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EAN : 9782365450669
320 pages
Glénat (02/10/2019)
4.67/5   9 notes
Résumé :
Un récit feel-good qui donne envie d'emplir ses poumons d'air frais et de déplacer des montagnes. Eté 1994. Avec un dépouillement d'ascète et la désinvolture des grands forbans, deux amis partent faire un trek au Pakistan. Sans agence, sans carte, sans tente... mais pleins d'audace, disponibles à l'imprévu. Répondant à l'appel d'une montagne qui, de l'autre côté de la frontière, a vu passer les caravanes de la soie, ils rêvent du Père des glaciers, le Muztagh Ata, 7... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Durant l'été 1994, l'auteur, alors trentenaire, se lance avec un ami dans ce qu'ils appellent avec humour « l'expédition Muztagh Ata Cantal – Haute Savoie 1994. Sans guide, sans porteurs, sans oxygène… Sans en avoir l'air ». Avec un équipement minimaliste et en toute discrétion faute d'avoir obtenu les autorisations requises, tous deux s'attaquent à un véritable morceau de bravoure, - l'ascension dans des conditions très difficiles d'un sommet pakistanais de plus de 7500 mètres - , impressionnants de courage, de détermination, et de capacité d'adaptation. Mais le voyage ne s'arrête pas là : après le Pakistan, notre routarde pure et dure entreprend dans la foulée, seule cette fois, la traversée du désert de Tartarie, dans un aventureux périple qui la mène jusqu'au Tibet.


Cet extraordinaire récit de voyage, agrémenté de photos, est un enchantement de dépaysement, de découverte et d'authenticité. Somptueux décors de nature, rencontres inoubliables, désarçonnantes expériences au sein d'autres cultures et modes de vie, risques et imprévus, dépassement de soi en environnement extrême : le lecteur se retrouve immergé dans un formidable moment d'aventure tant sportive, qu'humaine et spirituelle.


Françoise Cadoux a pour référence Alexandra David-Néel, première femme à atteindre le Tibet en 1924. Nul doute qu'elle aussi a la trempe d'une femme d'exception, éprise de liberté et prête à tous les risques et les efforts, pour aller au bout de ses engagements et vivre intensément les aventures qui la passionnent.


Le récit nous emmène de surprise en surprise, au cours d'un cheminement qui ne peut que forcer respect et admiration, le tout sur un ton simple et modeste, authentique et sincère, et, pour le plus grand plaisir du lecteur, empreint d'un irrésistible humour.


J'ai été totalement emportée par ce livre, éblouie par la beauté et la sauvagerie des paysages, émue au fil de rencontres aussi touchantes que brèves, étonnée et amusée par les anecdotes souvent saisissantes, intéressée par les événements géo-politiques évoqués : Françoise Cadoux s'inscrit au rang des personnes qui réussissent encore à rencontrer l'aventure, la vraie, celle qui permet, avant tout, de plonger au tréfonds de soi.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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C'est d'abord une destination fascinante : l'Asie centrale, l'échine du monde qui relie les 4 directions : la méditerranée et le monde chinois, le nord russo-sibérien et le sud indo-pakistanais.
C'est un voyage qui se veut "l'air de rien", mais minutieusement préparé. le choix d'une logistique et d'un équipement minimalistes en fait tout l'intérêt : il est propice aux imprévus et nous ne serons pas déçus !
C'est un moment aussi, cette époque insouciante où on pouvait, en transports locaux, se promener dans les vallées les plus reculées du Pakistan, passer en Chine sur la route mythique "KKH", puis traverser le Xinjiang et le Tibet, pour enfin redescendre à Katmandou... Et au passage, hop, tenter de gravir en douce le 7500 mètres qui donne son titre au livre !
C'était avant le 11 septembre 2001 et ses sanglantes conséquences dans tout le monde musulman; avant la téléphonie mobile et le GPS pour tous; avant la reconnaissance faciale et la répression généralisées qui menacent l'avenir même des Ouïgours et des Tibétains; et bien sûr, avant le Covid.
Merci Françoise pour ce récit et ce témoignage d'histoire.
Françoise Cadoux nous montre à quel point le voyage fait briller le présent, car on ne sait jamais ce qui va se passer dans l'heure suivante. Des moments célestes nous sont offerts, paysages sauvages, lumières radieuses, et des rencontres touchantes ou fulgurantes traversent de nombreuses pages. Les plus beaux moments humains sont des cadeaux inattendus, souvent dans les lieux les moins touristiques.
Bien sûr, il y a aussi le revers, la fatigue des interminables trajets en bus, les heures d'attente, le froid polaire ou la chaleur écrasante, la tourista, la crasse, les puces et les poux. Et les destinations interdites, comme cette impossible liaison Kashgar-Kailash-Lhassa... Mais grâce à sa plume magique (et son ange personnel), Françoise tourne cette face sombre du voyage en dérision et nous rend ces péripéties presque aimables.
Ainsi, confortablement installés pour la lire, nous pouvons déguster ses aventures qui célèbrent la vie, la terre et l'humanité jusqu'à la dernière goutte, comme une boisson fraîche revigorante.
On excuse facilement l'emploi du mot désuet de "Tartarie", sans doute pour éviter le terme chinois de Xinjiang. Ce mot fourre-tout était utilisé par les Européens pour désigner tous les peuples des steppes asiatiques (tous les turcophones, mais aussi les Mongols, Tibétains etc.), preuve de notre ignorance d'alors.
Quelques photos viennent utilement compléter le texte. Un petit regret pourtant de ne pas avoir plus de cartes pour se repérer.
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Je me suis régalée !
Ce livre m'a fait éclater de rire plusieurs fois en plein milieu de la nuit car je n'arrivais pas à le poser (j'espère que je n'ai pas dérangé les voisins à 3h du matin) !
Bien plus que le récit d'une ascension, c'est le récit d'une aventure riche et joyeuse. Bien que je ne sois pas sportive, je me suis passionnée pour ce récit raconté avec un humour décalé et une autodérision qui m'a cueillie.
C'est profond et léger à la fois. J'ai adoré le côté humain et modeste de l'auteure dont le style fluide et imagé m'a fait voyager.
Il y a longtemps que je n'avais pas lu un livre qui m'ait donné autant d'énergie et m'ait fait autant de bien !
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J'ai adoré ce livre pour sa fraicheur, son humour et l'élan de vie contagieux qu'il procure. A travers cette histoire vraie, qui parait incroyable, on découvre que nos rêves n'ont pour limites que notre audace. Cela donne envie de partir aussi légère que l'auteur-e pour aller vers l'aventure, à la rencontre de l'humain et de l anature sous toutes ses facettes, dans le dénuement, l'enthousiasme et aussi l'humilité et la patience. Une lecture très conseillée pour les jeunes (et moins jeunes) en quête de possibles.
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Super génial !
Un livre qui vous emmène tout en haut. Une ascension ponctuées de moments intimes partagés avec les populations locales des montagnes. L'auteure sait manier la plume pour nous entraîner avec elle dans une aventure à couper le souffle où l'humour et la poésie s'entremêlent.
A lire absolument, un moment unique de voyage, de rencontres, d'imprévus.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Un vent poisseux s’était levé, soulevant des tourbillons de poussière qui roulaient sur la route solitaire, ivres et voraces. Gonflé de noires menaces, le ciel broyait un horizon charbonneux. Sous les nuages enténébrés filtrait une lumière de plomb qui donnait aux silhouettes, aux tentes, aux montagnes, à tout ce qui peuplait la steppe immense, un relief aigu. Brillant d’un éclat incisif, les ruisseaux innervaient l’âpre plateau de filets de mercure fondu. Les chevaux blancs épars dans la plaine semblaient de puissantes statues d’airain qui attendaient fébriles, que le ciel s’ouvre sur une pluie opaque.
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Les Chinois ont une longue histoire de pâtes derrière eux… Aussi longue que leurs spaghettis. En Tartarie, on les fabrique à la main. La pâte est introduite dans une machine à trous, d’où elle ressort en longs serpentins qui ont le diamètre d’un pouce. Les tâches suivantes consistent à rendre les serpentins de plus en plus fins. Devant une échoppe odorante, un jeune homme musclé en blouse blanche retrousse ses manches pour s’emparer d’un écheveau de pâtes qui doit mesurer deux mètres de long et peser 10 kilos. Gonflant la poitrine, il élève son paquet à bout de bras au-dessus de la tête. D’une alternance de mouvements amples et rapides, il descend et remonte les bras plusieurs fois : sous l’effet de la force centrifuge, les serpentins s’allongent. Coup sec dans les mains : l’écheveau se torsade sur lui-même, revient, s’étire encore plus… Ca, c’est ce que l’on appelle un tour de main ! Respect. A l’issue de l’opération, les serpentins ont le diamètre d’un petit doigt.
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Soudain, tintent des clochettes. Sur la KKH, la clochette n’annonce ni lutin ni fée. Elle annonce un monstre. Un monstre sacré : le camion pakistanais. Couvertes de clochettes, de chaînettes et d’amulettes, ces idoles orientales flamboyantes tanguent et tintinnabulent le long des gorges déchiquetées du Karakorum… Chaque millimètre carré de carrosserie est orné de dessins peints à la main en rouge écarlate, vert pomme, jaune poussin, bleu roi… Les camions pakistanais sont les rois mages des routes du Pakistan. Ils se déplacent lentement et majestueusement, comme il sied à leur dignité, les flancs chargés de verroterie et de gris-gris, peut-être même de myrrhe et d’encens… Kings of the Road or Drag Queens ? On dirait les statues de vierges andalouses qui, portées en procession pendant la semaine sainte, rutilantes et empesées, tanguent sur des chars dans les rues de Séville. Pomponnées et bichonnées à chaque pause par des routiers ventrus aux visages de bandits, elles gardent leur port altier même dans les montées qui font trembler les clochettes sous les hurlements du moteur courroucé. L’oreille aux aguets, le chauffeur penche son turban à la fenêtre de la porte de bois massif sculpté, concentré sur le moindre écart de ton des pistons et poursuit sa lente montée, moustache à la portière.
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Le Muztagh Ata : un dôme étincelant dont les contreforts plongent dans un lac turquoise. Dans les eaux vibrantes, ses reflets se mêlent à ceux de l’autre maître des lieux, le Kongur, 7719m. Dans l’immensité d’un désert qui s’étend à perte de vue, s’élèvent deux géants de givre qui semblent s’être trompés de paysage. Posés comme deux îles de glace sur les steppes d’Asie centrale des morceaux de banquise ont échoué par un mystérieux hasard sur les hauts plateaux tartares. De quoi surprendre les premières caravanes de chameaux de Bactriane… Après avoir traversé au Moyen Age les déserts du Kazakhstan et du Taklamakan, elles s’étaient brusquement trouvées face à des citadelles de glace surgies de sables. Probablement aveuglés par la réverbération de la neige, les nomades avaient appelé ce lac « Kara Kul », qui signifie « lac d’eau noire », alors que l’eau était d’un bleu qui évoquait le lagon. Un lagon à3800m d’altitude.
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Je me délestais. L’un après ‘autre, je me vidais de mes repères, les temporels comme les spatiaux. Je me déshabillais. C’est pour vivre cette perte que je voyageais. Pour vider mes poches et m tête de tout ce que je trimballais d’habitude : pensées encombrantes, croyances inutiles, vieilles certitudes… et bâtons de ski ! La mise à nu est la seule attitude que le désert tolère. Abandonner le ciment des certitudes et s’ouvrir à ce qui peut surgir. Se dévêtir du poids des croyances et s’unir à ce qui est. Ne reste que la lumière. Le sentiment d’être au monde. Dense et transparent, immergé dans le vaste présent.
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