Voilà donc le premier volet de cette quadrilogie (Prédation est suivi de Stigmate, d'Instinct puis de
Rémanence), intitulée "
les Voies de l'Ombre". Je suis actuellement en train de lire le dernier "épisode" de ces livres diablement addictifs. Prédation est pourtant resté très longtemps dans ma PAL, je n'aimais pas trop la couverture (et oui, cela se joue parfois à ça!) et que dire, je me suis laissée emportée par l'histoire de Kurtz, alias Olivier Lavergne, d'abord présenté sous les traits d'un enfant malheureux, qui perd sa mère très tôt et la voit remplacée par Irma, une femme débauchée et pédophile, qui le transformera en ce qui deviendra pour la police le psychopathe le plus recherché de France.
Dans ce premier volume, on voit se mettre en place le personnage de Kurtz (cf Apocalypse Now et Heart of Darkness de
Joseph Conrad, car Olivier est passionné par ce roman et tout se qui tourne autour), la descente au enfer d' Andréas Darblay et de sa fille Clara, enlevés au bois de Vincennes, et enfermés, l'un dans une geôle sous terre, l'autre dans un chateau. Pour quoi sont-ils là? Pourquoi enlever des hommes, des enfants, les séquestrer ainsi?
Darblay est enfermé, mais on le fait sortir pour accomplir des "missions". C'est Kurtz, alias Olivier qui est derrière tout cela. C'est lui qui enlève des hommes, des femmes et des enfants pour les "utiliser", pour les transformer en chiens de garde dressés pour le servir une fois leurs cerveaux lavés de tout repère. Kurtz utilise les femmes de prisonniers ou leurs enfants pour maintenir une obéissance sans failles, et les faire revenir après chacune de leurs sorties.
Darblay est par exemple "utilisé" pour transmettre de la drogue, pour commettre des crimes ou des attentats. Les enfants, quant à eux, sont enfermés dans un chateau en Bavière, où on les séquestre pour mieux les détruire.Et puis derrière tout cela il y a aussi Rufus Baudenuit, enquêteur à la police judiciaire, qui essaie de trouver comment fonctionne cette organisation redoutable. Il y parvient.
La relation entre Darblay et Kurtz est terrifiante. Lorsqu'Andréas est enlevé, sa première réaction est de se battre et de tout miser sur une évasion afin de retrouver sa fille. Il réussit à gagner l'estime de Kurtz car il semble docile et soumis. Mais là où cette relation devient intéressante, c'est une fois qu'Andréas peut se libérer de Kurtz. Syndrôme de Stokholm? Il ne peut plus vivre sans son "maître". Andréas a perdu ses repères. Je trouve l'analyse de cette relation humaine très réussie, autant que l'enquête de Baudenuit et de ses collègues.
Ce roman est écrit à quatre mains, il n'y a vraiment aucun temps mort. Impressionnant.
Une note? 9.5/10 !!