À la cour de François Ier, la sœur du roi, la reine Marguerite de Navarre, exerce par la distinction de son esprit un immense rayonnement. Elle protège les novateurs religieux, cultive les belles-lettres et encourage les écrivains. Son poète favori est Marot.
Clément Marot n'a jamais oublié les enseignements de son père, Jehan, un versificateur adroit formé à l'école des grands rhétoriqueurs. Au service de Marguerite, cependant, il puise de précieuses leçons de simplicité et d'urbanité. Il se laisse séduire aussi par les idées religieuses des réformateurs et ses imprudences entraînent des malheurs, dont ses vers portent le témoignage ; le roi finit par l'abandonner, et le poète exilé doit se résigner au silence. Son œuvre, un peu mince, touche quelquefois par la sincérité de l'accent ; plus souvent, elle amuse ou séduit par une naïveté qui n'est pas sans étude.