l'auteure ne donne pas de date.

Le Maitre, Ezra, est un commerçant très riche et respecté dans sa ville. Né d'une mère chinoise, il est d'un naturel enjoué, et n'est pas vraiment porté sur la religion. Sa femme, au contraire, y est très attachée. Respectueuse de la religion et des traditions de ses ancêtres, fervente dans sa foi, elle tente d'imposer sa volonté et ses choix à son mari et leur fils.

Pivoine, au milieu de ce petit monde, évolue au fil des années, petite souris discrète mais indispensable, et veille à l'équilibre et au bonheur de chacun, surtout à celui de l'amour de sa vie, David.

A travers cette fresque dessinée par Pearl Buck, on s'insinue dans la société chinoise de cette époque. L'organisation des moments de la vie, le rôle de chacun, les évènements clés de l'existence, les drames et les espoirs, les chagrins et les joies.

Si je devais retenir un mot du destin des uns et des autres, ce serait « solitude ».

Solitude d'une petite esclave chinoise dans une maison de juifs.

Solitude des différents membres d'une même famille, chacun face à ses envies, son devoir, sa conscience.

Solitude d'une famille juive dans un pays qui n'est pas la patrie de ses ancêtres.

Cette histoire, tournée autour d'une famille juive et de la Chine, peut évidemment s'étendre à d'autres lieux, d'autres époques, d'autres religions.

La place de la spiritualité ou de la religion dans les relations humaines. le fanatisme des uns et la complaisance des autres. le poids et l'attachement au passé, au mépris du bonheur présent et futur.

Les Hommes ne vivent-ils pas tous sous le même Ciel ?

Au final, Pivoine est un formidable roman d'amour, fait de choix et parfois de renoncements…

Bonne lecture :-)
Lien : https://lebouddhadejade.blog..
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