Raconter la guerre à hauteur d'enfant, c'est la relater de manière brute, sans recul, avec les incompréhensions et les approximations inhérentes à la situation.
C'est balancer entre les boches, le maréchal,
De Gaulle, les résistants, la milice, sans trop comprendre où est le bien où est le mal.
C'est aussi tenter de survivre, voir l'horreur, se rendre complice sans le vouloir, observer les mesquineries ordinaires, le marché noir, l'enrôlement des jeunes.
C'est raconter sans juger, sans bien comprendre, juste constater et décrire. C'est bien de là que vient la force qui se dégage de ce livre.
L'horreur se dessine en filigrane sous des phrases courtes, descriptives,sous un récit destructuré et bousculé à l'image des évènements qui s'enchaînent et ne laissent pas le temps de respirer et d'analyser.
Une adresse dans la narration qui donne toute sa puissance à ce récit.