AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,21

sur 218 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le Roi en jaune est souvent évoqué dans les essais sur Lovecraft, et le père de Cthulhu a été marqué par cette lecture. Toutefois, lorsqu'un éditeur se vante de proposer ici un “recueil de dix nouvelles, qui a fait frémir Lovecraft”, je pense que nous ne sommes pas loin de la supercherie assumée. Quand, en plus, il nous bassine d'un bandeau “Le livre qui a inspiré la série True Detective” et ajoute d'ailleurs un chapitre entier intitulé “Les clés pour comprendre la série”, j'en viens à douter de la qualité de ce que je tiens entre les mains… le main stream et moi, ça fait deux ; les publicitaires et moi, ça le fait pas. Bref, laissons sa chance à M. Chambers, sans le parasiter avec ses séides, ses vampires, charognards et autres profiteurs.

Je disais donc que les ressemblances sont frappantes entre les oeuvres de Chambers et de Lovecraft (époque et style obligent), avec, en particulier, ce Fantastique insidieux que l'on pourrait refuser de croire, et le déséquilibre mental des protagonistes qui permet au lecteur de douter des événements présentés et de conserver ainsi sa propre santé mentale. Dans des cadres tout à fait anodins, le bizarre se révèle et pousse des hommes et des femmes bien sous tous rapports à agir de manière irrationnelle.
On pourrait inventer des dizaines de récits possédant cette trame, mais Chambers à ceci de particulier qu'il se base sur l'existence d'un livre fictif aux pouvoirs maléfiques (sans rien d'autre que la teneur de son récit). “Le Roi en jaune” est né. Et il sera lu. Et les hommes périront.

Les cinq premières nouvelles, clairement “fantastiques”, sont toutes très agréables à lire et les chutes sont soignées :

Le Restaurateur de réputations présente un crescendo magnifiquement orchestré. J'ai beaucoup aimé l'évolution du protagoniste et du ressenti du lecteur sur sa personne.

Le Masque ne s'embarrasse pas de vraisemblance mais nous gâte d'un final inattendu et cynique.

Le Signe jaune est une excellente nouvelle qui méritera la relecture. le lien entre rêve et réalité est au centre du récit, et la fin “choc” n'est pas sans rappeler “La chose sur le seuil”.

La Cour du Dragon prend pour cadre une église en plein sermon, mais fait voyager son lecteur d'une manière inattendue, et effroyable.

La Demoiselle d'Ys change totalement de registre et nous entraîne dans une Bretagne historique fantasmée où amour courtois et fauconnerie sont de mise.

La suite du recueil est toutefois sans aucun intérêt.
Aucun.
Rien.
Nada.
Du vent.
Du blanc.
J'ai cherché le fantastique.
J'ai cherché le frisson.
Je n'ai trouvé que du très mauvais récit de vie.
Du Zola frelaté.
Du Hugo moisi.
L'auteur a certainement voulu rendre compte de ses pérégrinations estudiantines à Paris, mais je ne comprends pas pourquoi insérer ces textes dans ce recueil.
Mystère.
Mystère et ennui total.

Finalement, lisez le Roi en jaune pour ses nouvelles fantastiques, et basta !
Commenter  J’apprécie          363
« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va parler d'un recueil de nouvelles intitulé le roi en jaune de Robert W. Chambers.

-Noooooooon, Déidamie ! Ne lis pas ce livre !

-Trop tard. Pourquoi ?

-Malheureuse ! Ne sais-tu point que tous ceux qui le lisent meurent dans de terribles et mystérieuses circonstances ?

-Mais n'importe quoi… qu'est-ce qu'ils ne vont pas inventer, les éditeurs, pour se faire de la pub…

-Si ! si ! Même que c'est Alan Moore qui le dit dans Providence ! Alan Moore, il dit pas n'importe quoi quand même !

-Ah, tu fais bien d'en parler. Pour ceux que ça intéresse, Providence se déroule quelques décennies après le restaurateur de réputations. Robert Black vit dans le livre de Chambers.

Or donc, point de résumé, puisque les nouvelles ne possèdent que peu, voire pas du tout de fil conducteur entre elles. Cinq sont consacrées au genre fantastique, et les autres… euuuuh…

-Et voilà, tu butes sur les mots. C'est le début de l'altération du jugement qui va te mener à la mort, Déidamie !

-Pfff… Or donc… *miaulement* Mais tu fais quoi avec ce chat ?

-Je vais le sacrifier au Roi en jaune pour conjurer le mauvais sort !

-Ca va pas, non ? Laisse cette pauvre bête tranquille et prends plutôt un lapin !

Or donc, disais-je, si je cherchais mes mots, c'est tout simplement parce que je cherche encore le genre des autres nouvelles, mais procédons par ordre et commençons par ce que je préfère, le fantastique.

Ces nouvelles m'ont paru bien plaisantes ! Les idées intéressantes fourmillent et la reconstitution de la folie dans le restaurateur de réputations est très bien faite. J'ai adoré vivre dans la peau De Castaigne, qui bascule dans une autre réalité tout en conservant une perception hors du commun. La demoiselle d'Ys m'a aussi séduite. Hélas, je reproche à ces textes la même chose qu'à ceux de Bierce : il leur manque du liant. Dans certains d'entre eux, les événements se produisent un peu sans rime ni raison et je le regrette amèrement.

-C'est-à-dire ?

-Par exemple, dans le masque, le jeune savant-artiste fou plonge quelque chose dans son eau magique et l'héroïne pousse un cri dans la pièce à côté. Je suis obligée d'interrompre ma lecture parce que les mots « Euuuh… ouais, rapport choucroute ? » s'invitent subitement dans ma tête. Je garde également la sensation tenace que Chambers avait matière à faire bien plus, à creuser davantage ses sujets.

-Ouais, parce qu'au bout du compte, le roi en jaune, on sait pas qui il est, ce qu'il veut…

-Non, ça, j'ai trouvé bien qu'on n'en sache pas plus : cela donne du cauchemar à fabriquer. Et puis, on sait qu'il est malfaisant. Enfin, j'ai adoré ce motif en arrière-plan : le livre maléfique qui déclenche des drames.

-Et ben moi, je trouve qu'il ne pousse pas l'idée assez loin, justement, et qu'il pèche parfois par niaiserie. Une de ces histoires se termine bien ! Quelle horreur !

-Si tu y réfléchis bien, les deux héros se retrouvent dans une situation pas si heureuse que ça…

-Et puis, les nouvelles sur les rues de Paris… je ne suis pas sûre de bien comprendre où il veut en venir. Je garde l'impression qu'il n'ose pas dire de quoi il parle réellement par puritanisme excessif et cela m'agace, voire m'irrite ! de quoi t'as peur, Robert ? Vas-y, dis-le, ce que tes persos font ! Flaubert a été acquitté pour plus que ça !

-En revanche, là où je trouve la prose de Chambers irrésistible, c'est dans ses descriptions. Ses tableaux des rues parisiennes m'ont charmée par leur joliesse : vifs, colorés, ils m'immergent à merveille dans la douceur de vivre du Quartier latin quand on est un joyeux étudiant. Il m'a même semblé repérer un clin d'oeil à Elisabeth Vigée-Lebrun.

-Mouais… moi je persiste : je garde la sensation désagréable qu'il me manque des outils pour bien saisir ces textes. Je déplore que la présentation desdits textes ne soit pas complétée par un travail d'analyse ou de contexte de l'oeuvre. J'ai vraiment l'impression déplaisante de rater quelque chose faute de connaissances. Ou de concret, c'est possible aussi.

-C'est possible, en effet, d'où la note en demi-teinte. Quoi qu'il en soit, le point fort de Chambers se trouve plus dans ses ambiances, dans ses décors que dans les histoires proprement dites. Je le sens plus peintre que scénariste et, si vous aimez les frissons et les conclusions pleinement satisfaisantes, vous risquez fort d'être désappointé. »
Commenter  J’apprécie          273
"Le Roi en jaune" souffre d'un défaut énorme : le manque de cohésion. Composé de dix-sept textes, il recèle cinq nouvelles fantastiques (dont la dernière, "La demoiselle d'Ys", relève davantage de la fantasy), huit poèmes regroupés sous le titre "Le paradis du Prophète" et quatre nouvelles d'une veine romantique. le motif du roi en jaune n'est en rien rassembleur, car il n'apparaît que dans les cinq premières nouvelles - encore n'est-ce pas évident de relier "La demoiselle d'Ys" au mythique roi en jaune, si ce n'est par la grâce de quelques noms propres.

Mais qui est, ou qu'est-ce que le Roi en jaune ? Un personnage, en apparence. Ou bien seulement un mythe... Ce qui aura déçu beaucoup de lecteurs de Robert W. Chambers, c'est justement que ce personnage n'apparaît pas - tout juste l'entend-on chuchoter à l'oreille du narrateur de "La cour du Dragon", mais rien n'est jamais sûr dans ce monde délirant. le Roi en jaune n'est donc qu'une ombre menaçante, présente en creux dans les récits de personnages confrontés à la folie. Cette folie est-elle le fruit de troubles psychiatriques, est-elle celle du monde dans lequel ils vivent, ou bien est-elle générée, comme on le dit, par LE livre, ce livre dans le livre, maudit et intitulé justement "Le Roi en jaune", cette pièce de théâtre à la beauté sans pareille que l'on a interdite de publication ? Tout l'art de Chambers consistera à faire pénétrer le lecteur dans cet univers démentiel de déréliction où l'on perd tout repère, à nous faire plonger dans les méandres d'une société minée par des relents putrides et ésotériques, et à instiller une atmosphère d'étrangeté qui marquera Lovecraft - lequel se plaignait de la pauvreté d'imagination d'autres auteurs, qui se contentaient de faire apparaître une créature surnaturelle dans leurs récits pour leur coller l'étiquette "fantastique". D'autant que les nouvelles de Chambers sont, elles, empreintes de l'esthétique décadente et symboliste. le titre du recueil semble d'ailleurs se référer au "Yellow book", revue de la toute fin du XIXème dont la conception revient à Aubrey Beardsley et dans laquelle Henry James écrivit.

Cette esthétique est également prégnante dans les courts textes poétiques rassemblés dans "Le paradis du Prophète". Trop prégnante, peut-être, car ils donnent beaucoup dans l'emphase, avec leurs phrases répétées comme des leitmotivs. Il est par ailleurs difficile d'appréhender le projet que leur assignait Chambers. Cela dit, ces poèmes ont pour eux de prolonger en quelque sorte l'atmosphère inquiétante et déroutante des premières nouvelles.

Suivent quatre nouvelles dont les titres incluent tous des noms de rue, qui se déroulent à Paris, et qui n'ont plus grand-chose à voir avec ce qui précède. On quitte définitivement l'occulte pour plonger dans l'eau de rose. Ces histoires d'amour qui, non seulement n'apportent rien au recueil, le gâchent carrément. Elles n'ont rien de très intéressant ni de très original, elles tombent là comme un cheveu sur la soupe et, à vrai dire, elles sont assez ennuyeuses - la presque totalité des lecteurs du "Roi en jaune" s'accorde sur ce point. C'est fort dommage d'avoir clos le recueil là-dessus.

Pour terminer, je noterai que le livre de poche s'était fendu d'une nouvelle édition pour la sortie des DVD et Blue-ray de la série "True Detective" (saison 1), qui distillait ça et là de vagues références au "Roi en jaune". Que les fans de "True Detective" qui n'auraient pas encore lu "Le Roi en jaune" soient d'ores et déjà prévenus : ils chercheront en vain des clés dans l'ouvrage de Chambers, voire un quelconque rapport du livre avec le scénario des épisodes. C'est finalement très bien comme ça : la saison 1 de "True Detective" (un petit bijou!) se suffit très bien à elle-même. On pourra cependant lire à la toute fin de cette publication une jolie nouvelle d'Ambrose Bierce qui inspira vaguement Chambers : "Un habitant de Carcosa".
Commenter  J’apprécie          250
Je suis d'un avis mitigé sur ce recueil de nouvelle romantico-fantastique.
Je dois avouer que le fait de faire allusion a la série True Detective, qui aurait était inspiré par ce livre de Mr. Chambers, m'a pousser a la lecture.
C'est beau, bien écrit, style soigné, mais voila moi le coté fleur bleu, c'est pas mon sujet de prédilection. Je me suis plus retrouvé dans les nouvelles étranges, dérangeantes.
Certaines avec pléthore de personnage m'a aussi quelque peu perdu. A force de switcher d'un personnage a l'autre, plus le fait de retrouver certain protagoniste d'une nouvelle a l'autre m'a emmener a reprendre en arrière pour être sur de ce que je lisais.
On repassera pour le coté immersif. Au final ce livre ne me laisse pas insensible mais n'éveille pas en moi cette soif de lire qu'a pu m'apporter bien d'autre livre a présent.
Commenter  J’apprécie          103
J'ai trouvé les premières nouvelles agréables. L'univers est très lovecraftien, dans la plus pure tradition du roman fantastique du XIXe siècle, avec une présence lancinante de thèmes autours de la folie et de la vie artistique. Mais très vite, certaines nouvelles se révèlent plus faibles, voire manquent de cohésion avec le reste. Je m'attendais à a minima du fantastique tout du long, Il y a sans doute un souci dans la façon dont ce recueil a été marketé.
Lien : https://lageekosophe.com/
Commenter  J’apprécie          60
Robert Williams Chambers (1865-1933) est un écrivain américain, célèbre à son époque comme auteur de romans-feuilletons et de best-sellers, et reconnu aujourd'hui comme un des grands noms de la nouvelle fantastique, notamment pour son recueil le Roi en jaune. Né dans une riche famille de l'Etat de New York (père médecin, frère avocat), après des études artistiques à New York puis, de 1886 à 1892, à l'Académie Julian à Paris, il travaille comme illustrateur pour quelques grands hebdomadaires (Life, Vogue…) et commence à écrire. En 1933, alors qu'il a publié plus de 90 livres, il décède quelques jours après une opération chirurgicale. le Roi en jaune, recueil de nouvelles publié en 1895, vient d'être réédité.
Le recueil contient dix nouvelles et quand j'ai refermé le bouquin, j'en suis ressorti dérouté et même un peu déçu d'une certaine manière. Non par les textes eux-mêmes, mais par la construction de l'ouvrage fait de deux parties tellement distinctes que je ne comprends pas leur réunification dans un seul livre.
Les quatre premières nouvelles ont un lien commun, le Roi en jaune, et sont du domaine du fantastique effrayant, ce genre qui devra ses lettres de noblesse à H.P. Lovecraft, admirateur de Chambers. le Roi en jaune, au centre de ces textes, est un livre maudit qui rend fous tous ceux qui le lisent, les entrainant dans un monde obscure et parallèle, se référant à la très antique cité de Carcosa (empruntée par Chambers à Ambrose Bierce). Ces nouvelles, le Restaurateur de réputations, le Masque, le Signe jaune, La Cour du Dragon, sont extrêmement réussies et fortes. Elles forment un tout de grande qualité, on en voudrait plus encore.
La cinquième nouvelle, La Demoiselle d'Ys, reste dans le domaine fantastique, celui comme son nom l'indique des légendes bretonnes avec ses marais et ses brumes. le reste du recueil n'a plus rien d'étrange ou de fantastique, relevant plutôt de la romance et des histoires d'amour se déroulant à Paris dans Le Quartier latin, avec les artistes peintres et leurs modèles. C'est cette distorsion entre les deux thèmes ou les deux parties de ce recueil que je regrette.
Pour autant, cela n'enlève rien au talent de l'écrivain et si la seconde partie m'a décontenancé et moins intéressé, j'ai apprécié son écriture très précise et concise, il nous balade dans le centre de Paris comme si nous y étions, pas avare sur le nom des rues et la nouvelle, La Rue du premier obus, nous plonge dans la capitale assiégée par les prussiens durant la Guerre de 1870.
La présente édition offre en plus des nouvelles de Robert W. Chambers, la courte nouvelle d'Ambrose Bierce où est citée la maléfique ville de Cardosa et un texte permettant de faire le lien entre le Roi en Jaune et la série télévisée True Detective qui s'en inspire.
Commenter  J’apprécie          50
Le Roi en Jaune de Robert W. Chambers a inspiré des créateurs de contes d'horreur, de jeux vidéo et de films. Pour ma part j'en avais entendu parler lors de la première saison de True Detective. Mais est-il vraiment à la hauteur de sa réputation ?

J'suis mi-figue mikado minou.e. Alors certes, il y a des moments où l'écriture de Chambers est vraiment brillante - il sait créer une atmosphère étrange et effrayante - mais dans l'ensemble, les nouvelles manquent de cohérence et de clarté, certaines semblent souvent disjointes, nous plongeant dans un brouillard bien épais ou la seule solution est de dire « fuck it, je passe ».

Cependant, je dois admettre que j'ai été impressionné par la façon dont Chambers utilise le motif du livre dans le livre : le Roi en Jaune permet de relier les différentes histoires. C'est une idée fascinante, et elle ajoute une certaine profondeur à l'ensemble. Mais même cette idée n'est pas toujours bien développée.

Je pense que le Roi en Jaune est un livre qui a sa place dans l'histoire de la littérature d'horreur, mais qui n'est peut-être pas aussi bon que certains le prétendent.

Si vous êtes un fan de Lovecraft ou de Poe, vous pourriez trouver quelque chose à apprécier ici, mais ne vous attendez pas à être complètement transporté dans un monde terrifiant et cohérent. Ce sont des nouvelles d'ambiance mais ça s'arrête là.

Next !

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          40
Ce recueil m'a beaucoup déçu. Comme beaucoup, l'idée d'un style fantastique précédant Lovecraft et faisant appel à un mythe fictif récurrent à travers les différentes nouvelles du recueil m'a aguiché, mais le résultat n'est pas au rendez-vous.

Le style est complètement ennuyant. S'il rappel beaucoup Lovecraft, tous les éléments que je trouvais intéressant dans la plume de cet auteur ne sont pas présent ici. L'emplois de la première personne est dépourvu d'intérêt tous comme les personnages, l'aspect fantastique est sous développé dans la plupart des nouvelles et l'emploi de l'indiscible n'est qu'une ébauche de ce que fera plus tard Lovecraft.

En effet, on n'en sait pas assez sur l'élément fantastique du livre en jaune et sur ses implications. le fait de ne pas savoir pourrait créer une terreur encore plus forte, mais ce gimmick devient rapidement ennuyant.

Il est évident que Chambers a été un pionnier du genre et son influence est évidente sur Lovecraft et tous les auteurs qui le succédèrent. Néanmoins, cette lecture n'avait pas d'autre intérêt que cela et quelques bons retournements de situation.

Commenter  J’apprécie          30
J'ai lu une édition plus ancienne, chez Marabout. Ce recueil contient cinq nouvelles, reliées entre elles, par quelques petits détails mais surtout parce qu'elles se passent dans un monde où existe un livre appelé "The king in yellow" ("Le roi de jaune vêtu" dans ma vieille traduction, "Le roi en jaune" dans la nouvelle). On n'en connaît que quelques détails, mais il est censé être un excellent livre, et aussi avoir tendance à rendre les gens fous. Et non, ce n'est pas copié sur Lovecraft, parce que ça a été écrit avant.

Certaines nouvelles font plus référence au livre que d'autres (la dernière pas du tout, la première de façon très poétique mais artificielle par rapport au plot, les trois du milieu beaucoup plus clairement). Ca utilise comme thèmes récurrents la folie, la confusion entre le rêve et la réalité, l'effroi de l'inconnu, et ce sont des thèmes que j'aime. Cela donne vraiment envie de lire le livre en question, finalement plus que les nouvelles. le fait que la dernière nouvelle soit la plus éloignée de l'univers qu'il a créé au lieu de recoller les petits indices fascinants qu'il a laissés sur le contenu du livre a été une grosse déception pour moi.

Toujours dans mon ancienne édition : j'ai rarement vu une introduction descendre autant un des livres qu'ils présentent, où ils se plaignent de la fadeur des personnages (c'est vrai, mais ce sont des nouvelles fantastiques ! C'est courant !), du style (je ne peux pas juger, pas en traduction), et du racisme de l'auteur (je suis sûre qu'ils ont raison, mais heureusement, les tirades racistes les plus ignobles sont par des personnages assez antipathiques, y compris un personnage point de vue qui est révélé être vraiment horrible, donc c'est facile de mettre ça plus sur le compte des personnages que de l'auteur, si on en a envie). Ceci dit, j'aurais peut-être été plus choquée si je n'avais pas été prévenue.
Commenter  J’apprécie          30
Mon retour sur cette lecture sera assez mitigé : partagé, en réalité, entre les deux parties très opposées du recueil. J'ai adoré les quatre premières nouvelles, qui développent la mythologie du Roi en Jaune. Allant crescendo dans le glauque et l'horrifique, j'ai beaucoup aimé le mystère qui entoure cette pièce et son univers, qui apparaissent pour chaque nouvelle dans un contexte différent, et font place à de nouvelles horreurs. À chaque fois, le rythme est maîtrisé et le récit est ponctué de scènes qui font froid dans le dos. J'ai également apprécié la forte présence de l'art dans les nouvelles pourtant très différentes, comme un écho de l'esprit enfiévré de la création et de l'expérimentation scientifique, un peu à mi-chemin du Frankenstein de Mary Shelley et du Docteur Jekyll de R.L. Stevenson.

La deuxième partie, par contre, m'a beaucoup moins convaincue, et cela tient à une raison très simple : lorsque l'on se plonge dans les nouvelles sombres et tortueuses du Roi en Jaune, comment se satisfaire des simples histoires d'amourettes que l'on y trouve à la place ? Les sept dernières nouvelles du recueil sont en effet avant tout des histoires d'amour, et le Signe Jaune et son fameux Roi ont complètement disparu. Il est question ici d'amoureux transis et éconduits, d'élans lyriques et de vaines tentatives de séduction… Rien de mauvais en soi, mais j'attendais désespérément l'arrivée du fantastique, de ce petit frisson dans le dos, de l'apparition de la sinistre pièce de théâtre, en vain. du fait de ce décalage on ne peut plus marqué, je me suis profondément ennuyée dans ces nouvelles, que j'aurais pourtant peut-être appréciées dans un autre contexte…

Si vous vous intéressez donc au Roi en Jaune, voilà à quoi vous attendre : votre curiosité et votre soif de noirceur seront apaisées avec les quatre premières nouvelles, et les suivantes, sinon complètement dispensables, devraient au moins être dissociées de la mythologie du Roi en Jaune. Cependant, cette première partie fut une excellente lecture, que je vous recommande chaudement si la nouvelle fantastique est un genre qui vous intrigue !
Lien : https://pagespluvieuses.word..
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (622) Voir plus



Quiz Voir plus

Ce film d'horreur et d'épouvante est (aussi) un roman

Jack Torrance, gardien d'un hôtel fermé l'hiver, sa femme et son fils Danny s'apprêtent à vivre de longs mois de solitude. Ce film réalisé en 1980 par Stanley Kubrick avec Jack NIcholson et Shelley Duvall est adapté d'un roman de Stephen King publié en 1977

Le silence des agneaux
Psychose
Shinning
La nuit du chasseur
Les diaboliques
Rosemary's Baby
Frankenstein
The thing
La mouche
Les Yeux sans visage

10 questions
967 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinema , horreur , epouvanteCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..