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Citations sur Le monarque des ombres (88)

p. 302 « L’histoire est écrite par les vainqueurs. Le peuple tisse les légendes. Les littérateurs affabulent. Seule la mort est indéniable »
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Ils n'étaient pas omniscients. Ils ne savaient pas tout. Ils ne pouvaient pas le savoir. Mais ils se sont trompés. Aucun doute là-dessus. Ils se sont leurrés ou se sont laissé leurrer: leur camp aurait dû être celui de la République.
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... au lieu de s'allier contre les riches avec les pauvres presque aussi pauvres qu'eux, il se sont alliés avec les riches contre les pauvres plus pauvres qu'eux. Et ils ont merdé.
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À la fin du Désert des Tartares, les Tartares dé­­barquent, mais la maladie et la vieillesse empêchent Drogo de réaliser son rêve sans cesse ajourné de les affronter ; loin du combat et de la gloire, seul et anonyme dans une chambre d’auberge plongée dans la pénombre, Drogo sent que la fin est proche et comprend que c’est cela la véritable bataille, celle qu’il avait depuis toujours attendue sans le savoir ; alors il se redresse légèrement et remet en place sa veste militaire afin d’accueillir la mort comme un homme vaillant. Je ne sais pas si ceux qui firent leurs valises rentreront chez eux un jour ; je crains que non, entre autres parce qu’ils ont sans doute compris que nul retour n’est possible. Je ne sais pas non plus s’il leur arrive de penser à leur vie consumée dans l’attente, ou au fait que tout cela ait été un terrible malentendu, ou qu’ils se sont trompés ou, pire, que quelqu’un les a trompés. Je ne sais pas. Ce que je sais, en revanche, c’est que dans quelques heures, à peine levée, ma mère se dira, et probablement formulera, cette phrase qu’elle répète depuis trente-trois ans le même jour de l’année : “Quelle bonne blague !”
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Le Désert des Tartares est un roman extraordinaire de Dino Buzzati. Il s’agit de l’histoire un peu kafkaïenne d’un jeune lieutenant du nom de Giovanni Drogo, affecté dans une forteresse éloignée de tout, assiégée par le désert et menacée par les Tartares qui y vivent. Assoiffé de gloire et de batailles, Drogo attend en vain l’arrivée des Tartares, et toute sa vie se consume dans cette attente. J’ai souvent pensé que cette histoire sans espoir est à l’image du destin de la plupart de ceux qui décidèrent un jour de faire leurs valises. Comme beaucoup d’entre eux, ma mère passa sa jeunesse à attendre le jour du retour, toujours imminent.
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c'est une situation d'extrême nécessité qui fait s'opposer, comme disait Manolo, ceux qui n'ont rien à manger et ceux qui ont de quoi manger ; ces derniers ont très peu, juste ce qu'il faut, mais ils ont quelque chose. Et en effet, ici, ça commence à prendre l'allure d'une tragédie, parce que ceux qui ont faim ont raison de haïr ceux qui peuvent manger et ceux qui peuvent manger ont raison d'avoir peur de ceux qui ont faim. Et c'est comme ça qu'ils arrivent tous à une conclusion terrifiante : c'est soit eux, soit nous. Si eux gagnent, ils nous tuent ; si nous, on gagne, on doit les tuer. Voilà la situation impossible à laquelle les responsables du pays ont conduit ces pauvres gens.
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Je compris qu'écrire sur Manuel Mena voulait dire écrire sur moi, que sa biographie était ma biographie, que ses erreurs et ses responsabilités et sa faute et sa honte et sa misère et sa mort et ses défaites et son horreur et sa souillure et ses larmes et son sacrifice et sa passion et son déshonneur étaient les miens parce que j'étais lui comme j'étais ma mère et mon père et mon grand père Paco et mon arrière grand mère Carolina
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Soudain, je compris que Manuel Mena n'avait pas toujours été un jeune idéaliste, un intellectuel de province ébloui par l'éclat romantique de la Phalange et qu'à un moment donné de la guerre, il avait cessé de concevoir celle-ci comme les jeunes idéalistes la concevaient depuis toujours, il avait cessé de la considérer comme le lieu où les hommes sont confrontés à eux-mêmes et où ils donnent leur véritable mesure.
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Je réalisai que Manuel Mena cessait d'être pour moi une silhouette floue et lointaine, aussi raide, froide et abstraite qu'une statue, une funèbre légende de famille réduite à un portrait confiné au silence poussiéreux d'une remise poussiéreuse de la maison familiale vide, le symbole de toutes les erreurs et les responsabilités et la culpabilité et la honte et la misère et la mort et les défaites et l'horreur et la saleté et les larmes et le sacrifice et la passion et le déshonneur de mes ancêtres, pour devenir un homme en chair et en os, seulement un garçon digne qui en était revenu de ses idéaux, un soldat perdu dans une guerre qui lui était étrangère et dont les raisons lui échappaient. Alors je le vis
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Un instant je me dis que Manuel Mena n'avait pas seulement connu la noble, belle et ancienne fiction de la guerre peinte par Velasquez, mais aussi la réalité moderne, horripilante peinte par Goya et je me dis que la condensation fiévreuse de sa brève vie de guerrier lui avait permis de passer en quelques mois de l'énergie exaltée, utopique et létale de sa jeunesse au désenchantement d'une maturité prématurée
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