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La Soufrière, un volcan situé en Guadeloupe dans l'île de Basse-Terre, se réveille en 1976 et déclenche une polémique entre scientifiques sur l'opportunité de déclencher, ou non, le déportement massif de la population de la partie sud de l'île, pas loin de 75 000 personnes déplacées, un beau gâchis économique et familial. Les aînés s'en souviennent, lorsqu'Haroun Tazieff, spécialiste des volcans actifs, partisan de ne surtout pas s'affoler, et Claude Allègre, spécialiste des volcans éteints D Auvergne, se sont affrontés par médias interposés après une courte visite sur place. Qui, d'après vous, a gagné ? le premier ? Eh non, le second, le futur ministre, bien en cour auprès des autorités constituées malgré sa méconnaissance totale du terrain. Avec sa maîtrise habituelle, Estelle-Sarah Bulle, cette conteuse hors pair, nous met dans les pas de deux familles dont le destin va être bouleversé par le grand dérangement. Une galerie de personnages, hauts en couleurs et représentant la diversité de la population guadeloupéenne de cette époque, vont défiler sous nos yeux ébahis. le regard est critique, notamment vis-à-vis des hommes, peu regardants quant à la morale malgré leur religiosité feinte ou sincère, mais aussi vis-à-vis des békés, ces patrons et grands propriétaires, tous bien blancs et méprisant souverainement ceux qui les font vivre de leur dur labeur…

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Ce roman nous plonge dans une période bien précise de l'histoire de la Guadeloupe, l'été 1976, où la Soufrière se réveille et menace les habitants de Basse-Terre, les obligeant à se réfugier dans l'autre partie de l'île, Grande-Terre. D'un côté, Haroun Tazieff rassurant et de l'autre, Claude Allègre, alarmiste et conseillant l'évacuation.
L'autrice nous raconte l'histoire d'Eucate, une vieille femme qui ne veut pas quitter sa case, qu'elle a construite sur les pentes du volcan. Ce sont ses racines. D'ailleurs elle évoque ses souvenirs, les épreuves qu'elle a vécues. Elle n'a pas eu une vie facile. Jeune femme, elle a travaillé pour la famille Vincent, riche propriétaire de l'île. Elle a subi les désirs et assauts de son patron, dont est issue sa fille, Espérance. La petite a eu le pied écrasé par un accident et ce handicap n'a pas arrangé sa vie. Elle est elle-même tombée enceinte d'un homme qui l'a abandonné dès qu'il la su. Sur cette île, la paternité n'est pas une mince affaire. Les hommes font des enfants qu'ils ne reconnaissent pas et ainsi se créent les secrets de famille. Secrets qu'Anastasie, fille d'Espérance, est bien décidée à percer. Sa mère l'a abandonnée pour partir en métropole. Elle vit avec sa grand-mère Eucate qui la surnomme Nana.
Estelle-Sarah Bulle nous ouvre également les portes de la case d'Elias, le patriarche de la famille Bevaro. Il accueille cet été son fils, Daniel, parti depuis 17 ans en Métropole, avec sa femme et ses deux enfants. Ce retour aux sources n'est pas évident lorsque l'on a perdu ses repères. le confort est loin d'être de celui de la Métropole ; pas d'électricité, pas d'eau courante, pas de réfrigérateur. Daniel rend visite à son grand frère, Ange, interné dans un hôpital psychiatrique. Chaque famille a ses secrets, ses fantômes.
La menace de l'éruption pousse tout le monde sur les routes et font se croiser ces deux familles qui se sont déjà croisées par le passé, mais c'est une histoire qu'il vous appartient de découvrir. Je ne vous en dévoilerait pas davantage. A la fin du roman, le temps avance rapidement pour dévoiler le futur des uns et des autres.
Différents thèmes sont abordés, le racisme des Blancs envers les Noirs, la pauvreté, l'espoir d'une vie meilleure en Métropole, le décalage entre la Métropole et l'Outremer, les conséquences de l'esclavagisme, le colonialisme, la transmission.
L'écriture est magnifique, poétique, teintée de créole. La nature est présente. Les personnages sont forts et attachants. J'ai trouvé qu'il y avait trop de personnages au début. J'ai été un peu perdue. En tout cas je n'ai pas eu de gros coup de coeur comme pour son précédent roman « Là où les chiens aboient par la queue ». Malgré ce bémol cela reste un très bon roman que je vous recommande.

Roman lu dans le cadre du Prix Orange 2024 pour le comité des anciens jurés.
Merci Lecteurs.com, la Fondation Orange et Liana Levi pour cette lecture
Lien : https://joellebooks.fr/2024/..
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En juillet 1976, en Guadeloupe, plus précisément à Basse-Terre, les habitants s'apprêtent à se déplacer à Grande-Terre sur ordre des autorités. Des explosions provenant du volcan la Soufrière se multiplient et la montagne gronde. Des cendres tombent sur les habitations, sur la végétation et les conditions se dégradent pour continuer à vivre sur cette partie de l'île. Les spécialistes s'écharpent sur l'avenir et les temps futurs sont incertains. C'est dans ce contexte, au milieu de tout cela que l'on suit les trajectoires de différents personnages qui vivent sur l'île depuis plusieurs générations. Une famille dans laquelle le fils revient de France avec sa femme et ses enfants pour une visite chez son père. Mais aussi une grand-mère qui vit reculée non loin du volcan avec sa petite fille. On suit ces petites vies chamboulées par le réveil du volcan mais on suit aussi ces histoires de famille complexes, restituées avec une plume sensible et le talent de conteuse d'Estelle-Sarah Bulle. Les ascensions sociales difficiles, les croyances sur les uns et sur les autres sur l'île, le rapport des Guadeloupéens au territoire, de nombreux sujets traversent ce troisième roman réussi de l'autrice et il se dégage une forme de poésie tout au long du récit. Un livre à découvrir qui donne à entendre des voix que l'on entend peu.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Merci pour ce très beau roman ! Estelle-Sarah Bulle est une styliste très sensible. Elle a une manière unique de camper ses personnages et de nous faire approcher cette famille. Ce livre permet de mieux comprendre les Antilles.
Si votre libraire reçoit cette autrice, réservez votre soirée, elle a une grande faculté de communication. Vraiment une oeuvre à suivre.
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Second livre lu de cette auteure. le plaisir de la lecture est intacte. Ce livre permet de découvrir l'histoire de la Guadeloupe, de ses liens avec la France à une époque où l'exil hexagonal semble la solution pour de nombreuses familles. Roman intéressant voire même.salutaire.
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Je me retrouve coincée entre deux avis pour ce roman. D'un côté, le décor planté qui transporte directement outre-Atlantique, à tel point que la chaleur, les odeurs, les photos des paysages transpercent le coeur et explosent en pleine figure à mesure des page. Un pur délice.
Mais d'un autre côté, on rencontre des personnages assez quelconques et une intrigue à bout de souffle dès les premières lignes. le livre est court, un positionnement qui ne prend le temps de rien.
Dommage.

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Cette autrice originaire de Guadeloupe m'avait déjà fort intéressée avec son premier roman «  Là ou les chiens aboient par la queue » publié en 2018 , grâce à son écriture très poétique .

Ce roman se déroule en Guadeloupe durant l'été 1976 ou La Soufrière émet de la fumée et de nombreuses explosions inquiétantes sur Basses Terre . de l'autre côté de l'île, Elias, le patriarche de la famille Bevaro reçoit son fils Daniel en vacances, parti voilà dix sept ans en métropole ou il a fondé une famille .
Face à plusieurs avis scientifiques contradictoires devant ce volcan ombrageux, on évacue la zone de ses habitants qui vont se réfugier sur Grande Terre. Ainsi plusieurs cousins éloignés de la famille Bevaro vont trouver refuge dans la petite case d'Elias , déjà bien remplie.
Seule, la vieille Eucate , vivant seule avec sa petite-fille dans une case sur les hauteurs du volcan, se refuse à partir , encombrée par son histoire familiale difficile.

Le roman nous présente un florilège de personnages haut en couleurs qui illustrent tous l'histoire de la Guadeloupe à travers son passé esclavagiste, la misère durant la deuxième guerre mondiale, le pouvoir social et économique des grandes familles blanches propriétaires , les épreuves climatiques ( volcanisme et ouragans), l'expatriation vers la métropole pour une vie meilleure, l'avenir de cette île lointaine.
J'ai aimé la rencontre du récit familial avec la Grande Histoire à travers les deux scientifiques Haroun Tazieff et Claude Allègre qui ont failli laisser leurs vies sur les parois du volcan.
L'autrice nous emporte dans sa narration romanesque et révèle peu à peu de nombreux secrets de famille  grâce à une écriture toujours poétique , imprégnée de la nature luxuriante de la Guadeloupe.
Elle réussit à nous plonger dans cet été étouffant ou se croisent les habitants affolés et leurs fantômes du passé.Elle s'interroge sur les liens familiaux, la fraternité, la jalousie et la générosité durant cet épisode «  volcanique ».
J'admire son écriture légère, musicale et fluide qui réussit à décrire une famille sur plusieurs générations en peu de mots mais avec beaucoup de justesse , sans oublier l'utilisation du créole lumineux.
Un joli moment de lecture à recommander.

Je remercie Babelio et la Masse Critique .
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Tout se passe en Guadeloupe. On suit l'histoire de la famille d'Elias et celle d'Eucate et de sa petite-fille Anastasie. Une vie de personnes noires et pauvres, où les blancs ont encore des avantages. Certains membres de la famille sont partis en France pour trouver du travail. Nous sommes en 1976 et le volcan de la Soufrière menace les basses terres. HS
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Je n'ai pas du tout été accrochée par la lecture de ce livre qui pourtant m'intéressait.
La Soufrière sur le point d'exploser, et les habitants de BasseTerre doivent quitter les flancs de la montagne au cas où (les scientifiques ne sont pas d'accord sur l'imminence de de l'explosion qui finalement n'aura pas lieu).
L'auteur nous parle des habitants qui vivent dans des cases. Une famille de Basse terre, Eucate et sa petite fille, installée dans une pauvre case sur les flanc de la montagne et une autre, celle d'Elias, dont un des fils (le seul d'ailleurs) a qui quitté l'île pour s'installer en Métropole. C'est justement en 1976 qu'il décide de revenir après 17 ans d'absence.
Je n'ai pas trouvé les personnages empathiques et aucune montée d'inquiétude qui devait pourtant exister à cette époque.
La description de la végétation luxuriante est assez vague.
Je n'ai pas du tout accroché
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Basses terres : Un roman de retrouvailles et de souvenirs, signé par Estelle-Sarah Bulle, lauréate du prix Stanislas... stelle-Sarah Bulle est née à Créteil d'un père guadeloupéen et d'une mère franco-belge. Elle a publié deux romans aux éditions Liana Levi
Lien : https://lapressedusoir.fr/ba..
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