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sur 2629 notes

Bon, à nous deux Michel.
Ok, j'avoue, tu m'as bien eu l'an passé avec Au soleil redouté.
Je ne vais pas nier n'avoir rien vu venir dans On la trouvait plutôt jolie.
Quant à Nymphéas noirs, il m'a totalement retourné le cerveau avec sa fin aussi imprévisible.
Mais forcément, si tes lecteurs se font avoir, c'est que tu es un vilain tricheur.
Tu nous manipules, tu nous mens par omission et faux-semblants, tu construis tes histoires de façon à nous dissimuler la vérité cachée derrière le brouillard que tu distilles.
Mais cette fois je suis prêt.
Tes pièges ne fonctionneront plus sur moi.
J'ai compris qu'il fallait contourner ma façon de lire tes histoires jusqu'à trouver le bon angle, et je ne tomberai plus dans le panneau comme un bleu.

Rien ne t'efface. Tel est le titre de ton nouvel attrape-nigauds.
Une histoire impossible dans laquelle tu nous emportes dès les premières pages, je dois bien te l'accorder.
Sacré mystère que cette mère qui emmène son fils Esteban ( Zia, Tao les cités d'or ) en juin 2010 à Saint-Jean-de-Luz dans le pays basque, à la frontière espagnole. Et qui se termine en drame le jour de son dixième anniversaire.
Ce jour-là Esteban disparaît.
Pas de témoins. Pas la moindre trace. Plus de mystères que de réponses. Pour les autorités la noyade est la thèse privilégiée, pour la maman, Maddi Libéri, seul l'enlèvement est envisageable.

Dix ans plus tard, elle a refait sa vie aux côtés de Gabriel, qui est prêt par amour à accéder à tous ses désirs, compréhensif, respectueux de son passé et de ses blessures. Son beau psychiatre l'a également aidé à aller de l'avant.
Mais ses plaies vont se rouvrir dix ans plus tard. Sur cette même plage, elle fait un pèlerinage dix ans après les funestes évènements... Et elle revoit son garçon.
Enfin non, c'est impossible, ça ne peut pas être Esteban. Il aurait vingt ans. Mais le petit bonhomme qui l'hypnotise sur la plage est pourtant le jumeau parfait de son enfant disparu, probablement décédé.
Au même âge.
Au même endroit.
Avec les mêmes vêtements.
"Esteban aurait vingt ans aujourd'hui. Donc ce simple constat clôt immédiatement tout autre débat, toute illusion sur une quelconque usurpation d'identité."
Devant l'inexplicable, même l'esprit cartésien de la doctoresse vacille.
Alors elle surveillera chaque jour Tom - le prénom de ce petit garçon qui ressemble trop à son fils pour que ce soit un hasard - ainsi que sa mère peu aimante, Amandine, à laquelle elle ne peut s'empêcher de se comparer. Elle découvrira qu'ils vivent à Murol, en Auvergne, et elle viendra s'y installer pour y devenir le nouveau médecin du village, et rester en contact avec celui qui pourrait être la réincarnation de son fils décédé dix ans plus tôt.

Non mais t'es sérieux Michel ? La réincarnation rien que ça ?
Bon ok, la ressemblance entre les deux garçons ne s'arrête pas au physique, ils ont les mêmes passions, les mêmes peurs, et bien d'autres détails troublants allongent cette liste qui ferait douter le plus rationnel des scientifiques. Alors une mère encore sous le choc d'avoir perdu son enfant dix ans plus tôt ne peut que croire qu'elle l'a enfin retrouvé.
Que par une inexplicable magie Tom et Esteban ne font qu'un. Que l'âme de son fils a trouvé un corps pour renaître.
Tu l'expliques très bien, cette croyance à laquelle se fient des milliards d'individus sur notre planète. Et s'il y a une vie après la mort, cette théorie est plus plausible à mon sens que de se retrouver au ciel parmi les anges ou en compagnie de soixante-douze vierges ( les "houris" ) destinées à l'unique plaisir sexuel masculin.
Mais si on se réincarne c'est dans un autre corps non ? Celui d'un cygne, d'un chat, d'un dauphin, d'une limace ou d'un cafard ? En fonction de notre karma. Pas dans celui d'un petit bébé qui nous ressemblera comme deux gouttes d'eau.

J'ai douté cependant, je te l'avoue.
Rien ne t'efface baigne dans une telle atmosphère de croyances, de sorcellerie, qu'on a parfois l'impression d'être dans des hameaux impies, bien loin du 21ème siècle. C'est le choc des cultures entre la vie moderne et l'époque où on se soignait par les plantes, où des légendes comme celle de la fontaine des âmes ou des villages engloutis n'appartenaient pas qu'au folklore. En plus, tu enrobes tes sortilèges de fantômes pour achever de nous faire évoluer dans ton univers surnaturel.

En plus pour mieux m'attendrir et me détourner de ma quête de vérité, tu m'as brossé les portraits de personnages aux émotions réelles, décrivant avec soin leurs qualités et leurs petits travers pour qu'on puisse les visualiser, tout comme tu t'attardes en parallèle sur tous les décors merveilleux de ce coin de France vallonné et lumineux.
Comment ne pas imaginer ce qu'une mère peut ressentir en découvrant le portrait craché de son fils disparu dix ans plus tard, sans que celui-ci n'ait pris une ride ? Comment ne pas se demander ce que pensent les gens en découvrant que le nouveau médecin de Murol tourne autour d'un jeune garçon ? ( "Elle regarde ce gosse comme si c'était le sien !" ); Tu as aussi voulu nous régaler avec ton duo d'enquêteurs improbable, une pile électrique et un mollasson : L'assistante sociale Savine et l'employé de mairie Nectaire. Deux des principaux personnages si singuliers qui participent à donner toute sa saveur au roman où on se méfie de chaque personnage secondaire. A l'instar d'Aster, la vieille sorcière. A noter que Saint Nectaire étant une des communes voisine de Murol, dans cette région où l'on semble apprécier le fromage.

Tu as aussi voulu me prendre par les sentiments en me parlant du lac Pavin à plusieurs reprises. Comme si tu savais qu'âgé d'un an et demi seulement, j'avais fait la fierté de mes parents en faisant tout le tour de ce profond cratère avec mes petits petons quasiment sans jamais demander à être pris à bras.
"Le lac Pavin forme un cercle d'un petit kilomètre de diamètre."
"Faire le tour du lac prend un peu plus d'une heure."
Cette histoire m'a été répétée tellement souvent qu'elle me fait d'ailleurs douter d'avoir accompli beaucoup d'autres actes aussi héroïques aux yeux de ma famille.

Mais non Michel, je t'avais prévenu d'entrée : Cette fois tu n'allais pas me la faire encore à l'envers. Tes fausses pistes, tes histoires paranormales, tes jumeaux maléfiques, non mais pour qui tu me prends ?
Tu peux rajouter des meurtres si ça te chante, ça ne m'empêchera pas de me focaliser sur le principal.
Je n'avais qu'à trouver une explication rationnelle et anticiper ton fameux twist en te faisant un beau doigt d'honneur.

Un même enfant sans qu'il n'y ait les dix années d'écart qui auraient du les séparer, il n'y a pas beaucoup de façons de l'expliquer.
J'ai d'abord pensé à un enlèvement extra-terrestre, et il aurait voyagé dans l'espace dix minutes en passant par un trou noir, et pour Maddi c'est dix ans qui se seraient écoulés. Mais ça ne collait pas.
Ensuite j'ai cru mettre le doigt sur la résolution du mystère : Esteban est mort mais quelqu'un du centre a récupéré son ADN pour pouvoir le cloner. Mais à la différence de Jarod dans le Caméléon, Esteban n'avait pas de capacités hors normes si on excepte son oreille musicale.
Et puis j'ai compris, comme une évidence. La secte des hommes grenouilles voyaient en lui le sauveur de l'humanité, celui qui éviterait la fin du monde en 2021 selon la prophétie de Nostraphallus. Mais ce sauveur ne pouvait pas avoir plus de onze ans au moment de réciter l'incantation qui éviterait des tsunamis aux quatre coins du globe. Aussi l'ont-ils emmené dans leur base aéronautique souterraine et l'ont ils mis dans un caisson de cryogénisation avant de le confier à Amandine, leur plus fervente adepte.
Alors qu'est ce que tu penses de ça Michel ? Je t'en bouche un coin hein ?

C'était pas ça.
Une nouvelle fois je n'ai rien vu venir, et je me suis retrouvé complètement à côté de la plaque. Et pas qu'une fois. Et pas qu'un peu.
J'ai relu certains passages après coup pour m'assurer que Michel n'avait pas essayé de m'embobiner mais même pas. C'est moi qui ne sait pas lire entre les lignes.

Un tout petit reproche concernant la vitesse à laquelle sont débitées les révélations finales, nombreuses et pas toujours primordiales, qui alourdissent un peu le final d'une intrigue magistrale.

Mais j'ai beau détester Monsieur Bussi parce qu'il a encore réussi son pari de me laisser comme un gros bêta aveugle, il faut bien avouer que Rien ne t'efface est un livre dans lequel on entre dès les premières pages, et que non seulement le suspense est maintenu de bout en bout, mais aussi que nos convictions sont ébranlées, que le travail sur les personnages, les lieux, la culture en font un livre d'autant plus riche.

Le rendez-vous est pris pour 2022.
Et cette fois-ci je te le promets Michel, tes petits tours de passe-passe ne fonctionneront plus sur moi !

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« Rien ne t'efface » n'est pas seulement un polar glacial avec son cortège de disparitions, de meurtres et de secrets de famille, c'est, avec Michel Bussi longtemps professeur de géographie, une description des conséquences de l'évolution climatique sur le tourisme hivernal en Auvergne et une présentation du site troglodyte de Jonas.

Ce roman est aussi une analyse des évolutions sociétales de notre époque avec l'absence, de plus en plus fréquente, d'un père dans l'éducation des enfants et le manque de repère qui en découle. C'est une réflexion sur les risques psychologiques résultant de la séparation entre gestation et éducation. C'est une démonstration des dégâts générés par les réseaux sociaux, Facebook en l'occurence, qui mettent en danger la vie des enfants en dévoilant l'intimité familiale et en révélant le lieu de résidence d'utilisateurs inconscients et irresponsables.

Très engagé dans la défense de l'enfance défavorisée avec le Secours Populaire, Michel Bussi poursuit ainsi son combat entamé avec « N'oublier jamais » et « Sang famille » en lançant un cri d'alarme bouleversant sur les dérives de notre époque et les manipulations d'adultes pervers.

Le souvenir d'Esteban, innocente incarnation que parfois « Maman a tort », ne s'efface ni du coeur ni de la mémoire. Un grand Bussi à lire et relire !
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Déception, c'est le premier mot qui me vient à l'esprit pour vous parler du dernier roman de Michel Bussi, Rien ne t'efface. J'avais déjà été déçue par ses deux derniers romans et bien comme on dit : jamais deux sans trois.

Je commencerai par le positif : le voyage en Auvergne. En cette période de confinement ou seul les voyages livresques sont encore possible, je me suis régalée à découvrir une région que je ne connais pas et qui est si bien décrite ici.

Pour le reste, je suis plutôt partagée : certes il y a énormément de suspense mais pas assez pour ne pas avoir envie d'abandonner ma lecture. J'ai trouvé en plus que le roman trainait au démarrage. Je me suis accrochée grâce à toutes les bonnes critiques que j'ai pu lire et au fait qu'il y avait soit disant un rebondissement incroyable à la fin. Alors forcément, j'ai eu envie de découvrir ce dont il était question. Et même avec ça, mon avis reste inchangé : oui il y a un personnage ou deux qui ne sont pas vraiment qui l'on croit mais pour autant, l'intrigue est complètement invraisemblable. Je ne vous laisse même pas imaginer combien de fois j'ai roulé des yeux pendant cette lecture.

Je suis aussi déçue par l'écriture et le style de l'auteur qui devient on ne peut plus quelconque. On dirait un premier roman avec beaucoup de défaut. Où est donc passé l'auteur qui m'avait tant séduite avec ces précédents romans ? Je me pose toujours la question. Pour ce roman, soit il est mauvais soit je suis passée à côté mais une chose est sure c'est que je ne le recommanderai pas.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Les romans de Michel Bussi font partie de ceux que je trouve sans faute à la médiathèque, et je ne résiste pas.
Celui-ci est dans la moyenne de ceux que j'ai lus.
Maddi, médecin à Saint-Jean de Luz, perd son fils de 10 ans sur la plage. Il disparait. 10 ans plus tard, elle revient sur cette plage et croit y voir son fils, ..., toujours âgé de 10 ans.
Elle, la scientifique, va être obsédée par cet enfant jusqu'à s'installer dans le village où il vit. Réincarnation ?
J'ai trouvée l'intrigue un peu longue à s'installer, malgré un décès suspect peu de temps après l'arrivée de Maddi dans ce village. il m'a fallu arriver à la fin du premier tiers pour ne plus pouvoir lâcher le livre. Fidèle à son habitude, l'auteur réussit à nous faire prendre des vessies pour des lanternes, et nous berner. le twist final est surprenant et aurait mérité à mon gout d'être moins rapide.
Un livre que j'ai lu avec plaisir, mais qui retombe vite dans les oubliettes. Cela dit, heureusement que toutes nos lectures ne nous restent pas en tête, même si ce sont celles-ci que je préfère.

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Ce nouveau roman de Michel BussiNymphéas noirs », « J'ai dû rêver trop fort ») invite à suivre les pas d'une mère célibataire dont l'enfant disparaît le jour de ses dix ans.

Le récit débute à Saint-Jean-de-Luz dans le Pays basque, en compagnie de Maddi Libéri, médecin généraliste, et de son fils Esteban. Chaque matin, ils ont pour habitude de passer un moment sur la plage de Saint-Jean-de-Luz avant de s'attaquer à leur petit-déjeuner. Lorsqu'Esteban disparaît sans laisser de traces le jour de ses dix ans, les autorités privilégient la thèse de la noyade, tandis que la mère pense à un enlèvement.

Lorsque dix ans plus tard, après avoir refait sa vie avec Gabriel en Normandie, Maddi revient en pèlerinage sur cette même plage, elle se fige. Là, à seulement quelques mètres d'elle, se tient un gamin de dix ans qui ressemble comme deux gouttes d'eau à son fils et qui porte le même maillot de bain que le jour de sa disparition. Elle décide de le suivre jusqu'en Auvergne, où il vit dans le petit village de Murol…

En voyant que Michel Bussi comptait m'emmener sur la voie de la réincarnation pour expliquer l'inexplicable, je dois bien avouer avoir eu très peur de ressortir fortement déçu de cette lecture. Force est cependant de constater qu'après avoir baladé mon esprit cartésien sur de nombreuses fausses pistes flirtant avec le surnaturel, l'auteur est une nouvelle fois parvenu à retomber sur ses pattes avec grande maestria. Alors certes, la fin est un poil capillo-tractée, mais les salons de coiffure ayant été fermés en Belgique pendant la pandémie COVID-19, je comprends que même les intrigues puissent être légèrement tirées par les cheveux.

Ces révélations finales qui ont pour but de mettre le lecteur sur le cul après lui avoir retourné le cerveau, ne sont d'ailleurs pas le seul attrait de ce roman. Cette quête de vérité permet en effet de croiser des personnages attachants et profondément humains, emmenés par une assistante sociale et un employé de mairie bien déterminés à démêler les fils de cette énigme particulièrement bien ficelée.

Du très bon Bussi !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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le livre commence avec les théories d'un médecin sur la réincarnation. On voit tout de suite où Michel Bussi veut nous emmener et ce n'est pas fait pour me déplaire .
Maddi, médecin à Saint Jean de Luz, vit seule avec son fils Esteban 10 ans. Un matin, alors qu'il devait rapporter une baguette pour le petit-déjeuner, il disparaît.
L'enfer commence pour Maddi qui ne croit pas à la mort du petit garçon.
Elle est suivie par un psy à qui elle s'attache et lui aussi mais tout en gardant des distances.
Dix ans après, elle revient sur la même plage et voit un gamin, Tom qui ressemble étrangement à Esteban, même maillot et tout.
Elle va jusqu'à déménager et s'installer comme médecin généraliste en Auvergne dans le village où vit Tom avec sa mère Amandine. Maddi vit avec un certain Gabriel qui reste enfermé toute la journée en manipulant l'ordinateur. Michel Bussi nous promène bien à ce sujet et nous n'apprendrons sa véritable identité que vers la fin. J'en ai un peu voulu à l'auteur pour ce fait.
Maddi est persuadée que Tom va disparaître également le jour de ses dix ans. Tom semble bizarre et parle avec un fantôme, croit-il , qui lui ressemble.
Une assistante sociale suit Tom et sa mère de très près.
Les choses vont se compliquer de façon à rendre le récit haletant et bien mené et ce, jusque la fin où la soeur du secrétaire de mairie, aux allures de sorcières spécialiste en herbes médicinales, explique à son frère la théorie de la réincarnation, façon bien compréhensible et applicable à tous.
J'ai beaucoup apprécié ces moments où on se situe dans le rationnel et ensuite, on bascule dans l'irrationnel.
Cela m'a vraiment beaucoup plu. Je faisais confiance à l'auteur pour nous conduire sur des pistes plausibles.
Un roman bien mené et bien écrit avec le petit reproche que Michel Bussi m'a trop menée en bateau au début mais je lui pardonne vu le plaisir de lecture que j'en ai retiré.
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Pas du tout convaincu par Michel Bussi qui se laisse aller depuis quelques années.Un style peu convaincant. Des intrigues inutilement complexes.Des invraisemblances criardes. Côté psychologique, ce n'est pas bien compliqué
Michel Bussi a trouvé son filon et son lectorat
Tant mieux pour lui et sa maison d' édition
Qu'il est bien loin le temps des Nymphéas Noirs, une lecture qui m'avait emballé
Il produit maintenant des livres formatés : des livres grand public pour une lecture pendant les vacances
C'est banal mais reposant et je comprends que la majorité de ses lecteurs et lectrices n'en demande pas plus après une année harassante
Pour les passionnés de littérature, vous pouvez faire comme moi: oublier définitivement Michel Bussi et découvrir de nouveaux talents bien plus originaux
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“Si on compte les hindouistes, les bouddhistes, un quart des Européens et presque un tiers des Américains, une majorité de gens croient à la réincarnation, sont persuadés que notre corps n'est qu'un vêtement… et que notre âme lui survit.”
Ce n'était pas un début enthousiasmant pour ce roman car je craignais d'entrer dans une histoire fantastique à la façon des premiers Marc Lévy.
J'ai été rassuré par la façon de raconter l'incroyable avec du recul, en nous proposant de partager les réserves du narrateur : “Je ne vais pas me mettre à croire à ces histoires !”
Bien sûr, avec ce genre de livres, il faut accepter de flirter avec l'invraisemblable et c'est un peu le cas avec ce thriller que je n'ai pas pu lâcher, à cause de ses rebondissements accrocheurs, une fois franchie la moitié du livre.
Michel Bussi a le sens de la narration avec un suspens de bon aloi et il en fallait pour m'accrocher à une histoire de réincarnation, de xénoglossie…
Surtout que l'auteur développe doucement son histoire en nous emmenant en Auvergne pour nous délivrer de jolies descriptions qui retardent l'intrigue.
Les personnages secondaires de Nectaire et Aster sont originaux et sympathiques ; lui, avec sa vieille R5 incontrôlable sur la neige, elle, avec ses tisanes maison.
Sans oublier une pointe de sentimentalisme qui m'a fait verser une petite larme.

Tout cela a fait que je n'ai pas vu venir le dénouement étonnant (mais cela n'est pas surprenant !).
“Mes lecteurs, je dois les emmener au bord du précipice, les lâcher et les rattraper au dernier moment” nous dit Michel Bussi et c'est réussi Monsieur !
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Il m'arrive parfois d'être incapable de choisir, de n'être tenté par aucun roman récemment publié. Ce pourrait être l'occasion de lire ou de relire un classique de la littérature américaine, mais beaucoup (Faulkner, Nabokov…) sont peu présents sur le catalogue français de Kindle, et on ne les trouve plus qu'en livres de poche, imprimés en tous petits caractères. Fatigant à lire la nuit ! Alors, je me décide pour des polars français, en veillant à choisir au mieux le romancier et l'ouvrage.

Michel Bussi fait partie des auteurs de romans à suspens les plus lus. J'ai noté qu'il est aussi géographe et qu'il s'intéresse à l'analyse cartographique des résultats électoraux, en partenariat avec le politologue Jérôme Fourquet. Voilà qui fait sérieux ! Cela m'a incité à le découvrir en tant qu'écrivain et à m'engager dans un de ses romans récents, Rien ne t'efface, gratifié de bonnes critiques.

C'est l'histoire d'une femme, Maddy, dont le fils âgé de dix ans disparaît un matin sur une plage. Un drame qu'elle parvient à surmonter, jusqu'au jour où, dix ans plus tard, elle aperçoit sur la même plage un enfant de dix ans strictement identique – strictement identique de chez strictement identique ! – à son fils disparu, lequel, vous l'aurez compris, aurait vingt ans s'il était encore en vie. Alors forcément, on évoque la réincarnation. Et moi, je me pose la question suivante : irai-je au bout des quatre cent cinquante pages de ce roman, si sa trame est fondée sur la migration des âmes et autres sornettes ?

J'ai compris après quelques pages que les mystères de l'intrigue – et ils seront nombreux ! – auront une explication rationnelle et humaine. Les élucubrations sur la réincarnation ne sont qu'une ficelle pour tenter d'égarer le lecteur.

L'auteur semble prendre du plaisir à égarer le lecteur ! Il monte en épingle des légendes ancrées dans les lacs volcaniques sans fond et les grottes troglodytiques de l'Auvergne, où se déroule l'essentiel de l'action. Il laisse traîner, en fin de chapitre, des mots suggérant mine de rien la culpabilité de tel ou tel personnage ; pas de jaloux, ils y passeront tous l'un après l'autre. Et puis, il y a ce que ne dit pas Maddy, narratrice de la plupart des chapitres : Maddy parle beaucoup, ne prononce jamais de mensonges, mais elle cache beaucoup, beaucoup de secrets. Pour les connaître, il faut attendre qu'ils soient révélés par les autres… Moi, ça m'est égal, je ne joue jamais à deviner qui est l'assassin.

Au fil des pages, je me suis toutefois lassé de ces artifices un peu trop visibles, aucun ne m'a ému ni angoissé. de même, je me suis lassé des descriptions de paysages, spectaculaires au début, mais qui finissent par paraître ampoulées, à force d'être répétées.

Le pire : ce sont les quarante dernières pages, dans lesquelles l'auteur fait expliquer tous les engrenages de sa machination par le ou la coupable, qui fanfaronne ainsi sur le génie dont il ou elle a fait preuve ; une manière pour l'auteur de fanfaronner lui-même sur la précision implacable de son intrigue. Il est classique de terminer un polar par ce genre de restitution récapitulative et je trouve toujours cela décevant. Ça l'est d'autant plus dans un roman comme Rien ne t'efface, où les faits sont tirés par les cheveux, à la limite du crédible.

En tant que lecteur, je ne suis pas amateur de ce genre d'histoires, mais je reconnais la qualité et la quantité du travail d'écriture.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Maddi a perdu son fils, Esteban, alors âgé de 10 ans, un sombre jour de juin 2010 sur la plage de Saint-Jean-de-Luz.
Qui voit Maddi, 10 ans plus tard, sur cette même plage ? Esteban.
La question se pose : est-ce vraiment Esteban ?
Maddi en est persuadée.
Pourtant, ce n'est pas possible, humainement, c'est impossible.
Comment l'expliquer, alors ?
C'est là que Michel Bussi déploie tout son talent.
Il m'a ensorcelée.
Il m'a perdue dans ses ramifications.
Il m'a induite en erreur avec ses indices.
C'est toujours comme ça avec lui : mon coeur palpite, mon cerveau bouillonne, je voudrais lire vite, encore plus vite pour...comprendre, oui, comprendre, enfin comprendre...
Vous avez deviné ! J'ai beaucoup aimé.
Merci Michel Bussi
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