Ouvrage facile à lire et très complet. L'auteur a le mérite de présenter le IVe siècle de l'Antiquité grec en se détachant de la vision controversée d'un siècle décadent pour les cités grecques. Sur le contenu, l'auteur aborde avant tout les événements historiques du monde égéen en suivant la chronologie (hégémonie de Sparte, hégémonie de Thèbes, ascension de Philippe de Macédoine et conquête d'Alexandre) et aborde également le monde grec en Occident (Sicile). On retrouve également un chapitre très instructif sur les sociétés et économies en Grèce et bien que le chapitre « vie politique et réflexion politique en Grèce au IVe siècle » soit bref comme le confesse l'auteur, on y trouve des récapitulatifs indispensables.
Enfin la présence d'une chronologie, de cartes, d'index et de bibliographies complètent et facilitent efficacement la (re)découverte de ce IVe siècle antique.
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317-307 ,
Selon le fragment de Ctesiclès , III siècle avant J. C.
Le tyran Démétrios de Phalére aurait , ordonné un recensement général de la population de l'attique , et l'on aurait trouvé 21000 citoyens , 10000 métèques et 500 000 esclaves .
Pour renforcer les maigres effectifs des défenseurs de la cité, les autorités de Sparte ont promis la liberté à tous les hilotes qui feraient la guerre à leurs côtés. D'après Xénophon, 6000 hilotes, "dit-on", "se seraient fait inscrire" comme volontaires [...]. Même si Xénophon lui-même paraît considérer le chiffre de 6000 comme exagéré, et même si Plutarque [Agélisas 32, 12] mentionne beaucoup de désertions parmi les hilotes enrôlés, il semble que les hilotes de Laconie aient été en partie au moins solidaires de leurs maîtres spartiates face aux envahisseurs : une telle attitude, assez naturelle de la part de paysans (même asservis) qui voient ravager leurs terres, suggère aussi que beaucoup d'hilotes laconiens souhaitaient une promotion au sein du système lacédémonien plutôt qu'une destruction de ce système.
L'intervention de Thèbes dans le Péloponnèse
Les alliés de la coalition antispartiate - Athéniens, Thébains, Corinthiens et Argiens - établissent un conseil commun qui siège à Corinthe. Ils obtiennent rapidement de nombreux ralliements - Eubéens, Leucadiens, Acarnaniens, cités de Chalcidique. Les Spartiates jugent la situation très grave : une invasion du Péloponnèse provoquerait des défections parmi les alliés de Sparte, et une dissolution de la Confédération péloponnésienne encouragerait des révoltes d'hilotes (notamment en Messénie). Au début de 394, les éphores rappellent d'Asie Agélisas [...]. De fait de l'impopularité spartiate en Grèce, l'or perse a obtenu, en un an, le résultat recherché.
La guerre de Corinthe
Les nombreuses colonies grecques de Sicile et de Grande-Grèce, fondées pour la plupart à l'époque archaïque, font pleinement partie du monde grec. Elles consultent l'oracle de Delphes, participent aux concours panhelléniques et comblent d'offrandes les grands sanctuaires. De nombreux artistes, des médecins, des poètes et des rhéteurs se déplacent de Grèce en Sicile ou en Italie ; d'autres traversent la mer en sens inverse. Malgré cette unité culturelle et religieuse, la Grèce égéenne et la Grèce d'Occident appartiennent à des zones militaires et politiques différentes.
La Grèce d'Occident au IVe siècle
Ni les Scythes, ni les Grecs, ni les satrapes qui se révoltent ici ou là ne parviennent à troubler profondément la paix achéménide. Paix et stabilité interne sont des facteurs de prospérité. L'enrichissement des cités d'Ionie au IVe siècle est bien connu. Il semble un peu sommaire d'affirmer, comme l'ont fait récemment certains historiens, que la situation des paysans d'Asie ne change pas parce qu'ils sont constamment soumis à la même exploitation : le fait d'être à l'abri de pillages n'est pas un mince avantage.
L'empire perse à la veille de la conquête d'Alexandre