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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
On a l'impression que l'auteur tire à la ligne, rapportant le moindre mouvement (par souci de réalisme ?), ce qui ralentit la lecture et ça manque de punch.
Une intrigue peu intéressante qui suit la découverte d'un vieux couple atrocement torturé, histoire de donner un peu de gore inutile à un récit plat. On n'arrive pas non plus à se passionner pour cette région pauvre, ni à son passé dévasté par la guerre civile, pourtant le cheval de bataille de ce romancier réputé, qui s'attaque pour la première fois au polar.
Il y a des moments intéressants, comme la rencontre avec la future femme de l'inspecteur Marin, au moyen d'échanges de livres, mais les retours incessants aux « Misérables » finissent par lasser. le développement sur sa mère prostituée assassinée pour justifier son entrée dans la police (après avoir purgé une peine de prison, ce qui me laisse perplexe, mais peut-être est-ce possible en Espagne ?) est également trop long.
Bref je me suis ennuyé avec une intrigue finalement simpliste, des passages peu réalistes, alors que cet ancien champ de bataille offrait de belles ressources.
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J'ai trouvé que ce polar était en polar sans vraiment en être un. En effet on a bien une histoire de meurtres et de policiers mais la résolution de l'affaire est sans rebondissement et plutôt simple. 

Ici l'auteur se concentre surtout sur le personnage principal, à la fin du livre on connaît entièrement son passé, le but est certainement d'introduire un personnage récurrent.

La lecture n'est pas désagréable mais ça manque un peu d'actions.

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Javier Cercas aime écrire et il écrit bien. Lorsqu'il raconte une histoire, il l'enrobe de mille détails ; il la pare d'une ampleur démesurée, conférant à des lieux communs le souffle d'un drame mémorable. Mieux vaut avoir Les Misérables sous le coude pour recueillir le suc d'une rédemption, prélude à une grande romance, étouffée dans la violence.
Il y a enquête, certes, mais l'essentiel est ailleurs. Dans ces terres sèches et pauvres, dans ces blessures inguérissables d'une guerre civile sanglante. L'auteur espagnol parle de son pays avec feu, sur le débit d'un conteur méditerranéen, volubile lyrique, au point de m'étourdir et de me lasser. Je préfère garder le charme de mon premier Cercas (À la vitesse de la lumière) et laisser Melchor à ses aficionados inconditionnels.
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Dans le roman qui le rendit célèbre, « Les Soldats de Salaumine », Cercas raconte comment le salaud qu'était l'idéologue de la phalange, Rafael Sanchez Mazas, fut sauvé par un républicain qui le laissa s'enfuir.
Vingt ans après, Cercas reprend un thème similaire en imaginant un lecteur foudroyé par « Les Misérables » de Hugo, admirateur moins de Jean Valjean que de Javert, le justicier psychorigide qui, faisant fi de toutes ses convictions, laissa finalement s'enfuir l'ancien forçat.
Le Républicain, comme Javert, et comme le héros de « Terra Alta », pourrait se reconnaître dans cet aphorisme du sous inspecteur Barrera: « Écoutez, faire justice, c'est bien. C'est pour ça que nous sommes devenus policiers. Mais quand on pousse le bien à l'extrême, il se transforme en mal. » Comme Sartre aussi, qui développa ce thème dans « Le Diable et le Bon Dieu », ou comme d'ailleurs n'importe quel séminariste dès lors qu'il a réussi à passer en deuxième année (Tiens! Penser à relire « Le Moine »).
C'est bien ce qui me gêne ici: oui, le livre est indubitablement un Cercas, mais un Cercas affadi, simplifié, qui recycle des thématiques vues partout, assez mou du genou pour tout dire.
Donc Melchor, ancien taulard (comme Valjean), s'offre une deuxième vie en devenant policier (comme Vautrin, « Les Illusions perdues » faisant aussi parti des livres dévorés par Melchor). Il faut dire que Melchor, pas très futé au départ, se trouvera un mentor en prison (comme avant lui Edmond Dantes pour qui la vengeance est un plat qui se mange très froid et dont l'ombre tutélaire invite à se désolidariser du républicain compatissant pour piétiner la tronche de ce salaud de Mazas). Ça fait beaucoup de références littéraires tout ça, d'ailleurs, après avoir lu « La Vie mode d'emploi », Melchor s'écriera : « On dirait qu'on a mis tout un tas de romans du xixe dans un seul du xxe ». Cercas se prend pour Perec, y'a pas de mal, Hugo se prenait bien pour Chateaubriand.
Devenu l'homme qui lit, Melchor trouve l'amour, baptise sa fille Cosette (ce qui est de mauvais augure pour sa mère) et choisit finalement le pardon à la manière de Javert mais sans la noyade volontaire par laquelle le policier mettait fin à ses affres identitaires. Ici, l'eau, comme dans « La Peste », devient lustrale, et vas'y que l'apprenti roi mage abandonne sa colère au fond de la mer pour enfin trouver la paix.
Alors, certes, Cercas nous l'a annoncé d'emblée : ce sont les lecteurs qui terminent les livres en y trouvant ce qu'ils étaient venus y chercher. J'entends bien que chez Hugo la loi des hommes s'efface devant celle de Dieu mais Valjean est le peuple crucifié pour avoir volé du pain, pas pour avoir torturé des vieillards. J'entends bien aussi que la réconciliation nationale ne peut se faire sans briser le cercle des vengeances. Mais la référence insistante aux Misérables ne rend pas service à Terra Alta. Lorsque Melchor décide de ne pas faire arrêter le coupable, c'est parce qu'il estime que ce dernier a rendu la justice à sa manière. Ce n'est pas Javert découvrant l'humanité, ce n'est pas M. Madeleine sacrifiant sa vie, c'est l'inspecteur Harry qui défend la loi du Talion.
Reste une scène magnifique où deux hommes se font face, l'un coupable mais demandant à l'autre de ne pas le dénoncer, parce qu'il n'a agi qu'au nom de l'amitié, une scène troublante parce que le coupable y est à la fois totalement responsable et plein d'humaine faiblesse. Mais tout le livre ne ressemble pas à ça.
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Terra Alta a deux grands mérites : il décrit une Catalogne différente de l'image quelque peu déformée qu'ont tous ceux qui n'ont vu que Barcelone, une Catalogne d'arrière-pays et de marges qui ne vivent pas très bien. Et il raconte cette histoire incroyable des conditions dans lesquelles il a été mis un terme au périple meurtrier des terroristes de 2016. Mais, comme beaucoup d'autres lecteurs, j'attendais un thriller, ou plus vaguement un polar. A l'arrivée, le récit manque de nervosité et multiplie les longueurs jusqu'à mettre à l'épreuve la patience du lecteur.
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Les romans policiers attirent souvent par leur intrigue, parfois par leur dimension sociétale, et rarement par leur style. le polar, c'est sec, factuel. le genre ne se prête guère à l'emphase ou aux phrases ampoulées.
Terra alta est un roman policier espagnol d'un auteur qui a fait ses preuves dans le roman au sens « noble » du terme. Mais il n'y a pas, ou peu, de noblesse dans le polar. Passer une page à décrire les sentiments intimes d'un personnage, intercaler des réflexions dans un dialogue sans même aller à ligne ; voilà des manières qui peuvent passer dans le roman, mais qui sont un peu hors sujet dans un roman policier.

Le style ne m'a pas plu. J'essaye là d'expliquer pourquoi ce polar qui tourne autour de l'assassinat, après actes de torture, d'un vieux patron capitaliste assez déplaisant et de sa femme, dans une région isolée de la Catalogne, la Terra alta, a été d'une lecture pesante.
Passons aussi sur le goût, fort étonnant venant d'un policier, ancien délinquant, pour Les Misérables de Victor Hugo, et de manière générale avec les textes du XIX éme siècle. Ainsi que sur les discussions animées qui en résultent avec sa femme bibliothécaire. On n'y croit guère - et pourtant cela occupe un nombre de pages conséquent.

Le même récit, raconté autrement, aurait sans doute été plus prenant. Là, malgré des chapitres en flash-back sur le parcours du héros Melchor, qui sont presque ce qu'il y a de plus réussi dans le roman, les rebondissements sont rares. Cervas amène son final comme s'il était tout ce qui justifiait les pages précédentes : un aboutissement, qui n'en est pas un.
Ce n'est pas un mauvais livre. Juste un roman assez pesant, lourd dans sa forme, qui recèle de bonnes parties malheureusement enchâssées dans une intrigue manquant de rythme.
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Polar catalan au style étonnant, entre un présent explicatif assez protocolaire (beaucoup de répétitions des fonctions des protagonistes) et un passé plus fluide, comme si le héros (Melchor, flic évidemment taciturne, mais grand amateur des Misérables) était plus à l'aise dans le second. On apprécie l'épilogue hors enquête et son rôle dans le cours de la vie du héros… Me tâte encore pour lire la suite.
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Le thème : (pour l'essentiel je reprends la présentation du livre par Babelio) Un crime horrible a eu lieu sur deux personnalités locales dans la Terra Alta, une région en contre-haut de la Catalogne. L'inspecteur qui s'occupe de l'affaire s'est montré héroïque lors des attentats islamistes de Barcelone et Cambrils, et il a été nommé récemment dans la région pour lui éviter les représailles des islamistes. Ce policier est devenu un justicier obsessionnel et ça s'explique en partie par son passé : il a été élevé par une prostituée des bas-fonds de Barcelone, il est un ancien repris de justice, et la lecture des Misérables de Victor Hugo a bouleversé son destin. À Terra Alta, bien des secrets plongent leurs racines dans la guerre d'Espagne et le franquisme. Et, pour résoudre l'affaire qui lui est confiée, Melchor doit avoir conscience que l'amour de la justice absolue peut s'avérer la plus absolue des injustices.

J'ai apprécié : J'ai apprécié parce que j'aime suivre la résolution des énigmes ou en résoudre moi-même. J'ai aussi apprécié parce que j'aime découvrir de nouveaux pays, de nouvelles régions, surtout quand ils et elles ont une culture, et de la personnalité. J'ai apprécié parce que j'aime aussi voir comment des pans de l'histoire affectent les vies et les destinées des individus (et pour la même raison j'aime découvrir de nouveaux aspects de milieux professionnels, découvrir de nouveaux types de personnalités et de trajectoires personnelles, etc).

J'ai moins apprécié : au point où je suis, je trouve ce livre trop long pour ce qu'il raconte. Et j'ai de la difficulté à dire pourquoi je reste en moyenne sur une déception. Une part de la déception vient des attentes que j'avais après l'enquête prodigieuse que Javier Cercas raconte dans Anatomie d'un instant : j'ai acheté Terra Alta en bonne part pour retrouver le même plaisir. Sur Terra Alta lui-même, j'ai eu pendant la lecture une impression spéciale en voyant le mélange entre la droiture d'un homme, la mécanique passionnante, incertaine et frustrante d'une enquête, les données à prendre en compte dans la géographie et la culture locale, les évocations de la guerre d'Espagne, le passé compliqué de l'enquêteur, les aspects horribles du crime, l'esquisse d'un amour, les ramifications de l'enquête. Comment dirais-je ? J'ai ressenti tout ça comme rococo : une accumulation disparate. Je sais que la vie elle-même est parfois rococo, mais à la fin de ma lecture j'étais mitigé.
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Nous suivons l'enquête au fur et à mesure des pages, puis d'un coup nous passons à autre chose de plus personnel.
C'est ce qui m'a dérangé dans ce livre, trop de pages sans trop d'intérêt à mon goût !
J'aurais préféré que l'écrivain ce concentre sur le sujet principal et non sur des sujets plus superficiels.
Dommage
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Javier Cercas décide pour ce dernier opus de s'aventurer dans une contrée inabordée par sa plume jusqu'alors avec un polar plutôt bien troussé !
Une saison consacrée à la découverte du genre pour moi .
Hormis un plaisir facile et quelquefois soporifique tant la banalité des intrigues finit par éculer ma curiosité , mon incursion dans le genre risque fort de se terminer plus tôt que prévu .
Meurtres , enquêtes, résolutions , un contexte social et/ou géographique agrémentant un peu la sauce et" envoyé c'est pesé ", un de plus sur les têtes de gondole ...
Alors pour se distinguer parmi cette abondance de productions , il en faut du talent : d'aucuns sauront sortir du peloton par leur griffe , d'autres par l'attachement du lecteur à un enquêteur en produisant une série , certains sauront rallier les deux et rentrer dans les classiques ( L'inimitable et unique Simenon ) ...
Cercas évidemment ne brillera pas par son style littéraire : brouillon souvent , journalistique ( n'oublions-pas qu'il est avant tout un chroniqueur au journal " El pais") , désordonné, foisonnant et redondant ... Mais tout comme Carrère qui écrit comme un cochon ( Chut ) , voilà un homme qui a des choses à dire , et pas des moindres ... Cependant , loin de tourner autour de son nombril contrairement à Carrère( pas toujours... Rappelons-nous l'excellent "L'adversaire") , ses thématiques quasi obsessionnelles tournent autour de la douloureuse histoire de son pays , du sens de la vérité , de l'identité, la justice etc ...
Alors oui , il sera bien question d'un meurtre , d'une enquête , et tout le tsoin-tsoin classique d'un polar convenu et les amateurs du genre ne seront pas déstabilisés .
Classiquement aussi le microcosme sociétal est utilisé , ce qui lui permet de nous faire voyager sur ces Terra Alta , région située au sud de la Catalogne , terre aride et sans grand attrait, mais aussi et surtout marquée par l'histoire récente avec la sanglante bataille de l'EBRE .
On y retrouvera Melchor , ancien délinquant en quête de résilience , devenu policier par souci non pas de rachat mais de vengeance , Melchor, le gamin des rues de Barcelonne, élevé à la" vas-y que je te pousse ", immergé brutalement sur ces terres inconnues accompagné de son vade-mecum" Les misérables " , puisant inlassablement des réponses auprès de Victor Hugo et s'identifiant à Jabert , " ce faux-méchant" selon son regard d'écorché avec une finesse d'analyse amputée par des carences culturelles .
Melchor , personnalité toute de guingois , cherchant des accroches pour appréhender le monde , se réfugiant auprès de son livre doudou , sa bible, compagnon de route .
Melchor et ses blessures évoluant à l'instinct primitif , sens en éveil tentant d'intellectualiser ses ressentis .
Et en échos , une société toute aussi meurtrie , par l'histoire , cette grande histoire s'infiltrant insidieusement dans l'inconscient collectif , cette grande histoire effaçant la plus petite , celle des petites luttes intestines inhérentes à ces terroirs repliés sur eux-mêmes produisant des bombes à retardement (car la loi de cause à effet , personne ni rien n' y échappe ).
A travers une banale histoire de meurtre , Cercas reprend ses thèmes de prédilection et construit un polar intelligent et finement équilibré entre l'intrigue et la dimension d'ouverture .

Indulgente je suis peut-être ...Mais après toutes les daubes que je me suis enfilées ces derniers temps dans ce registre , Cercas s'échappe un chouilla du peloton .
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