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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
James Lee Burke nous emmène aux confins du Texas (avec une incursion au Mexique et une autre au fond des tranchées de la bataille de la Marne) à la charnière des XIXème et XXème siècles qui est aussi, pour les Etats Unis, le passage du monde du western à celui de la modernité.

Nous suivons un anti-héros qui peine à trouver sa place dans cette modernité, lui qui ne sait que faire parler la poudre. Mari rétif aux liens conjugaux mais fidèle à sa façon, père absent obnubilé par l'idée de retrouver son fils, homme brutal mais néanmoins cultivé, résolu mais doutant de tout (et d'abord de lui-même), capable de folie destructrice mais aussi de beaux éclats quand il faut défendre les faibles (loqueteux revenus de tout, prostitués violentées, anciens esclaves : ce n'est pas un roman à l'eau de rose !), l'ancien Texas Ranger Hackberry Holland incarne à lui seul la lutte du bien et du mal qui est au coeur de toute l'oeuvre de James Lee Burke. Son chemin de rédemption fait un roman haletant et très (très) noir que j'ai beaucoup aimé parce que l'humanité de l'auteur (et, d'une certaine façon, du héros) est toujours présente, magnifiée justement par cette noirceur.

Le style de James Lee Burke est de ceux qui se méritent (un peu chargé), l'intrigue semble parfois un peu secondaire (une histoire assez improbable d'antiquité volée) au profit de péripéties qui font tout le sel du roman, et il faut du temps pour apprécier ce personnage de dur à cuire, l'aimer pour ses fêlures. Un livre qui fait voyager et vibrer : j'ai beaucoup aimé, et je le recommande !

Du même excellent tonneau (de bourbon-bière) que la plupart des James Lee Burke (même si le cadre temporel est ici inhabituel) ou encore Une mort qui en vaut la peine (Donal Ray Pollock) ou Serena (Ron Rash).
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Je n'ai pas pu m'empêcher de donner à Hackberry Holland les traits de Tommy Lee Jones, parce qu'il tient le rôle de Dave Robichaud dans le film de Bertrand Tavernier inspiré du roman de James Lee Burke Dans la brume électrique avec les morts confédérés, bien sûr, mais surtout à cause de celui du shérif Bell dans No Country for Old Men, personnage qui présente plusieurs points communs avec l'ex-Texas Ranger de la Maison du soleil levant.

J'ai vu le film, mais je n'ai pas lu le roman éponyme de Cormac McCarty. Il me semble que le film et le roman de Burke partagent certains thèmes. À des époques différentes – de 1891 à 1919 pour le livre, dans les années 80 pour le film –, mais dans des lieux identiques, ils traitent tous deux de la difficulté de laisser derrière soi la manière de vivre que l'on avait adoptée et de s'habituer aux changements, de la nécessité de mutations douloureuses. Ils présentent deux personnages qui traînent de lourds passifs et qui perdent pied dans le monde nouveau. Tous les deux sont habités par la prégnance du Mal, par la recherche d'une forme de rédemption, par la nostalgie d'une époque révolue et l'amour d'une certaine Amérique, sans doute en partie fantasmée. En plus de ces thèmes, je crois que l'intrigue offre aussi quelques parallèles : un vol important, un psychopathe qui cherche à récupérer son butin, un (anti-)héros hanté par un acte commis dans le passé, et sans doute d'autres que je n'ai pas à l'esprit.

Hackberry Holland, son fils Ismaël l'appelait Big Bud, est un personnage complexe. Habité par la violence mais possédant un réel sens moral (adaptable, il est vrai), têtu comme une mule, il éprouve des difficultés à se contrôler et n'apprend pas de ses erreurs : « Tu es stupide », lui répéteront tour à tour les trois femmes qu'il côtoie. Il est généreux, altruiste, et prend fait et cause pour les persécutés. Par ailleurs, il a beaucoup lu (des encyclopédies et des dictionnaires, Hugo, Poe, etc.), et il est nettement plus cultivé que la moyenne. Et puis, il y a son alcoolisme ; il arrive à le maîtriser momentanément, mais s'il boit un seul verre, il s'enivrera jusqu'à l'inconscience. Les trois femmes mises en scène se révèlent exceptionnelles pour des raisons diverses, parfois opposées. Maggie Bassett, l'épouse légitime de Holland (enfin, légitime, faut voir !) est une séductrice, manipulatrice, perverse, cruelle, amorale et intéressée, intense et courageuse, mais prête à toutes les bassesses pour éviter de retomber dans la pauvreté. Ruby Dansen, que Holland voudrait épouser, ressemble à son double positif : capable d'amour sincère, d'abnégation, de générosité, de bonté, elle pourrait pourtant en arriver aux pires extrémités si le fils qu'elle a eu avec Big Bud, Ismaël, était en danger. La troisième, Beatrice DeMolay, est la plus mystérieuse ; tenancière de bordel, elle connaît du beau monde et la lie de la terre (ça peut être les mêmes), et réussit en affaires. Elle a un faible pour Holland qui se dispense de la juger.

J'ai adoré encore une fois l'écriture de James Lee Burke (voir les citations) qui rachète en grande partie les défauts de cette histoire. J'aime son lyrisme, ses descriptions quasi mystiques, ses comparaisons parfois improbables et la richesse de ses métaphores. En fait, ce génial écrivain réussit à rendre intéressantes les péripéties d'une intrigue vraiment tirée par les cheveux et pas crédible une seule seconde ! Cette histoire d'une quête d'un supposé Graal dans l'Ouest américain, la rencontre d'une femme qui est peut-être la descendante de Jacques de Molay et qui a, comme homme de main, un Haïtien ancien prêtre vaudou serait parfaitement risible si elle était née sous une autre plume… J'ai surtout lu des romans qui appartiennent à la série des Robicheaux et je n'avais rencontré un Hackberry Holland que dans Déposer glaise et bouclier, qui m'avait plu, mais sans plus... Puisque le Hackberry que je connaissais était un avocat des droits civils vétéran de la Corée, j'ai dû faire une recherche pour comprendre qu'il était le petit-fils du Texas Ranger (merci Google), doté presque des mêmes qualités et défauts ! Si vous ne connaissez pas ce magnifique écrivain, ne commencez pas par ce roman un peu bancal : allez chercher un des romans mettant en scène Dave Robicheaux ; ils peuvent se lire indépendamment et vous devriez vous régaler…
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Hackberry Holland, ancien ranger, part à la recherche de son fils, Ismaël au Mexique. Il tombe dans une fusillade et s'enfuit avec des armes, de l'argent et une fameuse coupe en argent avec des pierres précieuses incrustées. Tout cela il a dérobé à Beckman, un célèbre trafiquant d'armes Autrichien. Ce dernier, pour se venger et récupérer le calice, va élaborer un plan machiavélique avec l'aide de Maggie.
Hackberry va devoir déjouer les pièges tendus par l'Autrichien tout en affrontant ses démons du passé.

Très bonne lecture, on découvre les États-Unis du début du XXeme, avec ses relations avec le Mexique, son implication dans les combats de la 1ere guerre mondiale et la condition du peuple noir.
Hackberry est un personnage noir, violant mais sensible. Son comportement face aux femmes est à l'opposé de celui qu'il peut avoir avec les hommes. Un personnage insensible, pris par la fureur de ses sentiments, tuant avec une violence qui frise la folie. Et un homme, niais, dont les femmes mènent par le bout du nez.
Avec le personnage de Maggie, on est dans la perfidie humaine, la malhonnête, le mensonge, mais dans une époque où aux États-Unis les femmes devaient combattre pour pouvoir vivre...
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Six critiques seulement pour ce bon roman noir, très insolite toutefois.
J'ai eu du mal à "entrer" dans ce roman. Trop de violence ,qui semble parfois gratuite. Evidemment , c'est une loi du genre, comme dans les westerns . Et cette violence se comprend, compte tenu de la situation chaotique du Texas ,et plus encore du Mexique, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème. D'autre part ,les personnages sont très violents ,Hackberry Holland parce qu'il est un peu fou(selon nos critères), et plus encore Beckmann parce que c'est un pervers sadique.
Mais on finit par s'y habituer... après tout ,ce n'est qu'un roman peu réaliste!
Ce que j'ai aimé dans ce livre ,c'est l'originalité: des personnages principaux, tous très forts et attachants : H. Holland-malgré sa violence incontrôlée- a une sensibilité, une étonnante culture, des idées (parfois bizarres), certains principes... Les trois personnages féminins ont chacune une personnalité forte ,bien dessinée. Ismaël Holland est intéressant aussi, sans oublier quelques personnages secondaires ,moins étudiés mais néanmoins intéressants tels qu'André.
Originalité de l'intrigue aussi: très échevelée ,elle apparaît un peu comme une parodie de l'histoire de l'Ouest Américain à cette époque(dont je suis loin d'être spécialiste!) et de western.Tout le monde semble un peu fou, mais les femmes beaucoup moins que les hommes!
Original encore : l'humour très particulier qui contrebalance l'excès de violence à travers tout le roman. Parfois on ne comprend pas ce que raconte H. Holland mais peu importe!
Et au milieu de tout ça, un sens de la nature ,de sa beauté , et des descriptions poétiques.
Un roman noir pas comme les autres et plutôt captivant!
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LA MAISON DU SOLEIL LEVANT de JAMES LEE BURKE
Découverte de cet auteur et le moins que l'on puisse dire c'est que ça déménage !! On est fin 19 ème début du 20 ème siècle, entre Texas et Mexique, à un moment où les frontières sont encore mal définies et les révolutions grondent. Un texas ranger va se trouver au milieu d'une histoire invraisemblable en cherchant son fils qui passera un sale moment en Europe à la bataille de la Marne. Ne cherchez pas les gentils dans ce livre, il n'y en a pas ( si, une) il y a des très méchants, marchands d'armes, tenanciers de bordels ou hommes de mains, et ceux qui pourraient être détenteurs d'une vague morale sont mus par des pulsions qui les rendent très dangereux. Excellent suspense, une plume qui, par moment, m'a rappelé McCarthy.
Ce ne sera point ma dernière lecture de Burke.
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