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4,12

sur 315 notes
Un polar historique très bien mené qui nous plonge au début de la V république et la guerre d'Algérie.

Une famille, dont le patriarche est un avocat lié au FLN, est assassinée à Paris, cette exécution est commanditée par le préfet de police, Maurice Papon.

Côté polar :
3 personnages d'horizon différent vont essayer de dénouer ce drame et traquer individuellement le meurtrier :
- Volkstrom , ancien collabo à la solde de Papon
- Carrega, ancien résistant corse
- Blanchard, jeune policier

Côté historique :
La guerre d'Algérie nous sera remémorée avec les pros et les antis pour l'indépendance de l'Algérie avec le FLN (front libérateur national), FPA (force de police auxiliaire), OAS (organisation armée secrète) et leurs attaques sur les algériens vivants en France et leurs attentats perpétrés sur le sol française notamment celui du déraillement du train Strasbourg-Paris qui fut le plus meurtrier avant celui du Bataclan.

Le récit :
Prenant ou les chapitres alternent entre nos 3 personnages et leur traque personnelle du meurtrier.

Cette histoire qui lie intrigue policière et culture historique m'a permise de me remémorer cette guerre sans m'ennuyer.

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Requiem pour une République. de Thomas Cantaloube..
« Alors, il alluma une cigarette… »
« Puis, il écrasa sa cigarette… »
« Ensuite, il but son verre de whisky… »

Et ainsi de suite ! Voilà ! C'est, sans doute, de la haute littérature affirmeront les éditeurs
qui boudent bien des manuscrits qui valent mille fois des ouvrages que l'on trouve sur les linéaires des libraires.
Si seulement, le texte de Cantaloube reflétait une pensée profonde ! Même pas. On retiendra que – d'après ce roman partisan et partial- celui qui a sauvé l'honneur de la France le 18 juin 1940, puis a relevé ce pays au bord du gouffre en 1958 n'a su que s'entourer d'anciens fascistes et de barbouzes de bas étage. Stupide ! Oui ! En 1944 les préfets de Vichy conservèrent, pour la plupart, leur poste. Mais comment faire autrement ? La gestion d'un département nécessite des compétences qui ne s'improvisent pas. Maurice Papon faisait parti du lot. Quant à la guerre contre le terrorisme du F.L.N. puis contre celui de l'O.A.S. pouvait-elle s'exercer avec des jabots en dentelles et des « Messieurs les terroristes tiraient les premiers » ?
On notera des épisodes guère vraisemblables comme ce manchot capable de maitriser un adulte en pleine forme ou encore de se retrouver nez à nez dans une manifestation avec le policier qui le recherchait. Par ailleurs, je n'ai guère apprécié les allusions fort désagréables concernant Jean-Pierre Melville l'un de nos plus grands cinéastes qui fut de surcroît- un résistant de la première heure.
La seule qualité de ce livre, le lecteur la trouvera quand l'auteur usent de ses réflexes de reporter et narre avec un savoir faire indiscutable les passages d'action : traques, poursuites, bastons, etc. C'est bien seulement ce style narratif qui m'a poussé à aller jusqu'au bout.



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L'histoire se passe en France durant la guerre d'Algérie, au moment où s'affrontent les partisans de l'Algérie Française et le FLN .
Il s'agit d'une enquête à propos de l'assassinat d'un avocat proche du FLN et de toute sa famille.
L'auteur fait revivre une époque sombre de l'histoire de France, dont on parle très peu, en faisant intervenir des personnages politiques que l'on connait beaucoup mieux.
L'intrigue est bien construite, et tient en haleine durant tout le roman.
Les protagonistes de l'histoire évoluent dans les milieux du banditisme, de la police et de la politique, faisant revivre les mentalités de l'époque, qui, il faut bien l'avouer ne sont pas
à la gloire de notre cher pays.
J'ai trouvé ce roman passionnant, et fort intéressant .
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Le premier sentiment qui nous vient à l'issue de la lecture de ce roman paru en Série noire (il aurait pu tout aussi bien être publié en Blanche) est l'admiration. Dire qu'il s'agit du premier de l'auteur la renforce. Et apprendre qu'il a quitté son métier de journaliste pour se consacrer désormais à l'écriture se comprend. C'est un tour de force (la vieille expression du coup d'essai, coup de maître, bref on a compris.)

A aucun moment, tout au long des presque 550 pages de Requiem pour une République, on ne s'ennuie. Les pages se dévorent, le temps file, on est happé. Aucune retape cependant, pas de flonflon, un style qui détonnerait, du voyeurisme ou de la surenchère sur le fond. C'est un roman solide, instructif, roboratif qui mêle avec habileté et exigence la fiction et la réalité - et qui se tient, comme un viaduc, de bout en bout.

L'époque, le début des années 60, trouble à souhait, plus loup que chien, est formidablement rendue ; elle fait écho, un écho effrayant, au présent - on songe à la probable entrée en politique du journaliste Éric Zemmour et à sa vision fantasmée, c'est à dire approximative et mensongère, du passé.

Les personnages, dont les trois fictionnels autour desquels se structure la narration alternée, sont clairs, bien posés, crédibles ; les autres qu'on reconnaît (Le Pen, Mitterrand, Papon etc.) le sont aussi, et épouvantables de surcroît.

L'intrigue, au départ l'assassinat d'un avocat algérien commandité par le préfet de police de Paris et qui se complexifie par la suite, est l'occasion de revoir ses classiques sur le bien et le mal, la justice et la raison d'état, les parts d'ombre et de lumière avec lesquelles chacun se débat.

Un requiem certes, mais une réussite.

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Bon polar, correctement écrit, et surtout très intéressant par son côté historique, revenant sur des évènements oubliés ou mal connus des débuts de la Ve République, et un contexte politique qui n'est pas sans intérêt pour éclairer le présent.
Je commande le suivant de cet auteur, "Frakas".
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Un polar historique qui nous en apprend beaucoup sur une période récente de notre histoire. Ce qui m'a frappé c'est l'opacité qui régnait, on était en pleine guerre froide il est vrai, c'était une méthode de gouvernance établie et éculée, mondialement. L'auteur nous permet de plonger dans cette époque dans une atmosphère lourde, la lutte pour l'indépendance de l'Algérie, d'y rencontrer des personnages historiques forts, De Gaulle, Mitterrand, le Pen, Papon, des événements encore en mémoire, les ratonnades, l'attentat du Paris/Strasbourg à Vitry-le-François perpétré par l'OAS (le plus meurtrier sur le sol français jusqu'au 13 novembre 2015). La partie romancée du livre n'est pas en reste avec des personnages très marquants, le sinistre Sirius Volkstrom pour les basses oeuvres, le complexe Antoine Carrega et Luc Blanchard le policier intègre. Une réussite à tous les niveaux.
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J'ai fermé le livre avec un sentiment confus.
J'ai été séduite par les thèmes abordés : le FLN et l' OAS en France au début des années 60, ainsi que l'enquête policière menée en parallèle par un petit jeune « Luc Blanchard ».
Je suis admirative du travail d'écriture autour des personnage.
L'auteur nous amène à nous interroger sur la nature profonde des êtres. Qui est réellement détestable ? Qui est admirable ?
Il y a d'un côté des voyous, des bandits, qui trafiquent et qui molestent; mais qui sont fidèles et respectueux d'un certain code de l'honneur.
De l'autre côté des fonctionnaires de haut rang et des personnes à responsabilité qui n'hésitent pas briser tous les codes de l'honneur pour assoir leur pouvoir.
Au milieu Luc Blanchard, Antoine Carrega, Sirius Volkstrom.

Malgré cela le livre manque de rythme, j'ai souvent eu envie de poser le livre et de passer à autre chose. Il ne fait pas parti de ces livres qui me tiennent en haleine une partie de la nuit.

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L'événement central de ce premier roman de Thomas Cantaloube est l'assassinat sordide d'une famille entière. Celui d'un avocat algérien lié au FLN, de sa femme, son frère et ses deux enfants. Une bavure (seul l'avocat aurait dû être éliminé) qui s'est transformée en carnage et commanditée par les plus hautes instances de la police française dont Maurice Papon, le préfet en place, pour « raison d'état. »
Nous sommes en 1959 et le Général de Gaulle est revenu au pouvoir en janvier. L'état français est une pétaudière. Les opportunistes des années de guerre ont retrouvé à se placer : anciens maquisards, collabos s'allient sans aucun état d'âme. La guerre d'Algérie sévit déjà depuis cinq années. le FLN s'oppose clandestinement au gouvernement français et multiplient les attentats. L'OAS s'oppose au FLN et à l'état. D'autres groupuscules nationalistes ou pas, vont faire leur apparition comme le SAC (Service d'Action civique), une sorte de milice parallèle qui n'hésite pas à employer la manière forte. Dans ce contexte, l'auteur bâtit son scénario autour de trois personnages. Un jeune policier Luc Blanchard, intègre mais naïf, Antoine Carrega, un ancien maquisard qui a basculé dans la délinquance et Sirius Volkstrom, un être énigmatique, manchot, ancien collabo et qui a gardé des contacts avec certains amis des hautes sphères de la préfecture de police. En suivant un calendrier précis, de septembre 1959 à avril 1962, Thomas Cantaloube va suivre chacun de ces protagonistes dans son quotidien et dans la recherche des commanditaires et auteurs de l'horrible boucherie du quai de Montebello. Luc Blanchard suit l'enquête sur ordre de sa hiérarchie, Antoine Carrega accepte d'en faire de même par amitié pour son ancien chef du maquis provençal et père et grand-père des victimes et Sirius Volskstrom suit les traces du véritable responsable, un criminel du nom de Lemaire qu'il devait superviser dans son méfait.
Tout s'enchaîne parfaitement et les trois chasseurs seront appelés à se croiser et à se connaître au milieu d'événements réels (les essais nucléaires dans le Sahara, l'attentat terroriste du train Strasbourg-Paris à Vitry-le-François, le massacre de Charonne, l'attentat de l'Observatoire) et même à rencontrer outre Maurice Papon d'autres personnages de la vie politique française comme Charles Pasqua, Jean-Marie le Pen, François Mitterrand
Une page d'histoire, romancée certes mais qui se lit agréablement et qui démontre que les politiques de l'époque étaient bien loin d'être des hommes incorruptibles et que la raison d'état a parfois bon dos.
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Au fil de la bonne cinquantaine de chapitres de ce polar historique, nous suivons alternativement et chronologiquement le déroulement de journées vécues par trois personnages qui, on s'en doute, sont amenés à se rencontrer : un jeune inspecteur de la brigade criminelle, encore pétri d'idéalisme, un "mercenaire" au service du plus offrant, y compris la police, et un truand corse plutôt vieille école qui gagne sa vie en convoyant de la drogue de Marseille à Paris. "Historique" parce qu'ayant pour arrière-plan la période troublée, sur le territoire métropolitain, de la guerre d'Algérie avant son dénouement : agissements de plus en plus violents du FLN, création du SAC et de l'OAS. En dehors de ces trois protagonistes centraux, on rencontre donc nombre de personnalités qui ont joué un rôle important à l'époque ou plus tard, au grand jour ou dans l'ombre : Maurice Papon, préfet de police de Paris, Jean-Marie le Pen, député, François Mitterrand, sénateur de la Nièvre, Philippe Castille, activiste de l'OAS...
Au coeur du roman : un courrier envoyé par un Algérien à son frère avocat à Paris – défenseur de membres du FNL – et intercepté par l'armée, qui engendre indirectement une grosse bavure policière puisque c'est toute la famille de l'avocat, et non seulement lui, qui est assassinée. le "mercenaire" n'est pas l'auteur des meurtres mais s'était vu confier une mission qu'il n'a pas pu remplir, tout comme le jeune inspecteur chargé de l'enquête avant son classement et comme le truand corse, qui avait combattu durant la Résistance sous les ordres du beau-père de l'avocat. Peu à peu, dans une chorégraphie complexe mais impeccable, les pièces du puzzle s'assemblent.
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Le principal élément qui m'a attiré envers ce livre, c'est avant tout son contexte. Sans vouloir trop m'avancer, je trouve que peu de romans, peu de fictions abordent cette important climat de tension entre l'Algérie et la France. Certes, il y eu tout de mêmes quelques films, récemment une bande dessinée appelée Algérie, une guerre française est parue.
Avec du recul, on peut toujours trouver quelques titres de fiction autour de cette troublante période dont la haine est toujours inscrite aujourd'hui. Mais, personnellement, je trouve que ces références restent noyées et peu présentes. Je rejoint l'avis de certains historiens, critiques et journalistes considérant que cette période trouble n'est pas aussi remémorée que d'autres périodes historiques de la France.
C'est pour cette raison que je me suis attardé sur le premier roman, un roman policier de Thomas Cantaloube, journaliste chez médiapart, et au final, pour une première oeuvre de fiction, c'est une entrée en matière assez réussie.
Ce qui m'a séduit dans ce titre, c'est d'abord ce trio de personnages marquants : l'ancien résistant corse qui fait désormais du petit trafic pour le milieu, l'ancien soldat pétainiste, devenue un mercenaire manchot doté d'une seule préoccupation dans sa vie et enfin le jeune flic un peu ambitieux, un peu intello qui compense sa méconnaissance de la vie par un caractère fort.
Bref, c'est des personnages qui, au premier abord, s'avèrent un peu caricaturale, il faut bien le dire... notamment avec le taiseux Carrega, le résistant corse silencieux par exemple ! Mais on délaisse bien vite ces étiquettes un peu drôles pour finir par apprécier ce trio de tête rocambolesque mais efficace.
Je pense que cet intéret provient aussi du fait que ce premier roman de Cantaloube me fait penser à certains romans de l'auteur américain James Ellroy. Nous y retrouvons également certains personnages dénués de tout manichéisme, juste des électrons libres, un peu en marge de la société, qui vont résoudre ensemble ou indépendamment une même enquête. Je pense notamment au roman le grand nulle part.
Cela ne m'étonnerais pas que Cantaloube se soit inspiré des romans d'Ellroy qui est très bon dans l'écriture de personnages atypiques.
Après, il faut reconnaître que dans ce trio, le personnage qui se détache un peu de l'histoire, reste celui de Volkstrom, l'ancien collabo. Cela reste le personnage le plus intéressant, ou, tout du moins, celui où l'auteur semble avoir le plus de plaisir à écrire. Enfin, c'est une supposition.
Ce Requiem pour une république est une bonne suprise.
Pour en revenir au contexte, Cantaloube fournit un bon travail de recherche. Ce n'est pas un documentaire non plus mais l'auteur prend un soin particulier à fournir une intrigue révélatrice autour des méfaits de la république, autour de la haine ambiante de la part des français, de la corruption politique... le photographe Azenstarck illustre un peu ce propos révélateur qui semble incarner l'ossature de ce roman, à savoir mettre en lumière la version clandestine par delà la version officielle.
Thomas Cantaloube, au delà de l'intrigue policière, est surtout motivé par l'idée de faire tomber le voile. Et cette objectif fonctionne bien, le roman policier et historique finit par avoir également l'efficacité d'un pamphlet contre les aspects les plus sombres de la politique de la V ème république.
Revenons sur l'enquête policière proprement dite... c'est là que le bât blesse.
Le roman est divisé en trois parties, chacune centrée sur une année 59, 60 et 61. Il faut dire que la première partie est un peu tiède. L'intrigue policière n'est pas très haletante, d'autant plus quand on commence à se douter des grandes lignes de l'enquête... Il n'y a pas non plus de bouleversements majeurs par rapport à cette enquête qui viendrait nous scotcher sur place.
En fait, j'ai le sentiment que l'auteur a préféré mettre en valeurs les magouilles autour de l'enquête plutôt que l'enquête elle-même. C'est pas un défaut en soi car le roman reste palpitant sur ce dernier point mais si vous vous attendez à une enquête majeure et marquante, vous risquez d'être un peu déçu.
Cela dit, l'auteur, encore une fois, mise avant tout son intrigue sur le contexte historique et sur ces héros marginaux qui tentent de s'extirper à leur manière de ce cadre étouffant et corrompue.
Au final, l'intrigue est pleinement centrée sur ce trio de tête dont on espère que ses membres s'en sortiront indemnes...
En qualité de roman policier historique, Cantaloube s'amuse à intégrer certains personnages réels, j'emploie le verbe s'amuser car, par moment, on sent que l'auteur se fait un petit kif, notamment pour l'introduction de le Pen dans le roman qui ne sert tout simplement à rien !
Par contre, on peut saluer la menace que représente Maurice Papon dans ce livre... véritable ombre néfaste et pourrie de la France durant cette époque.
Par contre, j'ai trouvé Mitterrand insupportable ! :D
Il y a du bon et du mauvais dans cette dimension historique et le défaut provient de cette inclusion de personnages réels qui n'est pas vraiment indispensable...

Enfin, ne crachons pas trop sur ces quelques défauts un peu emportés, car Requiem pour une république demeure une agréable surprise.
Engagé, bien documenté, l'esprit déterminé de l'auteur et son attachant réel pour certains de ses personnages rendent ce roman policier très agréable à lire et surtout, un point important si ce n'est le plus important, il vous ouvre l'esprit sur une page vraiment sombre de l'histoire de cette chère France, parfois si sainte-nitouche envers sa délicate Histoire....
Dans le même genre, je vous recommande les romans de Romain Slocombe avec sa série sur Léon Sadorwski , inspecteur collabo et antisémite du temps de la Seconde Guerre Mondiale.

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