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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avril 194.., la peste s'installe en Algérie dans la ville d'Oran, chaque jour des cas mortels se multiplient. Pourtant la préfecture tarde à faire la déclaration de « l'état de la peste » car elle ne veut pas inquiéter l'opinion publique. Mais au bout de quelques semaines, face à l'urgence le préfet ordonne de fermer les portes de la ville.
Oran est isolée, séparée et coupée du reste du monde, les habitants deviennent « les prisonniers de la peste », la ville ressemble à une condamnée à mort.
L'épidémie progresse... La peste frappe partout et garde la ville repliée sous elle. Elle devient une « affaire collective » et même ceux qui ne portent pas « cette cochonnerie de maladie » la porte dans leur coeur.
La peste ouvre les yeux des habitants et force à penser et à réagir. Chaque individu choisit son camp et adopte une attitude propre à lui-même.
Albert Camus illustre son récit avec des personnages principaux comme Rieux le docteur, Cottard le trafiquant, Grand l'employé de mairie, Paneloux le prêtre, Tarrou le chroniqueur, Rambert le journaliste etc... Chacun de ces protagonistes incarne une morale différente face au fléau et même si ces hommes sont en désaccord sur différents plans, ils s'avèrent des « hommes de bonne volonté » qui agissent pour vaincre ensemble la peste.

Camus fait un rapprochement (sans le citer) de la peste à la guerre et la montée du nazisme, et la lutte des hommes face au fléau représente la résistance.
Les hommes occupent une place prépondérante dans son livre, comme si la peste ne concernait que les hommes. Par conséquent on peut en déduire que les conflits ne sont qu'une histoire d'hommes ! La femme a une place au second rang, effacée, elle n'apparaît de temps à autre comme une douceur, un réconfort voire juste un soutien pour l'homme et non un être pensant.

Dans son oeuvre, l'auteur dépeint une communauté qui partage la même lutte, il démontre que les effets du fléau sur l'homme peuvent changer des mentalités, des sentiments et une vision du monde. Il démontre surtout qu'on est tous égaux devant la mort.

Une oeuvre de grande qualité, certains passages sont d'un réalisme terrifiant, la progression et les ravages de la peste sont décrits dans les moindres détails.
La scène de l'agonie de l'enfant est un des passages les plus douloureux car nous assistons, impuissants, à sa souffrance et inévitablement à sa mort.
L'enfant représente le symbole de l'innocence et pour le coup Camus frappe là où ça fait mal !
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Il paraît que c'est l'un des livres les plus lus en ce moment dans le monde. Cet intérêt croissant voire inattendu est justifié puisqu'il s'agit d'une épidémie comme celle que nous vivons en ce moment.

"La peste" d'Albert Camus est présenté sous forme d'une chronique qui se veut objective et sans fard. Elle présente le cheminement logique et presque scientifique de la propagation de l'épidémie de la peste à travers la ville d'Oran. Mais ce roman est l'oeuvre d'un philosophe de la révolte et cette peste n'est qu'un prétexte pour le développement d'une pensée plus complexe. Car ce roman raconte une lutte; celle de l'homme pour la survie; celle de l'homme à la recherche de son humanité. Cette créature qui se veut Homme. Un peu plus qu'un saint! Et le chemin qui peut la mener là ; c'est la souffrance et la douleur collectives. Ce partage d'émotions semblables, cette peur et cette recherche de bonheur qui ne peut être individuelle mais collective, tout cela a pu transformer ces habitants d'Oran en être humain.

Jean-Paul Sartre avait dit dans l'un de ses ouvrages qu' « il paraît que les bananes ont meilleur goût quand on vient de les cueillir: les ouvrages de l'esprit, pareillement, doivent se consommer sur place ». Cela est juste, surtout pour les oeuvres de circonstances. Or, personnellement je ne veux pas considérer "La peste" comme telles, puisque cela nous mènera à opter pour cette lecture que même l'auteur a approuvé jadis. Celle de l'allégorie de la montée du nazisme à travers l'Europe. Pour moi, La peste est un ouvrage universel et intemporel envers lequel on serait bien injuste de l'emprisonner dans l'étiquette d'oeuvre de circonstance qui traiterait un sujet d'actualité d'alors. Cet ouvrage a su décrire la situation humanitaire de chacun de nous pendant l'épidémie du Coronavirus et les mesures prophylactiques qui sont presque les mêmes dans tous les pays du monde. La peste qui est publié dans les années 40 nous parle directement dans notre gloire et faiblesse, notre grandeur et petitesse.
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Le bacille de la peste ne meurt ni ne disparait jamais.
C'est l'écoute du "gai savoir" de Raphaël Enthoven sur France Culture qui m'a poussé à ouvrir les pages de ce livre, dont évidemment je connaissais l'existence. Mais lire Camus, en ce qui me concerne, représente toujours un sacrifice. Et "La peste" n'échappe pas à la règle. Camus, une lecture exigeante et complexe, qui demande un effort que, peut-être, je ne suis pas capable d'accomplir. J'ai aimé "la peste" mais ai-je bien saisi tout le sens du texte ?

La peste c'est une longue parabole, où la maladie représente la guerre, la tyrannie, l'idéologie destructrice. La peste c'est aussi l'histoire d'une résistance, opiniâtre, acharnée. La peste c'est aussi le repli et la peur. Mais la peste c'est aussi le révélateur, en négatif en quelque sorte, du caractère profond de l'homme avec ses grandeurs et ses bassesses, de l'humanité qui vaincra, même si "le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais".

Camus brosse un tableau en nuances de gris (et la description d'Oran dans les premières pages donne le ton) à partir de quelques personnages qui évolueront au rythme de la propagation de la maladie. C'est long et parfois un peu répétitif, comme cette ville close, comme cette vie qui oscille entre fatalité et combat, mais la réflexion du lecteur est toujours sollicitée.

Moins abordable que "l'étranger", "la peste" est un récit froid qui véhicule mal l'émotion et qui, malgré sa concision et un style plutôt sobre, est long à lire. Un chef d'oeuvre quand à l'ingéniosité de la parabole qui n'en fait pas, à mon sens, un chef d'oeuvre de la littérature.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Je ne savais plus si j'avais lu « La peste » dans un temps perdu de ma scolarité, ou de ma jeunesse. Oui, mon truc à moi, ça serait plutôt Alzheimer donc.
En ces temps de vous savez quoi, je me suis dit que ça serait sympa. Euh pas sympa non, utile, intéressant, enrichissant, éclairant, etc. Et ça l'a été.
C'est un assez long roman, difficile de ne pas faire le lien et le rapprochement avec ce que vous savez, malgré la parabole sur la guerre qu'a vraisemblablement voulue Albert Camus à sa création. Il focalise son attention sur une poignée de personnages masculins dont le docteur Rieux (double de Camus) qui vont évoluer au gré de l'enfermement dans Oran la pestiférée. Les idées et les réflexions y sont légion, dans une prose dense, parfois difficile à suivre.
C'est aussi un beau roman, sous forme de chronique.
Je ne l'avais vraisemblablement jamais lu, ou alors je suis vraiment atteint. Pas par la peste hein (ni le Covid).

« Mais il savait cependant que cette chronique ne pouvait pas être celle de la victoire définitive. Elle ne pouvait être que le témoignage de ce qu'il avait fallu accomplir et que, sans doute, devraient accomplir encore, contre la terreur et son arme inlassable, malgré leurs déchirements personnels, tous les hommes qui, ne pouvant être des saints et refusant d'admettre les fléaux, s'efforcent cependant d'être des médecins. »
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Jamais démenti depuis sa publication en 1947 par Albert Camus, le succès de la peste en librairie a rebondi en 2020, comme un effet secondaire de la pandémie de la Covid-19.

Pour ses premières ébauches, l'écrivain avait été inspiré par de petites épidémies locales survenues en Algérie, sa terre natale. Il a finalement opté pour la « chronique » d'une peste fictive d'envergure qui se serait abattue sur Oran, amenant au confinement total de la ville. Un confinement différent de ce que nous avons connu, puisque dans le roman, il n'est question ni de masques, ni de gestes barrières, ni de fermeture des restaurants – qui sont bondés –, alors qu'en revanche, la ville est totalement bouclée, nul ne pouvant y entrer ou en sortir ; le courrier est interrompu, de peur que les lettres ne transportent des germes, le réseau téléphonique interurbain est coupé, ne pouvant supporter l'afflux prévisible des communications.

La peste est une maladie fortement létale. Mais le risque est aussi de se retrouver prisonnier ou exilé. de l'intérieur ou de l'extérieur, il n'y a alors aucune possibilité, pendant de longs mois, d'échanger avec des parents ou des êtres aimés, si ce n'est par de très courts télégrammes. de quoi réduire le souvenir de l'autre à une pure abstraction. J'ai été sensible à l'enfer personnel – pudiquement passé sous silence – vécu par le docteur Rieux, personnage principal et narrateur discret, dont la femme, gravement atteinte de tuberculose, était partie se faire soigner à la montagne.

Le livre peut se lire rapidement si l'on se cantonne à la chronologie des événements, si l'on tient les commentaires du narrateur pour de simples observations anecdotiques et si l'on ne se pose pas de questions existentielles sur les attitudes des différents personnages, lesquels vivent au quotidien, chacun à sa façon, les sujétions de l'épidémie. Si je me fie à mes souvenirs, c'est dans cette disposition d'esprit que j'avais lu La peste dans ma jeunesse.

La lecture prend une autre dimension quand on sait que Camus voyait son livre comme une allégorie de la résistance au nazisme pendant l'Occupation, mais aussi lors de l'insidieuse contamination des esprits par la « peste brune » tout au long des années trente. Une dimension qui oblige à une lecture lente, analytique, laborieuse. Car comment nous projeter en ce temps-là, désormais, alors que nous sommes englués dans notre propre actualité liée à la Covid-19 ?

J'ai souri en retrouvant dans le livre une Administration qui hésite, qui tarde à réagir, craignant les réactions de la population, à juste titre d'ailleurs, car l'on conteste, proteste, minimise ou dramatise à l'excès, tout en se pliant bon gré mal gré aux privations de liberté qui s'imposent. La mise au point de vaccins suscite l'espérance, puis d'amères désillusions. Mais ce qui désespère les gens est le sentiment de n'avoir aucune prise sur le fléau, sur son expansion, sur sa durée : jusqu'où et jusque quand cela durera-t-il ? se demandent-ils, comme nous.

Malgré le réalisme atroce de certaines scènes d'agonie, la peste du roman n'est pourtant qu'une abstraction, un fléau absurde qui apparaît et prend fin sans véritable explication, un drame auquel la population cherche un sens alors qu'il n'en a pas. Une maladie comme la peste, une idéologie comme le nazisme ne seraient que des incarnations du Mal, apparaissant sans raison pour frapper l'humanité.

Les personnages du roman nous éclairent sur les convictions de Camus. Ceux qui cherchent une réponse dans la religion ou dans les idéologies se fourvoient. Quelques-uns – les collabos ! – profitent du Mal, mais la majorité choisit de résister, chacun à sa manière. Au-delà de la fureur, du désir de vengeance ou de l'héroïsme exalté, la résistance appropriée serait d'intervenir au quotidien auprès de ses concitoyens pour les aider à survivre, ainsi que s'y emploie activement le docteur Rieux, un humaniste attentif à tous, soucieux d'accomplir sa mission de médecin.

Je garde de cette deuxième lecture de la peste le souvenir de moments difficiles, mais intéressants, et il n'est pas exclu que j'y revienne un jour.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Le narrateur, que l'on ne connaîtra qu'à la fin du récit, relate la chronologie des évènements qui se sont déroulés à l'occasion de l'épidémie qui se répand à Oran. le personnage principal est le docteur Rieux, pragmatique, responsable, qui voit Mr Michel, le gardien de son immeuble développer des signes inquiétants de maladie. Son cas s'aggravant rapidement, Rieux doit se rendre à l'évidence et, avec ses confrères, constatent ce qu'ils redoutaient, la peste est de retour. L'évènement, incroyable en soi, va servir de révélateur de la nature humaine de l'ensemble des personnages croisés par Rieux, chacun représentant une facette de la société... Il y a le juge Othon qui représente la rectitude de la loi, d'abord sceptique jusqu'à ce qu'il soit concerné personnellement, Rambert le journaliste qui fait jouer ses relations pour obtenir le passe-droit qui le fera sortir de la ville, Grand, l'employé qui s'essaye à l'écriture, Tarrou le politique, lucide sur la nature humaine ou encore Cottard qui sent les opportunités offertes par la crise, sans oublier l'Eglise avec Paneloux, le curé. Au delà des personnes, c'est le système qui est dépassé, les autorités médicales hésitent avant d'identifier la peste, l'administration ne sait que faire et rapidement les manques de matériels, de salles, de personnels, se font sentir.

Albert Camus, avec la peste, dissèque avec méthode et objectivité, toutes les étapes d'une crise sanitaire avec un tel réalisme que cela en est confondant avec la crise actuelle du Covid 19..., les mêmes doutes, hésitations, retards de décisions avec des initiatives individuelles pour s'entraider ou trouver du matériel et écoper au mieux dans ce bateau qui fuit. Mais outre les séquences du combat contre le fléau, Camus recadre les conséquences humaines de la crise en y développant ses réflexions philosophiques et humanistes soulignant l'altruisme raisonné de l'un ou l'opportunisme de l'autre, en passant par le désespoir ou la rédemption.
Si ce roman, au sortir de la seconde guerre mondiale, faisait immanquablement penser au nazisme comme fléau à combattre, il devient avec la crise du Covid 19 d'une acuité époustouflante.
La peste est un récit éclairant, distancié et objectif, tellement réaliste que cela peut angoisser.
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La peste ; fléau qui ravage tout un peuple, contre lequel les hommes sont quasi impuissants mais qui en même temps permet à ceux ci de donner un sens à l'existence humaine, de revenir vers des valeurs essentielles comme la solidarité, le bonheur, l'amitié et la tendresse.
C'est un livre qui ne se lit pas facilement, qui suscite la réflexion sur la condition humaine, sur la foi, sur la fatalité.
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Je termine aujourd'hui la relecture de cette oeuvre plus de 30 ans après l'avoir découvert sur les bancs de l'école. La similitude des faits avec la situation que nous vivons tous actuellement est déroutante. le Docteur Bernard Rieux nous relate brillamment ces mois d'épidémie dans la ville d'Oran. de la découverte des premiers cas de la peste jusqu'à son extinction, en passant par le confinement qui s'impose et en décortiquant les réactions humaines et leurs évolutions au fil de la propagation de la maladie. Je ne suis pas un critique littéraire et nombreux sont ceux qui avant moi ont déposé un billet de qualité.
Je ne vais donc pas m'appesantir à inventer ce qui a déjà été écrit. J'ai, de façon certaine, pu appréhender ce livre bien plus facilement qu'il y a 30 ans, mais je me suis heurté à une qualité d'écriture qui m'a souvent échappé et parfois même ennuyé. Je suis content d'avoir relu ce livre et je vais attendre encore 30 ans pour l'ouvrir à nouveau et m'efforcer d'en tirer sa substantifique moelle. Pour l'heure je ne peux qu'inviter à ceux qui ne l'ont pas lu de s'y pencher sérieusement car il me semble important de s'enrichir de cette lecture qui déclenche une vive réflexion sur la nature humaine face à ce type de tragédie. Je vais maintenant retourner vers mes muses en espérant avoir un peu grandi au travers de cet ouvrage.. Bien à vous tous amis babeliens !
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J'ai lu L'étranger, il y a longtemps, je n'ai pas aimé. Je l'ai relu avant de commencer Meursault contre-enquête de Kamel Daoud, même verdict. J'en ai conclu un peu rapidement que Camus n'était pas pour moi. Grave erreur.
Cette fois-ci j'ai plongé dans l'histoire, et malgré un confort de lecture minime (une police de caractères minuscule, un texte très dense et une édition vieillie au papier jauni) et je suis encore sous le choc de ce livre, 24h après l'avoir fini.
J'ai été bouleversée par certains passages, émue par d'autres (sur l'amitié entre Rieux et Tarrou, entre autres), et touchée aussi par l'humour, rare mais présent dans ce livre.
Pour les considérations sur le parallèle entre la peste et le nazisme je passe mon tour: lisez les autres commentaires, certains sont remarquables, ou mieux encore: lisez ce livre.
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1947 : "La Peste" d'Albert CAMUS - présenté par l'auteur comme un "récit" - nous parle de la peur, du courage, de la mort côtoyée, de la communauté humaine et des "réflexes en temps de crise".

Tout d'abord, notre fascination totale devant l'oeuvre de Tibor CSERNUS, ornant cette page I de couverture de l'édition de poche "folio" de 1972 (année d'impression de l'exemplaire : 1985).

Une ville morte écrasée de chaleur, volets clos et feuilles de journaux tournoyant au ras des caniveaux dans un vent sale. Pas de rats (ils sont déjà morts, tout comme les chats).

Le Docteur Rieux lutte - au début, quasiment seul - contre "l'invisible" (et l'invincible Fléau) en sa paisible ville natale d'Oran. L'état de peste y est déclaré. Il faut protéger la population. Rieux se trouve quelques alliés sur place (tel le dénommé Tarrou) ; l'employé de Mairie Joseph Grand sauve, lui, du suicide son voisin de palier Cottard ; le journaliste Lambert veut fuir la ville close pour retrouver sa fiancée et doit s'appuyer sur les combines compliquées de la petite pègre locale (aux lourds parfums d'Espagne) pour parvenir à s'échapper de cette prison infestée...

Grandeur humaniste de CAMUS s'appuyant sur son personnage intègre, modeste, dévoué (Ah, cette empathie médicale, telle une "seconde peau" !) et si courageux - il côtoie la mort et la détresse au quotidien et risque d'être emporté par le bacille et sa contagiosité foudroyante.

Bizarre : quelque chose ne fonctionne plus à mi parcours du récit... Les personnages restent actions et discours et se semblent se désincarner peu à peu. Difficulté à parfois "bien s'y retrouver" dans ces individualités, cette "réalité prosaïque" de tant de protagonistes masculins. Camus ne semble pas à l'aise avec ses personnages, au fond... Est-ce leur nombre excessif ? La simple vitalité (sans parler de l'intériorité) de la demi-douzaine de principaux protagonistes "mis en situation" nous semble, au fond, si peu accessible...

Alors, épidémie ou guerre (Résistance ou "Kollaboration" ?) : au départ comme peut-être à l'arrivée, une humanité fourvoyée et tremblante avec cette mort invincible qui rôde - à peu près - partout.

Bien sûr, un très dense, long et lent récit-métaphore... Il nous faudra lire l'ouvrage jusqu'au bout - hélas sans passion - puis mettre le point final à cette 170ème critique d'un ouvrage qui a marqué l'Après-Guerre - et on comprend son importance...

On sent aussi "l'Apartheid" implicite dans cet univers "d'avant 1954" abordé où la figure de "L'Arabe" apparaît si peu - ou comme occultée...

On a parfois furieusement envie d'y entendre surgir le chant puissant de KHALED ( خالد حاج ابراهيم , né en 1960), "Wahran, Warhran" [1996] ou les mélopées amoureuses du tendre Cheb HASNI (الشاب حسني, né en 1968) qui habitait le Quartier Gambetta où il fut assassiné par un crétin d'intégriste frustré - pléonasme - en 1994, à l'âge de 26 ans.

Les descriptions de la Ville dans "La Peste" sont magistrales et composent une "atmosphère" (au sens simenonien) jaunâtre inoubliable - telle cette fameuse illustration "écrasante" et solaire de T. Csernus...
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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