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3,82

sur 366 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un chef-d'oeuvre à deux euros, n'hésitez pas, allez-y. Un auteur qui me parle, avec qui le courant passe. Un beau voyage et de belles réflexions. Des textes simples et lumineux.
De biens belles descriptions des villes et de la campagne algérienne mais les deux textes qui m'ont le plus touchés sont Prométhée aux enfers : un Dieu qui aimait suffisament les hommes pour leur donner le feu et la liberté, les techniques et les arts et accepter de se retrouver supplicié par les siens. Et après vient l'exil d'Hélène avec ses réflexions sur les philosophes grecs et les valeurs de l'Europe après la guerre, il y dit : Nous avons exilé la beauté, les Grecs ont pris les armes pour elle.
Puis il y a aussi cette lucidité, cette clairvoyance quand il parle de l'écrivain et dit : Pour se faire un nom dans les lettres, il n'est donc plus indispensable d'écrire des livres. Il suffit de passer pour en avoir fait un dont la presse du soir aura parlé et sur lequel on dormira désormais Comme c'est d'actualité de nos jours.
Puis étant sensible aux mots et à l'effet qu'ils ont sur moi, j'ai énormément apprécié sa descrition de la pluie sur Alger au début de Retour à Tipasa, je me suis sentie dégoulinante de pluie.
J'avais aimé L'étranger mais là, l'impression est beaucoup plus forte. Il y a de très belles réflexions sur l'humanité et son devenir. Certains auteurs sont des magiciens du quotidien et Albert Camus en fait partie avec lui un tout petit rien s'anime.
Un livre à lire et à relire.
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Etonnant comme un mot peut parfois jaillir dans notre esprit, alors même que nous achevons une lecture, la tête encore emplie d'ailleurs, et s'impose sans contrainte, comme une fulgurance, une évidence, un trait de lumière.
Incandescence...C'est ce mot-là qui a jailli après la lecture de ce petit ouvrage regroupant huit textes, entre essais et pensées, écrits par Albert Camus, entre 1939 et 1953.
On serait bien en peine de dire pourquoi cet adjectif-là, parmi les nombreux que l'on pourrait utiliser pour évoquer l'oeuvre magistrale du grand écrivain. Pourtant, c'est celui-là qui prime.

Incandescent, le visage de pierre de la ville d'Oran et l'irréalité de sa force minérale.
Incandescente, l'implacabilité du désert ou « la magnifique anarchie humaine et la permanence d'une mer toujours étale ».
Incandescence, les pays de roches et d'eau de la terre méditerranéenne où « tous les matins d'été ont l'air d'être les premiers du monde et tous les crépuscules semblent être les derniers ».
Incandescentes enfin, ces pages chaudes qui brûlent d'un amour sans borne pour la Méditerranée, comme un galet chauffé à blanc par le soleil.
Qui a grandi au bord de l'eau, sait le pouvoir d'attraction tout puissant que la mer a sur l'homme, la plénitude mélancolique qui envahit l'être face à son immensité.
Qui a quitté la mer sait le bruit régulier des vagues entendu au coeur d'une nuit lourde, comme un chant de l'absence, un voeu secret de retour.

L'on suit le fil d'Ariane déroulé par l'auteur dans un périple tout méditerranéen, d'Oran à Alger, de la Grèce à la Provence, pérégrinations à la fois mobiles, mentales et contemplatives, empreintes d'interrogations sur la condition de l'homme et sur la symbolique des mythes dans notre monde d'aujourd'hui où tout reste encore à inventer pour perpétuer la Beauté.
Des pages d'un lyrisme et d'une sensualité rarement atteints, puissantes, allusives, séduisantes et troublantes, par lesquelles l'auteur de « L'étranger » ou de l'inachevé « le premier homme », exprime son exaltation pour la mer, enivrante, inspiratrice, immuable, avec cette écriture brûlante, fiévreuse et néanmoins posée et réfléchie qui caractérise l'écrivain Prix Nobel de Littérature en 1957.

« Et je sais qu'aujourd'hui, sur la dune déserte, si je veux m'y rendre, le même ciel déversera encore sa cargaison de souffle et d'étoiles. Ce sont ici les terres de l'innocence. »
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Albert Camus convoque sa Méditerranée dans "l'été", un recueil de textes écrits entre 1939 et 1953. S'il choisit toujours des titres courts, ils sont évocateurs et l'on sent ici la chaleur du soleil sur la mer qui relie le continent africain au continent européen. La mer est présente mais ce sont les villes de son Algérie natale qui sont souvent à l'honneur : Oran, Alger, Constantine... pour lesquelles il a même écrit un "petit guide pour les villes sans passé" mais pas sans intérêt. Camus y vente la beauté des femmes algériennes qui apparemment ne portent pas le voile à cette époque. Il y a surtout "Le retour à Tipasa" un texte poignant sur ses souvenirs.
Je regrette cependant la version audio que j'ai choisie car elle est décevante, la lecture de Philippe Caubère ne donnant aucun relief aux textes profonds de Camus.
Heureusement, ces textes lyriques accompagnés de figures de légendes restent une incitation au voyage.


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Exemple typique de livre dont la quatrième de couverture est à la limite du mensonge et volontairement accrocheuse pour vendre au plus grand nombre de lecteurs. "Un court recueil de textes lyriques et passionnés pour voyager de l'Algérie à la Grèce en passant par la Provence". Légèrement restrictif lorsqu'en réalité, il s'agit bien plus d'une réflexion sur le monde contemporain, sur le rôle des villes, des livres, de l'art et sur l'absurdité du monde moderne. Camus prend effectivement comme point de départ de sa réflexion, le bassin méditerranéen et s'appuie sur la mythologie greco-romaine pour aborder des sujets bien plus vastes. le voyage n'est qu'anecdotique, la réalité est tout autre. La plume précise et et passionné de Camus se montre incisive et critique vis-à-vis d'un monde qui semble de plus en plus oublier ses origines. Et on se prend à regretter amèrement la disparition trop brutale du Prix Nobel 1957 qui semblait bien mieux comprendre le monde actuel que bien des philosophes contemporains.
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Paru en 1954, ce recueil de nouvelles n'est pas sans rappeler « Noces », paru 16 ans plus tôt. Albert Camus nous entraîne tout autour du Bassin Méditerranéen, d'abord dans son Algérie natale, à Oran, sur les traces du Minotaure, puis à Alger, repassant par Tipasa. Puis en Grèce sur d'autres traces, celles de Prométhée face à la violence du monde moderne ou celle d'Hélène et de sa légendaire beauté ; enfin, jusque sur la côte Atlantique pour voir « La mer au plus près ».
Est-ce l'usure du temps, le fait qu'on s'habitue ou comme une impression de déjà vu ? Cet « Eté » là me semble moins torride que « Noces »… Excellent tout de même.
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Cet ouvrage de Camus, quoi qu'agréable à lire, m'est passé largement au-dessus de la tête. Autant j'avais aimé le folio 2 euros Cher Monsieur Germain, qui racontait un échange de lettres avec son instituteur de primaire en Algérie, autant je ne sais quoi penser de celui-ci qui contient des textes rédigés entre 1939 et 1953.
Il semble se moquer gentiment de cette ville, de ses monuments.
Le chapitre l'énigme qui parle du statut de l'écrivain est celui qui m'a paru le plus clair. J'ai aussi beaucoup aimé Tipasa.
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J'ai été un peu déçu par ce recueil. Pas forcément par les textes, mais par la sélection qui est proposée. autour du thème de l'été. "De l'Algérie à la Grèce, en passant par la Provence"... je n'ai pas vraiment retrouvé cette diversité.
Mais cela n'enlève rien à la valeur des textes très divers de Camus qui nous sont présentés et qui ont été écrits entre 1940 et 1953. Certains ont trait au pays natal de Camus et il faut passer sur l'ironie omniprésente pour reconnaître l'amour qu'il lui portait. D'autres sont déjà les prémices de la réflexion philosophique de Camus sur la civilisation occidentale.
Pour ma part, mon texte préféré est « La Mer au plus près », journal de bord d'un marin narrateur. La mer et les grands espaces nous invitent au voyage et à la contemplation.
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Lu paisiblement au bord de la piscine ou tard la nuit avec les étoiles. J'en garde une expérience incroyable et puissante. C'est rare qu'un écrit me transporte autant. Je me voyais traverser les rues en Algérie avec camus, réfléchir à ce qu'il disait par ses mots. J'ai adoré rêver avec lui, penser, m'émerveiller face à sa plume plus que magique ( combien de passages soignés dans ce petit texte!! ) et aux références de la mythologie grecque. Je vous le conseille si vous souhaitez voyager dans le désert, poursuivre la route à Oran, vous échapper de cette chaleur étouffante pour souffler pendant 100 pages. 4/5 étoiles
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Voilà un recueil plein de lyrisme et de poésie. découpé en huit chapitres d'inégales importances, certains relèvent du témoignage du temps d'alors comme celui décrivant Oran en entrée de lecture (Le Minotaure ou la halte à Oran, le moins intéressant à mon sens car il est un peu daté, mais cela vaut pour l'époque comme l'auteur le dit lui-même en avant page), d'autres sont des réflexions philosophiques sur la beauté (L'Exil d'Hélène), le sens de l'Histoire et la nécessaire foi en l'être humain (Les Amandiers), l'écriture et la fonction de l'auteur qui rejette aussi la notion d'absurde sous laquelle il a été un peu vite étiqueté (l'Énigme) d'autres extraits sont des poésies en prose, assemblages de textes chantant le charme de la navigation maritime et les ressentis empreints de lyrisme qu'elle provoque chez cet auteur d'origine méditerranéenne (La mer au plus près qui conclut le petit livre). le tout est parfois aussi illustré ou ponctué de références ou d'allusions à des mythes et/ou à d'autres auteurs ou philosophes (Prométhée, Héraclite, Hegel, Nietzsche, Saint Exupéry...) pour réactiver un peu ses classiques et ses modernes donc.
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« Noces » est un essai autobiographique de jeunesse d'Albert Camus - il a alors 25ans à sa publication en 1938 - constitué de quatre courtes nouvelles, « s'appuyant » sur son Algérie natale pour étendre le propos à l'état d'esprit du jeune homme qu'il était alors.
La première, la plus connue sans doute, « Les Noces à Tipasa » exalte la nature sous le soleil ; et la mer… : Tipasa avec ses ruines romaines, écrasées de soleil…la mer en contrebas, «célèbre les noces de l'homme avec le monde ».
Suit « le vent à Djémila » : les ruines de Djémila perchées sur un éperon rocheux. le soleil est toujours là, ardent, mais dans un « grand silence lourd » … et la présence obsédante du vent.
Vient « L'été à Alger » où la vie des algérois l'été, avec la mer et le soleil…
Enfin « le désert », un récit de voyage de Camus en Toscane.
Dans ces pages d'un lyrisme éclatant, Albert Camus fait preuve d'une puissance d'évocation sans pareille. Un texte d'une brûlante beauté … parsemé de fulgurances sur la condition humaine. Indispensable !
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