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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est une plongée au coeur de la IIIème république que propose Gwenaël Bulteau dans son premier roman. Nous sommes en 1898, dans une période appelée la "Belle époque" en raison des nombreux progrès sociaux, économiques, techniques et politiques. Il s'avère aussi que c'est une période très agitée avec en fond l'affaire Dreyfus et la montée en puissance des ligues nationalistes et antisémites. Cette période est régulièrement explorée dans des livres mais aussi au cinéma et à la télévision, d'ailleurs une série s'intitulant "Paris police 1900" vient de débuter sur une célèbre chaine cryptée et prend la période par le même angle que ce roman. Bref, revenons-en au sujet de cette chronique.

J'ai trouvé ce premier roman historique de l'auteur particulièrement maitrisé, ce qui promet pour la suite si il y a de nouveaux livres en projet. Tout d'abord, l'ambiance est complétement immersive. Ce n'est pas le côté "belle époque" qui est montré mais plutôt les inégalités, la grande pauvreté d'une partie de la population, les femmes et enfants qui sont peu protégés et bien souvent victimes de sévices, un roman très sombre donc avec de nombreux passages qui vont sûrement secouer un peu les âmes sensibles. En tout cas, ça fait mouche car le style de l'auteur est d'une grande efficacité, c'est glauque, poisseux et assez dérangeant par moment. Je n'ai eu aucun mal à visualiser les scènes dans ma tête et on imagine sans mal la possibilité d'adapter ce genre de livre à l'écran.

Les personnages sont assez nombreux tout au long du récit mais ça ne vient pas embrouiller le lecteur, l'ensemble est plutôt fluide et le style d'écriture participe grandement à rendre la lecture de ce roman agréable (façon de parler compte-tenu de l'ambiance que j'évoque plus haut mais vous m'avez compris hein...). En parlant des personnages, ils sont pour certains très intéressants notamment par leur ambivalence avec parfois une vraie part d'ombre qui permet de leur donner une réelle consistance.

Le récit est bien maitrisé, prenant, avec de multiples rebondissements et une fin assez haletante. Il n'y a pas grand chose à dire, j'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce livre après avoir commencé ma lecture mais il faut dire que ce genre du polar historique est un genre que j'affectionne particulièrement.

Il m'a peut-être manqué un peu plus d'informations sur le contexte politique de l'époque pour encore mieux comprendre un certains nombres d'éléments. le côté historique aurait pu être développé un peu plus sans pour autant tomber dans la leçon d'histoire. On se concentre clairement sur l'intrigue mais avec un contexte historique un peu plus détaillé l'ensemble aurait pu gagner en profondeur je trouve.

Ceci dit, l'ensemble tient largement la route et pour un premier roman, c'est un très bon polar historique. Ambiance, personnages intéressants, enquête prenante, rebondissements, l'ensemble reste assez classique mais tout est bien là pour passer un bon moment. Je ne peux que vous encourager à découvrir ce nouvel auteur qui me semble promis à un bel avenir dans le polar !
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Polar historique, l'histoire se déroule en 1898, au moment de l'affaire Dreyfus. L'ensemble est assez sordide, le meurtre d'un enfant - trouvé sans tête dans une décharge- intéresse peu, mais malgré tout la police enquête. Rien ne nous est vraiment épargné dans ces pages, où les faibles sont des victimes toutes désignées. Alcool, sexe, violence... ce sont les bas-fonds de l'humanité.
Les hommes se confrontent et la police rend la justice à sa façon. Ca cogne dur dans ce Lyon où la politique agite les foules. Les juifs sont l'ennemi évidemment, la Ligue attise la haine.
J'ai lu ce roman dans un souffle, surprise par cette galerie de portraits que j'espère caricaturaux, bien qu'ancrés dans L Histoire. Sous prétexte d'une enquête nous suivons ces policiers dans leur vie familiale et politique. L'auteur ne nous épargne pas, on parcourt les rues de Lyon en respirant le moins possible, les odeurs sont tellement pestilentiels, les détails sordides.
Peu habituée à ce genre je ne regrette pas ma découverte mais si j'ai eu quelques moments de recul face aux détails dont l'auteur ne nous fait pas grâce.
Livre sélectionné dans le cadre du prix du premier roman de l'Estuaire. Verdict ce soir.

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Polar historique fin du 19ème siècle dans les quartiers populaires de Lyon.

Tout commence par la découverte le 1er janvier 1898 du corps supplicié d'un enfant sur les pentes de la Croix Rousse.
Ce plar se déroule en pleine affaire Dreyfus, l'antisémitisme ne se cache plus, la colère gronde et l'ambiance est sombre, très sombre.

Le commissaire Jules Soubielle va enquêter sur ce crime et faire face à la misère, la violence, la maltraitance des femmes et des enfants.

L'enquête est plus compliquée qu'il n'y paraît et les forces de police étant peu nombreuses, elle devra être résolue rapidement ou abandonnée.
La tension sociale monopolise les forces de police et exacerbe les opinions diverses au sein même de l'équipe du commissaire.

En plus de journées harassantes à traquer la misère dans les bas-fonds lyonnais, le commissaire commence à se questionner sur ses voisins dont les comportements d'abords jugés bizarres lui semblent progressivement assez suspects.

L'auteur intègre la petite histoire dans la grande avec beaucoup de talent.
La reconstitution de l'époque est très réussie, l'ambiance souvent glauque, noire, la misère et son lot de comportements inavouables sont décrits sans hypocrisie, les inégalités, l'injustice fondent la trame de ce polar.
Le traumatisme de la guerre de 1870 est très présent.

Un roman noir sans concession et addictif ! Une plume efficace et juste.
Un très bon 1er roman. A suivre !


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1898 dans la nuit, un chiffonnier trouve dans la décharge de la Croix Rousse le corps d'un enfant sans tête. La nouvelle va se répandre dans le bidonville où s'entasse une population, pauvre, laborieuse vivant de petits boulots.
L'enquête va se révéler difficile, elle se dérouler dans les milieux antisémites de la ville, l'affaire Dreyfus échauffe les esprits et exacerbe la violence. La police va devoir démêler les liens qui se tissent entre les membres de la ligue, les anciens combattants de 1870 abîmés par les horreurs du front, et l'alcoolisme qui règne partout.
Ce roman noir est prenant, captivant la plume est limpide. le lecteur est entraîné dans l'enquête et dans le quotidien des gens de l'époque. La complexité des sentiments patriotiques, xénophobes est déroulée au fur et à mesure de la lecture. Celle-ci est à la fois dépaysante et instructive. C'est un vrai plaisir !!
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Avec La République des faibles, je m'aperçois que mes lectures relèvent habituellement d'une morale à peu près sauve, aussi évolutive et fluctuante soit-elle selon les personnages et les époques : il y a des fanfreluches et des élans romantiques pour la romance historique, des élucidations macabres pour les romans policiers, du sang, des meurtres abominables, du suspens, des péripéties, oui, mais en général tout est bien qui finit à peu près bien. Je ne vous dirais pas ce qu'il en est pour la République des faibles mais sachez au moins qu'aucun des personnages ne serait retenu pour figurer dans une romance. Même un roman d'Anne Perry serait encore trop optimiste pour l'ensemble de cette clique miséreuse. On est dans du vrai roman noir, là. Nous sommes à Lyon, au moment où l'affaire Dreyfus fait s'entredéchirer toutes les familles. 1898. Les conditions de vie des classes populaires mêlent pauvreté, hygiène déplorable, alcoolisme et moeurs douteuses. La police n'est guère mieux lotie et ressemble beaucoup aux hères qu'elle a pour mission de garder du chaos. Deux meurtres se succèdent sans lien apparent : un enfant dont on a retrouvé le corps sans tête dans une décharge et un policier réputé pour son implication politique dans la Ligue antisémite. Parmi la galerie de portraits que fournit l'enquête, nous avons un marxiste qui fait le coupable idéal, quelques simples d'esprit revenus bien amochés de la guerre de 70, une mère indigne, l'étrange famille du pharmacien en cours d'ascension sociale, quelques chiens galeux, quelques enfants pouilleux, beaucoup de coups, beaucoup de souleries, quelques tromperies aussi.
C'est donc, à mon sens, davantage le tableau social d'une époque qui fait le sel de ce roman. L'intrigue policière se tient mais elle soutient plus qu'elle ne justifie l'exploration de ces quartiers populaires de province. Elle est l'occasion d'exhiber tous les dysfonctionnements d'un monde rongé par les idéologies délétères, le manque d'avenir pour des classes laborieuses qui semblent contribuer avec un bel entrain à leur propre sabotage à force de coups de sang, et de trop de coups au zinc. On ne peut donc pas dire que le roman rétablisse l'ordre et que le travail d'enquête ait restauré le monde dans son équilibre un temps chahuté. Non, à la fin, il y a toujours autant de fêlures, toujours autant de misère, toujours autant d'injustices. Noir, c'est vraiment noir.
Alors si je n'ai pas été entièrement subjuguée par ce roman, je ne saurais dire si c'est parce qu'il équilibre mal les codes du genre policier et ceux de la fresque historique pour largement privilégier cette dernière ou si c'est parce que je suis davantage une lectrice de polar classique que de roman noir.
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IIIe République. Lyon. Polar historique. Et je dirais : politique. Gwenaël Buteau nous fait voyager dans le temps avec talent. Et nous interroge...La République des faibles, cette République qui se doit de protéger les plus faibles....
Oui, j'ai beaucoup aimé ce roman qui a su donner corps et âme à ses personnages, retracer les lignes historiques de cette France de 1898.
" le grand soir", prochain roman de G.Bulteau paraîtra en octobre prochain aux éditions La Manufacture de Livres. Et cela promet un autre bon moment de lecture !

Astrid Shriqui Garain
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Un très bon polar social et historique qui se déroule à une époque assez méconnue par le lecteur que je suis. J'ai aimé me plonger dans le Lyon à la fin des années 1890 à l'aube du XXème siècle. Un antisémitisme latent et présent dans la société, la place faite aux femmes à l'époque nous rappelle le chemin parcouru, et nous alerte sur la fragilité des acquis. Les personnages masculins, qui dominent forcément le récit sont tous un peu trop semblables, difficiles à distinguer, et l'intrigue a un goût de déjà vu, mais le rendu du contexte social est très prégnant.
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Tout m'a plu dans ce roman policier historique dont l'intrigue se situe à LYON à la fin du 19ème siècle et débute par la découverte du cadavre d'un petit garçon revêtu d'une robe féminine dans la décharge de la Croix Rousse.

D'abord, l'intrigue est dense avec diverses ramifications tout aussi intéressantes les unes que les autres : affaire de moeurs, contexte politique (affaire Dreyfus), traumatismes de la guerre de 1870 (haine de prussiens).
Le suspens ne faiblit pas jusqu'au bout même si le lecteur attentif peut deviner certaines révélations avant la fin du livre. le final ne laisse pas le lecteur sur sa faim comme c'est souvent le cas car tout s'éclaire en quelques pages.

La reconstitution historique de la vie à Lyon à la fin du 19ème siècle est réussie, très vivante car elle ne noie pas le lecteur dans des détails tout en étant suffisamment précise et évocatrice de ce temps révolu. La misère des basses classes y est parfaitement décrite et le sort des enfants pauvres et maltraités est montré sans complaisance mais au contraire avec beaucoup d'empathie et de révolte.

Les personnages (policiers et protagonistes ou témoins de l'affaire) ont tous de la consistance y compris les enfants (Louis, Esther, petit Paul). Ce sont tous, adultes et enfants, de vrais personnages, avec leurs blessures, leur caractère, leur étoffe de vie.

Enfin le style est alerte, imagé, très agréable, d'une grande clarté. Gwenaël BULTEAU a un don pour prendre le lecteur dans ses filets dès la première page et ne plus le lâcher. Quel plaisir de se laisser embarquer pour ce voyage dans le temps et dans cette intrigue passionnante !

Ce livre est excellent et, compte tenu de ses qualités, ne me semble pas réservé aux seuls amateurs de romans policiers ou historiques.
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Un polar au parfum d'antan qui n'est pas sans rappeler "L'homme aux lèvres de saphir" d'Hervé le Corre, bien que ce dernier soit difficile à égaler.

Nous somme à Lyon, fin XIXème siècle. L'intrigue, au demeurant bien menée mais pas spécialement originale, se situe dans un contexte historique et politique particulièrement intéressant, au moment de l'affaire Dreyfus.

Tout commence par la découverte d'un enfant mort par un chiffonnier dans un terrain vague.
Le commissaire Soubielle et ses co-équipiers sont chargés de l'enquête et cette enquête va apporter au lecteur tout un lot de rebondissements, notamment à travers la personnalité et la vie privée des enquêteurs.

Outre un contexte politico-historique riche, il y a un décor à la Zola dans ce roman. Nous sommes dans les bas-fonds de la société, les hommes boivent, les femmes sont battues, il y a de la saleté, de la crasse, au propre comme au figuré.
Même la police ne s'encombre pas de "politiquement correct", on est très loin du monde d'aujourd'hui.

Très réussi !



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Un roman social très noir. Ce n'est pas Paris à la fin du XIXeme siècle qui en est le lieu mais Lyon et déjà ça attise la curiosité, ça change ! L'auteur nous plonge dans les bas-fonds de l'époque et, disons-le, ils sont sans fin. C'est cru, cruel et réaliste. C'est aussi intense et parfois dérangeant. Mais c'est toujours très juste dans l'écriture, la description et l'émotion.
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