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EAN : 9782383500131
300 pages
Atlande (30/08/2022)
3.2/5   5 notes
Résumé :
Scandalisé par L'Origine du monde, œuvre taboue de Gustave Courbet que son riche commanditaire ottoman dissimule dans sa salle de bain mais montre à tous ses invités, l'écrivain Maxime Du Camp se lance à la recherche de la vérité sur la femme qui a accepté de poser pour cet inconvenant et inconcevable "portrait". Qui était-elle ? Pourquoi avoir posé avec tant d'impudeur ? Par ignorance ? Par appât du gain ? Ou alors … par conviction ?

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Qui ne s'est pas interrogé en voyant L'origine du monde, le mythique et sulfureux tableau peint par Gustave Courbet? Je trouve que le narrateur résume très bien le sentiment qui nous saisit en voyant ce tableau : « je vois une scène interdite et je suis interdit ».
L'auteur Cécile Cerf, agrégée de lettres, s'est attaquée à cette question avec beaucoup d'érudition et de talent.
Par la voix du narrateur, l'écrivain Maxime du Camp, elle mène l'enquête dans le Tout Paris de l'époque pour découvrir qui était la femme qui avait posé pour ce tableau, pourquoi elle l'avait fait, et aussi pourquoi Courbet l'avait peint.
Au fil de cette enquête menée sur deux périodes , on croise des personnages célèbres (Théophile Gautier, Alexandre Dumas fils, les frères Goncourt, Émile Zola) et on entre surtout dans le milieu des danseuses de l'Opera.
Chaque rencontre, chaque scène est intéressante en soi, mais j'ai trouvé que le tout manquait un peu de liant et qu'on perdait parfois le fil du propos. Je m'attendais peut-être à une réponse un peu plus claire, même si le côté foisonnant de tous ces points de vue fait aussi l'intérêt du livre.
En tout état de cause, malgré ce petit bémol, j'ai trouvé que la description de la vie des danseuses était très réussie, et j'ai aussi bien aimé la petite fantaisie typographique introduite par l'éditeur.
Je remercie donc l'équipe de Babelio et les éditions Atlande pour m'avoir permis de faire ce voyage dans l'histoire de l'art.
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L'auteure, le livre :
Cécile Cerf est agrégée de lettres : il n'en fallait sans doute pas moins pour oser s'atteler à l'histoire du légendaire tableau de Courbet, L'origine du monde.
Son enquête historique nous permet de découvrir À l'origine, La femme derrière le tableau.
On aime :
❤️ L'histoire passionnante de ce tableau mythique et sulfureux que ses propriétaires gardaient secret (la couverture du livre en témoigne !) et dont on perdit la trace pendant plus d'un siècle.
❤️ le point de vue résolument féminin de l'auteure.
le contexte :
L'histoire vraie du célèbre tableau du jurassien et athée Gustave Courbet : L'origine du monde.
À la fin du XIX°, Courbet est le chef de file des peintres Réalistes, exclus des salons parisiens encore confits dans l'académisme romantique tandis que Paris se remet difficilement de la Commune, celle des pétroleuses.
Le tableau fut commandé par un diplomate d'origine turque, Khalil Bey et l'on veut croire que le modèle (dont on ne voit pas le visage) était peut-être sa maîtresse, Constance Quéniaux, une danseuse.
Khalil Bey, ruiné, fut bientôt obligé de vendre ses collections, et l'on perdit la trace de ce petit tableau sulfureux pendant plus d'un siècle jusqu'à ce que le psychanalyste Lacan en fasse l'acquisition et que ses héritiers le cèdent finalement au musée d'Orsay.
L'intrigue :
La crudité réaliste du sexe peint en gros plan déchaina les passions, à l'époque tout comme encore aujourd'hui : en 2013 même, une nouvelle affaire défraya la chronique des arts.
Cécile Cerf se régale (et nous avec) à rapporter les propos particulièrement féroces des bourgeois phallocrates du XIX° et l'intelligentsia parisienne ne ressort pas vraiment grandie de ces pages, c'est le moins qu'on puisse dire : les Alexandre Dumas (fils), Théophile Gautier, Gustave Flaubert, Maxime du Camp,... se déchainent avec une rare violence contre Courbet en particulier et les femmes en général.
Le narrateur (Maxime du Camp) mène l'enquête pour enfin savoir quelle était donc cette femme qui avait osé poser pour Courbet : le prétexte à visiter et "interviewer" ce qui compte dans le Tout-Paris de l'époque.
On aime moins :
Le bouquin nous donne quelques belles pages (édifiantes !) sur les danseuses de l'Opéra dont Constance faisait partie : c'est le sujet de prédilection de l'auteure qui veut nous faire partager sa passion. Mais ces digressions sont un peu trop nombreuses et envahissantes au point que souvent, le tableau de Courbet passe au second plan.
On aime moins aussi les derniers chapitres sur Charcot et la Salpêtrière : ces pages féministes sont peut-être salutaires et nécessaires, bien sûr, mais flirtent un peu trop avec le guide touristique wikipédia.
On regrette aussi un peu que le roman se cantonne à son titre, son époque et son sujet (l'origine du tableau) sans aller plus loin pour retracer toute l'histoire mystérieuse et mouvementée de cette peinture jusqu'au musée d'Orsay.
Pour celles et ceux qui aiment les dessous (de la peinture).
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..
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D'une qualité rédactionnelle remarquable, ce roman part en quête du modèle qui a posée pour L'origine du monde de Gustave Courbet.
Découpé en chapitres courts qui nous transporte dans les coulisses de l'Opéra de Paris, des demeures des favorites et même de la Pitié-Salpêtrière, Cécile Cerf déroule le fil et remonte les indices afin de lever le voile sur le plus sulfureux tableau de son temps.
J'ai particulièrement apprécié en apprendre plus sur la vie des ballerines de l'époque, des représentations publiques à l'ambiance feutrée du Foyer de la danse ou des soirées mondaines accompagnées de leur protecteur.
A travers les voix de Maxime du Camp, Théophile Gautier ou Edmond de Goncourt, l'autrice nous fait découvrir les répercussions du fameux tableau sur les intellectuels bourgeois parisiens, sujet préféré de leurs débats intellectuels et artistiques.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
L'Origine du monde est certes privée de tête. Mais elle est universelle, elle devient une allégorie, elle represente toutes les femmes, la femme, la vie, et l'espèce. Alors oui, cette peinture n'a rien de nersonnel, et elle peut faire penser à une planche anatomique, une photographie pornographique. Pourtant, il y a plus d'individualité dans cet entrejambe que sur tous les visages des odalisques d'Ingres. Ces dernières ont les yeux fermés, ou ouverts mais vides. II n'y a rien derrière. Alors que ce sexe entrouvert laisse deviner un ventre, un corps qui palpite, un plaisir possible, une vie, une personnalité, une intériorité. L'intériorité d'un corps et d'une âme. Ce sexe nous regarde et nous dévisage. Il est véritablement un portrait. On devine une héroine. La force de l'espèce qui veut rester en vie et se reproduire, est aussi la force du modèle, sa joie de vivre, son rayonnement, sa grâce face à l'adversité. Je retrouve son caractère, obstiné, franc, courageux, généreux, les obstacles qu'elle surmonta, sans se plaindre, Sans jamais être une victime. Et ce sexe a des lèvres, donc il parle. De ses amants, de la jouissance qu'il a donnée et reçue, de l'amour et des caresses.
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L’essentiel, c’est le visage ; le risque, pour le modèle, c’est que l’on reconnaisse vos traits, et pour le peintre, qu’on ne les reconnaisse pas.
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Les actrices ne sont belles que de loin, vues de la salle. Quiconque pénètre en coulisses est pris de pitié, ou de dégoût, en voyant ces ouvrières du rêve.
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Charcot explique tout cela par ce qu'il appelle la chose génitale. [...] Les Grecs ont eu cette intuition géniale de voir dans l'utérus un organe rebelle. Pour eux, l'hystérie était une maladie de la femme, potentiellement mortelle, causée par les déplacements erratiques de l'utérus dans le corps.
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Nous avions mal partout. Vous n'imaginez pas a quel point la danse fait mal. Mal au dos, mal aux pieds. On avait des entorses, des foulures, des fêlures, des ampoules, des plaies. Nos pieds n'étaient que plaies. Danser sur un orteil ! Cela a été inventé par un homme qui n'aimait pas les femmes. On raconte que les Chinois inventent des tortures raffinées.
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