La Peste... Que dire de ce livre sur lequel je suis revenue trois fois sans jamais dépasser la page 122 ? (N'allez pas vérifier ce qu'il y a précisément à cette page, j'ai mis ça au pif.)
Pourtant, au début, sur les conseils avisés de ma chère grand'mère, j'y suis allée les yeux fermés, désirant une fois de plus assouvir ma soif de culture. D'autant qu'autour de moi, tout le monde en parlait ("Quel visionnaire, Camus... Nan mais c'est vrai, on a l'impression qu'il parle de nous, de notre époque..."), et mon anticonformisme s'arrêtant là où le conformisme des autres commence, j'ai foncé pour le lire. Et au début, j'ai adoré. Ces rats qui s'échappent des égouts pour mourir à la lumière, le concierge qui commence à tousser... Franchement, j'appréciais. Et la journée, j'attendais avec impatience le soir où je pourrais me lover dans mon fauteuil et m'abandonner dans l'inquiétude d'une ville confinée. Dommage que, passé le prologue, je me suis ennuyée comme un rat mort (oui j'aime la blague).
Pourquoi m'ennuyer, me direz-vous, vous qui êtes un grand admirateur de Camus ?
C'est vrai, après tout, l'histoire est bien, originale et intéressante, surtout si l'on prend en compte l'analogie de la guerre, tout ça.
On pourrait aussi dire qu'en ces temps incertains, il est vrai qu'on peut voir des ressemblances avec la période dans laquelle nous vivons : le confinement, le silence du gouvernement, la détresse des amants séparés...
La Peste ne m'a pas plu une raison très simple : Les personnages sont insignifiants. Aucun des individus décrits dans le livre ne m'ont intéressée. Je n'avais pas envie de connaître leur destin. Un seul cependant a su attirer mon attention, c'est Joseph Grand, le petit fonctionnaire qui voudrait tant écrire un livre, lui qui cherche sans cesse ses mots. C'est le seul qui a su m'émouvoir un tant soit peu (quoique le mot "émouvoir" soit un peu fort), et j'ai été obligée d'avancer dans le livre pour connaître sa fin. Et je suis certaine que si j'avais aimé le livre, si j'avais su m'y plonger dedans, j'en aurais pleuré.
Car, pour moi, l'autre problème de cet ouvrage, de ce "classique", c'est cela : l'écriture ne me permet pas d'y plonger, je reste laborieusement en surface. Et c'est très désagréable.
En réalité,
La Peste est le seul livre de Camus que j'ai lu - enfin, tenté de lire. Je n'ai pas essayé les autres, et je crois que je n'en ai pas envie. Que voulez-vous, j'ai une pile comme ça de Cavanna qui m'attend, alors, s'il vous plaît, je vous en prie.