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Elena Casagrande (Illustrateur)
EAN : 9781608868148
112 pages
Boom Entertainment (08/03/2016)
2.25/5   2 notes
Résumé :
With his newly adopted Earth at stake, Requiem must forge an alliance with a powerful entity more dangerous than himself: Aisa. The follower of a great and ancient goddess, Aisa and her sister Diva may hold the key to closing the F.A.U.L.T.Line once and for all-but on which side will Tracey find herself when they do?
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Scorched earth (épisodes 18 à 21). Il s'agit du dernier tome de la série qui forme une histoire complète ; il faut donc en avoir commencé la lecture par le premier tome. Celui-ci comprend les épisodes 22 à 25, initialement parus en 2015, écrits par Mike Carey, dessinés et encrés par Elena Casagrande, avec l'aide de Michele Pasta pour l'encrage, et de Giorgia Sposita pour la mise en page. La mise en couleurs a été réalisée par Andrew Elder. Les couvertures ont été réalisées par Casagrande, à l'exception de celle du numéro 23 réalisée par Stéphanie Hans.

Alors que Daniel Winters est en train de tendre une tasse de chocolat chaud à Aisa, celle-ci sent ses pouvoirs lui revenir. Elle s'empresse de monter à l'étage pour confronter Sunita Winters. Cette dernière lui fait observer l'évidence : si Aisa a retrouvé ses pouvoirs, c'est qu'il est arrivé quelque chose à leur fille Tracey / Terza, vraisemblablement qu'elle est morte. Aisa rétablit son contact avec la déesse Kel-Samthi et semble anéantie par ce qu'elle apprend.

Sur la planète Ultramar, Leo Winters reprend conscience dans une cellule. Il y découvre Mortimer Griffin (Doctor Maybe) allongé sur le bat-flanc, Il semble à l'article de la mort. Dans la cellule voisine se trouve Diva, tout aussi neutralisée, n'essayant pas de réaliser une tentative d'évasion. La raison de leur résignation apparaît : ils sont surveillés par I minus I, un individu disposant de la capacité de retourner un pouvoir contre celui qui s'en sert. Sur Terre, Suni Winters harcèle Aisa pour qu'elle se serve de ses pouvoirs. Cette dernière finit par le faire et comprend qu'un corps céleste se rapproche de la Terre. Il s'agit d'une Terre d'une autre dimension (dépourvue de vie) que les Men of Gold rapprochent de la Terre pour provoquer une collision entre les 2, afin de les détruire, et de détruire par là même es individus bannis d'Ultramar sur la Terre.

En commençant ce tome, le lecteur sait qu'il s'agit du dernier et que les auteurs vont donc conclure leur histoire. Mike Carey reste fidèle au principe narratif de sa série : introduire des retournements de situation majeurs. Dans ce dernier tome, il n'y va pas avec le dos de la cuillère puisqu'il s'agit de la destruction de la Terre. En scénariste chevronné, Carey conduit son intrigue vers un final explosif, d'une ampleur mythologique, et il termine par un épisode épilogue permettant d'apporter une clôture à des situations restées en suspens dans le cours de l'intrigue générale. le lecteur voit chaque personnage apporter sa pierre à l'édifice mais sans que cela ne semble artificiel. Bien sûr, au fur et à mesure que l'ampleur du danger augmente, il y a des révélations sur les capacités des personnages, et la déesse Kel Samthi intervient de manière bien opportune, mais c'est la règle du jeu dans cette forme de récit. Il y a donc forcément une part d'arbitraire dans la manière dont les situations se développent puisque le scénariste sort des lapins de son chapeau, ou en tout cas des capacités que le lecteur n'avait pas la possibilité de prévoir ou d'envisager. le lecteur se laisse donc prendre l'enjeu grandissant, en se demandant comment les personnages vont pouvoir s'organiser pour neutraliser la menace de la taille d'une planète.

Elena Casagrande assure les dessins des 4 derniers épisodes, à nouveau épaulée dans une mesure non précisée, à la fois pour l'encrage et pour la mise en page. Elle réalise des cases qui donnent une impression d'immédiateté du fait que les dessins ne sont pas très peaufinés. Les caractéristiques des visages sont souvent rapidement représentées, et dès que la prise de vue est un peu éloignée, ils perdent en spécificité et leurs expressions deviennent plus génériques. Elle se montre plus convaincante avec les attitudes des protagonistes, qui sont plus naturalistes que ce soit dans les postures ou dans les mouvements. La direction d'acteurs se révèle adaptée aux séquences de dialogue, comme aux séquences d'action. le lecteur remarque par exemple Aisa assise, les bras entre les jambes, les épaules tombantes, accablée par son impuissance. Il sourit devant Ada Robins se penchant de manière à faire ressortir son postérieur de manière très provocatrice, mais en cohérence avec sa façon d'être. Pendant les affrontements physiques, il apprécie que Casagrande évite de faire prendre des postures de superhéros aux personnages quand ils utilisent leurs pouvoirs. Il voit bien qu'elle utilise des cases avec uniquement la tête du personnage en train de parler, mais sans en abuser.

Au cours des différents épisodes, la dessinatrice est amenée à représenter de nombreux endroits de nature diverse. L'appartement des Winters présente quelques caractéristiques et elles restent cohérentes avec les aperçus que le lecteur a pu en avoir dans les tomes précédents. Les cellules de détention sur Ultramar sont représentées de manière assez sommaire, mais leur fonction apparaît clairement. La zone de détente autour de la piscine d'Ada Robins est accueillante et le lecteur aimerait bien pouvoir s'allonger sur les transats à disposition, même si la couleur de l'eau est assez étrange. L'artiste se sort plutôt bien de la représentation de la jungle et du temple qui y est sis. Il n'est pas possible de reconnaître l'essence des arbres ou l'espèce des plantes, mais l'impression de jungle est bien rendue. Elena Casagrande et Andrew Elder se complètent bien pour réaliser les planches dans lesquelles la terre alternative apparaît dans l'espace, rendant bien compte de sa taille et du danger qu'elle représente. Ils sont moins convaincants quand ils décrivent les scènes de destruction massive sur Terre. Casagrande a en particulier choisi de montrer la Tour Eiffel en flammes, ce qui pour un lecteur français fait ressortir le manque de recherche de référence. La Tour Eiffel semble beaucoup plus petite et elle est implantée dans un centre urbain composé d'immeubles de grande hauteur, sans aucun rapport avec la réalité.

Le lecteur s'immerge donc dans des environnements qui manquent parfois un peu de consistance, et parfois un peu de détails, mais la narration visuelle réussit à donner corps à l'intrigue de manière claire, avec des personnages se comportant de manière naturelle, même s'il leur arrive eux aussi de manquer un peu de personnalité. Mike Carey fait des efforts manifestes pour étoffer le caractère des personnages, à la fois au travers de quelques dialogues, à la fois au travers de quelques comportements. Néanmoins, le lecteur conserve l'impression que l'intrigue prime sur la psychologie. Les personnages sont bien définis par leur relation avec les autres (par exemple au sein de la famille Winters), et par leur fonction (membres du gouvernement ou technicien sur Ultramar, alliés de circonstance), avec une histoire personnelle qui explique comment ils sont arrivés dans cette position, mais sans qu'elle n'influe sur leur comportement. Dans le même ordre d'idée, le lecteur regrette que Mike Carey ne mène pas à son terme l'intrigue politique relative au gouvernement d'Ultramar et à sa nécessaire remise en question et évolution. Finalement les dirigeants sont réduits au rôle de fantoches ballotés par les événements, apeurés et pathétiques.

Dans le même temps, ces gouvernants agissent réellement pour le bien du peuple, en les protégeant d'individus qui ont adopté des tactiques terroristes. Ils font passer la survie de la population d'Ultramar, avant celle de toute autre, jusqu'à décider de sacrifier la population de la Terre, pour préserver celle d'Ultramar. Mais l'ambiguïté demeure également pour la faction de Requiem. Finalement, Mike Carey ne se prononce pas sur la légitimité de leurs revendications, et ne cautionne en aucun cas leurs méthodes. de manière tout aussi ambivalente, Leo Winters et ses proches alliés sont amenés à demander l'aide d'individus peu recommandables, la fin justifiant les moyens. Les individus se regroupent pour atteindre un objectif, quelles que furent leurs allégeances passées, quels que soient les crimes qu'ils ont pu commettre. de ce point de vue, le scénariste maintient son récit dans un registre adulte, où les protagonistes sont conscients des compromis qu'ils doivent accepter pour pouvoir disposer des moyens nécessaires. L'épilogue permet de traiter des intrigues secondaires qui n'avaient plus leur place dans le grand affrontement final. Précédemment Mike Carey avait géré de manière intelligente la question épineuse du sort des esprits des individus dont le corps avait servi de réceptacle pour l'esprit d'autres individus, à commencer par le corps de Leo Winters accueillant l'esprit de Requiem. Il mène ce fil narratif à son terme, avec la même sensibilité.

Arrivé à la fin du récit, le lecteur se dit que cette histoire était agréable à lire, inventive, avec une partie graphique professionnelle, mais pas assez substantielle, et un scénariste qui a conçu une intrigue haletante sur une architecture bien pensée, mais qui oublie un peu ses personnages en cours de route. 4 étoiles pour une histoire sympathique, mais nettement en deçà des 2 séries phare de Mike Carey : Lucifer et The Unwritten.
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Vidéo de Mike Carey
À l'occasion du festival Hypermondes qui s'est déroulé à Mérignac les 23 et 24 Septembre 2023, Mike Carey vous présente son ouvrage "La cité de soie et d'acier" aux éditions l'Attalante.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2931774/mike-carey-la-cite-de-soie-et-d-acier
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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