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EAN : 9781785864230
136 pages
Titan Comics (14/05/2019)
5/5   1 notes
Résumé :
The concluding part of the legendary Hawkmoon Chronicles written by Michael Moorcock and adapted and drawn by James Cawthorn.

Titan Comics are proud to present the legendary second volume of The Chronicles of Hawkmoon published for the first time.Adapted and drawn by the critically acclaimed artist and writer James Cawthorn. The Sword and Runestaff - will finally see the culmination of Cawthorn and Moorcock's grand vision and mark the conclusion of a ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une vison très enrichissante de Hawkmoon
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Ce tome fait suite à History of the Runestaff, tome 1 : Les chroniques de Hawkmoon qu'il faut avoir lu avant. Il comprend l'adaptation des livres 3 & 4 de la légende d'Hawkmoon : L'épée de l'aurore (1968) & le secret des runes (1969). Cette adaptation a été réalisée par James Cawthorn (1929-2008) en bande dessinée, en noir & blanc. le présent tome s'ouvre avec une carte de l'empire des ténèbres, puis une introduction d'une page rédigée par l'artiste Liam Sharp qui explique comment il a été exposé aux bandes dessinées de Cawthorn et l'impression durable qu'elles ont eu sur lui. En milieu d'ouvrage, dans un texte dense de trois pages John Davey explique pourquoi la deuxième partie de l'adaptation n'avait jamais été publiée avant. En fin d'ouvrage se trouve une courte biographie d'une page de l'artiste et dix pages de crayonnés.

Le baron Meladius de Koiden, chef guerrier de Granbretan, grand connétable de l'ordre du Loup, se tenait à l'intérieur de la machine mentale du baron Kalan. Huon, l'immortel souverain de l'empire des ténèbres, avait exigé un test de sa loyauté au trône. Des visions de sang et de batailles tourbillonnaient dans son esprit, le visage haï de son ennemi Hawkmoon, le malveillant et tout puissant Huon Yisselda du château de Brass et le comte de Brass son père, le gardien du royaume de Kamarg. La machine se retira et Kalan interpella le baron : alors l'empereur craint que vos affaires personnelles ne prennent le pas sur votre loyauté ? Puis il le rassure sur le fait qu'il soit possible de présenter les résultats de manière qu'ils lui soient favorables. Meladius l'interroge alors sur leurs projets : Kalan a trouvé un moyen de réactiver le joyau noir.

Le baron Meladius sort alors du laboratoire de Kalan, et il se rend à l'invitation de Taragorm son beau-frère, maître du palais du temps. Alors que son attelage accélère sur les bords de la rivière Tayme à l'eau rouge, même la masse monstrueuse du palais de Huon ne parvient pas à entamer sa bonne humeur. À l'intérieur du palais du temps, un automate annonce que Elvereza Tozer est revenu et qu'il a pu se rendre au château de Brass. Il est interrogé par Taragorm et Meladius sur les moyens utilisés pour y parvenir. Tozer répond qu'il a utilisé les anneaux de Mygan. Puis il fut capturé par un gang des brutes de Hawkmoon, mais il lui restait un autre anneau et il est ainsi parvenu à s'enfuir. Mais auparavant il a pu voir un dispositif de cristal qui permet au château de rester à l'intérieur d'une autre dimension. Il n'est pas en mesure de dire où Hawkmoon s'est rendu. Taragorm emmène ensuite Meladius dans un autre laboratoire pour lui montrer une machine temporelle vibrant dans un autre espace. Il lui explique que dans une certaine configuration, cette machine peut détruire ledit cristal, et que cette configuration est arrivée. Les anneaux cristallins de Mygan avaient transporté Dorian Hawkmoon et Huillam d'Averc dans un territoire inconnu. Ils avaient dérivé pendant des jours sur une large rivière, toujours à la recherche de la légendaire épée de l'aurore. Hawkmoon conservait l'espoir de regagner un jour le château de Brass.

L'éditeur Titan Comics poursuit sa publication des adaptations des oeuvres de Michael Moorcock en bande dessinée, essentiellement publiées initialement par Marvel Comics et First Comics dans les années 1980/90. Celle-ci représente une exception puisqu'elle fut publiée en Angleterre, et jamais intégralement. le lecteur découvre donc pour la première fois, la fin de l'adaptation du premier cycle de la légende d'Hawkmoon (L'histoire du secret des runes). le deuxième cycle, intitulé Les chroniques du comte Airain, n'a pas été adapté par Cawthorn. Dans son introduction, Liam Sharp explique que pour lui cette adaptation ne relève ni du texte illustré, ni de la bande dessinée, mais qu'elle existe quelque part entre les deux. le lecteur comprend vite ce qu'il veut dire. Très régulièrement, il éprouve la sensation de lire le texte original de l'écrivain, découpé en cartouche contenant une ou deux phrases, cartouches apposés sur des cases montrant ce qui devait au départ faire l'objet de descriptions dans le roman. de ce point de vue, l'artiste donne à voir ce qui est décrit dans le livre, en complétant par les éléments explicatifs et les brefs dialogues. Mais dès les planches 2 & 3, il y a bien une narration visuelle séquentielle qui ne relève pas de l'illustration, mais bien de la bande dessinée, toujours avec des cartouches de texte. de fait, il n'y a pas de phylactère dans cet ouvrage, ni de bulles de pensée. Cawthorn réalise régulièrement des dessins en pleine page, et il y a même deux dessins sur trois pages, le lecteur devant alors déplier la page correspondante, l'éditeur ayant fait le nécessaire pour rendre compte de l'ampleur de l'illustration réalisée par l'artiste.

Une citation en quatrième de couverture précise qu'Alan Moore est un grand admirateur de l'art de James Cawthorn, et une autre que Neil Gaiman l'est tout autant. Si c'est également son cas, le lecteur est à la fête car la reproduction des planches est impeccable : chaque trait est net et précis, les effets pointillistes sont reproduits avec une clarté exemplaire. Il plonge alors dans un récit de Fantasy avec une touche de science-fiction, faisant parfois son âge, écrit à la fin des années 1960, à la fois précurseur, à la fois les fondations du genre. Comme pour le premier tome, la mise en images du récit fait ressortir les facilités du récit qui sont moins visibles à l'écrit, en particulier quand Hawkmoon peut faire appel à une armée providentielle. En outre, il s'agit du combat du bien contre le mal : Dorian Hawkmoon sent le destin peser sur épaules, mais sans qu'il ne s'en trouve accablé comme peut l'être Elric de Melnibonée, et il se bat contre un dictateur malveillant dans un combat du bien contre le mal, sans nuance. La guerre devient la métaphore de la lutte du bien contre le mal, du sauveur contre l'oppresseur, dans une dichotomie tranchée. Pour autant, l'intrigue réserve des surprises, à commencer par ces restes de technologie futuriste, cette existence de dimensions parallèles et une forme de magie. le héros et ses compagnons progressent maladroitement vers le combat final, faisant preuve de courage, mais ne survivant pas uniquement par leurs prouesses de combat, ou leur force mentale.

Comme dans le premier tome, les pages de texte répètent que James Cawthorn avait l'entière confiance de Michael Moorcock pour donner une apparence visuelle à ses romans. le lecteur de bande dessinée remarque rapidement la maîtrise de l'artiste pour ce moyen d'expression. Il varie l'agencement et la forme de ses cases en fonction de la séquence : cases de la largeur de la page, de la hauteur de la page, cases disposées en bande horizontale, case découpée en trapèze pour souligner un mouvement, case circulaire en insert, case en médaillon, dessin en pleine page, en double page, en triple page, éclair séparant deux cases, etc. L'artiste détoure les formes avec un trait net et précis, assez fin. Il utilise les hachures et les petits traits secs pour augmenter l'impression de relief des différents éléments, ainsi que des aplats de noir pour les ombres portées. Cela aboutit à des pages qui peuvent sembler un peu chargées au premier regard, mais très facilement assimilables et lisibles. Il se sert de groupes de petits points, comme un effet pointilliste, d'abord pour évoquer des flux ou des décharges d'énergie. Il utilise ce rendu de plus en plus au fil des pages, également pour des effets de lumière et des effets de texture, ce qui donne une sensation plus tactile aux dessins.

Dans cette interprétation visuelle, le lecteur retrouve les éléments déjà présents dans le premier tome : les casques massifs à l'effigie d'animaux (par exemple celui de loup pour le baron Meladius), les automates étranges avec des sortes de petites locomotives en guise de pied, une technologie qui marie des éléments du dix-neuvième siècle d'inspiration Jules Verne à des éléments de science-fiction des années 1970, des relents de l'inquisition du moyen-âge, de longues épées, des architectures oniriques, des décorations architecturales à bases d'animaux pour des gargouilles ou des proues, des appareils volants mariant les tout débuts de l'aéronautique à des visions de cauchemars, etc. Il constate que l'artiste s'investit avec la même énergie et la même minutie de la première à la dernière planche, pour montrer le plus possible de ce monde si particulier et de ces combats sauvages. le lecteur se rend compte qu'il peut lire chaque page très vite, en se concentrant que sur les courts textes et en jetant un coup d'oeil global à chaque dessin, ou qu'il peut savourer chaque case en regardant chaque détail. Il voit que l'artiste dispose d'une vision très claire et très précise de ce monde, des tenues vestimentaires, des armes, des bâtiments, de la faune, du déroulement des batailles et des massacres, en conservant une cohérence globale de la première à la dernière page. Dun côté, le lecteur peut s'être fait une autre représentation de ces romans ; de l'autre côté, il savoure celle de James Cawthorn, si personnelle et si bien réalisée.

S'il était tombé sous le charme de l'adaptation du premier tome, le lecteur s'apprête à être encore plus enthousiasmé par le second, car l'artiste a progressé dans sa vision de l'oeuvre de Moorcock et dans sa capacité à en rendre compte avec force et détail. C'est comme si le lecteur écoutait un autre lecteur enthousiaste lui dire ce qui lui avait plu dans les romans, en en parlant avec une verve extraordinaire.
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