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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une véritable bouffée d'air pur arrivant de Sicile. Un vrai bonheur! Je me suis évadée de la grisaille francilienne pour rejoindre Montalbano! Bon, j'avoue, tout ce qui vient d'Italie me transporte, je suis une inconditionnelle!
C'est mon premier Camilleri. Une fois dépassé la forme du langage à la Andrea Camilleri - j'ai lu au moins trois fois le mot "émepétrois" avant de comprendre - et appréciant la série télévisée, cela m'a été facile de voir, sous mes yeux, les personnages s'animer.
Un bon policier qui démarre avec un vol dans un supermarché mais qui va se complexifier pour le plus grand bonheur des amateurs. Etant novice, aux dires de ma bibliothécaire, un excellent cru!


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N°1575 - Août 2021

Une voix dans l'ombreAndrea Camilleri – Fleuve noir.
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani.

On pense ce qu'on veut du jour de son anniversaire (une fête qu'on célèbre avec cadeaux et libations ou, plus précisément dans le cas de notre commissaire, le rappel inexorable de la marche du temps qui donne le vertige), mais ce 6 septembre c'est celui du commissaire Salvo Montalbano (58 ans déjà). Pourtant, dans sa cuisine, il est attaqué par un poulpe destiné à son menu et à la station-service c'est un automobiliste irascible qui s'en prend à lui. Il y a des journées qui commencent sous de meilleurs auspices ! Effectivement, la compagne de son agresseur est assassinée atrocement peu après et le Directeur d'un supermarché cambriolé est retrouvé pendu après avoir été malmené par la police. En réalité, Montalbano y voit la patte de la mafia, l'établissement en question étant sa propriété et aussi la volonté du pouvoir politique de se débarrasser de lui. Pourtant ces deux affaires semblent bien étrangères l'une à l'autre.

Les investigations avançant, les choses s'éclaircissent un peu entre meurtre camouflé en suicide, double comptabilité, rapt, faux cambriolage et mise en cause de l'agresseur qui est aussi le fils d'un homme politique, le tout enveloppé dans l'hypocrisie et dans un silence causé par la crainte de la mafia. Pourtant, est-ce dû à l'âge, à une curiosité maladive ou à une volonté d'autodestruction mais Montalbano prend la décision de servir de bouc-émissaire dans ces affaires où les carrières et même les vies ne pèsent pas lourd. C'est que, une des caractéristiques de Montalbano c'est d'être révolté contre l'injustice , le mensonge, la fourberie et d'être animé par la volonté de faire triompher la vérité. On peut dire qu'il est têtu et ce même si sa position, qui résulte parfois d'une intuition, bouscule la logique ou l'évidence et pour faire triompher son point de vue il ne recule ni devant le bluff, ni devant l'audace, ni devant l'illégalité. Pour l'aider dans sa démarche il a heureusement ses chers collèges du commissariat, des amis sûrs à l'extérieur, pas mal de chance et aussi les recettes de cuisine d'Adelina, sa femme de ménage, le café (il est Italien) et le whisky qui sont aussi des soutiens efficaces.
Ce fut pour moi, comme habitude, un bon moment de lecture.
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toujours un grand plaisir de retrouver les personnages de Camillieri! et cette langue si particulière!
Honnêtement , les intrigues se ressemblent toujours un peu mais peu importe! Rien ne gâche mon plaisir! et des les premières pages, je souris et m'imagine en Sicile!
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Un "Camilleri" est une véritable alchimie entre le roman écrit en sicilien, et la traduction qui en est faite. On se demande même s'il ne faudrait pas mettre Serge Quadruppani en gros sur la couverture, tant la réussite des ventes en France lui appartient aussi !
Et comme cette traduction est complexe et peut parfois sembler inachevée, le traducteur nous l'explique dès le début : ce coup-ci, l'écriture de Camilleri a évolué et cela fut plus compliqué de le traduire.
Personnellement, j'ai réellement senti cette évolution, et je n'ai pas apprécié ce qui me semble être une dérive.

Il n'en reste pas moins vrai qu'un Camilleri nous apporte toujours son lot de fraicheur, à commencer par les petits délices culinaires que Montalbano s'envoie régulièrement. Et son moral va au gré de son appétit : il jeune, ou il dévore, mais il ne fait pas dans la demi-mesure !

Ses adjoints restent égaux à eux-mêmes, et Fazio a tellement tendance à anticiper les besoins de Montalbano, qu'il va l'agacer tout au long de l'enquête !
Enfin, les 58 ans de Montalbano ne changeront rien à sa relation lointaine avec Livia. le petit coup de téléphone quotidien est nécessaire, mais il entraine une fois sur deux un dérapage dans ce drôle de couple !

En dehors de cette traduction un peu trop alambiquée, cela reste un savoureux Camilleri !
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Tout commençait pourtant par un banal cambriolage, bref, pas de quoi commencer sa journée au commissariat de manière si douloureuse que cela. Si ce n'est que le supermarché cambriolé n'aurait jamais dû l'être - personne ne se frotterait à ses véritables propriétaires - et que le directeur est particulièrement nerveux. Montalbano doit intervenir, lui qui a déjà subi une agression en bonne et due forme le matin même. Il reverra d'ailleurs très vite son agresseur, libéré pour cause de richesse et puissance du papa, et aussi du fait que son agressivité ou sa nervosité (nommez-la comme vous voulez) est son état habituel. Un meurtre a été commis, puis un autre et encore un autre. On se croirait presque au temps où la Mafia passait son temps à régler des comptes, d'un camp à l'autre, si ce n'est que nous sommes au coeur des années Berlusconi. Les années passent, la corruption reste, règne. Enquêter, que l'on soit policier, juge ou journaliste est difficile : une mutation, un mauvais procès est si vite arrivé.
Il est presque nouveau, pour Salvo, de respecter la loi au pied de la lettre, sans presque chercher à accélérer les choses en utilisant des méthodes pas toujours très légales. Ne surtout pas donner de prises à ses adversaires, eux qui ont réussi à mettre le Questeur dans tous ses états - la scène de la dispute avec Montalbano est d'ailleurs fort comique. Oui, Salvo peut compter sur ses hommes, mais il ne veut pas qu'ils prennent trop de risque pour lui. La Justice ? Plus tard, vous repasserez, merci, puisqu'après l'enquête, se tient le procès, et un bon avocat peut démonter bien des témoignages, même un rapport de médecin légiste.
Désespérant, cet opus ? Oui et non. Les victimes n'ont pas vraiment toute l'attention nécessaire. Il faut un coupable, et tant pis si ce n'est pas le coupable - tant pis aussi s'il n'y est pour rien. D'autres préfèrent des méthodes expéditives pour ne pas avoir à répondre de leurs actes. Un peu plus, comme le soulignent les réminiscences de Montalbano, et on se croirait à Chicago, au temps de la prohibition.
Une voix dans l'ombre est comme un opus hors de la chronologie des enquêtes de Montalbano, après le choc de l'oeuvre précédente. Pas une parodie, non, mais un roman dans lequel toute la palette de couleur qui compose l'univers de cette petite ville de Sicile semble réunie dans ses nuances les plus brillantes et dépeigne jusqu'à l'excès tous les conflits que peuvent engendrer la corruption quasiment institutionnalisée.
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Avec « Une voix dans l'ombre », Andrea Camilleri déploie une nouvelle enquête du commissaire Montalbano . le lecteur retrouve un personnage familier, haut en couleurs et à la forte personnalité, dans ce 25 ème (?) épisode du feuilleton Montalbano. le succès tient à une langue « fleurie » qui emprunte à l'italien, au sicilien, au patois local .. Traduits en français .La typographie et le style tentent de redonner la musique linguistique locale. Rude travail pour le traducteur Serge Quadruppani qui présente en préface sa méthode de travail et ses choix. La Sicile offre une toile de fond « exotique » et un tempérament régional original : la mafia y contrôle, directement ou par une « influence appuyée », l'économie, le politique, la justice et les médias. C'est dire que le commissaire manoeuvre dans cet écheveau de réseaux pour résoudre les enquêtes.
Le cambriolage d'un supermarché découvre une manipulation de la mafia … le meurtre du directeur du supermarché est déguisé en suicide, un témoin est éliminé…. L'affaire s'obscurcit. D'autant plus qu'une autre enquête occupe le commissaire. le fils du député vient annoncer qu'il a retrouvé sa fiancée assassinée. le commissaire n'hésite pas à utiliser des méthodes personnelles, hors de la légalité pour accélérer la résolution des enquêtes.
L'originalité de cette série policière tient également aux personnages qui entourent le commissaire. L'inénarrable policier Catarè, la fiancée du commissaire, Livia , qui apparaît ici dans ses communications téléphoniques quotidiennes, Adelina, sa cuisinière qui déploie son art culinaire dans des plats au nom locaux ….. Campés dans des rôles, un langage qui leur sont propres, ils assurent, pour le lecteur, une familiarité avec le contexte local.
« Une voix dans l'ombre » n'est peut-être pas le plus réussi de la série Montalbano. le scénario qui mêle deux enquêtes est un peu alambiqué dans leur résolution. La police antiterroriste surgit dans sa tentative de manipulation de la mafia et le commissaire est contraint de négocier avec ses collègues. le roman policier permet cependant un moment d'évasion en retrouvant un personnage haut en couleur et un contexte « dépaysant ».






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Un cambriolage dans un supermarché qui étonne autant le directeur que les équipes de Montalbano, un jeune chauffard qui s'attaque au commissaire à coups de clé à molette, la découverte du sordide assassinat de sa jeune fiancée. le décor est planté, Montalbano va avoir fort à faire avec ces différentes enquêtes qui se bousculent.
Montalbano enquête, mais il comprend vite qu'il y a anguille sous roche… Dans cet univers à la San Antonio, je découvre le style et l'univers d'Andrea Camilleri, mafia, malversations, chantage, assassinats, tout est permis.
Je découvre un style imagé, des situations comiques, un commissaire au caractère bien trempé à qui il ne faut pas en remontrer. Ce bon vivant est aussi amateur de cette bonne. S'il est souvent agacé par un de ses enquêteurs, il est surtout épaulé par une équipe aux personnalités bien campées, le tout dans un heureux mélange de niveaux de langages, en dialecte sicilien très particulier. Et cerise sur le gâteau, un traduction qui restitue particulièrement bien cette dimension au roman.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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Une enquête toujours savoureuse du commissaire sicilien, mais peut-être un peu plus banale qu'à l'accoutumée.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/01/05/note-de-lecture-une-voix-dans-lombre-montalbano-24-andrea-camilleri/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Le commissaire Montalbano se fait vieux, il en fait l'amer constat au début de cette histoire : son corps, sa tête le lui rappellent chaque matin, et d'ailleurs quand Livia, sa lointaine bonne amie, ou ses adjoints au commissariat lui souhaitent son anniversaire, il s'aperçoit qu'il l'avait complètement oublié. Cinquante-huit ans, il peut commencer à songer à la retraite. Mais en fait, dès qu'une enquête s'amorce, il recouvre tout son tonus et la plénitude de sa perspicacité, même s'il reste incapable de faire fonctionner un enregistreur numérique sans aide extérieure. Cette fois, ce n'est pas une mais deux affaires qui lui échoient coup sur coup. le directeur d'un supermarché, peu après avoir déposé une plainte pour cambriolage, est découvert pendu dans son bureau. Presque simultanément, le fils du président de la province informe la police que sa fiancée vient d'être sauvagement assassinée. Dans les deux cas, Montalbano est personnellement impliqué, soit qu'on l'accuse d'avoir indirectement poussé le directeur au suicide – mais est-ce bien un suicide ? –, soit qu'on lui reproche sa partialité envers le fils à son papa président – mais est-ce bien lui le meurtrier ?
En Sicile, la Mafia n'est jamais très loin quand surviennent des morts violentes : Camilleri recourt à ce ressort classique mais égratigne au passage une large frange de la classe politique italienne, en particulier, par une allusion transparente, les représentants de la "Forza Italia" dirigée par Berlusconi qui n'ont pas vraiment réussi, en dépit de leurs discours bien sentis, à éradiquer la corruption et les accointances des gouvernants avec le crime organisé.
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Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

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1992
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