Comme le disait si bien
Dostoïevski, « ils ne peuvent se représenter notre puissance sous d'autres dehors que ceux de la barbarie. Il en a toujours été ainsi jusqu'à présent et ce préjugé ne fera que croître à l'avenir. »
Que ce petit livre fait du bien... Bon certains diront que je suis un "homme sous influence" (marié à une femme russe et père d'enfants à la double nationalité, amoureux qui plus est de la Russie, de ses habitants, de sa culture et de sa littérature) mais, objectivement, et le traitement des événements actuels en est un exemple supplémentaire, ne baigne-t-on pas dans une pure russofolie en Occident ? Qui peut dire qu'il connaît, qu'il est ne serait-ce qu'informé précisément sur ce pays, ses us et coutumes, son histoire, ses valeurs, ses intérêts géopolitiques s'il s'en tient à ce que les voix qui trustent les ondes et les lignes des grands journaux expriment ?
Il n'est pas question, dans cet excellent petit bouquin, bien écrit, informé, drôle et triste à la fois, de dire que "les Russes ont raison" ; il est simplement question de tordre les clichés qu'ont entretient sur ce peuple, ses élites et sa politique (notamment extérieure), de rappeler quelques vérités historiques qui sont sciemment, consciencieusement (si on peut dire) niées, et surtout de rétablir un deux poids une mesure : on peut, on doit même avoir toujours un esprit critique vis-à-vis de toute politique, de tout discours : mais pourquoi ne l'applique-t-on exclusivement que vis-à-vis de la Russie (et quelques autres comme l'Iran, Cuba, Vénézuela...) ? Plus gênant : quel est le fond de l'affaire à tordre certains faits et à en masquer d'autres. Notre rapport à la Russie est, depuis longtemps et plus encore depuis la chute de l'URSS, un rapport impérialiste (comme celui que nous entretenons avec le reste du monde). C'est ce qui mérite d'être interrogé, ici comme ailleurs.
A lire (d'urgence par les temps qui courent).