Sans d'Afrique
Guy Des Cars
Éditions J'ai lu, 1963.
« La chance veut que le nègre soit resté dans son pays », p. 178.
La naissance de la littérature africaine sous les auspices du rapport Afrique-Occident laissait présager, dès ses timides prémices, une écriture axée sur la problématique de la mobilité extracontinentale et des relations interraciales.
Depuis toujours et pour longtemps, il apparaît même que la littérature africaine est consubstantielle au rapport Blanc-Noir (ou Noir-Blanc), qui passe d'ailleurs pour un thème-poncif ou une espèce de problématique-clichée identitaire et interculturelle.
Guy Augustin Marie Jean de Pérusse des Cars, dit Guy des Cars, illustrait une de ces problématiques dans ses romans-tomes
Sang d'Afrique, une oeuvre monumentale.
Yolande, étudiante parisienne, épouse Jacques Yero, jeune et brillant étudiant contre le gré de ses parents. En effet, les parents de Yolande découvrent avec dédain et aversion que leur futur gendre est un Noir. Ils s'y opposent de manière tout à fait verte et obstinée dans un contexte de discriminations racistes et de stigmatisations racialistes.
Le couple décidé à s'installer en plein coeur de l'Afrique broussarde et campagnarde, offre à
Guy Des Cars un prétexte de dépeindre, parfois avec un regard distancié, déformateur et fragmentaire, les us et coutumes de l'Afrique.
Dans un cadre spatio-temporel à la fois hostile et étrange, mais quelquefois mêlé de romances et de poésies jouisseuses,
Guy Des Cars expose les difficultés insoupçonnées auxquelles est confronté le jeune couple.
Jacques et Yolande se doivent dès lors de faire preuve de connivences affectives durables pour faire triompher leur amour.
Un roman qui se lit goulûment, continûment, passionnément à travers les dédales, les péripéties et les linéaments du racisme, avec pour fil d'Ariane, l'amour et le sens élevé du sacrifice.