Ce roman de littérature jeunesse n'est pas un roman d'aventures. Ni d'amour d'ailleurs. le rythme de l'histoire est celui d'une déambulation dans l'histoire et la culture de l'Equateur. A travers son vécu, Nieves, qui est à la fois le personnage principale et le narrateur, nous parle de l'Histoire de son pays, des catastrophes naturelles et des différents peuples d'indiens. Quant à la relation de Nieves avec sa voisine américaine et quant à la rencontre de Nieves avec l'indien Jaime, l'auteur aborde la notion de respect des autres, et plus particulièrement le respect des différences peuples.
De par les diverses valeurs véhiculées au fil des pages et la facilité de lecture, ce livre un bon support pédagogique.
Cependant, le titre et le résumé de dernière de couverture ne sont pas bien choisis. On s'attend à avoir une belle histoire avec une tortue des Galapagos en personnage principal et ce n'est pas le cas. Là, elle est mentionnée de temps en tant et sert parfois de rappeler au lecteur que l'histoire se passe en Equateur, mais sans plus. Cela a été pour moi une grosse déception.
[Challenge ABC 2018-2019]
[Challenge Multi-Défis 2019]
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Je comprends pourquoi tant d'indiens nous haïssent, ceux de l'Oriente plus encore que les Andins. Depuis les conquistadors, depuis cinq cent ans, nous n'avons jamais cessé de leur faire du mal.
( p108)
- L'oléoduc ? Chez nous, on le nomme El Site, sistema de oleoducto transecuadoriano. Il part de Lago Agrio et il arrive dans ma ville, Esmeraldas.
- J'étais sûr que tu venais du Pacifique. Et tu veux que je te dise ? Je me moque du nom de ce tuyau. Cette saloperie de tuyau. En 1987, un tremblement de terre l'a cassé sur une longueur de quarante kilomètres. Les Blancs sont arrivés très vite, je peux te le garantir. Pas pour nous protéger, ni pour essayer de mettre à l'abri la forêt et ses animaux. Juste parce que ça leur faisait perdre beaucoup d'argent. Ils n'ont pensé que réparer le tuyau. Pas aux Indiens.
Chez nous, c'est un peu comme si les gens étaient contenus, contenus, contenus toujours par la misère, par le quotidien écrasant de l'absence d'argent, par le spectacle affreux de leurs propres enfants qui s'étoilent par manque de soins et de nourriture, parfois d'eau potable. Alors, dans la fête, on explose comme un ballon trop gonflé parce qu'il y a tant à relâcher.
Notre cerveau nous joue des tours habiles : malgré le naufrage de la précédente rencontre, j'ai réussi à me persuader que tout n'avait pas été négatif.
"La sorcière et les Manananggals" - Présentation par Jean-François Chabas